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Après les subprimes, le crédit à la consommation ?

Jusqu’à présent, les pertes subies dans le secteur bancaire et financier ont principalement pour origine la dépréciation d’actifs liées à leur activité propre dans le cadre des engagements enregistrés ou ré-intégrés au bilan. La récession persistante risque d’infliger de nouvelles pertes au système bancaire par l’augmentation massive des impayés sur les cartes de crédit et dans le secteur des prêts automobile et à la consommation car la conjoncture négative a un effet direct sur le revenu des ménages et sur leurs capacités à rembourser leurs dettes.


Dominique Chesneau
Dominique Chesneau
Les crédits à la consommation seront-ils la nouvelle bombe à retardement de 2009 ?

Le montant des actifs titrisés à partir de toutes les créances bancaires de carte de crédit est estimé par Moody’s à environ $435 milliards de dollars (août 2008), or les agences de notation estiment que le taux de défaut qui est actuellement passer à environ 6.5% devrait culminer à 8.5% fin 2009.

Après plus de vingt ans d’existence le secteur de la titrisation des cartes de crédit ainsi que la plupart des titrisations d’actifs à court terme (titrisation crédit auto et de créances commerciales) n’a jamais connu de véritable crise. Et les actifs issus de ces titrisations bénéficiaient des meilleures notes de la part des agences de rating ; le plus souvent aux alentours de AA+ pour la tranche Senior et BBB pour la tranche subordonnée.

Contrairement aux autres titrisations du type ‘subprime’ il n’y a pas de risque de taux car les actifs émis sont nantis par des créances à court terme et à taux variable. Néanmoins, il semble que ce dernier bastion de la titrisation des crédits à la consommation soit en train de céder au chaos ambiant déjà connu par les autres produits structurés de crédit du type CDO, en raison de la raréfaction du marché des lettres de crédit, de la chute du prix des titres sur le marché secondaire dûe à la défiance des investisseurs, de l’absence de liquidité, et enfin de l’augmentation brutale des taux de défaut et de l’effondrement du prix des classes subordonnées et d’autres pertes liées au remboursement.

Les autorités monétaires américaines recherchent activement à mettre en place des méthodes innovantes qui devraient enfin permettre de sortir de cette spirale interminable caractérisée par des nouvelles découvertes d’actifs financiers ‘sinistrés’ entraînant de nouvelles vagues de pertes.

Une des méthodes utilisées par les autorités américaines pour financer le programme TARP (Troubled assets relief program, 125 milliards de dollars de demandes de refinancement émanant d’environ une centaine d’institutions financières pour une enveloppe globale de 700 milliards de dollars) va peut être permettre au Fed de créer suffisamment de levier qui pourra faire face aux demandes de refinancement venant du secteur bancaire et financier. La Fed et le Trésor américain vont créer une entité ad hoc (SPV) qui rachètera les « mauvaises dettes » selon des modalités à définir avec la prochaine administration élue, sachant que ladite administration transformera sensiblement cet élément du plan Paulson. Néanmoins de tels véhicules existent déjà comme le CPFF (Commercial paper funding facility) qui alloue déjà des liquidités au secteur financier aux USA.

Ainsi, le Trésor US fournit au SPV des liquidités pour payer les éventuels “first-loss equity. Le montant actuel de capital alloué au CPFF est d’environ 50 milliards de dollars. Ces garanties de pertes initiales permettent de réduire le risque de la banque centrale liées au portage direct des actifs à refinancer.

De plus la FED vient d’annoncer, le mardi 25 Novembre une “ Term Asset-Backed Securities Loan Facility (TALF) ou facilité de refinancement d’un montant de 200 milliards de dollars, de porteurs de titres titrisés notés AAA, et « packagés » avec des prêts à la consommation et des crédits aux PME, émis récemment. Un moyen astucieux pour relancer la machine de crédit en maximisant le couple risque/quantité de capital alloué par le Trésor.

Les produits toxiques deviennent des obligations de titrisation avec un rating proche de celui du Trésor américain…ou presque.

Par rapport aux Etats-Unis, l’Europe Continentale présente, à cet égard, deux différences majeures. La première, favorable est que les cartes de crédit sont en fait des cartes de paiement. La seconde défavorable, est qu’il n’existe plus rien après la BCE. Enfin, les Etats européens n’auront pas les moyens de faire face à ce nouveau danger.

Il faut donc urgemment, sous peine de nouvelle catastrophe, mettre en place un dispositif à fort effet de levier, d’amélioration du crédit des créances portées par la BCE, la moitié de son bilan à fin octobre pour que les dispositions mises en place soient crédibles et inspirent confiance avant la fin de l’exercice comptable des banques européennes dans 5 semaines.

Dominique CHESNEAU
Président Tresorisk

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Lundi 23 Février 2009




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