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Alerte sur la dette chinoise

L’endettement des gouvernements locaux présente d’inquiétants parallèles avec les excès d’avant-crise.


Alerte sur la dette chinoise
La crise financière a clairement montré les dangers de l’innovation financière débridée aux Etats- Unis, avec une impossibilité de réévaluer les dérivés complexes une fois la crise enclenchée Le contraste entre une Amérique emprunteuse et des pays épargnants plus sages, dont la Chine, a souvent été souligné.

Il semble bien cependant que l’emprunt à grande échelle ne soit pas une spécificité américaine. Le New York Times détaillait la semaine dernière comment un boom d’infrastructure conduit à un endettement des gouvernements locaux chinois, lesquels étaient déjà bien endettés pour commencer. Plusieurs parallèles avec les excès d’avant la crise sont frappants: endettement par le biais d’entités «hors bilan» garantie par les autorités mais n’apparaissant pas directement sur leur compte, collatéralisation des prêts sur base de prix immobiliers pour le moins optimistes, forte exposition des banques commerciales.

Faut-il s’étonner de ce boom depuis 2009? En fait il s’inscrit dans la problématique des déséquilibres globaux. Avant la crise la forte épargne chinoise (entre autres pays) excédait l’investissement local, pourtant élevé, et se dirigeait alors vers des Etats-Unis fort enclins à emprunter. L’augmentation de l’épargne des ménages et entreprises américains durant la crise, couplée à la chute de l’investissement, font que les Etats-Unis sont moins demandeurs de fonds étrangers. Le surplus d’épargne des autres pays doit alors se diriger ailleurs. Soit l’épargne y diminue, ce qui constitue l’ajustement désirable au vu du faible niveau de consommation des ménages, soit elle se dirige vers des investissements locaux. C’est le second scénario qui se produit, avec à la clef les mêmes problèmes que ceux observés outre-Atlantique auparavant.

Mais est-ce un problème? Après tout la Chine a besoin de développer ses infrastructures. Certes, mais lorsque l’investissement représente 70% du PIB on peut douter de la solidité de tous les projets. Rappelons la situation à la veille de la crise asiatique de la fin des années 1990, lorsque le boom d’investissement s’était en grande partie dirigé sur des projets aux rendements limités. La Chine est cependant différente car ses larges réserves internationales permettraient au gouvernement central d’éponger le coût d’une crise bancaire. Certes, mais il est possible que ce sauvetage prenne du temps, conduisant à une baisse de croissance. En outre, la liquidation des réserves transmettrait la crise à d’autres pays. On peut penser avant tout aux Etats-Unis qui verraient les taux d’intérêt sur leur dette s’envoler en cas de liquidation par la Chine de ses bons du Trésor américains. Toutefois, ils pourraient être relativement épargnés si la crise conduit à une fuite vers la sécurité (relative) de la dette publique américaine comme cela s’est passé en 2008. Cette fuite se ferait au détriment des investissements dans les pays plus risqués, comme les pays émergents, qui souffriraient alors nettement du contrecoup d’une crise chinoise.

L’Agefi, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève
www.agefi.com

Jeudi 21 Juillet 2011




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