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Analyse assureur crédit DUCROIRE - Nigéria : Perspectives intéressantes

Selon l'analyse de l'assureur crédit DUCROIRE, le Nigéria offre des perspectives intéressantes.


Un marché qui suscite l’intérêt des exportateurs malgré des tensions
Le Nigéria est un pays à haut potentiel de croissance et riche en contrastes. Côté pile, il abrite la
population la plus nombreuse du continent, il est le premier producteur de pétrole et de gaz naturel en Afrique et ses ressources minières sont considérables. Côté face, à l’instar d’autres Etats africains producteurs d’or noir, la richesse pétrolière du Nigéria se révèle être en partie une malédiction car ses habitants sont parmi les plus pauvres d’Afrique (620 USD par habitant), la corruption est répandue à grande échelle notamment parmi la classe politique et la région du Delta du Niger (sud du pays) est minée par de fréquentes attaques contre l’industrie pétrolière opposant l’armée et la police aux gangs criminels, groupes militants et séparatistes. Ces actions armées connaissent une recrudescence depuis 2006, dans le Delta du Niger là où se concentrent les principaux gisements de pétrole. Dans le reste du pays, la situation est plus calme, bien que des tensions interethniques ou entre la communauté musulmane (au nord) et catholique (au sud) sont enregistrées sporadiquement dans le Middle Belt (zone centrale).

Une démocratie stable mais imparfaite…
Après plusieurs dictatures militaires, le Nigéria vit aujourd’hui une ère démocratique qui a débuté avec l’arrivée au pouvoir de l’ancien général Obasanjo en 1999. Cependant, l’armée reste proche du pouvoir civil et les règles démocratiques sont imparfaites à la lumière des élections présidentielles d’avril 2007 remportées par Yar’Adua, le candidat du président, suite à d’importantes manipulations électorales. Il semble animé de la volonté de poursuivre le travail d’Obasanjo et même d’aller plus loin dans les réformes économiques. Ses priorités sont de réformer le secteur pétrolier, pacifier et sécuriser le Delta du Niger et lutter plus efficacement contre la corruption. Après plus d’un an de mandat, le bilan reste encore maigre. Malgré l’importance de ces défis, les autorités devront les relever pour atteindre leur ambition de positionner durablement l’économie nigériane parmi le top 20 mondial d’ici 2020-2025.

Dominée par l’industrie énergétique, source de profits et... de risques
Le Nigéria qui possède des réserves supérieures à 32 milliards de barils de pétrole dépend largement du secteur énergétique qui lui confère le statut de membre de l’OPEP et de 8ème exportateur mondial de pétrole. C’est pourquoi, le coeur économique du Nigéria bat dans le Delta du Niger, composé de neuf Etats dont celui de Rivers est le mieux nanti en pétrole. Ses deux villes principales sont Warri et la capitale de l’Etat de Rivers, Port Harcourt, là où sont basées les multinationales pétrolières. Dans cette région, la population vit principalement de l’agriculture et de la pêche et est peu concernée par l’activité pétrolière. Le Nigéria, à cause de l’activisme criminel de cette région a vu sa production chuter à 2 millions de barils/jour, correspondant à une baisse de plus de 20% depuis deux ans. Heureusement pour les finances de l’Etat fédéral, l’envolée spectaculaire des prix pétroliers sur les marchés mondiaux compense en partie la baisse en volume due aux vols, attaques et sabotages que subit l’industrie.

Dans un climat d’instabilité autour des gisements « on shore », ce facteur prix associé aux progrès techniques de prospection a favorisé dans le courant des années 2000 une active exploration offshore dans le Golfe de Guinée qui a débouché sur l’exploitation de nombreux gisements. Cette tendance, imprimée par les grandes multinationales propriétaires de la majorité des concessions, devrait se renforcer à l’avenir afin de sécuriser davantage l’offre pétrolière. Cependant, la sécurité n’est désormais plus que théorique depuis la première attaque armée en juin dernier contre une plateforme pétrolière offshore.

A côté du pétrole, le gaz prend une proportion de plus en plus importante dans les exportations énergétiques du pays. Doté des dixièmes réserves mondiales, le Nigéria voit se multiplier les projets d’infrastructure d’exploitation gazière qui doivent accompagner la fin graduelle du très répandu et nocif brûlage de gaz. Parmi ceux-ci, le développement des capacités de GNL (Gaz Naturel Liquéfié) s’accélère et devrait permettre au Nigéria de devenir l’un des plus gros exportateurs mondiaux notamment via l’achèvement d’au moins deux terminaux d’exportation de GNL, dont le pipeline ouest-africain (qui doit fournir en gaz le Ghana, le Togo et le Bénin en 2008-2009).

