Finyear #28 - Octobre 2013

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Octobre 2013


Un événement

Rendez-vous Ă  PARIS le 26 NOVEMBRE 2013 de 8H30 Ă  13H00 Vous ĂȘtes credit manager, trĂ©sorier, cash manager, directeur financier, cadre financier, professionnel de la finance ou dirigeant de PME-PMI ? Vous souhaitez vous informer sur l'optimisation du BFR ? Vous souhaitez dĂ©couvrir les meilleures pratiques, de nouveaux outils ? ...des innovations ? Vous souhaitez Ă©changer avec vos pairs ? Alors Working Capital Day by Finyear Coffee rĂ©pond Ă  vos attentes et interrogations. Lors du Working Capital Day nous vous prĂ©senterons le lancement de La Lettre du Credit Manager, la lettre mensuelle des professionnels du risque et du crĂ©dit-client. L’évĂ©nement est gratuit, dans la limite des places disponibles. www.working-capital-day.eu


EDITO

2Ăšme annĂ©e Finyear, supplĂ©ment mensuel digital n° de publication ISN 2114-5369 SupplĂ©ment gratuit ne peut ĂȘtre vendu TĂ©lĂ©chargement libre via www.finyear.com/magazine

Edito Working Capital Day le 26 novembre...

Couverture rĂ©alisĂ©e par l’illustrateur Pierre Leloup www.pierreleloup.fr

Finyear poursuit sa diversification et lance le forum Working Capital Day. Pour Finyear il Ă©tait impor tant de consacrer un forum Ă  ce sujet primordial qu’est l’optimisation du BFR. De plus c’est un peu un retour aux sources pour Finyear nĂ©, entre autres, du lancement en 2007 de DSO-news, quotidien dĂ©diĂ© au risque et au crĂ©ditclients.

Editeur : Alter IT sarl de presse BP 19 - F.74350 Cruseilles www.finyear.com Directeur publication & Rédaction : Laurent Leloup news [at] finyear.com Graphisme et mise en page : Pierre Leloup www.pierreleloup.fr Publicité : Finyear publicite [at] finyear.com

Laurent Leloup Resp. rédaction Finyear news [at] finyear.com

AprĂšs SEPA Day, Working Capital Day se veut ĂȘtre une source d’informations tant en matiĂšre de nouveautĂ©s que de meilleures pratiques. Inscrivez-vous sans plus tarder sur : w w w.working-capital-day.eu

Les noms citĂ©s dans ce supplĂ©ment mensuel sont des marques dĂ©posĂ©es ou des marques commerciales appartenant Ă  leurs propriĂ©taires respectifs. L’auteur du supplĂ©ment mensuel dĂ©cline toute responsabilitĂ© pouvant provenir de l’usage des donnĂ©es ou programmes figurant dans ce site. Les droits d’auteur du supplĂ©ment mensuel sont rĂ©servĂ©s pour Finyear. Il est donc protĂ©gĂ© par les lois internationales sur le droit d’auteur et la protection de la propriĂ©tĂ© intellectuelle. Il est strictement interdit de le reproduire,dans sa forme ou son contenu, totalement ou partiellement, sans un accord Ă©crit du responsable Ă©ditorial. La loi du 11 Mars 1957, n’autorisant, au terme des alinĂ©as 2 et 3 de l’article 4, d’une part, que « les copies ou reproductions strictement rĂ©servĂ©es Ă  l’usage privĂ© du copiste et non destinĂ©es Ă  une utilisation collective « et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, «toute reprĂ©sentation ou reproduction, intĂ©grale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite» (alinĂ©a premier de l’article 40). Cette reprĂ©sentation ou reproduction, constituerait donc une contrefaçon sanctionnĂ©e par les articles 425 et suivants du Code PĂ©nal.

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SOMMAIRE

Sommaire 01 Couverture (illustration Pierre Leloup)

........................................................................ 02 Working Capital Day | Publicité

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06 & 07 Sommaire + La Française AM (dessin et édito)

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Finance

>6-17

Governance

>18 & 19

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18 MEDIATECH SOLUTIONS | Le réseau social, pour les nuls

........................................................................ 19 ORSYSTEM | Publicité

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Technology

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>20-32

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20 & 21 Rory Sutherland | Behavioural science will be the next business revolution

06 & 07 ONTARIO | Les fonds de capital-risque, un atout pour l’Ontario 07 ALAIN GOETZMANN | 10 fautes Ă  ne pas commettre dans une nĂ©gociation

........................................................................ 08 CMCA | Publicité

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09 MEDIATECH SOLUTIONS | Le Temps RĂ©el est venu !

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10 & 11 Entretien avec CĂ©dric Teissier co-fondateur Finexkap

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13 Capital Markets Compliance | Tendances dans le monde du trading

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14 & 15 ITESOFT | BAROMÈTRE DÉMATÉRIALISATION-FINANCE / 2013

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16 & 17 ADVANCED BUSINESS SOLUTIONS | Lack of awareness around effective budgeting...

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Et tout le reste est littérature...

>33

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33 THIERRY CHARLES | Drieu la Rochelle : Journal d’un homme trompĂ©

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Lifestyle

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>34-41

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34, 35, 36 & 37 PARISIAN GENTLEMAN | De l’élĂ©gance masculine contemporaine

22 & 23 HARDIS | Réussir sa stratégie de digitalisation des services 24 & 25 EMC FRANCE | Une mauvaise gestion des données peut vous conduire au chaos

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38 & 39 Entretien avec Frédéric Rousseau - Tonnellerie Rousseau

26 & 27 AZEO | Abolir les limites de l’exploitation des donnĂ©es

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40 & 41 De l’utilitĂ© des fonctions dans l’horlogerie

28 & 29 ACTUATE CORPORATION | 8 Conseils pour rĂ©soudre le casse-tĂȘte Big Data

4 Ăšme de Couverture

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30 EVER TEAM | Archivage électronique et marque NF 461 31 FINEXKAP | Publicité

........................................................................ 32 DECIDEURS | Publicité

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PIERRE LELOUP Publicité

GRAPHISME

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SOMMAIRE La Française AM : 1 mois = 1 dessin... Bonjour Ă  toutes et Ă  tous, La grosse surprise du mois aura Ă©tĂ© sans conteste la dĂ©cision de la RĂ©ser ve FĂ©dĂ©rale amĂ©ricaine de maintenir son r y thme mensuel d’achat d’obligations pour 85Mds$. Pas de « tapering » donc pour cette fois-ci, la FED ne rĂ©duira graduellement le volume de ses achats que lorsque les signes d’amĂ©lioration de l’économie US seront confirmĂ©s. A quelques mois de sa fin de mandat Ă  la tĂȘte de la Banque Centrale amĂ©ricaine, Ben Bernanke nous rappelle qu’il reste le gardien des taux obligataires US (par sa politique monĂ©taire sur les taux cour ts et par ses dĂ©clarations sur la par tie longue)
 un gardien persuasif car ef ficacement armĂ©, en tĂ©moigne le rendement Ă  10 ans des obligations d’Etat US qui a depuis reculĂ© de prĂšs de 0.40%.

Si l’annonce de la FED a donnĂ© de la visibilitĂ© aux investisseurs taux et crĂ©dit, elle n’a en revanche pas spĂ©cialement guidĂ© les investisseurs actions qui dans l’ensemble pourraient souhaiter sĂ©curiser leurs plus-values 2013 Ă  l’approche de la fin d’annĂ©e. A l’instar des obligations conver tibles qui bĂ©nĂ©ficient d’un profil dissymĂ©trique (biais actions Ă  gĂ©omĂ©trie variable qui peut cependant pĂątir des biais taux, crĂ©dit et volatilitĂ©), le long/shor t actions apparaĂźt comme une solution per tinente et plus pure pour accompagner la hausse des marchĂ©s actions sans en subir l’intĂ©gralitĂ© des retournements. Nous profitons donc de ce billet mensuel pour vous rappeler les atouts du fonds LFP StratĂ©gie Actions (FR0007068861) : -------1.

Fonds « diversifiĂ© » au format UCITS, libellĂ© en €, crĂ©Ă© en fĂ©vrier 2002 1 , Valorisation hebdomadaire, Allocation sur des fonds d’investissement actifs sur l’ensemble des marchĂ©s actions dits liquides, DiversitĂ© des moteurs de per formance (gĂ©nĂ©ration d’alpha, gestion oppor tuniste, gestion du beta), ContrĂŽle de l’exposition nette du fonds (dans la fourchette autorisĂ©e -20% / +100%), DurĂ©e de placement recommandĂ©e supĂ©rieure Ă  2 ans et volatilitĂ© cible infĂ©rieure Ă  15% (hors circonstances exceptionnelles de marchĂ©), Encours de 140M€ Ă  fin septembre (fonds maĂźtre), LFP StratĂ©gie Actions a Ă©tĂ© agrĂ©Ă© par l’AMF le 15 janvier 2002. Il est gĂ©rĂ© par LFP, sociĂ©tĂ© de gestion de por tefeuille agrĂ©Ă©e par l’AMF sous le n° GP 97076 le 1 juillet 1997. Risques associĂ©s : per te en capital, gestion discrĂ©tionnaire, actions, Ă©mergents, change, contrepar tie, taux.

Par David Mar tin, Responsable Relations Banques, Entreprises et Régions à La Française AM. N°28 - OCTOBR E 2013

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FINANCE

Les fonds de capital-risque, un atout pour l’Ontario Par Stefan Mazareanu, ReprĂ©sentant de la province de l’Ontario en France

l’équivalent de 150 millions d’euros, dont plus de 65 millions provenant de l’Ontario, qui sont directement investis dans des fonds de capitalrisque et d’actions de croissance et dans des entreprises locales innovantes et en pleine expansion. En 2009, la province a crĂ©Ă© le Fonds ontarien de dĂ©veloppement des technologies Ă©mergentes, un fonds de co-investissement direct de 188 millions d’euros destinĂ© aux entreprises privĂ©es ontariennes opĂ©rant dans des domaines tels que les technologies propres, les sciences de la vie et les technologies de pointe, les mĂ©dias numĂ©riques et les technologies de l’information.

