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2012 sera difficile mais la lumière s’annonce-t-elle au bout du tunnel pour la zone euro ?

L’édition de printemps de Ernst & Young Eurozone Forecast.


(« EEF ») table sur un lent retour à la croissance en 2013, en dépit d’une année qui s’annonce délicate, notamment en raison des montants très importants de dettes du secteur public et privé devant encore être refinancés, du resserrement des conditions de crédit, de la poursuite de l’austérité budgétaire et des pertes d’emploi supplémentaires. La Banque Centrale Européenne (BCE) doit continuer à jouer un rôle essentiel en étant notamment prête à de nouvelles baisses de taux d’intérêt et à acquérir des obligations d’état émises dans les pays périphériques.

Le défaut de la dette publique grecque ayant été négocié, un deuxième accord de refinancement ayant été conclu et en présumant de la persévérance des dirigeants dans cette lancée, avec l’établissement d’un pare-feu crédible destiné à protéger l’Espagne et l’Italie, l’EEF s’attend à une faible atténuation de la récession de l’ordre de 0,5% du PIB de la zone euro, neuf économies parmi celles des 17 Etats membres devant se contracter. Néanmoins, l’EEF table sur une hausse d’environ 1 % du PIB de la zone euro en 2013 avant d‘atteindre jusqu’à 2 % par an en 2015 et 2016.

En ce qui concerne le Luxembourg, nous anticipons une croissance du PIB s’établissant à 0,7% en 2012 alors qu’elle était à peine supérieure à 1% en 2011, reflétant un ralentissement des exportations de services financiers et commerciaux avec, en toile de fonds, l’actuelle crise de la dette au sein de la zone euro. Les flux net d’investissements pour les fonds tendront à annuler tout redressement relatif aux prix des actifs, alors que la reprise du secteur bancaire est susceptible de se dérober, voire même de se contracter. Ces conséquences s’additionneront à la faiblesse actuelle du secteur industriel. En 2013, une reprise de la croissance à hauteur de 3,1% est attendue, ainsi qu’une moyenne similaire pour les années 2014 à 2016.

Marie Diron, senior economic adviser en charge de l’Ernst & Young Eurozone Forecast, commente : « Alors que la reprise après cette période de récession sera vraisemblablement la plus lente constatée en Europe depuis ces 40 dernières années, les actions prises par les autorités au cours des derniers mois, en particulier l’introduction des opérations de refinancement à long terme par la BCE, ont créé des conditions favorables au retour d’un certain optimisme même si la reprise effective est encore un peu éloignée. Dans le cadre des ces politiques, les efforts y relatifs doivent être soutenus de manière rigoureuse et même renforcés, tant au niveau national qu’au niveau de la zone euro, et ainsi ne pas perdre ce nouvel élan».

Alain Kinsch, Country Managing Partner d’Ernst & Young Luxembourg ajoute : « Malgré la tourmente, la majorité des grandes entreprises présentes en Europe gardent une santé financière relativement bonne en raison des efforts consentis au cours des deux dernières années en termes de gains d’efficience, d’amélioration de marge bénéficiaire et d’ajout de liquidités à leurs bilans. Si elles croient en un retour de la stabilité, je pense que nous assisterons alors à un retour à l’investissement et à la création d’emplois ».

L’assainissement budgétaire et le manque de crédits pèsent sur la croissance
Les principales entraves à la croissance de la zone euro résulteront de l’assainissement budgétaire, que l’EEF estime s’élever à plus de 1% du PIB et à un resserrement du crédit. En dépit de l’introduction des opérations de refinancement à long terme (LTRO), qui a stimulé les marchés financiers et a assuré un éloignement de la perspective de crise du crédit bancaire, les données les plus à jour indiquent que la majeure partie des liquidités fournies n’a pas encore été prêtée à l’économie en général.

Alain Kinsch explique: «les banques de la zone euro sont toujours confrontées à des conditions de financement difficiles et doivent en même temps garantir des ratios de fonds propres plus élevés. Aussi longtemps que les banques ne transmettront pas les liquidités empruntées auprès de la BCE aux entreprises et aux ménages, les conditions de crédit resteront tendues, déprimant par là-même les investissements et la consommation. En fait, il existe un risque que les contraintes de crédit et d’assainissement budgétaire soient plus sévères et prolongées que le scénario actuellement envisagé, la zone euro serait alors susceptible de subir une récession plus profonde encore ».

Le manque de confiance des consommateurs et des entreprises se traduit par la hausse du chômage
En réponse au durcissement des conditions de financement, une augmentation de la capacité d’épargne et une demande domestique plus faible, les entreprises sont susceptibles de diminuer leurs dépenses d’investissement. Il est attendu que les sociétés espagnoles et italiennes réduisent leurs dépenses d’équipement de l’ordre de 5% ou plus en 2012, alors qu’en France et dans le Benelux, les investissements ne varieront guère ou seront légèrement réduits. Parmi les plus grandes économies, il n’y a qu’en Allemagne que les dépenses d’investissement sont susceptibles de croître significativement, mais pas avant le second semestre.

