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Bad news is good news?

Lettre hebdo du 16 octobre 2015.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
Ainsi, et jusqu’à preuve du contraire, les mauvaises nouvelles de la sphère réelle sont à nouveau devenues de bonnes nouvelles pour la sphère financière.

Comme disent nos amis anglo-saxons, « bad news is good news »; ce qui est mauvais pour l’économie est bon pour la finance ; les déceptions sur le front de la croissance, deviennent de bonnes surprises sur le front des marchés financiers. Les récentes mauvaises statistiques américaines, notamment sur le marché du travail, rendent très peu probable une hausse des taux de la Fed avant la fin de l’année, voire, nous semble-t-il, en 2016. Il faudrait donc se réjouir de la fragilité de la croissance américaine, car elle prolonge le statu quo monétaire, elle retarde le moment ou la Fed reprendra l’argent qu’elle crée sans contrepartie depuis 2008…

Les marchés sont versatiles, et la bonne interprétation par les marchés des mauvaises nouvelles sur la conjoncture économique, avait cessé depuis le mois d’avril 2015. En effet, et nous l’avons écrit à plusieurs reprises, le vrai retournement du marché date de ce jour où Wall Street a sévèrement baissé à l’annonce d’une grande déception sur la croissance du PIB du premier trimestre. C’était la fin du « bad news is good news », une sorte de retour à la réalité… Or, depuis la publication du dernier rapport sur l’emploi il y a une dizaine de jours, le cours des actions américaines et européennes a rebondi sur une base monétaire : l’hyper liquidité doit continuer, et pour longtemps. La Fed ne remontera pas ses taux avant longtemps, et la BCE va prolonger et intensifier son propre Quantitative Easing. Les cours des actions devraient donc continuer à monter – et ils ont monté très récemment sur cette seule nouvelle.

Pourtant, la démonstration est faite de la très faible efficacité des politiques monétaires conventionnelles. Au Japon, pays avant-gardiste en la matière, le gouvernement Abe a cette semaine révisé en baisse ses perspectives de croissance économique, qui se rapprochent de … zéro, malgré une frénésie de création monétaire. Aux USA, le rapport entre l’émission de monnaie et la croissance économique est particulièrement faible, et pour certains il reste à démontrer. En Europe, si la BCE se félicite de la détente de certains taux, il est particulièrement délicat d’attribuer la croissance de 1 % en 2015, à la création de 60 milliards d’ € par mois par la BCE.

Le lien entre la création de monnaie et la croissance économique constitue un débat très ancien d’économistes. Sans vouloir reprendre les théories économiques qui remontent à plusieurs dizaines d’années, voire à plusieurs siècles, le bon sens nous dit que, bien sûr, la création ex nihilo de monnaie ne crée pas directement le phénomène de croissance économique. A tout le moins, l’effet est très indirect et dilué dans le temps et, à nouveau, la croissance économique est avant tout une affaire réelle, et c’est une alchimie complexe. La monnaie créée par les banques centrales via les achats d’actifs, stimule forcément leurs prix. En l’occurrence, il s’agit d’obligations, mais cette hausse des prix entraine les cours des actions, notamment via la dépréciation externe de la monnaie : il s’agit toujours d’un espoir, d’une anticipation. Rien ne dit que l’espoir ne renaisse forcément après la déception. Apparemment, c’est bien ce qui se passe au niveau américain et européen. Les déceptions sur le front de la croissance sont grandes et répétées : elles démontrent que la politique monétaire est en défaut. Mais cette démonstration ne suffit pas à tuer l’espoir associé à l’hyper liquidité.

Cette situation de surabondance de monnaie demeure un argument de poids. Mais nous craignons qu’il ne soit compensé par les déceptions sur les bénéfices d’entreprise, le recours excessif à la dette dans de nombreuses opérations financières, la solvabilité menacée de certains pays émergents, la fin d’un cycle d’accumulation de réserves des grands fonds souverains, et surtout, la poursuite d’une situation d’inflation très faible, pour ne pas dire pré déflationniste, notamment dans la zone €.

Spéculateurs : Le Cac tient bon, et va tenter d’étendre sa reprise de court terme jusqu’à 4900 points.

Investisseurs : Nous continuons à abaisser les bornes de l’allocation à la suite de la poursuite de la dégradation de l’actualité. Nous sous-pondérons les actions au-delà de 4650 points sur le CAC 40

Tendances sur les taux et les devises : L’€ a touché 1,15 $ en milieu de semaine. Le taux de l’OAT France est passé sous 1%, à 0,92%, et le 10 ans américain est très proche de 2 %, en baisse lui aussi.

Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole a rechuté de plus de 5%, le cuivre poursuit son rebond.

Eric Galiègue
VALQUANT

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