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A CHAUD du 21 février 2007 - France : la menace n’est pas l’inflation mais la déflation

Sans surprise, les prix à la consommation ont reculé de 0,3 % en janvier dans l’Hexagone,
notamment sous le traditionnel effet baissier des soldes. Les prix des vêtements et chaussures ont ainsi chuté de 7,2 % en janvier. Dans le même temps, les prix de l’énergie ont poursuivi leur mouvement de baisse, reculant de 0,7 % ce même mois.


A CHAUD du 21 février 2007 - France : la menace n’est pas l’inflation mais la déflation

Dans ce cadre, le glissement annuel des prix à la consommation s'est encore rapproché de la barre des 1 %, à 1,2 % précisément. Dès lors, même si les prix enregistrent une correction haussière dans les prochains mois, il est presque inévitable que l'inflation passera sous les 1 % dès le mois d'avril, à 0,7 % exactement (selon nos prévisions). Autrement dit, le risque principal qui menace aujourd'hui la France n'est pas l'excès d'inflation mais plutôt la déflation.
D'ailleurs, il faut noter que dans le domaine des biens manufacturés, le glissement annuel des prix est resté négatif en janvier à - 0,4 %. Ainsi, pour ce type de biens, la France est en déflation depuis octobre 2004 ! Or, si les entreprises ne peuvent pas répercuter la hausse des coûts de production sur leurs prix de vente, elles n'ont alors d'autres choix que de réduire leurs coûts par tous les moyens, que ce soit au travers de gains de productivité augmentés et/ou d'investissements à l'étranger pour produire moins cher. Dans tous les cas, cette déflation se traduit par une faiblesse du chiffre d'affaires et de l'emploi. D'où la récession qui s'est installée dans l'industrie manufacturière depuis un semestre et, parallèlement, l'accélération des destructions d'emplois dans l'industrie depuis environ deux ans.
Certes, d'autres types de biens ou services enregistrent une forte inflation. C'est notamment le cas des produits frais et des loyers, dont les glissements annuels ont atteint en janvier respectivement 4 % et 3,7 %. Dans ce cadre, il est logique que de nombreux Français, et notamment, les plus fragiles financièrement, estiment qu'ils soient lésés en terme de pouvoir d'achat. Si leur crainte est juste, il ne faut surtout pas en déduire que l'inflation est trop forte et pourrait par exemple justifier une hausse du taux refi de la BCE.
Bien au contraire. Que ce soit en France ou en Allemagne et ce malgré la hausse du taux de TVA outre-Rhin, l'inflation globale reste désespérément faible. Pourtant, conformément à son
monétarisme orthodoxe et à son manque de discernement désormais structurel, la BCE va encore augmenter son taux refi en mars et certainement encore une fois d'ici juin. Une question se pose alors : comment, avec une inflation inférieure à 2 %, la BCE peut-elle justifier de nouveaux resserrements monétaires ? Il n'existe aucune réponse rationnelle. Mais, comme la BCE n'a de compte à rendre à personne, un peu comme le politburo à l'époque de l'URSS, elle peut continuer à mener une politique irrationnelle indéfiniment. Nous ne sommes donc pas très loin de la dictature monétaire. Ce qui, bien entendu, ne manquera pas d'accroître l'euro-scepticisme ambiant. Merci M. Trichet !

Marc Touati

Dimanche 25 Février 2007



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