Le Global Startup Ecosystem Index, classement des vingt meilleures villes au monde pour l’entreprenariat, publiĂ© en novembre dernier par le statisticien californien Startup Compass, a reçu beaucoup d’attention. Si la Californie comptait la Silicon Valley et Los Angeles sur la liste, le seul autre Etat ou province dont deux villes figuraient dans le classement Ă©tait l’Ontario. Un exploit quand on sait que la province est relativement peu peuplĂ©e (seulement 13,5 millions d’habitants). C’est sur tout un signe qu’elle est sur la bonne voie. Dans le cadre de la stratĂ©gie d’innovation mise en place par la province en 2008, on assiste au dĂ©veloppement d’un « Ă©cosystĂšme star t-up » durable et compĂ©titif. Le Fonds ontarien de capital-risque (Ontario Venture Capital Fund, ou OVCF), un par tenariat entre le Gouvernement de l’Ontario et des investisseurs institutionnels, a Ă©tĂ© crĂ©Ă© la mĂȘme annĂ©e. Il reprĂ©sente

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John Marshall, PrĂ©sident de la SociĂ©tĂ© ontarienne de financement de la croissance crĂ©Ă©e en 2009 pour super viser ces fonds, af firme qu’aider les compagnies innovantes Ă  se dĂ©velopper Ă©tait une des prioritĂ©s de la stratĂ©gie d’innovation de l’Ontario. Pour investir, plutĂŽt que de subventionner, l’Ontario a fait le choix d’adopter une approche axĂ©e sur le marchĂ©. Si l’OVCF a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour venir en aide aux compagnies innovantes en pleine croissance, son objectif premier est de gĂ©nĂ©rer des rendements attractifs pour ses investisseurs, explique-t-il. Pour gĂ©rer le fonds, la province a fait appel Ă  Nor thleaf Capital Par tners, un conseiller et gestionnaire de fonds mondiaux de capital investissement basĂ© Ă  Toronto. Il Ă©tait essentiel que les dĂ©cisions d’investissement soient prises par un gestionnaire de premier plan et non par le gouvernement. Toutes les modalitĂ©s et conditions s’appuyaient sur le marchĂ©, ce qui Ă©tait fondamental pour que tous les par tenaires du fonds aient foi en la rĂ©ussite du modĂšle. A ce jour, l’appor t de 65 millions d’euros de l’Ontario au fonds a

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permis de lever l’équivalent de 550 millions d’euros de capitaux privĂ©s et la contribution de l’OVCF constitue 40 % des fonds collectĂ©s dans la province depuis 2010. Le total des revenus gĂ©nĂ©rĂ©s par le por tefeuille de clients du fonds se monte Ă  plus de 170 millions d’euros. Ce par tenariat a Ă©galement permis de consacrer l’équivalent de 45 millions d’euros Ă  la recherche et de crĂ©er prĂšs de 1500 emplois. Pour tant, constituer un fonds de capital-risque n’est pas le seul objectif du plan de l’Ontario pour stimuler son innovation. La province cherche aussi Ă  crĂ©er de la demande de capitalrisque grĂące Ă  des programmes visant Ă  aider les entrepreneurs prometteurs Ă  commercialiser leurs produits et Ă  dĂ©velopper leurs activitĂ©s. En 2009, le gouvernement de la province a Ă©galement lancĂ© l’Ontario Net work of Excellence, un systĂšme de collaboration Ă  l’échelle locale visant Ă  fournir aux entrepreneurs, aux entreprises et aux chercheurs un ensemble complet de programmes et ser vices pour les accompagner tout au long du cycle de vie de leurs produits, de l’idĂ©e originale jusqu’à la mise sur le marchĂ©. RĂ©cemment rebaptisĂ© Ontario Net work of Entrepreneurs, l’ONE of fre ses programmes et ser vices au sein des centres de ser vices et incubateurs d’entreprises, des universitĂ©s et des associations spĂ©cialisĂ©es en technologie. Dans cet Ă©cosystĂšme, on retrouve Communitech, le pĂŽle d’innovation du triangle technologique Kitchener-WaterlooCambridge, une rĂ©gion ontarienne de renommĂ©e mondiale oĂč sont installĂ©s des gĂ©ants tels que Google ou encore BlackBerr y. Le rĂ©seau inclut aussi MaRS, un incubateur et accĂ©lĂ©rateur d’entreprises situĂ© Ă  Toronto et spĂ©cialisĂ© dans les domaines de la science et de la technologie, et les Centres d’excellence de l’Ontario, un


FINANCE

programme gouvernemental qui aide les universitĂ©s, les grandes Ă©coles et les centres hospitaliers universitaires de la province Ă  commercialiser leurs innovations. En somme, de nombreux programmes et universitĂ©s, Ă  travers la province, collaborent dĂ©sormais Ă©troitement avec les entrepreneurs et appor tent aux sociĂ©tĂ©s un nouveau regard, une exper tise et des par tenaires. Les investisseurs peuvent ainsi repĂ©rer les meilleures compagnies et agir plus rapidement pour que les investissements permettent d’atteindre les seuils de rentabilitĂ© et

d’accĂ©lĂ©rer la crĂ©ation de valeur. Depuis maintenant cinq ans, on obser ve une recrudescence de star tups prometteuses spĂ©cialisĂ©es dans la technologie de pointe, et de vĂ©ritables « success stories » dans des domaines variĂ©s, comme celles de Wave Accounting, Freshbooks, Shopif y, Chango, Fixmo ou encore Wattpad. ParallĂšlement, le paysage du capital-investissement s’est Ă©largi. GrĂące Ă  cet Ă©ventail plus large de sources de capital-risque, les star tups ontariennes ont maintenant accĂšs Ă  un financement tout au long de leur cycle de vie, de la conception

Ă  la commercialisation mais aussi durant leurs dif fĂ©rents stades de dĂ©veloppement. GrĂące Ă  ses fonds de capital-risque solides et Ă  ses rĂ©seaux de star tups, alliĂ©s Ă  des tarifs prĂ©fĂ©rentiels attractifs, Ă  des rĂ©gimes fiscaux gĂ©nĂ©reux et Ă  un grand vivier de talents dans le domaine technologique, l’Ontario est devenu une destination trĂšs prisĂ©e des investisseurs comme des entrepreneurs.

10 fautes à ne pas commettre dans une négociation Par Alain Goetzmann

2. Ne pas avoir de scĂ©nario de rechange VoilĂ  qui fragilise votre position face Ă  des contre-of fres ; il faut toujours avoir une deuxiĂšme proposition en tĂȘte, 3. Offrir un compromis d’entrĂ©e de jeu Le premier round doit ĂȘtre forcĂ©ment inacceptable de par t et d’autre, sans ĂȘtre dissuasif,

Une nĂ©gociation se prĂ©pare avec soin. De sa conclusion dĂ©pend peut-ĂȘtre la survie de votre entreprise. Alors, ne laissez rien au hasard. Soyez concentrĂ© et tentez d’éviter les Ă©cueils suivants : 1. Mal connaĂźtre votre dossier C’est le meilleur moyen d’ĂȘtre dĂ©stabilisĂ© par votre interlocuteur,

4. - Vouloir avoir toujours raison A force d’argumenter, vous vous af faiblissez. Souvenez-vous que le but de votre discussion n’est pas d’avoir raison mais de gagner, 5. Ne pas Ă©couter attentivement Ne ratez pas la petite musique qui vous permet de saisir la demande rĂ©elle de votre interlocuteur,

7. Prendre Ă  cƓur les attaques Si vous acceptez d’ĂȘtre fragilisĂ© Ă©motionnellement, vous abandonnerez toute luciditĂ©, 8. Perdre patience Cer taines contre-of fres mĂ©ritent rĂ©flexion alors, pas de prĂ©cipitation, 9. Plastronner Peut inciter l’adversaire Ă  mettre en doute votre rĂ©el pouvoir de dĂ©cision ce qui vous amĂšnera Ă  cĂ©der simplement pour l’af firmer, 10. Afficher trop de satisfaction Attention Ă  ne pas instiller le doute chez votre interlocuteur quant Ă  l’équilibre de l’accord. http://w w w.alaingoet zmann.com

6. Céder sans contrepartie Cette attitude décrédibilise votre of fre initiale et suscite la méfiance, N°28 - OCTOBR E 2013

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FINANCE

Le Temps Réel est venu ! Par Hervé CEBUL A, CEO MediaTech Solutions.

Dans le mĂȘme ordre d’idĂ©es, c’est parce qu’elles sont liĂ©es en termes de temporalitĂ© Ă  des interactions entreprises-clients que les enquĂȘtes menĂ©es avec une solution de Real-Time Feedback Management obtiennent des taux de rĂ©ponse aussi Ă©levĂ©s (40 Ă  60 % via le canal SMS; 20 Ă  30 % via le canal SV I ).

Internet Mobile nous a tous rendu accros Ă  l’instantanĂ©itĂ©: nous ne supportons plus d’attendre. Pour preuve, ce chiffre tirĂ© de l’observatoire des Services Clients 2013 de BVA: 75 % des clients estiment que le temps d’attente au tĂ©lĂ©phone ne doit pas dĂ©passer trois minutes ; et d’ailleurs, 34 % des Français dĂ©clarent attendre trop longtemps avant d’avoir un interlocuteur lorsqu’ils appellent un service client. Les entreprises doivent non seulement tenir compte de cet Ă©tat de fait mais Ă©galement trouver les moyens d’y faire face. Comment ? La rĂ©ponse tient en deux mots : Temps RĂ©el. Le temps rĂ©el est une notion qui prend de plus en plus d’impor tance. Pour ne citer que deux exemples, on ne compte plus le nombre de sites Internet qui nous envoient, sur notre Smar tphone, de l’information en temps rĂ©el. Et sur le pĂ©riphĂ©rique parisien, l’information trafic n’a de valeur parce qu’elle est en temps rĂ©el. Etc... Mais attention, le temps rĂ©el se distingue lĂ©gĂšrement de l’instantanĂ©itĂ©. Le temps rĂ©el, c’est ĂȘtre capable de piloter un systĂšme Ă  une vitesse adaptĂ©e Ă  l’évolution du systĂšme pilotĂ©. Autrement dit, si on transpose cela au niveau d’un ser vice client, une entreprise doit

interagir avec ces clients Ă  la vitesse Ă  laquelle les clients vont Ă©voluer. Cette notion en introduit donc une autre : celle de la relativitĂ© du temps rĂ©el, en fonction de nombreux critĂšres: secteur, moment du cycle de vie client, canal utilisĂ©, etc... En clair, selon qu’ils dialoguent avec leur opĂ©rateur tĂ©lĂ©com, leur assureur ou leur libraire, selon qu’ils sont en phase d’achat ou de rĂ©clamation, selon qu’ils soient au tĂ©lĂ©phone ou sur Facebook, les clients considĂšrent que le Temps RĂ©el peut s’étendre de la rĂ©elle instantanĂ©itĂ© Ă  quelques heures. Par exemple, selon une Ă©tude MyCM (Ă©tude dĂ©lais d’attente - 2012), 54 % des clients qui font une rĂ©clamation via Twitter attendent une rĂ©ponse dans les 2 heures. On peut donc imaginer que, passĂ© ce dĂ©lai, leur satisfaction se dĂ©grade. A contrario, 77 % des Français estiment qu’une rĂ©ponse Ă  un mail peut arriver dans les 24 heures. On voit donc bien que, dans ces deux cas, le temps rĂ©el acceptable peut varier de 2h Ă  24h. Pour un dialogue au tĂ©lĂ©phone avec un ser vice client, en revanche, le temps rĂ©el est directement liĂ© Ă  l’instantanĂ©itĂ©: les clients s’attendent Ă  une rĂ©ponse immĂ©diate et si possible avec un seul interlocuteur. Ce besoin de temps-rĂ©el explique d’ailleurs le succĂšs du click-to-chat, cette fonctionnalitĂ© qui permet, en cliquant sur un bouton Ă  par tir d’un site Internet, d’ĂȘtre rappelĂ© presque immĂ©diatement par un ser vice client.

