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Amérique Latine (Brésil) : L’avant et l’après

L'équipe du BNY Mellon Brazil Equity Fund chez BNY Mellon ARX présente ses perspectives pour 2009


L’optimisme suscité par le Brésil va bien au-delà de sa simple richesse en ressources naturelles. En qualité de plus grand pays d’Amérique latine, le Brésil a entrepris une métamorphose économique fondamentale ces deux dernières décennies qui lui a permis d’acquérir ces dernières années une nouvelle crédibilité dans sa lutte contre le spectre d’une inflation galopante.

L’évolution de la démographie et l’inflation galopante
Des années 80 au début des années 90, le développement économique du Brésil a non seulement souvent été réduit à néant par une inflation galopante, mais sa croissance s’est également faite par à-coups. Encore récemment, chaque nouveau gouvernement fraichement élu annonçait de révolutionnaires programmes de stabilisation qui, inévitablement, se traduisaient par des échecs. L’année 1994 a marqué un tournant avec l’adoption du plan Réal qui a conduit à l’appréciation de la devise brésilienne et mis un terme à l’inertie des anticipations inflationnistes. Plus tard, trois nouveaux fondamentaux ou « piliers » macroéconomiques ont été mis en oeuvre : la consolidation du régime de ciblage de l’inflation, l’adoption d’un taux de change flottant et une approche plus sérieuse en matière de politique budgétaire. Le plan Réal et son modèle économique apparenté ont été appliqués par une équipe d’imminents penseurs, avec à sa tête l’ancien ministre des Finances, Fernando Henrique Cardoso. Comme on pouvait s’y attendre, Cardoso a tiré parti de la réussite de la stabilisation de l’inflation en remportant par deux fois de suite les élections présidentielles. Après cette période de vaste modernisation de l’économie, la candidature de Lula da Silva à l’élection présidentielle de 2002 a suscité des inquiétudes sur le marché, étant suspecté d’appartenir au Parti des travailleurs, le premier parti de gauche du pays. De telles craintes se sont finalement avérées infondées. L’administration Lula a, en effet, maintenu le cap de la politique économique de Cardoso et, pour souligner son engagement, le nouveau gouvernement a même revu à la hausse son objectif relatif à l’excédent budgétaire primaire et confirmé l’indépendance de la Banque Centrale brésilienne (BCB).

Les résultats du plan Réal
Les efforts des administrations Cardoso et Lula ont porté leurs fruits sous la forme du redressement des comptes extérieurs. Le pays est ainsi passé d’un déficit commercial de 6,8 milliards de dollars en 1997 à un excédent commercial d’environ 25 milliards de dollars aujourd’hui. Tout au long de cette période, le Brésil a diversifié ses exportations, a accru le nombre de ses partenaires commerciaux et est parvenu à attirer de considérables investissements étrangers. L’endettement extérieur du pays a été ramené à moins de 15 % du PIB, contre près de 41 % en 1999. Les réserves de change, qui ont augmenté de 40 milliards de dollars en 2002 à 203 milliards de dollars actuellement, ont permis au pays d’acquérir le statut de créditeur net, parachevant ainsi l’amélioration de sa balance des paiements. Au cours des derniers trimestres, si la balance des comptes courants est passée d’un excédent à un déficit, ce dernier reste toutefois modeste comparativement aux autres pays d’Amérique Latine. De plus, la BCB a accumulé une quantité significative de réserves de change lui permettant d’être prémunie contre une potentielle fuite des capitaux. Nous pensons que le Brésil a su faire évoluer avec succès son image, à savoir celle d’une économie fragile et dotée d’une devise vulnérable sujette à de violentes fluctuations.

L’amélioration des politiques budgétaire et monétaire
Un autre changement structurel important a été la mise en place d’une politique budgétaire rigoureuse comme l’attestent les objectifs budgétaires qui ont été atteints chaque année depuis 1998. Au nombre des nouvelles réformes figure notamment l’adoption du « Fiscal Responsibility Bill » prévoyant de sévères sanctions à l’égard des responsables élus qui outrepasseraient les restrictions budgétaires. En outre, la dette fédérale a été restructurée sur la base de conditions plus favorables, notamment en supprimant les obligations indexées sur le réal. La crédibilité acquise par la BCB a également constitué un élément de taille ayant contribué à une meilleure stabilité des perspectives inflationnistes, et ce, d’autant plus que ces dernières années les objectifs d’inflation ont invariablement été respectés. En 2006 comme en 2007, l’inflation est ressortie en-deçà de la moitié de l’objectif cible. Le succès de la lutte contre l’inflation de la BCB a même été salué par les journaux Financial Times et Le Monde.

La maîtrise de l’inflation a eu des répercussions positives sur l’ensemble de l’économie sous la forme notamment de la baisse des taux d’intérêt réels et de la croissance du crédit. Les entreprises et les investisseurs prennent plus aisément des décisions à long terme, rassurés par des gains potentiels en termes de revenus réels et de productivité. Les marchés de capitaux sont devenus plus sophistiqués, la gouvernance des entreprises s’est améliorée et les opportunités se sont faites plus nombreuses en matière d’investissement et de développement des entreprises. Dans le même temps, la réglementation du travail renforce la prévisibilité de la situation sur le front des salaires. Le développement des entreprises est susceptible d’être stimulé par le vif essor de la classe moyenne et la poursuite de l’accès de millions d’habitants aux marchés des biens de consommation. Cela permet ainsi de créer une base solide propice à la croissance et reposant sur des facteurs domestiques tels que la consommation et l’investissement, plutôt que sur le commerce et la fuite des capitaux, à l’instar d’autrefois. En définitive, les deux dernières décennies ont été les témoins d’une remarquable évolution du Brésil. Le pays a su passer d’un modèle d’entreprise archaïque, dans lequel les banques publiques sélectionnaient les entreprises gagnantes et représentaient les seules sources disponibles de financement, à un modèle d’optimisation du management dont l’objectif final est d’accroître la valeur actionnariale.

Conclusion
Les arguments en faveur du Brésil sont de taille. L’appétit vorace de la planète pour les matières premières, et ce, en dépit du ralentissement cyclique actuel, est susceptible de se renforcer encore un peu plus dans les prochaines années à la faveur des investissements d’infrastructures dans les régions en voie de développement, de la croissance de la population mondiale et de l’augmentation du revenu par habitant dans les pays émergents. Le Brésil a su prouver qu’il était capable d’une transformation économique fondamentale et qu’il méritait l’optimisme à l’égard de sa capacité à aller encore plus loin dans les réformes. La maturité grandissante de ses marchés de capitaux a été le fruit d’une stabilité économique durable, de la baisse des taux d’intérêt réels, de l’amélioration de la gouvernance d’entreprise, de meilleures pratiques de management et d’une croissance continue de la consommation de la classe moyenne brésilienne. De tels résultats mettent en évidence tout l’attrait du Brésil pour les investisseurs internationaux en tant que pays partisan de la liberté de marché et de la croissance disposant

BNY Mellon ARX, basé à Rio de Janeiro, est spécialisé sur les stratégies d’investissement, au Brésil, de type long/short actions, long only actions, obligataires et multi-stratégie. BNY Mellon ARX offre un accès privilégié aux nouvelles opportunités d’investissement générées par la croissance rapide du marché brésilien.

www.bnymellonam.com

Jeudi 8 Janvier 2009




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