Malgré une modération de l’inflation cette année (en présumant qu’il n’y ait pas de hausse supplémentaire du prix des produits pétroliers), la consommation des ménages est également susceptible de se réduire, reflétant une perspective extérieure incertaine et un assainissement budgétaire accru même, s’il pourrait s’avérer plus faible qu’attendu. Au niveau de la zone euro, l’EEF prévoit une réduction de la dépense des ménages de l’ordre de 0.7%, les consommateurs allemands étant susceptibles d’augmenter les dépenses à hauteur de 1% alors que les dépenses des ménages français devraient demeurer stables.

Cette perspective relative aux investissements des entreprises et à la consommation des ménages signifie que la création d’emplois est censée baisser dans la plupart des économies de la zone euro. L’Allemagne demeurant l’une des rares exceptions, l’EEF prévoit une hausse des taux de chômage en 2012, atteignant jusqu’à 18,2 millions au tournant de l’année et ce, en dépit du maintien de bilans relativement forts pour bon nombre de sociétés européennes. Cependant, cette tendance pourrait être rapidement inversée si la confiance commençait à revenir.

La BCE doit continuer à jouer son rôle afin d’assurer une faible reprise
La BCE va continuer à jouer un rôle capital en 2012 par son large soutien à l’économie de la zone euro. En cas de détérioration de l’environnement économique, l’EEF croit que ce soutien devrait se traduire par une baisse supplémentaire des taux d’intérêt de 0,5% et de nouveaux achats d’obligations d’état afin de faciliter le refinancement de leur dette à des taux d’intérêt abordables par les pays périphériques. Si aucune action n’est prise, le risque d’une série de défauts désordonnés dans les pays les plus faibles serait susceptible de compromettre l’avenir de la zone euro.

Marie Diron commente : « même si le risque d’un éclatement de la zone euro a baissé en comparaison à la fin de l’année dernière grâce aux accords conclus en faveur de la Grèce et l’implication de la BCE, cela ne veut pas dire que nous sommes déjà sortis de la crise. 2012 sera, dans le meilleur des cas, une année difficile, que ce soit pour les gouvernements, les entreprises et les ménages. Même les prévisions de légère reprise pour l’année prochaine ne devraient pas nécessairement aller de soi étant donné les problématiques substantielles auxquelles la région sera confrontée au cours des douze prochains mois ».

Toutefois, l’EEF est optimiste quant à la capacité des cercles de décision de la zone euro de s’attaquer à ces défis avec succès et d’éviter de porter à la monnaie unique des dommages structurels permanents. Néanmoins, étant donné les conséquences de la crise sur les bilans des banques et la faiblesse des finances publiques dans de nombreux pays, la reprise sera bien plus lente que lors des précédentes dépressions.

L’ampleur de la crise actuelle pourrait également être l’élément déclencheur de réformes à l’échelle de la zone euro qui auraient, en d’autres circonstances, été considérées comme trop difficiles à mettre en oeuvre. Dans de nombreux cas, un réel changement structurel, destiné à encourager la croissance de la région à moyen et long terme afin qu’elle puisse concurrencer les marchés émergents, ne s’est que trop longtemps fait attendre.

Alain Kinsch conclut: « la zone euro doit oeuvrer davantage afin d’améliorer les perspectives économiques au-delà de 2013. La lutte contre les rigidités du marché du travail, l’amélioration de la qualité des institutions dans certains pays, la mise en oeuvre de difficiles décisions quant à la prise en charge des populations vieillissantes et le développement d’un marché unique pour les services sont autant d’initiatives susceptibles de contribuer grandement à l’amélioration des perspectives de croissance à long terme. En adoptant ces démarches dès aujourd’hui, les gouvernements de la zone euro franchiraient déjà une étape significative destinée à atténuer la crise actuelle ainsi qu’aider à se prémunir contre la prochaine ».

A propos de l’Ernst & Young Eurozone Forecast
Ces perspectives et analyses présentées dans l’Ernst & Young Eurozone Forecast se basent sur le modèle de la Banque Centrale Européenne de l’économie de la zone euro. Ce modèle inclut une théorie économique et des techniques actuelles et est utilisé par la BCE pour présenter ses prévisions trimestrielles de la zone euro.

A propos d’Ernst & Young
Ernst & Young est l’un des leaders mondiaux de services professionnels en audit, fiscalité, transaction et services de conseil. Au quotidien, nos valeurs communes et notre engagement inébranlable pour la qualité guident nos 152.000 collaborateurs mondialement. C’est en accompagnant nos employés, nos clients et tous nos interlocuteurs dans la valorisation de leur potentiel que nous créons la différence.

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Mercredi 4 Avril 2012




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