Allons un peu plus loin... en rĂ©alitĂ©, le besoin de temps-rĂ©el exprimĂ© par les clients ne veut rien dire en soi ! Personne n’a besoin d’instantanĂ©itĂ© en tant que telle. Ce dont nous avons besoin, c’est de quelque chose en temps-rĂ©el... alors que se cache-t-il derriĂšre le besoin de temps-rĂ©el rĂ©clamĂ© par les clients? Est-ce le besoin d’ĂȘtre Ă©coutĂ© sur le moment, d’ĂȘtre rassurĂ© en quelques secondes, d’avoir une rĂ©ponse dans la minute, de rĂ©soudre un problĂšme maintenant? En gros, cela revient Ă  dĂ©couvrir ce qu’il faut faire pour satisfaire vos clients... Pour le savoir, il faut, de façon pro-active et continue, utiliser une solution de Real-Time Feedback Management qui vous permettra d’interroger vos clients immĂ©diatement aprĂšs une interaction avec votre entreprise, quelque soit le canal utilisĂ©. Cela vous donnera la possibilitĂ© de savoir si vos clients sont satisfaits, et en cas de rĂ©ponse nĂ©gative, de savoir ce qu’il faut faire pour les satisfaire. Attention: la solution de Real-Time Feedback Management choisie devra Ă©galement vous permettre de rĂ©agir trĂšs vite: vous fournir la capacitĂ© d’analyser en temps rĂ©el un grand nombre de data via des tableaux de bord per formants et de lancer de façon automatique (donc prĂ©-paramĂ©trĂ©e) des actions ou des aler tes pour rĂ©soudre les problĂšmes dĂ©tectĂ©s lors de la mesure et de l’analyse. Ces quelques lignes montrent que les outils existent pour rĂ©pondre aux besoins de temps rĂ©el des clients. Pour l’instant, les visionnaires et les prĂ©curseurs ont mis en place de telles solutions au sein de leurs entreprises. Gageons que, bientĂŽt, toutes les entreprises adjoindront Ă  leur dispositif d’écoute clients dĂ©jĂ  en place, une solution de Real-Time Feedback Management. Le temps -rĂ©el- est (bientĂŽt) venu !

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FINANCE

Entretien avec CĂ©dric Teissier co-fondateur Finexkap le durcissement des conditions des financements traditionnels. Et face Ă  cela, une absence totale de solutions innovantes permettant d’amĂ©liorer le quotidien des chefs d’entreprises. A qui s’adresse ce ser vice ? Nous avons choisi de nous adresser Ă  tout t ype d’entreprise qui a un besoin ponctuel ou rĂ©current de trĂ©sorerie. De la star t-up au grand compte, Finexkap finance les factures en attente de paiement des entreprises B-to-B de toute taille : pas de contrainte sur le chif fre d’af faires, ni sur l’anciennetĂ©, ni sur le nombre d’employĂ©s. Vous financez les factures en attente de paiement 
 qu’est ce qui vous diffĂ©rencie d’un ser vice d’affacturage classique ?

Monsieur CĂ©dric Teissier, merci de nous recevoir ! Vous avez cofondĂ©, aux cĂŽtĂ©s de M. De Catheu, Finexkap, premiĂšre plate-forme entiĂšrement dĂ©matĂ©rialisĂ©e dĂ©diĂ©e au f inancement de trĂ©sorerie des entreprises. Pourquoi avoir choisi de crĂ©er ce ser vice ? Pour aboutir Ă  Finexkap, nous sommes avant tout par tis de notre propre expĂ©rience d’entrepreneurs et des dif ficultĂ©s que nous avons rencontrĂ©es dans le financement de notre exploitation. Le constat est objectivement af fligeant : un dĂ©pĂŽt de bilan sur quatre est aujourd’hui dĂ» Ă  une dĂ©faillance de trĂ©sorerie. Dans le mĂȘme temps, le crĂ©dit aux entreprises se resserre et les dĂ©lais de paiement se tendent ; les TPE, PME et star tups Ă©tant les premiĂšres touchĂ©es par

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Finexkap n’a rien d’un ser vice d’af facturage, mĂȘme si le rĂ©sultat Ă©conomique est comparable. Au contraire, notre idĂ©e a consistĂ© Ă  Ă©liminer toutes les contraintes qui font que l’af facturage reste une solution lourde et couteuse pour les entreprises. Et Ă  la dif fĂ©rence de la plupar t des compagnies d’af facturage, Finexkap est une entreprise indĂ©pendante sans af filiation bancaire. Nous sommes avant tout des entrepreneurs au ser vice d’autres entrepreneurs, et nous avons conçu notre ser vice afin qu’il soit le plus simple possible dans son utilisation. Si vous n’ĂȘtes pas une banque, comment rassurez-vous les entreprises quant Ă  votre capacitĂ© Ă  fournir votre ser vice ? Nous sommes conscients que nous devons rassurer nos utilisateurs, d’oĂč notre souci d’insĂ©rer Finexkap

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au cƓur d’un Ă©cosystĂšme de par tenaires de premier plan. A titre d’exemple, nous travaillons notamment avec les plus gros fournisseurs de donnĂ©es financiĂšres au monde ainsi qu’Euler Hermes, le leader mondial du recouvrement de crĂ©ances et de l’assurance-crĂ©dit. Nos par tenaires financiers figurent Ă©galement parmi les plus impor tants de la place. Finexkap est quant Ă  elle enregistrĂ©e en qualitĂ© de conseiller en investissements financiers auprĂšs de l’OR I AS ainsi qu’en qualitĂ© de recouvreur auprĂšs du TGI de Paris. La sĂ©curitĂ© et la lutte anti-fraude sont au cƓur de nos prĂ©occupations, et nous avons mis en place des par tenariats et des processus spĂ©cifiques en ce sens. Sur le fond, nous ne pouvons pas nous permettre de transiger sur ces sujets, et nos intĂ©rĂȘts sont par faitement alignĂ©s avec ceux de nos utilisateurs. Donc vous n’ĂȘtes ni une banque ni un factor, mais en quoi votre service est-il innovant ? A nouveau, Finexkap a Ă©tĂ© conçu afin de rendre une demande de financement de trĂ©sorerie aussi simple que possible. Dans cette lignĂ©e, les conditions que nous of frons sont aujourd’hui sont uniques sur le marchĂ© : --

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ZĂ©ro garantie : aucune caution personnelle n’est requise.

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Zéro frais de transaction : aucun frais de dossier, aucun coût caché.

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Sans recours : en cas de dĂ©faillance du client de l’entreprise, nous ne nous retournons pas vers l’entreprise pour demander le remboursement de la facture cĂ©dĂ©e.

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CoĂ»t compĂ©titif : le coĂ»t ef fectif du ser vice consiste Ă  dĂ©duire un pourcentage de la valeur faciale de la facture cĂ©dĂ©e. En cas de financement ponctuel, cela dĂ©marre Ă  3% de la facture, mais nous of frons des conditions encore plus avantageuses en cas d’utilisation rĂ©currente du service.

ConcrĂštement, comment le ser vice fonctionne-t-il d’un point de vue de l’utilisateur ? Le ser vice a Ă©tĂ© conçu afin qu’un entrepreneur puisse se financer Ă  tout moment et sans perdre de temps, le tout en trois clics. --

1er clic : l’utilisateur se connecte sur le site finexkap.com et teste son Ă©ligibilitĂ© avec son numĂ©ro SIREN. A par tir de cette simple information, nous sommes capables de vĂ©rifier immĂ©diatement l’éligibilitĂ© de l’entreprise grĂące Ă  nos bases de donnĂ©es propriĂ©taires.

--

2Ăšme clic : s’il est Ă©ligible, l’utilisateur crĂ©e son compte et accĂšde Ă  la plate-forme sĂ©curisĂ©e de demande de financement.

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3ùme clic : l’utilisateur n’a plus qu’à ajouter ses factures corres-

pondant au montant de trĂ©sorerie dont il a besoin et rĂ©pondre Ă  un rapide questionnaire pour nous envoyer sa demande de financement. Une fois la demande envoyĂ©e, nous la traitons en quelques heures. Aujourd’hui, les financements sont ef fectuĂ©s sur une base hebdomadaire, mais nous sommes en mesure d’accĂ©lĂ©rer la cadence si la demande est lĂ . Qui rachĂšte les factures ? Fonctionnez-vous par le systĂšme de financement de crowdfunding trĂšs Ă  la mode en ce moment ?

fictive, l’idĂ©e Ă©tant de tester notre ser vice sans toutefois procĂ©der Ă  l’achat de factures. Cela nous a permis d’af finer notre produit, et de rendre le processus encore plus simple. Le lancement commercial est quant Ă  lui prĂ©vu courant novembre pour les entreprises B-to-B de toute taille. En attendant, il est possible de s’inscrire sur notre site w w w.finexkap.com afin de pouvoir bĂ©nĂ©ficier du ser vice dĂšs son lancement. Finexkap est partenaire du forum Working Capital Day 2013, un Ă©vĂšnement Finyear Cof fee. w w w.working-capital-day.eu

La par ticularitĂ© de la crĂ©ance commerciale tient Ă  sa trĂšs cour te durĂ©e - en moyenne, une crĂ©ance commerciale a une durĂ©e comprise entre 45 et 60 jours si l’on nĂ©glige les retards de paiement. Face Ă  cette for te volatilitĂ©, le crowdfunding n’est pas vraiment une solution adaptĂ©e. Pour financer les crĂ©ances commerciales cĂ©dĂ©es, nous avons mis en place un systĂšme de refinancement auprĂšs d’investisseurs professionnels soucieux du financement de l’économie rĂ©elle, notamment les grandes entreprises et les investisseurs institutionnels. Sur le fond, Finexkap n’est rien d’autre qu’un conduit de trĂ©sorerie reliant les investisseurs Ă  la recherche d’un placement cour t-terme Ă©thique et les petites entreprises qui souf frent aujourd’hui d’un accĂšs dif ficile Ă  la liquiditĂ©. Votre ser vice est il dĂ©jĂ  disponible ? Nous travaillons avec des entreprises de maniĂšre confidentielle depuis le dĂ©but de l’étĂ© 2013 de maniĂšre N°28 - OCTOBR E 2013

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FINANCE

Tendances dans le monde du trading Entretien avec Frédéric Boulier, EMEA Capital Markets Compliance & A ML.

permettra d’arriver Ă  de meilleurs contrĂŽles et de meilleurs points d’obser vation, afin de s’assurer que les marchĂ©s fonctionnent de maniĂšre ordonnĂ©e. Toutefois, ces contrĂŽles doivent ĂȘtre mis en Ɠuvre de maniĂšre Ă  ce qu’ils n’impactent pas la latence de leurs plateformes. Pensez-vous que le trading haute frĂ©quence / l’Algo trading a mis Ă  poussĂ© les bourses Ă  amĂ©liorer leur technologie et repenser leurs plateformes ?

