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Au chevet de l’Europe

Toute la planète se met au chevet de l’Europe. Les USA, par la voix de leur Président, ont dit qu’ils étaient prêts à prendre part aux mesures qui permettront de mettre un terme à la crise financière actuelle. Le FMI serait prêt à participer à un gigantesque mécano financier…


Eric Galiègue
Eric Galiègue
Il y a quelque chose d’humiliant à cette situation. Mais n’est-ce pas, finalement, un des effets de la mondialisation ? Cela montre aussi que l’Europe poursuit un modèle qui est finalement très différent du modèle dominant. C’est pour cela, peut-être, qu’il est remis en cause actuellement par que ce que l’on appelle « les marchés financiers », à qui on attribue injustement une âme, des intentions, des actes, des sanctions.

On connait bien la nature du problème européen. C’est la conjonction de l’existence d’une monnaie unique partagée par des pays qui ne sont pas intégrés d’un point de vue fiscal, social, budgétaire, et d’une dette devenue insoutenable pour une bonne partie d’entre eux. Le premier problème est naturellement spécifique à l’Europe ; le second est partagé par la plupart des pays développés.

On connait bien la solution pour l’Europe. Peut-être va-t-on la trouver le 9 décembre (ou plutôt, les marchés financiers vont peut-être y croire le 12 décembre au matin …). Il s’agit d’une fusée à trois étages : gouvernance, solvabilité, liquidité. Le renforcement de la gouvernance de l’Europe, via de nouveaux traités, doit redresser la solvabilité de l’ensemble mutualisé, dans le cadre d’une action très puissante de la BCE sur la liquidité. Les mesures de soutien aux pays fragiles de l’Europe seront ainsi validées, renforcées, crédibilisées par l’existence d’une Europe plus intégrée, constituée idéalement par les 5 pays fondateurs.

Le vrai problème, c’est l’accumulation d’une dette excessive. Ou plutôt d’une dette sans contrepartie à l’actif. L’excès de dette privée a été rejeté par les marchés dans le monde anglo-saxon : c’est la crise dite des « subprimes », qui a trouvé son paroxysme dans le défaut de LEHMAN BROTHERS. L’excès de dette publique européenne est actuellement rejeté par les marchés. Plus particulièrement en Europe, car les pays européens ne disposent plus de la « soupape » de la devise...

Le cas britannique est à ce titre intéressant. On est ici bien sûr dans le modèle libéral pur, celui où sont nés les concepts de « marchéisation » et de globalisation. Depuis plus d’un an, M. CAMERON a lancé un politique d’assainissement public, une politique dite de l’offre. Elle sacrifie la consommation, notamment sous la forme d’une hausse de la TVA, au mépris de la chute de la demande finale que cela induit à court terme. Elle sabre dans la dépense et dans l’emploi public, en prenant des mesures drastiques, inimaginable de ce côté-ci de la Manche (réduction des effectifs de fonctionnaires de 1 million, fermetures de crèches, réductions d’allocations…). Elle épargne les entreprises, dans l’objectif que le secteur privé va relancer la croissance grâce à l’investissement. Cette politique n’a pas donné de résultats crédibles pour l’instant. Evidemment, on ne peut envisager mesurer les résultats de ce type de politique sur une période aussi courte, mais le constat établi par M. CAMERON cette semaine est clair : ça ne marche pas. Les besoins de financement sont revus à la hausse de 110 milliards de livres pour les 10 prochaines années, la conjoncture est toujours morose (mais l’économie n’est pas en récession), le déficit ne baisse pas suffisamment. Donc M. CAMERON lance un plan de relance de 30 milliards de £, près de 2 % du PIB, fondé sur des investissements d’infrastructures, financés par le privé. Plutôt que de vendre de la dette, il vend des actifs « to be created ». C’est un concept véritablement intéressant. C’est une démarche qui devrait inspirer les Européens, car la nécessaire rigueur budgétaire doit être compensée, au niveau de la conjoncture, par l’investissement privé, financé sur fonds propres.

Au même moment, la Chine change de politique monétaire, et abaisse de 50 pb le taux des réserves obligatoires des banques commerciales auprès de la Banque Centrale. Toute la planète tente de relancer la croissance… L’Europe doit se mettre au diapason, apporter une réponse définitive à sa gouvernance et participer à une relance par l’investissement privé, notamment dans les infrastructures. Le gisement de croissance est considérable, il doit être financé par le privé, sur fonds propres. On n’a pas appelé le traité de Maastricht « pacte de stabilité et de croissance » pour rien…

Investisseurs : Le fort rebond de cette semaine nous amène à réduire notre exposition et à revenir sur une position neutre sur les actions (taux d’investissement moyen)

Spéculateurs : Le Cac40 approche de résistances ; la volatilité devrait maintenant baisser.

Tendances sur les taux et les devises : Les marchés de taux ne desserrent que modérément leur étreinte sur les pays surendettés de l’Europe.

Tendances récentes sur les matières premières : Le prix du pétrole WTI a dépassé les 100 $, le prix du cuivre a remontée de 8 % sur la semaine.

Eric Galiègue
VALQUANT

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Lundi 5 Décembre 2011




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