Imaginons un groupe d’objets (smartphones, voitures, …) connectés à une même chain et que ces objets se partagent des datas d’habitudes via la chain : tous connaissent les habitudes des autres. L’apprentissage consiste à décrire dans des blocks en tâche de fond toutes sortes de comportements usuels. Un exemple : chaque jour un véhicule se déplace de tel point GPS à tel autre point GPS entre 7h30 et 8h puis en sens inverse de 18h à 18h30. L’IA fabrique en tâche de fond des contrats discrets à partir de ces datas : si un jour il ne suit pas le trajet habituel, une condition est remplie pour déclencher un smart-contract spécifique, par exemple envoyer une notification d’alerte au réseau. On peut ainsi parvenir à une forme de prédictivité minimale destinée à détecter les incidents machines potentiels dans un process spécifique. Dans une séquence événementielle où un objet A est censé réaliser une certaine opération pour que l’objet B en déclenche une autre (principe du smart-contract), une irrégularité de A alertera le réseau qui commandera alors à l’objet C de remplacer A défaillant.
Prenons l’exemple d’un GOa de VTC* qui gèrerait les déplacements de chaque voiture : on détecte que la voiture A transportant un passager a été arrêtée avant d’arriver à destination suite à une panne ou un accident. Le smartphone B du passager ne versant le montant de la course au GOa qu’à la condition que « position GPS de B = point GPS d’arrivée » soit réalisé, la contractualisation écrite dans la chain du GOa dirige alors une autre voiture (C) vers le point d’arrêt de A tout en notifiant simultanément le phone B du remplacement. Ainsi, sans aucune intervention extérieure ni entité tierce, le contrat stipulant que le GOa VTC doit transporter B du point 1 au point 2 est réalisé quelles que soient les conditions.
Les GOa, des acteurs sociaux capables d’interactions entre eux
On peut également imaginer avoir deux GOa, un premier capable de mobiliser rapidement un très grand nombre de machines pour un projet constitué d’une succession de micro-contrats à valider en boucle (un process industriel de production par exemple) plus un autre capable de réunir une grande quantité de crypto-monnaie à investir. Ces deux GOa connectés peuvent ainsi former un projet économico-industriel global : le premier GOa produit le travail pendant que le second le crypto-finance dans une pure démarche de ROI : le contrat qui les lie prévoit les dividendes reversées une fois certaines conditions réunies.
On peut imaginer par exemple une entreprise de livraison décidant de développer un service par drones. Elle peut tenter de trouver des investisseurs dans le monde physique - celui des euros bancaires - ou dans celui plus virtuel des financements chainés. Un GOa d’investisseurs virtuels est alors créé qui conditionne sa participation au fait qu’un GOa contenant tous les drones du projet soit constitué et qu’un rapport contractuel soit établi entre eux. Le GOa Investisseur achète par exemple de l’énergie sur des plateformes d’énergéticiens qu’il délivre aux drones pour qu’ils puissent travailler et le GOa des drones fait son travail de livraison. Il est acquis, puisque contractualisé entre chaque machine de chaque GOa et entre les deux GOa eux-mêmes, que chacun sera payé pour faire ce qu’il fait : un jeu de contrats chainés au sein du GOa Investisseur prévoit les pourcentages perçus par chaque machine participante, et chaque drone géolocalisé à la bonne adresse une fois la livraison effectuée encaisse de la part du destinataire connecté (ordi, phone, voiture, frigo…) le montant de la course, dont il reverse ensuite tout ou partie au compte chainé GOa Drones qui est l ‘émanation blockchainée de l’entreprise de livraison.
Toutes les n courses ou dès que le compte atteint un solde de n cryptos, un pourcentage contractuel est reversé au GOa Investisseur jusqu’à ce que le montant prévu par avance (contrat ROI)* soit atteint. Sitôt cet objectif rempli, le GOa Investisseur est aussitôt dissous puisque n’ayant plus d’objet ; le GOa Drones peut alors lancer un appel à financement et choisir un nouveau GOa Investisseur selon certains critères (montants, pourcentages, échéances) contractuellement renégociés. Concrètement parlant, les investisseurs ont réalisé leurs bénéfices et l’entreprise de livraison a réussi son projet de développement.