Quelles sont les tendances actuelles dans les technologies de trading ? Les sociĂ©tĂ©s de cour tage cherchent Ă  minimiser les dĂ©penses liĂ©es Ă  la technologie et se concentrent sur l’augmentation de leur ef ficacitĂ©. Nous constatons des tendances visant Ă  amĂ©liorer la clar tĂ© des donnĂ©es de trading afin de permettre leur utilisation dans le contrĂŽle des risques et la sur veillance du marchĂ©. L’industrie se dirige Ă©galement vers des solutions tactiques et rapides Ă  mettre en Ɠuvre, rĂ©pondant aux nouvelles exigences rĂ©glementaires qui ont Ă©tĂ© et doivent ĂȘtre mises en Ɠuvre prochainement. Quels sont les domaines oĂč vous pensez que les bourses cherchent Ă  puiser dans les technologies ? Risques et visibilitĂ©: les bourses recherchent une technologie qui leur

Cela a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© le cas et les bourses ont Ă©voluĂ© constamment au cours de ces cinq derniĂšres annĂ©es. Un exemple classique de cette situation est la guerre menĂ©e entre les systĂšmes multilatĂ©raux de nĂ©gociation (ou Multilateral Trading Facilities en anglais ou MTF) et les bourses primaires sur le sujet de la latence. Cependant, maintenant que les bourses de meilleures scalabilitĂ© et ef ficacitĂ©, la question posĂ©e par les rĂ©gulateurs est: «Est-ce que le trading haute frĂ©quence et les entreprises d’algo trading disposent de plateformes Ă©volutives et appropriĂ©es pour contrĂŽler leurs flux?» Je pense que la rĂ©ponse est Ă©vidente si l’on en juge par les incidents qui ont eu lieu, comme chez Knight Capital. Pensez-vous que des solutions packagĂ©es ou les solutions dĂ©veloppĂ©es en interne sont davantage plĂ©biscitĂ©es ? Pourquoi ? Ceci est un vieux dĂ©bat. Ce que nous voyons actuellement sur le marchĂ© du cour tage est un mouvement qui consiste Ă  se concentrer sur les activitĂ©s principales et Ă  ex ternaliser les besoins en technologie, lorsque cela est possible. D’une par t, il est patent que la conformitĂ© se doit de fonctionner en toute indĂ©pendance des intĂ©rĂȘts de trading. D’autre par t, la propriĂ©tĂ© intellectuelle de la technologie liĂ©e aux revenus de trading est la plus impor tante qui compte. DĂšs lors, il me paraĂźt

clair que la technologie liĂ©e aux sujets de conformitĂ© est prioritaire pour ce qui concerne les dĂ©cisions d’ex ternalisation. Quels sont selon vous les grands dĂ©fis auxquels sont confrontĂ©s les bourses traditionnelles et les courtiers d’un point de vue technologique ? Le plus grand dĂ©fi qu’il leur faut relever est sans conteste la fragmentation des donnĂ©es du fait de la multiplication des silos technologiques. Il leur faut comprendre comment reconstituer toutes l’information recueillie de ces dif fĂ©rents systĂšmes, et appliquer cer taines normes pour ex traire ces donnĂ©es. C’est pourquoi chez Nice Actimize, nous dĂ©veloppons actuellement une «Couche d’AccĂšs Globale», qui ser vira d’inter face avec les systĂšmes Front Of fice . Est-ce que l’accroissement de la rĂ©glementation a mis la pression sur les plateformes traditionnelles ? La rĂ©glementation accrue a sans aucun doute mis la pression sur les plateformes existantes. L’incapacitĂ© Ă  ex traire des informations en raison de problĂšmes hĂ©ritĂ©s du passĂ©, ne constitue plus une excuse valable pour expliquer pourquoi une institution financiĂšre est non conforme. La seule rĂ©ponse appropriĂ©e aux conditions actuelles du marchĂ© est de disposer de systĂšmes adaptĂ©s et ef ficaces qui permettront de s’assurer que l’on respecte la norme.

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FINANCE

BAROMÈTRE DÉMATÉRIALISATION-FINANCE /2013 5ùme ÉDITION

POINTS CLÉS La dĂ©matĂ©rialisation des documents est une

78,5%

pratique installée et

en

CROISSANCE

2012

2011

+15 %

1st

86,1%

des entreprises du Royaume-Uni ont au moins une solution de dématérialisation

3

PRINCIPAUX APPORTS

> RÉDUCTION des COÛTS administratifs > RÉDUCTION des DÉLAIS de traitement > AMÉLIORATION du PILOTAGE de l’ensemble du processus Purchase-to-Pay 14

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des ENTREPRISES ont mis en place une ou plusieurs solutions de dématérialisation du processus comptabilitéfournisseurs

LES PAYS QUI

DÉMATÉRIALISENT LE PLUS SONT LES PLUS SATISFAITS DE L’EFFICACITÉ DE LEUR PROCESSUS MÉTIER

Des intentions de projets de

dématérialisation importantes

dans tous les pays

58%

DES RÉPONDANTS ONT UN PROJET DE DÉMATÉRIALISATION DE LEUR PROCESSUS COMPTABILITÉ FOURNISSEURS


Changements organisationnels et IT fréquents

GLOBALISATION des nouveaux projets PÉRIMÈTRES FONCTIONNELS & GÉOGRAPHIQUES

Les Directions FinanciĂšres et Comptables ont un

BESOIN CROISSANT D’AGILITE et d’aide au PILOTAGE METIER

43,5%

2

nouveaux critĂšres majeurs de choix d’une solution de dĂ©matĂ©rialisation : - agilitĂ© / interopĂ©rabilitĂ© - aide au pilotage mĂ©tier

A L’AUBE DE NOUVELLES PRATIQUES : LE PORTAIL COLLABORATIF FOURNISSEURS

25%

des entreprises ont mis en place un portail fournisseurs

14,5%

DAF

3.0

30% des Directions FinanciÚres et Comptables équipées de

smartphones & tablettes

30%

l’utilisent comme outil de pilotage

pour la consultation de documents

19%

23%

pour leur processus collaboratif

BaromÚtre Dématérialisation-Finance 2013© Tous droits réservés.

des rĂ©pondants dĂ©clarent qu’un projet de rĂ©organisation de leur service comptabilitĂ© fournisseurs est « probable » ou « Ă  l’étude »

Pour en savoir plus : www.mazars.fr | www.itesoft.fr


FINANCE

Lack of awareness around effective budgeting and forecasting in the public sector remains common By Dean Dickinson, Managing Director, Advanced Business Solutions

alternative systems available to financial management professionals in public sector organisations. This is arguably all the more concerning following the government’s latest spending plans for 2015-16, which saw fur ther cuts to individual depar tmental budgets. Chancellor George Osborne declared in June additional savings of £11.5bn would be needed to keep economic recover y plans on track. With the exception of health and education, most market sub-sectors will see a cut in or freezing of resource budget. For local government this will be a cut of 10%.

New research carried out among public sector finance directors has revealed worrying truths about f und management and administration, with widespread inefficiencies identif ied in budgeting and reporting processes. More than 300 senior finance professionals took par t in the poll, which we commissioned recently. The poll gauged how police, fire and ambulance authorities, as well as NHS trusts, local authorities, fur ther education establishments and universities, have responded strategically to funding pressures from central government.

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The study which we conducted with iGov Sur vey, saw almost half (42%) of respondents say they still rely on Excel spreadsheets for budget preparation, monitoring and forecasting. The research also revealed 49% of respondents spent bet ween three and six months a year on budgeting activit y, with 13% spending bet ween six to nine months on the process. However, despite these results, 82% of respondents said they believed their existing financial processes for budgeting and forecasting allowed them to respond ef fectively, and in a timely manner to on-going changes in their budgets. This suggests that there is a considerable lack of awareness about more ef ficient,

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The realit y for the public sector is that the last few years’ cuts were just for star ters, with the main course yet to be ser ved. The need to work smar ter and manage finances more accurately is therefore going to be greater than ever. Many in finance will find it surprising that our research indicates that the use of Excel spreadsheets remains the preferred choice for many public sector finance workers. This is despite the fact that there are more sophisticated systems available, which of fer access to real time information capabilit y, and of fering greater visibilit y and control over budgets. Perhaps altogether more surprising is that our research shows a significant number of those polled still believe


FINANCE

their current methods of working are ef ficient and ef fective. There is clearly a definite case for re-educating cer tain finance chiefs about how to manage their budgeting more ef fectively. It’s not all bad news though, as the research does at least suggest a healthy number of senior finance professionals are beginning to look to IT innovation to drive ef ficiency. More than half (51%) stated that their organisation was planning to review their budgeting and forecasting processes in the nex t year. A separate sur vey of CFOs by business analyst firm, Gar tner, reaf firms this, finding *43% of finance chiefs planning to invest this way in 2014. The research also sees 62% of respondents describe a reduced reliance on spreadsheet working as ‘impor tant’ or ‘ver y impor tant’. So while the days of the Excel approach are far from over, they may cer tainly be numbered. A sizeable 87% also said there was a ‘medium to high impor tance’ around giving budget holders greater control over their finances, and 66% believe greater financial visibilit y was either ‘impor tant’ or ‘ver y impor tant going for ward’. However, with 46% of sur vey respondents admitting that cuts in the last three years have ‘significantly’ af fected their organisation, it is perhaps troubling that more have not already implemented modern

management systems. Many local authorities in the UK, however have made substantial savings following the adoption of new IT solutions. Cheshire West and Chester Council announced a ÂŁ1 million budget saving af ter investing in a real-time budgeting and forecasting solution. The authorit y began using our Collaborative Planning sof t ware in Januar y 2012, and a year later the authorit y had exceeded its original savings target of ÂŁ500,000 by double. Unless public sector organisations star t to sit up and take notice of how technology can streamline their budgeting processes and maximise ef ficiencies, they could be heading for trouble. *Page 10, 2013 Gar tner Financial Executives International CFO Technology Study. Click here to read the full repor t based on the research. See attached an infographic of the research.