Des voies de diversification prometteuses…
La prospérité du Nigéria à long terme nécessitera une plus grande diversification de son économie en valorisant les autres atouts du pays et surtout en faisant participer davantage la population à la création de richesse. Cette dynamique est doucement en cours puisque la croissance du PIB non énergétique dépasse 9% par an. La construction et surtout les télécommunications sont des secteurs en plein boom tandis que les importantes ressources minières (charbon, minerai de fer, zinc...) y apportent leur contribution mais demeurent largement inexploitées. Par ailleurs, l’agriculture fait encore vivre près de 70% de la population grâce aux principales exportations agricoles que sont le cacao, l’huile de palme et l’arachide. Enfin, un autre secteur important en termes d’emplois est le secteur manufacturier (textile, chaussures...). S’il profite de coûts salariaux faibles (dans le secteur privé, le salaire minimum est de 7.500 naira = 63 USD par mois), son expansion est néanmoins mise à mal par la forte
concurrence chinoise qui allie une meilleure productivité et des coûts de production beaucoup plus compétitifs.

Un commerce extérieur en pleine croissance…
Le commerce extérieur du Nigéria, qui transite surtout par le port d’Apapa (une soussection du port de Lagos), est en pleine croissance. Il reste cependant pénalisé par la congestion et de trop faibles infrastructures qui limitent le volume et la vitesse du transport de marchandises vers l’intérieur du pays.

Les Etats-Unis sont de loin les premiers clients du pétrole nigérian, pour près de la moitié, suivis par l’Espagne et le Brésil. Quant à la Chine, elle devient progressivement l’un des principaux destinataires des richesses énergétiques du Nigéria dans la foulée de ses énormes investissements. Les échanges se font dans les deux sens puisque le Nigéria importe d’abord de Chine les biens nécessaires à son activité, suivent ensuite par ordre d’importance les Etats-Unis, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et la France.

Grâce à la contribution des investissements directs étrangers (IDE) qui ont plus que doublé entre 2004 et 2006, avec une proportion de 45% dans les secteurs non pétroliers, le Nigéria connaît un afflux considérable de devises dont les réserves permettent de couvrir 9 mois d’importations. L’importance des pétrodollars du Nigéria lui a d’ailleurs permis de rembourser ses arriérés et une partie de sa dette extérieure en échange de l’annulation d’une grosse partie de celle-ci avec le Club de Paris (créanciers bilatéraux) en 2005. Le Nigéria en est ressorti renforcé avec un endettement externe inférieur à 5% du PIB et une plus grande crédibilité vis-à-vis des investisseurs et milieux financiers.

Quant à la politique monétaire prudente de la banque centrale, elle permet de maîtriser l’inflation, sous les 6% fin 2007, malgré l’importante liquidité en circulation. La plus grande rigueur dans la politique économique est susceptible de persister si l’on en juge par la collaboration (non financière) continue des autorités nigérianes avec le FMI en vue de bénéficier de son suivi et assistance technique sur le programme national de réformes structurelles.

Parmi les réformes lancées sous le règne d’Obasanjo, la réforme bancaire est bien avancée avec la consolidation du secteur qui a réduit à 25 le nombre d’institutions existantes qui répondent désormais à des exigences élevées de capitalisation, ce qui renforce la confiance dans le secteur financier.

En conclusion : Le rating de la SA Ducroire...
Tous ces progrès enregistrés placent le Nigéria comme le meilleur élève d’Afrique de l’ouest après le Ghana. Les perspectives alléchantes de profits dans le secteur énergétique et le développement du pétrole offshore sont des raisons suffisantes pour la plupart des investisseurs de rester actifs dans la région.

La SA Ducroire classe le risque politique lié aux transactions courantes en catégorie 3 (sur une échelle de 1 à 7, ce dernier étant le risque le plus élevé) pour le Nigéria, intégrant d’une part son excellente liquidité et ses meilleurs fondamentaux économiques, et d’autre part la situation politique sous tension dans le Delta du Niger où règne une haute insécurité. Quant au risque commercial systémique, il est classé au-delà de la normale, soit en catégorie C (échelle de A à C, A correspondant au plus faible risque) en raison de la forte corruption et d’un cadre juridique lent, coûteux et pas toujours transparent.

Pour les experts de la SA DUCROIRE, le remboursement de la dette extérieure nigériane en cours est symbolique du changement d’attitude de paiement et traduit une meilleure expérience dans les transactions courantes avec les débiteurs publics et privés. Cependant, les exportateurs ne sont évidemment pas à l’abri de l’incapacité ou du refus de leur débiteur nigérian à honorer ses engagements.

Dans ce contexte, la spécificité de la SA Ducroire est d’offrir la possibilité aux entreprises de s’assurer contre le risque de non paiement grâce à une couverture en « open account », soit sans qu’une garantie bancaire ne soit requise.

A propos de la SA Ducroire
La SA Ducroire a été créée en 2004 par l’agence belge d‘assurance-crédit à l’exportation. La SA Ducroire a pour mission de protéger ses clients contre les risques de crédit à court terme liés aux transactions commerciales domestiques et internationales et d'en faciliter le financement. La SA Ducroire assure et réassure les risques politiques et commerciaux de transactions commerciales courantes. Elle émet également des cautions réglementaires et contractuelles. La SA Ducroire s'adresse à l'ensemble des entreprises de l'Union européenne et assure le risque clients, que ce soit sur leur marché national ou n'importe où dans le monde. La SA Ducroire est dotée d’un capital de EUR 150 millions. En 2007, les montants assurés par la SA Ducroire s’élèvent à EUR 11 milliards et les primes à EUR 48 millions.
www.ducroire.fr

Vendredi 11 Juillet 2008




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