Autre exemple : un GOa détient les droits et les ressources (fichiers STL)* d’un catalogue de pièces à imprimer en 3D pour réaliser un véhicule complet ; un autre GOa est constitué par les membres d’un Fablab ; le contrat qui les lie prévoit qu’à chaque étape de la production, les comptes en cryptomonnaie du GOa Fablab seront débités du montant de chaque pièce. Techniquement parlant, la fin d’impression par la machine 3D engage un process de consensus entre elle et les autres machines du GOa Fablab (ordis, phones, imprimantes) pour transacter le montant prévu : GOa Fablab paye le STL à GOa Ressources.
Le contrat prévoit également que toute pièce 3D conçue par le GOa Fablab versée sous forme de STL au GOa Ressources (un outil d’IA analyse le STL et requiert un consensus machines sur sa conformité avant de l’ajouter au catalogue) donne droit à un certain nombre de STL offerts. On entre alors dans une stratégie industrielle collaborative où l’énergie/créativité/inventivité du GOa Fablab enrichit le GOa Ressources pendant que le GOa Fablab est lui-même payé en STL. L’évaluation de l’apport STL issu du GOa Fablab aux ressources devient elle-même objet de consensus entre les deux GOa : sa valeur dépend de conditions contractuelles prédéfinies entre eux.
Des imbrications de « couches GOa » au service des projets
En mixant ces deux exemples on peut imaginer la création d’une troisième entité opportuniste appelée GOa Projet, constituée du GOa Fablab et du GOa Ressources contractualisant ensemble temporairement un modèle commun de développement avec le GOa Investisseur. Il s’agit bien au final de trois groupes sociaux humains différents (les makers, les animateurs de la plateforme de ressources 3D, les investisseurs privés ou institutionnels) portés par leurs intérêts propres, mais où quatre GOa distincts interagissent : le GOa Projet modélisant/contractualisant les relations machines entre GOa Ressources et GOa Fablab est lui-même financé en tant que projet commun par le GOa Investisseur. L’entité « GOa Projet » n’existe pas dans la réalité, ce n’est qu’une structure organisationnelle virtuelle opportuniste créée pour la circonstance : une fois la voiture imprimée par les makers, cette entité est immédiatement dissoute ; le GOa Fablab peut alors lancer d’autres appels à projet sur d’autres plateformes STL avec lesquelles il engagera éventuellement d’autres financements avec d’autres GOa Investisseurs, créant ou pas d’autres GOa selon les besoins.
En tant que structures opportunistes à durée de vie limitée aux projets qu’ils contractualisent, les GOa - comme les DAO* - peuvent à terme disrupter tout le système entrepreneurial (startupien compris) et venir redéfinir toute une façon « historique » d’envisager le travail, la production et la valeur en introduisant la fluidité horizontale consensuelle comme principal moteur économique du monde. L’entreprise comme structure verticale lourde et comme tiers de confiance placé au-dessus du système de production de valeur pourrait alors rapidement se voir contrainte de muter sous peine de disparaître.
C’est l’un des enjeux disruptifs majeurs de blockchain qui posera certainement un certain nombre de problèmes légaux, juridiques et fiscaux inédits dans les années qui viennent.
*IoT : Internet des Objets
*IA : Intelligence Artificielle
*VTC : Véhicule de Tourisme avec Chauffeur
*ROI : Retour sur investissement
*STL : fichiers pour impression 3D
*DAO : Organisations autonomes distribuées
Par Alain Brégy
Concepteur BoO (Blockchain orientée Objets)
Co-fondateur & CTO aeDeus Group
hello@aeDeus.com
Prenons l’exemple d’un GOa de VTC* qui gèrerait les déplacements de chaque voiture : on détecte que la voiture A transportant un passager a été arrêtée avant d’arriver à destination suite à une panne ou un accident. Le smartphone B du passager ne versant le montant de la course au GOa qu’à la condition que « position GPS de B = point GPS d’arrivée » soit réalisé, la contractualisation écrite dans la chain du GOa dirige alors une autre voiture (C) vers le point d’arrêt de A tout en notifiant simultanément le phone B du remplacement. Ainsi, sans aucune intervention extérieure ni entité tierce, le contrat stipulant que le GOa VTC doit transporter B du point 1 au point 2 est réalisé quelles que soient les conditions.
Les GOa, des acteurs sociaux capables d’interactions entre eux
On peut également imaginer avoir deux GOa, un premier capable de mobiliser rapidement un très grand nombre de machines pour un projet constitué d’une succession de micro-contrats à valider en boucle (un process industriel de production par exemple) plus un autre capable de réunir une grande quantité de crypto-monnaie à investir. Ces deux GOa connectés peuvent ainsi former un projet économico-industriel global : le premier GOa produit le travail pendant que le second le crypto-finance dans une pure démarche de ROI : le contrat qui les lie prévoit les dividendes reversées une fois certaines conditions réunies.
