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A CHAUD du 23 février 2007 : Consommation en France : carpe diem pendant les soldes !


A CHAUD du 23 février 2007 : Consommation en France : carpe diem pendant les soldes !

Les ménages français sont formidables : non contents d'avoir dépensé sans compter d'octobre à décembre, ils ont encore cédé aux appels de la « fièvre acheteuse » en janvier. Au cours de ce dernier mois, leur consommation en produits manufacturés a ainsi flambé de 1,2 %, soit la même performance qu'en décembre. Par rapport à son niveau de septembre dernier, la consommation affiche une progression de 4,3 % ! Parallèlement, son glissement annuel a atteint 7,1 % en janvier, un plus haut depuis février 2000 !
Evidemment, cette nouvelle flambée s'explique en partie par le traditionnel effet soldes. Pour autant, il faut souligner que ce sont les biens d'équipement du logement qui affiche la plus forte hausse, à savoir 4,2 % sur un mois et 26,3 % sur un an, du jamais vu depuis que la statistique existe !
Il s'agit là tout simplement de la conséquence logique du dynamisme de la construction qui s'est installé en France depuis bientôt sept ans, mais aussi du mini baby boom que la France connaît depuis 1998.
Dans ces conditions, il est possible de dire que la consommation française est devenue structurellement vigoureuse et ne devrait pas connaître d'inversion de tendance durable dans les prochains trimestres.
A ce tableau idyllique, il faut pourtant apporter quelques bémols. Primo, dans le contexte actuel d'euphorie consommatrice, il faut malheureusement noter qu'un secteur manque à l'appel, en l'occurrence l'automobile, pour lequel la consommation a reculé de 1,4 % en janvier, enregistrant des glissements annuels négatifs depuis l'été dernier.
Secundo, n'oublions pas que le dynamisme de la consommation ne profite que partiellement à l'économie nationale et à l'emploi dans la mesure où lorsque les Français dépensent 100 euros, on dénombre 40 euros de produits importés. Autrement dit, ce que la croissance gagne en consommation, elle le perd en partie en importations. Et ce, pas seulement parce que les produits étrangers sont moins chers (et encore moins chers d'ailleurs « grâce » à un euro trop fort), mais aussi tout simplement parce que de plus en plus de produits achetés n'existent tout simplement pas sur les sites de production de l'Hexagone.
Tertio, si la baisse du prix du baril a amélioré dernièrement le pouvoir d'achat, permettant ainsi aux ménages de consommer davantage de produits manufacturés, leur situation financière reste fragile. Dès lors, pour continuer de consommer massivement malgré leur faible pouvoir d'achat, les Français n'ont de cesse de puiser dans leur épargne pour ceux qui en ont et, pour les autres, d'augmenter massivement leur endettement. A présent que les taux d'intérêt sont plus élevés et vont encore augmenter, il est à craindre que la « vache à lait »
de l'endettement se tarisse. Et ce d'autant que la faiblesse chronique de l'emploi réduit la capacité d'emprunt et accroît leur risque de surendettement.
Pour l'instant, tout va donc bien Madame la Marquise, mais qu'adviendra-t-il lorsque les crédits ralentiront nettement, avec un pouvoir d'achat limité, des créations d'emplois moribondes et une situation politique incertaine ? Après l'euphorie des derniers mois, il faut donc s'attendre à un net ralentissement voire à une baisse de la consommation dans les prochains mois, du moins jusqu'aux soldes d'été… Sur l'ensemble de 2007, la consommation totale des ménages devrait croître d'environ 2 %, constituant le premier moteur de la croissance française, qui n'atteindrait cependant que 1,6 %.

Marc Touati

Dimanche 25 Février 2007



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