About Collaborative Planning: Collaborative Planning is a webbased budget management solution, designed to help control the preparation, monitoring and forecasting of budgets. Designed with accountants in mind, it replaces spreadsheets and simplifies the entire budgeting process, and can of fer you an impressive return on investment.

About ABS: Advanced Business Solutions (Advanced) provides leading integrated business applications and ser vices that enable public, private and third sector organisations to retain control, improve visibilit y and gain ef ficiencies whilst continually improving corporate per formance. Advanced’s sof t ware systems comprise core accounting/ financial management, procurement, supply chain management, human resource and payroll systems, integrated with a range of collaborative, document management and business intelligence solutions to ex tend the value and ef fectiveness of the finance, human resource and payroll depar tments. Customers are from both the public and private sectors and include Companies House, Newcastle Cit y Council, NHSScotland, Nor folk Constabular y, Edge Hill Universit y, WH Smith, Royal Bank of Scotland, Aer Lingus, National Express Group, DFS and RSPB. Advanced Business Solutions is a division of Advanced Computer Sof t ware Group plc, a leading supplier of sof t ware and IT ser vices to the health, care and business ser vices sectors.

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GOVERNANCE

Le réseau social, pour les nuls ou comment faire entrer son entreprise dans le XXIe siÚcle Par Alexandre Beauvois, CEO Entropic Synergies.

valeur parce qu’elle est en temps rĂ©el. Etc...

Internet Mobile nous a tous rendu accros Ă  l’instantanĂ©itĂ©: nous ne supportons plus d’attendre. Pour preuve, ce chiffre tirĂ© de l’observatoire des Services Clients 2013 de BVA: 75 % des clients estiment que le temps d’attente au tĂ©lĂ©phone ne doit pas dĂ©passer trois minutes ; et d’ailleurs, 34 % des Français dĂ©clarent attendre trop longtemps avant d’avoir un interlocuteur lorsqu’ils appellent un service client. Les entreprises doivent non seulement tenir compte de cet Ă©tat de fait mais Ă©galement trouver les moyens d’y faire face. Comment ? La rĂ©ponse tient en deux mots : Temps RĂ©el. Le temps rĂ©el est une notion qui prend de plus en plus d’impor tance. Pour ne citer que deux exemples, on ne compte plus le nombre de sites Internet qui nous envoient, sur notre Smar tphone, de l’information en temps rĂ©el. Et sur le pĂ©riphĂ©rique parisien, l’information trafic n’a de

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Mais attention, le temps rĂ©el se distingue lĂ©gĂšrement de l’instantanĂ©itĂ©. Le temps rĂ©el, c’est ĂȘtre capable de piloter un systĂšme Ă  une vitesse adaptĂ©e Ă  l’évolution du systĂšme pilotĂ©. Autrement dit, si on transpose cela au niveau d’un ser vice client, une entreprise doit interagir avec ces clients Ă  la vitesse Ă  laquelle les clients vont Ă©voluer. Cette notion en introduit donc une autre : celle de la relativitĂ© du temps rĂ©el, en fonction de nombreux critĂšres: secteur, moment du cycle de vie client, canal utilisĂ©, etc... En clair, selon qu’ils dialoguent avec leur opĂ©rateur tĂ©lĂ©com, leur assureur ou leur libraire, selon qu’ils sont en phase d’achat ou de rĂ©clamation, selon qu’ils soient au tĂ©lĂ©phone ou sur Facebook, les clients considĂšrent que le Temps RĂ©el peut s’étendre de la rĂ©elle instantanĂ©itĂ© Ă  quelques heures. Par exemple, selon une Ă©tude MyCM (Ă©tude dĂ©lais d’attente - 2012), 54 % des clients qui font une rĂ©clamation via Twitter attendent une rĂ©ponse dans les 2 heures. On peut donc imaginer que, passĂ© ce dĂ©lai, leur satisfaction se dĂ©grade. A contrario, 77 % des Français estiment qu’une rĂ©ponse Ă  un mail peut arriver dans les 24 heures. On voit donc bien que, dans ces deux cas, le temps rĂ©el acceptable peut varier de 2h Ă  24h. Pour un dialogue au tĂ©lĂ©phone avec un ser vice client, en revanche, le temps rĂ©el est directement liĂ© Ă  l’instantanĂ©itĂ©: les clients s’attendent Ă  une rĂ©ponse immĂ©diate et si possible avec un seul interlocuteur. Ce besoin de temps-rĂ©el explique d’ailleurs le succĂšs du click-to-chat, cette fonctionnalitĂ© qui permet, en cliquant sur un bouton Ă  par tir d’un site Internet, d’ĂȘtre rappelĂ© presque immĂ©diatement par un ser vice client. Dans le mĂȘme ordre d’idĂ©es, c’est parce qu’elles sont liĂ©es en termes de temporalitĂ© Ă  des interactions entreprises-clients que les enquĂȘtes menĂ©es avec une solution de

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Real-Time Feedback Management obtiennent des taux de rĂ©ponse aussi Ă©levĂ©s (40 Ă  60 % via le canal SMS; 20 Ă  30 % via le canal SV I ). Allons un peu plus loin... en rĂ©alitĂ©, le besoin de temps-rĂ©el exprimĂ© par les clients ne veut rien dire en soi ! Personne n’a besoin d’instantanĂ©itĂ© en tant que telle. Ce dont nous avons besoin, c’est de quelque chose en temps-rĂ©el... alors que se cache-t-il derriĂšre le besoin de temps-rĂ©el rĂ©clamĂ© par les clients? Est-ce le besoin d’ĂȘtre Ă©coutĂ© sur le moment, d’ĂȘtre rassurĂ© en quelques secondes, d’avoir une rĂ©ponse dans la minute, de rĂ©soudre un problĂšme maintenant? En gros, cela revient Ă  dĂ©couvrir ce qu’il faut faire pour satisfaire vos clients... Pour le savoir, il faut, de façon pro-active et continue, utiliser une solution de Real-Time Feedback Management qui vous permettra d’interroger vos clients immĂ©diatement aprĂšs une interaction avec votre entreprise, quelque soit le canal utilisĂ©. Cela vous donnera la possibilitĂ© de savoir si vos clients sont satisfaits, et en cas de rĂ©ponse nĂ©gative, de savoir ce qu’il faut faire pour les satisfaire. Attention: la solution de Real-Time Feedback Management choisie devra Ă©galement vous permettre de rĂ©agir trĂšs vite: vous fournir la capacitĂ© d’analyser en temps rĂ©el un grand nombre de data via des tableaux de bord per formants et de lancer de façon automatique (donc prĂ©-paramĂ©trĂ©e) des actions ou des aler tes pour rĂ©soudre les problĂšmes dĂ©tectĂ©s lors de la mesure et de l’analyse. Ces quelques lignes montrent que les outils existent pour rĂ©pondre aux besoins de temps rĂ©el des clients. Pour l’instant, les visionnaires et les prĂ©curseurs ont mis en place de telles solutions au sein de leurs entreprises. Gageons que, bientĂŽt, toutes les entreprises adjoindront Ă  leur dispositif d’écoute clients dĂ©jĂ  en place, une solution de Real-Time Feedback Management. Le temps -rĂ©el- est (bientĂŽt) venu !



TECHNOLOGY

Behavioural science will be the next business revolution by Rory Sutherland, Ogilvy Group UK vice chairman

Ogilvy Group UK vice chairman Rory Sutherland predicts behavioural science will be the next revolution in business after the internet.

“Understanding how we actually make decisions and behave rather than how we think we decide and behave is really impor tant for business,” said Mr Sutherland.

And as War wick Business School now houses the biggest Behavioural Science Group in Europe the man tagged as the ‘biggest influence in marketing’ believes it is the best place to be for aspiring students.

With the use of behavioural science Mr Sutherland gave the example of Hailo, a smar tphone app for booking a taxi that has been used by three million Londoners and is now in 13 cities around the world, with Sir Richard Branson now backing the venture. Users can track their taxi’s progress thanks to GPS until it is outside their door.

The rise of behavioural science – or behavioural economics – has, Mr Sutherland says, of fered a chance for marketing to regain the influence it had lost to economics and provided psychology a ‘Trojan horse’ into the boardroom of major businesses. At a talk given at War wick Business School as par t of the launch of the War wick Marketing Societ y Mr Sutherland revealed how behavioural science is influencing not just adver tising and marketing, but creating new business oppor tunities.

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“Hailo has not shor tened waiting times or travelling time,” said Mr Sutherland, author of The Wiki Man and columnist for The Spectator. “It has solved a psychological problem. We hate uncer taint y and thanks to Hailo, the uncer taint y as to whether the taxi will turn up, why it is late? Or has it come and gone while I finished my drink? All that worr y has gone, because you can look on your phone

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and see where it is. Hailo has simply eliminated some uncer taint y from our lives.” Mr Sutherland used HS2, the proposed high-speed rail project now running at an estimated cost of £50 billion, to illustrate how behavioural science could save millions of pounds. “Instead of it being an engineering problem where journey times could be halved so business people would be able to travel quicker and have more meetings, it could be solved by behavioural science,” said Mr Sutherland. “Really this is a psychological problem, ‘how to overcome dead time on the train?’ Installing Wi-Fi on all trains would solve that at a fraction of the cost. HS2 is always measured in speed, because there isn’t a measure of tedium.” Mr Sutherland believes economics has been allowed to become the dominant voice in the boardroom