On peut imaginer par exemple une entreprise de livraison décidant de développer un service par drones. Elle peut tenter de trouver des investisseurs dans le monde physique - celui des euros bancaires - ou dans celui plus virtuel des financements chainés. Un GOa d’investisseurs virtuels est alors créé qui conditionne sa participation au fait qu’un GOa contenant tous les drones du projet soit constitué et qu’un rapport contractuel soit établi entre eux. Le GOa Investisseur achète par exemple de l’énergie sur des plateformes d’énergéticiens qu’il délivre aux drones pour qu’ils puissent travailler et le GOa des drones fait son travail de livraison. Il est acquis, puisque contractualisé entre chaque machine de chaque GOa et entre les deux GOa eux-mêmes, que chacun sera payé pour faire ce qu’il fait : un jeu de contrats chainés au sein du GOa Investisseur prévoit les pourcentages perçus par chaque machine participante, et chaque drone géolocalisé à la bonne adresse une fois la livraison effectuée encaisse de la part du destinataire connecté (ordi, phone, voiture, frigo…) le montant de la course, dont il reverse ensuite tout ou partie au compte chainé GOa Drones qui est l ‘émanation blockchainée de l’entreprise de livraison.
Toutes les n courses ou dès que le compte atteint un solde de n cryptos, un pourcentage contractuel est reversé au GOa Investisseur jusqu’à ce que le montant prévu par avance (contrat ROI)* soit atteint. Sitôt cet objectif rempli, le GOa Investisseur est aussitôt dissous puisque n’ayant plus d’objet ; le GOa Drones peut alors lancer un appel à financement et choisir un nouveau GOa Investisseur selon certains critères (montants, pourcentages, échéances) contractuellement renégociés. Concrètement parlant, les investisseurs ont réalisé leurs bénéfices et l’entreprise de livraison a réussi son projet de développement.
Autre exemple : un GOa détient les droits et les ressources (fichiers STL)* d’un catalogue de pièces à imprimer en 3D pour réaliser un véhicule complet ; un autre GOa est constitué par les membres d’un Fablab ; le contrat qui les lie prévoit qu’à chaque étape de la production, les comptes en cryptomonnaie du GOa Fablab seront débités du montant de chaque pièce. Techniquement parlant, la fin d’impression par la machine 3D engage un process de consensus entre elle et les autres machines du GOa Fablab (ordis, phones, imprimantes) pour transacter le montant prévu : GOa Fablab paye le STL à GOa Ressources.
Le contrat prévoit également que toute pièce 3D conçue par le GOa Fablab versée sous forme de STL au GOa Ressources (un outil d’IA analyse le STL et requiert un consensus machines sur sa conformité avant de l’ajouter au catalogue) donne droit à un certain nombre de STL offerts. On entre alors dans une stratégie industrielle collaborative où l’énergie/créativité/inventivité du GOa Fablab enrichit le GOa Ressources pendant que le GOa Fablab est lui-même payé en STL. L’évaluation de l’apport STL issu du GOa Fablab aux ressources devient elle-même objet de consensus entre les deux GOa : sa valeur dépend de conditions contractuelles prédéfinies entre eux.
Des imbrications de « couches GOa » au service des projets
En mixant ces deux exemples on peut imaginer la création d’une troisième entité opportuniste appelée GOa Projet, constituée du GOa Fablab et du GOa Ressources contractualisant ensemble temporairement un modèle commun de développement avec le GOa Investisseur. Il s’agit bien au final de trois groupes sociaux humains différents (les makers, les animateurs de la plateforme de ressources 3D, les investisseurs privés ou institutionnels) portés par leurs intérêts propres, mais où quatre GOa distincts interagissent : le GOa Projet modélisant/contractualisant les relations machines entre GOa Ressources et GOa Fablab est lui-même financé en tant que projet commun par le GOa Investisseur. L’entité « GOa Projet » n’existe pas dans la réalité, ce n’est qu’une structure organisationnelle virtuelle opportuniste créée pour la circonstance : une fois la voiture imprimée par les makers, cette entité est immédiatement dissoute ; le GOa Fablab peut alors lancer d’autres appels à projet sur d’autres plateformes STL avec lesquelles il engagera éventuellement d’autres financements avec d’autres GOa Investisseurs, créant ou pas d’autres GOa selon les besoins.
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