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Blockchain et pays émergents : gouvernance et lutte anti-corruption

Jean-Michel Huet, associé BearingPoint, et Melissa Etoke Eyaye, consultante senior BearingPoint


Pour Primavera De Filippi (1) , « la Blockchain est une technologie disruptive qui risque de remettre en cause la légitimité des intermédiaires, et possède en même temps énormément de potentiel pour améliorer leurs services. »

Bien qu’il soit pour le moment difficile de se prononcer sur les effets à long terme de l’usage de la blockchain, le changement de paradigme que cette technologie induit impactera de nombreux domaines. Quels secteurs, quelles activités verront leurs marchés et leurs métiers se transformer ? Quelles applications concrètes de la blockchain ? Les pays émergents, et notamment l’Afrique, constituent un champ d’exploration exceptionnel.

Premier secteur intéressant, le secteur public. En mars 2018, pour la première fois un pays a organisé une élection sur la base de la blockchain. La Sierra Leone a peut-être ouvert la voie à un nouveau modèle de vote sécurisé, montrant encore une fois que les pays émergents, notamment africains, pouvaient sauter des étapes et faire de vrais « leapfrog ».

La blockchain peut également contribuer à renforcer la transparence et la gouvernance, notamment au niveau des services de l’administration publique.
En Afrique, 90% des territoires ruraux ne sont pas officiellement enregistrés au cadastre, ce qui s’avère pénalisant à de nombreux égards : incapacité à disposer d’une adresse, impossibilité de recevoir du courrier, de faire valoir son titre de propriété et d’en tirer les bénéfices. De plus, l’existence de nombreux « faux » titres fonciers complexifie le processus d’accès à la propriété (acquisition de terrains qui s’avèrent litigieux du fait de l’existence de plusieurs propriétaires disposant d’un titre foncier sur une même parcelle).
Bitland, organisation basée au Ghana, s’est donné pour mission de permettre aux institutions et aux personnes privées qui le souhaitent de permettre l’arpentage de leurs territoires et d’enregistrer leurs actes fonciers sur une blockchain. Quiconque désire inscrire son terrain sur le cadastre de sa ville peut remplir un formulaire disponible sur Internet. Les données sont ensuite enregistrées dans la blockchain et il est impossible de les extraire afin d’éviter le piratage des données. En 2015, le gouvernement du Honduras a fait appel à Epigraph, un organisme similaire à Bitland, pour répertorier l’intégralité de son territoire sur la blockchain et éviter que les plus riches ne s’octroient des biens dont ils ne sont pas les propriétaires.
En cours de développement de son projet pilote dans la ville de Kumasi au Ghana, Bitland se donne cinq ans pour convaincre les autres pays d’Afrique d’adopter sa solution.
La blockchain permet ici de répertorier les terrains et de stocker l’information de façon transparente, publique et sécurisée, garantissant ainsi la propriété du bien répertorié.

Autre exemple, le Rwanda investit massivement dans le digital et représente un acteur clé de Smart Africa. Il veut s’illustrer comme un hub sous-régional dans le cadre des transformations digitales. L’intelligence artificielle, l’internet des objets et la blockchain constituent les piliers de cette stratégie.
La blockchain est vue comme un moyen de partager de l’information entre acteurs publics et privés de manière transparente, auditable par des tiers et en évitant, dans les flux transactionnels, la corruption. Les usages, en s’inspirant de projets similaires en Europe de l’Est ou en Amérique du Sud, concernent les titres publics (droit de propriété du sol via le registre foncier, état civil) qui impactent les échanges commerciaux et financiers y compris privés. Un projet financé par les Nations Unies a ainsi permis dès 2016 de sécuriser les titres de propriété des agriculteurs sur leurs parcelles.

La blockchain permettrait le rétablissement de la confiance dans les documents publics et la réduction des risques de corruption. Au cours du projet financé par les Nations Unies un intérêt particulier a été porté aux agricultrices qui sont souvent spoliées.

(1) Chargée de recherche au Cersa (CNRS), actuellement chercheuse au Berkman Center for Internet & Society à l'Université d'Harvard

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Mardi 22 Janvier 2019




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