TECHNOLOGY

and among policymakers, but increasingly its models based on an absolute objective world are proving to be wrong. Behavioural economics is providing better answers. “Ver y impor tantly behavioural economics has re-branded psychology,” said Mr Sutherland. “Because how we humans behave is not objective or always rational according to economic theor y. Engineers, medical people, scientific people, have an obsession with solving the problems of realit y, when actually 
 once you reach a basic level of wealth in societ y, most problems are actually problems of perception.” Mr Sutherland said for decades marketing had been targeting people’s rational behaviour, but it is the unconscious biases and habits that it should be talking to. “It was social psychologist Jonathan Haidt who said that the conscious brain thinks it is the ‘oval of fice’ but in realit y it is the ‘press of fice’,” said Mr Sutherland. “Marketing been talking to the press of fice for too long. Our behaviour is driven by our unconscious more than we realise or like to realise. Once we have decided on something then we rationalise it.” War wick Business School, located in central England, is the largest depar tment of the Universit y of War wick and the UK’s fastest rising business school according the Financial Times. WBS is triple accredited by the leading global

business education associations and was the first in the UK to attain this accreditation. Of fering the full por tfolio of business education courses, from undergraduate through to MBAs, and with a strong Doctoral Programme, WBS is the complete business school. Students at WBS currently number around 6,500, and come from 125 countries. Just under half of facult y are non-UK, or have worked abroad. WBS Dean, Professor Mark P Taylor, is among the most highly-cited scholars in the world and was previously Managing Director at BlackRock, the world’s largest asset manager. Ror y Sutherland is Executive Creative Director and Vice-Chairman, Ogilv yOne London and ViceChairman,Ogilv y & Mather UK. He was born in Usk, Monmouthshire in 1965 and educated at the local Haberdashers’ school and at Christ’s College, Cambridge. At this point, promising parallels with the life of Mar tin Sorrell begin to break down. Avoiding Har vard Business School, he spent a probationar y year teaching at a grammar school in Aylesbur y. The pupils were fine, but the contents of the staf f room (and of the staf f car park) proved too depressing to bear, and he duly applied to various adver tising and marketing agencies in early 1988. In September, he joined what was then Ogilv y & Mather Direct. In 1990, having been fired from the Planning Depar tment, he joined the agency’s Creative Depar tment as a junior copy writer, working on American Express, Royal Mail and

an obscure American company called Microsof t. In early 1993 he and his ar t director suggested that perhaps Microsof t might ex tend sales of its Of fice suite by bundling it with “a modem thing”, hence enabling people to share their files over something called the Internet. This was eventually presented to some people in Redmond, WA , who rightly decided it was a ver y silly idea indeed. Happily, that wasn’t his last foray online. He achieved a cer tain international notoriet y in 1996 when his credit card details were stolen during an on-line purchase of chilli sauce. Perhaps surprisingly, then, he remains an enthusiastic advocate of new media and new means of adver tising and customer engagement (he is a devotee of the late San Francisco copy writer Howard Luck Gossage). He is a great champion of Ogilv y’s 360 Degree Branding approach. Ror y was promoted to Head of Copy in 1996 and Creative Director in 1997, where he was closely involved in the agency’s relaunch and restructuring as Ogilv yOne. He was promoted to Executive Creative Director in 2002 and, more recently, also became Vice-Chairman of the overall Ogilv y Group in the UK. Ogilv y is one of the largest and most influential communications groups in the UK. It has 11 specialist companies with exper tise in areas as diverse as PR , design, direct, digital, healthcare and adver tising.

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TECHNOLOGY

Réussir sa stratégie de digitalisation des services Par Nicolas Odet, Directeur général adjoint, Groupe Hardis

Les innovations technologiques rĂ©centes ont accĂ©lĂ©rĂ© le mouvement de la digitalisation des services, dans tous les secteurs d’activitĂ©. Du cĂŽtĂ© de la DSI, Ă©diteur de ces services pour le compte des directions mĂ©tiers, la mise en Ɠuvre d’une stratĂ©gie cohĂ©rente et progressive est indispensable pour bien nĂ©gocier le virage. Une Ă©conomie digitaux

de

ser vices


Toutes les entreprises voient les exigences de leurs clients Ă©voluer vers davantage de conseil, un suivi personnalisĂ© et la recherche d’une expĂ©rience client riche, quel que soit le canal Ă  travers lequel ils entrent en relation avec elles. Cette tendance touche l’ensemble des secteurs d’activitĂ© avec une rapiditĂ© et une intensitĂ©, cer tes dif fĂ©rentes, mais de façon cer taine et durable. En parallĂšle, les innovations technologiques liĂ©es au « tout connectĂ© » ouvrent la voie Ă  un Ă©ventail de possibilitĂ©s qu’il Ă©tait encore dif ficile d’imaginer il y a trĂšs peu de temps, en termes d’automatisation des processus, d’interactions entre les entreprises et leurs clients, ou encore d’amĂ©lioration du confor t de vie ( Internet mobile, domotique, objets connectĂ©s
). Cela n’a d’ailleurs pas Ă©chappĂ© aux directions des ventes, marketing et RH, qui redoublent d’imagination

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en matiĂšre de nouveaux ser vices digitaux Ă  proposer Ă  leurs clients, internes ou ex ternes, en BtoC comme en BtoB. DĂ©finir clairement digitale

sa

stratégie

Ces nouveaux ser vices sont nĂ©cessairement inter facĂ©s avec le systĂšme d’information (CRM, ERP, CMS, SIRH...) de l’entreprise qui souhaite les proposer, quand ils ne sont pas connectĂ©s Ă  celui d’autres sociĂ©tĂ©s. Leur conception ne peut donc plus ĂȘtre apprĂ©hendĂ©e sous la forme de micro-projets satellites, accroissant la pression sur les DSI, pressĂ©es par la direction gĂ©nĂ©rale et les mĂ©tiers de faire bien et vite. D’oĂč la nĂ©cessitĂ© pour les entreprises, de dĂ©finir une stratĂ©gie digitale impliquant les mĂ©tiers et l’IT, afin de prendre en compte l’ensemble des Ă©tapes du cycle de vie de ces ser vices : design, dĂ©veloppement et intĂ©gration au SI , suivi de la qualitĂ©, amĂ©lioration continue du parcours client... ProcĂ©der par itĂ©rations successives Toutefois, en raison de l’évolution rapide et de l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des technologies des terminaux (PC, mobiles, tablettes, T V, objets connectĂ©s
), il est dif ficile pour la DSI de faire des choix qui seront pĂ©rennes Ă  long terme. Pour rĂ©ussir leur virage vers le digital, tout en Ă©vitant de s’enfermer dans des « silos de ser vices », peu Ă©volutifs et rĂ©duits Ă  leurs fonctionnalitĂ©s d’origine, elles


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doivent nĂ©cessairement adopter une dĂ©marche agile : identifier avec les mĂ©tiers les ser vices et plateformes Ă  dĂ©velopper en prioritĂ©, puis complĂ©ter au fur et Ă  mesure, par projets itĂ©ratifs. Une dĂ©marche progressive qui permet de rĂ©duire le time-to-market des nouveaux ser vices digitaux, pour rĂ©pondre aux besoins de gagner en productivitĂ© et/ou se dif fĂ©rencier rapidement de la concurrence, tout en assurant la cohĂ©rence, la sĂ©curitĂ© et la pĂ©rennitĂ© des applicatifs dĂ©veloppĂ©s. Adopter une dĂ©marche agile, c’est Ă©galement, pour la DSI comme pour les directions mĂ©tiers, le moyen d’apprendre Ă  se comprendre, d’expĂ©rimenter, et d’af finer la stratĂ©gie digitale, pour pouvoir passer ensemble la vitesse supĂ©rieure. Être irrĂ©prochable sur les « ser vices de base » Cruciale pour automatiser les processus et se dĂ©marquer, l’innovation ne doit pas faire oublier aux entreprises la nĂ©cessitĂ© d’ĂȘtre irrĂ©prochables sur les ser vices digitaux « de base ». En ef fet, si les clients, qu’ils soient internes ou ex ternes, savent apprĂ©cier Ă  leur juste valeur des ser vices qui leur appor tent une rĂ©elle valeur ajoutĂ©e, l’inexistence, la complexitĂ© ou l’inef ficacitĂ© de ser vices « du quotidien » tels qu’un changement d’adresse en ligne, ou la possibilitĂ© de joindre rapidement un tĂ©lĂ©conseiller, a des consĂ©quences nĂ©gatives sur l’image de l’entreprise.

A propos de Hardis CrĂ©Ă© en 1984, le Groupe Hardis exerce le double mĂ©tier d’éditeur de logiciels, et de sociĂ©tĂ© de conseil et de ser vices IT qui accompagne ses clients dans la digitalisation de leurs ser vices. RĂ©solument dif fĂ©rente, la sociĂ©tĂ© construit sa croissance, depuis sa crĂ©ation, sur une approche pragmatique et des valeurs de proximitĂ© et d’engagement for t tant auprĂšs de ses clients que de ses collaborateurs : dirigeants fondateurs toujours Ă  la tĂȘte de l’entreprise, 25% des salariĂ©s actionnaires, 100% des Ă©quipes en France.Hardis inter vient dans sept grands domaines : infrastructure et infogĂ©rance Cloud, dĂ©veloppement et tierce maintenance applicative ( TMA), conseil et aide Ă  la MOA , dĂ©cisionnel, logistique et transpor t (suite Reflex), outils de dĂ©veloppement (Adelia Studio), ex ternalisation de la paie (logiciel Saphyr).Dans son rĂŽle d’éditeur, Hardis intĂšgre elle-mĂȘme ses solutions ou s’appuie sur un rĂ©seau de par tenaires. Ses consultants maĂźtrisent les principales mĂ©thodologies pour la rĂ©alisation de projets informatiques qualitatifs ( IT IL, CMMi...).En 2012, Hardis a rĂ©alisĂ© un chif fre d’af faires de 54,7 M€. Le Groupe compte Ă  ce jour plus de 2500 clients et 630 collaborateurs. BasĂ© Ă  Grenoble, Hardis dispose de quatre autres agences Ă  Lyon, Paris, Lille et Nantes. w w w.hardis.fr

A propos de l’auteur : Nicolas Odet, Directeur GĂ©nĂ©ral Adjoint du Groupe Hardis Nicolas Odet a rejoint Hardis en 2000 oĂč il a successivement occupĂ© les postes de Responsable Vente et Marketing du pĂŽle de compĂ©tences Nouvelles Technologies, de Directeur du DĂ©par tement Infrastructure et InfogĂ©rance de 2006 Ă  2008, et de Directeur des Ser vices, du Marketing et de la Communication de 2009 Ă  2012. Il a notamment pilotĂ© la transformation de l’of fre d’Hardis vers le cloud computing. Directeur GĂ©nĂ©ral Adjoint du Groupe Hardis depuis dĂ©but 2013 et membre du comitĂ© exĂ©cutif, il par ticipe Ă  la dĂ©finition des orientations stratĂ©giques du groupe et au pilotage de leurs dĂ©clinaisons opĂ©rationnelles. Avant d’intĂ©grer Hardis, Nicolas Odet a occupĂ© des postes d’ingĂ©nieurs d’af faires chez IBM (division systĂšmes et stockages) et chez Sagem (solutions rĂ©seaux et fibre optique). Nicolas Odet est titulaire du diplĂŽme de Grenoble Ecole de Management (GEM), spĂ©cialiste du management technologique, obtenu en 1998.

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Une mauvaise gestion des donnĂ©es peut vous conduire au chaos Par SĂ©bastien Verger, CTO d’EMC France.

