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Blockchain, IA et IoT : Smart-contracts entre Objets

Au croisement de la Blockchain, de l’IA (intelligence artificielle) et de l’IoT (internet des objets) se profile un domaine encore relativement peu exploré mais qui représentera un enjeu économique et industriel considérable dans les années qui viennent.


Alain Brégy
Alain Brégy
Des objets connectés (IoT) dotés d’intelligence (IA) même minimale et détenant à la fois de la crypto-monnaie blockchainée et la capacité d’engager des contrats seraient en mesure de prendre des décisions impactant des pans entiers de notre économie.

Quelques exemples : des radiateurs « intelligents » seraient tout à fait capables de lancer des enchères inversées sur des plateformes d’énergéticiens demandant la fourniture d’énergie pour des plages horaires distinctes et opter pour l’offre la plus intéressante à quantité égale en KwH. On peut imaginer qu’un tel dispositif, en plaçant la « demande spécifique » comme régulatrice du marché plutôt que l’offre globale, modifierait de façon assez sensible toute l’infrastructure de production et de distribution de l’énergie.

Un autre exemple est celui de l’assurance automobile

Nous sommes dans un monde à venir où les taxis et Uber auront disparu de nos villes. Des flottes de véhicules sans chauffeurs appartenant à des organisations sans lieux (réseaux informatiques, DAO) détenues par des groupes et connectés à une blockchain contractualisent les courses avec le smartphone de l’utilisateur.
Celui-ci est géolocalisé et le véhicule le plus proche - plus proche non pas en terme de distance mais en terme de temps de trajet : il peut être géographiquement proche mais occupé pour un certain temps facile à estimer en fonction les datas du trafic et de la distance - lui demande sa destination.
Une fois celle-ci entrée, un calcul de coût est immédiatement effectué et transmis à l’utilisateur qui accepte ou pas la course et son montant.
Si la course est acceptée, le véhicule rejoint le point GPS du smartphone utilisateur et un dialogue s’établit alors entre eux pour rédiger les conditions du contrat. Une fois le contrat validé et écrit par consensus sur la blockchain, la portière s’ouvre et la course peut avoir lieu ; arrivé au point GPS de destination l’algorithme de blockchain la fait valider par le réseau et le compte utilisateur est automatiquement débité du montant convenu contractuellement, qui est aussitôt reversé au compte-véhicule.

Mais que se passe-t-il en cas d’incident ou d’accident ?
Imaginons qu’à un stop un conducteur distrait percute le véhicule en question et l’immobilise. Techniquement parlant ce n’est pas compliqué : un second véhicule à proximité peut prendre le relais sitôt que les capteurs du premier auront signalé l’accident. Cela peut prendre quelques minutes ou quelques dizaines de minutes, mais cela peut aussi impliquer que notre utilisateur rate son train ou son rendez-vous, ou même qu’il soit blessé. La responsabilité du chauffeur distrait est clairement établie (analyse en temps réel des signaux transmis par les caméras embarquées avec modélisation des circonstances et détermination des responsabilités respectives) mais comment estimer et répartir les dédommagements ?

Globalement le système d’assurance serait construit de la façon suivante : chaque couple conducteur/véhicule relève d’une chain d’assurance qui détiendrait dans ses blocks l’identité et la valeur du couple chauffeur/véhicule en « facteur-risque » établi selon son historique-assurance (l’équivalent du bonus-malus) exprimé en points de 0 à 10.
Si le véhicule/chauffeur fautif a disons une valeur 0 (il n’a jamais eu d’accident auparavant) et que notre véhicule/utilisateur accidenté vaut 20 000 euros (selon son modèle, son âge, son kilométrage), ses capteurs sont capables d’estimer approximativement le montant du dommage matériel.
La blockchain-assurance du chauffeur distrait verse alors à celle du véhicule victime le montant de la réparation matérielle. En même temps, elle prélèverait sur le compte de chaque acteur de la chain une somme dépendante de sa valeur en points facteur-risque. Un bon conducteur sera prélevé de 0, un chauffard de 10. C’est donc une véritable mutualisation des risques qui s’opère, pondérée par la responsabilité de chacun en tant que conducteur : les meilleurs sont assurés gratuitement, les plus irresponsables sont les plus pénalisés. Notre chauffeur distrait voit quant à lui sa valeur facteur-risque passer de 0 à 1. Si le lendemain un autre membre de la chain est responsable d’un accident de circulation, notre chauffeur distrait serait prélevé de 1 euro.

Si nous avons 20 000 assurés sur la chain et que la valeur moyenne de facteurs-risques est de 3.5, nous dégageons immédiatement 7000 euros. Avec 100 000 assurés nous dégagerions 35 000 euros. Cette somme est destinée à couvrir la réparation du véhicule endommagé. Si elle est largement suffisante, le surplus est destiné à faire réparer le véhicule du fautif. Si elle ne l’est pas, un second prélèvement instantané réparti entre tous les acteurs de la chain est effectué. Dans tous les cas la remise en état du véhicule victime est donc couverte.

Economiquement parlant, la blockchain-assurance est une avancée majeure pour plus de justice et d’équité entre adhérents. La prime exigée chaque année varie selon le nombre de dommages responsables du collectif : moins il y a d’accidents moins elle est élevée, moins un conducteur est responsable moins il paye. Une année bénéficiaire (solde global de la chain positif) réduirait d’autant la prime de chacun l’année suivante.

Reste la question des dommages subis par l’utilisateur. C’est certainement la question la plus complexe à résoudre : si il a raté son train qui l’emmenait à un rendez-vous d’embauche et/ou s’il a subi des dommages corporels, comment évaluer le préjudice ? Ce sont ce genre de questions que le self-quantified (technologies d’évaluation individuelle) devra résoudre à terme.

Par Alain Brégy
Concepteur BoO (Blockchain orientée Objets)
Co-fondateur & CTO aeDeus Group
hello@aeDeus.com

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