OĂč que l’on regarde ces derniers temps (Twitter, blogs sur les technologies, newsletters reçues par e-mail, etc.), on ne peut Ă©chapper au Big Data. L’expression fait le buzz au point que les professionnels et fĂ©rus de technologie ne peuvent y couper. Les exper ts en bases de donnĂ©es ont l’habitude de traiter de grandes quantitĂ©s de donnĂ©es depuis des annĂ©es. Mais les kilooctets ont laissĂ© place aux mĂ©gaoctets, puis aux gigaoctets, et maintenant nous en sommes aux tĂ©raoctets de donnĂ©es. Tant que ces volumes de donnĂ©es Ă©taient encore « gĂ©rables », dif fĂ©rentes mĂ©thodes nous permettaient de les traiter : par titionnement de tables, archivage avec purges rĂ©guliĂšres, et crĂ©ation de data warehouses situĂ©s Ă  distance des bases de donnĂ©es transactionnelles rĂ©guliĂšrement utilisĂ©es. Nous avions le temps d’analyser les flux qui venaient alimenter nos bases de donnĂ©es pour rĂ©flĂ©chir au moyen de les transformer en renseignements utiles. Cette derniĂšre vague, celle du « Big Data », nous oblige Ă  abandonner cer taines de ces approches pour plusieurs raisons : la vitesse et le volume, en par ticulier. A prĂ©sent, les donnĂ©es nous arrivent en trop grandes quantitĂ©s et avec une telle vitesse que nos systĂšmes peinent Ă  suivre. Nous voici dans le monde « mer veilleux » des donnĂ©es non structurĂ©es. Dans ce monde, peu impor te la nature ou le format des donnĂ©es, nous nous contentons de les stocker. Un jour ou l’autre, nous en ferons quelque chose.

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Cette approche est-elle rĂ©aliste ? En tant que professionnel des bases de donnĂ©es, j’aspire Ă  une cer taine qualitĂ© des donnĂ©es. Si vous injectez des donnĂ©es non structurĂ©es dans mon monde, ma capacitĂ© Ă  assurer la qualitĂ© des donnĂ©es en prend un sacrĂ© coup. Je peux toujours les stocker. Je peux Ă©ventuellement en interroger une bonne par tie et en ex traire des informations utiles. Mais, avec le temps, ces donnĂ©es seront de plus en plus dif ficiles Ă  gĂ©rer. Prenons un exemple. Imaginons que je crĂ©e un tableau de bord Ă  par tir des fichiers qui rĂ©per torient le nombre de fois oĂč nos clients se sont identifiĂ©s sur nos sites ces deux derniĂšres annĂ©es. GrĂące Ă  ce tableau de bord, je pourrais connaĂźtre la frĂ©quence de visite de chacune de nos pages Web. Est-ce que je conser ve le dĂ©tail des informations d’analyse au cas oĂč ? Dans l’espoir d’en dĂ©duire de nouvelles connaissances business ? Si oui, est-ce que je rĂ©intĂšgre mes nouvelles connaissances business aux lignes de donnĂ©es non structurĂ©es pour reprendre l’exploration ? Dans cer taines entreprises, c’est impossible. L’archivage est peutĂȘtre la seule vraie option. En ef fet, pendant que j’analyserai ces stocks de donnĂ©es non structurĂ©es, mes clients vont continuer Ă  produire rapidement des sommes de nouvelles donnĂ©es, dont il faudra que je fasse quelque chose un jour ou l’autre. Il faut reconnaĂźtre que les Ă©diteurs commencent Ă  commercialiser des solutions aux problĂšmes que posent ces donnĂ©es. Les rĂ©centes technologies de base de donnĂ©es Open Source, comme noSQL et CouchDB (dĂ©rivĂ© de NoSQL), sont

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des solutions Ă  base de documents. Le systĂšme de fichiers Hadoop File System (HFS) est une solution de stockage de fichiers, simple d’accĂšs, en thĂ©orie, et conçue pour stocker de gros volumes de donnĂ©es en vrac. Les dĂ©veloppeurs complĂštent ces systĂšmes HFS avec des inter faces de t ype SQL, comme Hive, pour faciliter l’accĂšs aux donnĂ©es de ceux qui maĂźtrisent le SQL. Cependant une question se pose : si ces donnĂ©es sont aussi non structurĂ©es qu’on le dit, comment savoir ce qu’il faut rechercher ? Si les donnĂ©es de multiples sources sont simplement dĂ©versĂ©es dans un systĂšme de fichiers ouver t, comment en ex traire des informations exploitables ? C’est lĂ  que les exper ts des bases de donnĂ©es reprennent du ser vice. Et c’est aussi ce qui m’amĂšne Ă  penser que la fin du systĂšme de gestion de base de donnĂ©es relationnelle (RDBMS) n’est pas pour tout de suite. Il faudra toujours programmer des techniques ETL, d’ex traction, de transformation et de chargement de ces Ă©normes sources de donnĂ©es non structurĂ©es pour prĂ©parer ces donnĂ©es et leur donner une forme lisible et exploitable. Il faudra aussi les associer Ă  des entitĂ©s valides (ex. utilisateurs ou clients) ou Ă  des ressources physiques (ex. ser veurs et/ou datacenters). Si on ignore Ă  quoi renvoie telle ou telle par tie de donnĂ©es non structurĂ©es, il est dif ficile, voire impossible d’en ex traire une quelconque valeur. N’oublions pas non plus que des acteurs des RDBMS (Relational Database Management System), ajoutent Ă  leurs systĂšmes des fonctions d’analyse du Big Data qu’ils


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dĂ©veloppent eux-mĂȘmes ; ou ils intĂšgrent Ă  leurs produits phares les outils d’entreprises qu’ils rachĂštent. Comme par exemple l’intĂ©gration de moteurs qui permettent d’exĂ©cuter des requĂȘtes sur les donnĂ©es non structurĂ©es et les donnĂ©es relationnelles, ou bien une base de donnĂ©es NoSQL et une appliance Big Data configurĂ©es, prĂȘtes Ă  collecter les donnĂ©es de votre entreprise. Toutes ces approches sont bonnes et per tinentes ; mais sans moyen d’ordonner les donnĂ©es, on ne sor t pas du chaos.

A propos d’EMC EMC Corporation (NYSE: EMC) aide les entreprises et les fournisseurs de ser vices Ă  travers le monde Ă  faire Ă©voluer leur mode de fonctionnement vers un modĂšle «IT as a Ser vice » ser vices informatiques Ă  la demande. Pour assurer cette transformation, le Cloud Computing est incontournable. GrĂące Ă  des solutions et des produits innovants, EMC accĂ©lĂšre le passage vers le Cloud Computing, et aide les entreprises Ă  stocker, gĂ©rer protĂ©ger, et analyser leur ressource la plus prĂ©cieuse : l’information. Elles bĂ©nĂ©ficient ainsi d’une infrastructure informatique plus agile, plus sĂ»re et plus Ă©conomique. Pour en savoir plus sur EMC, rendez-vous sur france. w w w.emc.com

Commencez par adopter une approche systĂ©matique vis-Ă -vis des donnĂ©es que vous collectez et sachez pourquoi. Interrogez-vous ensuite sur la valeur de ces donnĂ©es pour votre entreprise ; chaque donnĂ©e est liĂ©e Ă  une ou plusieurs divisions de votre organisation. Une fois que vous avez classĂ© les donnĂ©es par catĂ©gorie, il vous reste Ă  dĂ©finir des rĂšgles de gouvernance. Vous ne pouvez pas conser ver toutes ces donnĂ©es indĂ©finiment. Ce n’est pas rĂ©aliste et risque de vous conduire au chaos. Imposez-vous des rĂšgles de rĂ©tention, celles que vous dĂ©ciderez d’appliquer ou celles que les rĂ©glementations vous concernant vous imposeront. Dans tous les cas, dĂ©finissez des rĂšgles claires. Il n’est pas toujours possible non plus de traiter les donnĂ©es non structurĂ©es en temps rĂ©el. Vous devez dĂ©cider quelles donnĂ©es vous allez traiter et dans quel ordre. Ceci suppose aussi de dĂ©finir des rĂšgles. Les donnĂ©es en lien direct avec les recettes de l’entreprise sont, bien entendu, plus impor tantes. Choisissez de les traiter avec ceux de vos Ă©quipements et applications les plus per formants. A ce stade, il est bon d’envisager plusieurs niveaux de stockage : des disques standard, bon marchĂ©, mĂȘmes anciens et lents, peuvent suf fire pour les donnĂ©es qui n’ont pas besoin d’ĂȘtre accessibles instantanĂ©ment ; par contre, pour celles dont vous aurez besoin en temps rĂ©el ou quasi rĂ©el, prĂ©fĂ©rez des disques SSD (solid state device). Les technologies les plus avancĂ©es permettent de mixer plusieurs niveaux dans des baies uniques et de laisser l’intelligence intĂ©grĂ©e gĂ©rer le placement des donnĂ©es en fonction des rĂšgles que vous avez dĂ©finies.

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Abolir les limites de l’exploitation des donnĂ©es Jean-Pierre Riehl, Responsable de la practice Data & Business Intelligence chez A ZEO

« Le big data » est l’expression utilisĂ©e pour parler de donnĂ©es diff icilement exploitables avec des moyens ou des techniques traditionnelles. Cela implique, et il faut correctement l’apprĂ©hender, de nouveaux modes d’exploitation. AudelĂ  d’une simple expression, le big data est un vĂ©ritable concept permettant d’abolir les limites de l’exploitation des donnĂ©es. Au f inal et encore plus aujourd’hui, le souhait de chaque utilisateur est de trouver, au coeur d’une montagne de donnĂ©es, des tendances, des relations inattendues, des modĂšles dans le modĂšle, etc. Face Ă  l’explosion du big data, de nouveaux paradigmes ont Ă©tĂ© crĂ©Ă©s offrant, quelque soit le secteur, de nombreuses possibilitĂ©s. Un changement de paradigme rĂ©el dans l’approche de l’exploitation des donnĂ©es Tout d’abord, pour mettre en pratique ce concept de big data le principe des 3V est indispensable : - La volumĂ©trie concerne des donnĂ©es trĂšs impor tantes sans pour autant aller jusqu’aux pĂ©ta-octects de Facebook ou de Google. On compte maintenant cette masse de donnĂ©es en centaines de To. - La vĂ©locitĂ© reprĂ©sente quant Ă  elle un flux entrant supĂ©rieur Ă  la capacitĂ© de traitement (ou suf fisamment Ă©levĂ© en comparaison). On entend par « traitement » l’intĂ©gration ou l’analyse de ces donnĂ©es. - La variĂ©tĂ© concerne le « format » des donnĂ©es. Cela peut se traduire par un nombre inconsistant de colonnes (ex : cer taines lignes avec 3 colonnes et d’autres avec 10). Par exemple, on peut trouver dans ce cas les logs Web d’un site d’e-commerce

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oĂč est stockĂ©e la simple navigation puis, au moment de la vente, toutes les donnĂ©es relatives Ă  celle-ci. On parle Ă©galement des donnĂ©es non-structurĂ©es (ex : une structure molĂ©culaire) ou des t ypes un peu plus exotiques comme les images, la vidĂ©o ou le son.

dompter. Les analyses rĂ©alisĂ©es sur ces deux mĂ©dia permettent d’obtenir une mine d’informations qualitatives sur un produit en provenance directe des consommateurs, une marque, un ser vice et de les corrĂ©ler aux campagnes marketing ou publicitaires pour en mesurer l’ef ficacitĂ©.

Toutefois, l’un des premiers objectifs du big data est de pouvoir rĂ©pondre aux principaux enjeux d’une entreprise. Pour ce faire, de nouveaux paradigmes ont Ă©tĂ© conçus en lien avec ces 3V.

Autre exemple, le big data a un rĂ©el avantage dans le cadre des analyses web. Il permet de stocker l’historique « des clics » et du contex te de ces derniers. Les informations fournies aident alors Ă  la comprĂ©hension des chemins rĂ©alisĂ©s online et qui conduisent Ă  une action (une vente, par exemple).

Le stockage, d’une par t, qui est une composante incontournable puisqu’il permet d’absorber le volume et la vĂ©locitĂ©. D’autre par t, le « requĂȘtage » qui constitue Ă©galement l’un des nouveaux modĂšles du big data. Ce dernier a Ă©tĂ© spĂ©cialement crĂ©Ă© pour dĂ©signer la capacitĂ© d’adaptation Ă  la variĂ©tĂ© des donnĂ©es. Au coeur de ces rĂ©flexions, Hadoop (1) qui propose un systĂšme de stockage (HDFS) et des systĂšmes de « requĂȘtage » (MapReduce, Hive ou PIG). Microsof t a rejoint Hadoop en signant un par tenariat avec Hor tonWorks et y contribue en fournissant de l’outillage (« requĂȘtage » en Javascript, Driver Hive ODBC, etc.) et en por tant Hadoop sur A zure et Windows. Du concept Ă  la mise en pratique DerriĂšre ce concept, il est impor tant d’évoquer des exemples concrets mis en place grĂące au big data, et auprĂšs de divers secteurs. Premier exemple, les analyses marketing peuvent ĂȘtre grandement enrichies grĂące au big data. Les t weets et les logs Facebook, par exemple, sont des volumĂ©tries Ă©normes avec un flux d’entrĂ©e continu qu’il faut 1.

Dans le domaine de la santĂ©, le big data inter vient pour les donnĂ©es de t ype ADN, par exemple, trĂšs volumineuses et dif ficilement exploitables en l’état. Les technologies liĂ©es au big data permettent donc aux scientifiques de lancer des recherches complexes, parmi leurs donnĂ©es, et de trouver des corrĂ©lations, des patterns ou des anomalies. Enfin, dernier exemple avec les opĂ©rateurs tĂ©lĂ©coms qui exploitent les donnĂ©es en provenance des antennes et qui sont trĂšs techniques (trames binaires) et trĂšs volumineuses. Les opĂ©rateurs, grĂące Ă  ce concept, peuvent lancer des requĂȘtes pour analyser l’utilisation de leur rĂ©seau et ainsi amĂ©liorer la capacitĂ©, la couver ture, etc. Pour conclure, il est essentiel de mettre en avant que pour beaucoup, le big data est L A tendance en 2012 et 2013 et le mot en lui-mĂȘme, un phĂ©nomĂšne marketing. En moins d’un an, tous les Ă©diteurs ont sor ti une of fre, plus ou moins intĂ©grĂ©e dans leur solution. Microsof t, par exemple, puisque leur stratĂ©gie big data a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e au coeur des technologies

traditionnelles avec des ponts « naturels » entre les 2 comme la technologie « Polybase » qui permet de mixer des donnĂ©es big data avec un entrepĂŽt de donnĂ©es classique sous SQL Ser ver. Toutefois, et il est impor tant de le souligner : pour bien cerner un vĂ©ritable cas de big data, les 3V sont indispensables mais la maĂźtrise des nouveaux paradigmes Ă©galement ! On stocke et on requĂȘte dif fĂ©remment mais la finalitĂ© concerne l’analyse des donnĂ©es qui reste la mĂȘme que dans la gestion de donnĂ©es et la Business Intelligence traditionnelle.

A propos d’A ZEO CrĂ©Ă©e dĂ©but 2010, A ZEO est un pure player qui par ticipe au dĂ©ploiement de projets en lien avec les technologies Microsof t. SpĂ©cialiste des technologies dĂ©veloppĂ©es par l’éditeur, cette sociĂ©tĂ© compte dĂ©sormais 50 collaborateurs, 10 cer tifications Silver auprĂšs de Microsof t et 5 Gold. AjoutĂ© Ă  cela, A ZEO bĂ©nĂ©ficie d’une impor tante communautĂ© dĂ©veloppĂ©e par ses MVP (Most Valuable Professional). VĂ©ritable incubateur de talents, cette jeune sociĂ©tĂ© française favorise l’expĂ©rience et la diversitĂ© dans le but de rĂ©pondre Ă  toutes demandes tout en Ă©tant capable d’innover en rĂ©ponse Ă  diverses problĂ©matiques. A ZEO compte parmi ses 60 clients de grandes marques reconnues pour lesquelles la sociĂ©tĂ© dĂ©veloppe, pilote et rĂ©pond aux problĂ©matiques de mise en oeuvre des nouvelles technologies dans le systĂšme d’information.

Hadoop est un framework Java libre destinĂ© Ă  faciliter la crĂ©ation d’applications distribuĂ©es et Ă©chelonnables (scalables).

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8 Conseils pour rĂ©soudre le casse-tĂȘte Big Data Par Stefan Caracas, expert BI & Analytique chez Act uate Corporation

Avec plus de deux milliards d’utilisateurs Internet dans le monde, une quantitĂ© de donnĂ©es massive est crĂ©Ă©e chaque jour. Pour remettre les choses en perspective, 48 heures de vidĂ©o sont tĂ©lĂ©chargĂ©es sur YouTube, 684 478 contenus sont partagĂ©s sur Facebook, 3 600 photos sont partagĂ©es sur Instagram et 27 778 posts sont publiĂ©s sur Tumblr chaque minute. Notre industrie connaĂźt aujourd’hui le grand boom des donnĂ©es, qui deviennent une ressource prĂ©cieuse pour les entreprises Ă  condition de pouvoir en tirer par ti. Voici huit recommandations dictĂ©es par le bon sens concernant les Big Data et la façon de les exploiter en utilisant les outils, systĂšmes et connaissances dont nous disposons dĂ©jĂ .

1. Rester concentré

Ce conseille peut paraĂźtre paradoxal mais les derniĂšres avancĂ©es en matiĂšre de solutions logicielles prĂ©sentent l’inconvĂ©nient de nous dĂ©tourner des activitĂ©s impor tantes. La technologie ne doit pas faire oublier les problĂšmes qui freinent le dĂ©veloppement de l’entreprise et doivent donc ĂȘtre identifiĂ©s en prioritĂ©. Une fois ce travail ef fectuĂ©, alors il devient possible de s’intĂ©resser aux nouvelles technologies disponibles pour les traiter.

2. Ne pas oublier le passé

L’obsession le prĂ©sent, et sur tout pour les prĂ©visions et les pronostiques sur l’avenir, ne doivent pas faire oublier que le passĂ© a aussi quelque chose Ă  appor ter. L’analyse sĂ©mantique s’annonce, par exemple, trĂšs prometteuse. En ce concentrant sur les Ă©lĂ©ments disponibles et les sources

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de donnĂ©es existantes (entrepĂŽts de donnĂ©es ou systĂšmes opĂ©rationnels, par exemple), il devient facile pour une entreprise d’identifier les sources de Big Data facilement accessibles, et sur tout ce qu’elle peut en retirer.

il est impor tant de commencer par connaütre et accepter de se laisser destabiliser par ce qui est inconnu
 pour le moment.

3. Soulever les problĂšmes pertinents

Aujourd’hui, la pĂ©nurie de profils de t ypes data scientists est rĂ©elle, mais ne doit pas empĂȘcher de profiter dĂšs maintenant des bĂ©nĂ©fices que peut of frir l’analyse des donnĂ©es. Les entreprises doivent se concentrer sur les connaissances qui sont maĂźtrisĂ©es, par fois de façon insoupçonnĂ©e, en interne afin de rĂ©soudre immĂ©diatement les problĂšmes qui se prĂ©sentent.

Les objectifs liĂ©s aux Big Data, comme l’amĂ©lioration de la compĂ©titivitĂ©, sont cer tes impor tants, mais comment les moyens pour y arriver le sont encore plus. La plupar t des entreprises souhaitent aujourd’hui mieux comprendre leurs clients et prospects. Pour cela, il suf fit de rassembler les donnĂ©es CRM et les combiner avec l’historique de trafic Internet pour voir s’il existe une corrĂ©lation entre les clics et le chif fre d’af faires. Et tout Ă  coup, un projet Big Data devient concret.

4. Savoir distinguer les informations Ă  conserver et Ă  Ă©liminer

Étant donnĂ© le volume des Big Data, il est indispensable d’identifier les informations Ă  conser ver et celles Ă  Ă©liminer. Prenons l’exemple des journaux d’état des machines : mĂȘme si la frĂ©quence de lecture d’un journal est de l’ordre de la milliseconde, il ne ser t Ă  rien de collecter un millier d’enregistrements « État OK » si l’objectif est d’ĂȘtre tenu informĂ© des anomalies.

5. Apprivoiser l’inconnu

Pas besoin de s’inquiĂ©ter du manque de comprĂ©hension de cer taines donnĂ©es car il pourrait s’avĂ©rer plus bĂ©nĂ©fique de profiter du chaos ambiant. Les sources de donnĂ©es non structurĂ©es du t ype messageries Ă©lectroniques, blogs et autres outils de discussion en direct peuvent, dans cer tains cas, ĂȘtre analysĂ©es et comprises au fil du temps. Pour par venir Ă  innover plus rapidement,

6. Établir une concordance connaissances et tñches

afin que la stratĂ©gie Big Data mise en place tienne compte de l’existant et des forces de l’entreprise. Actuate – l’Editeur Ă  l’origine de BIRT.

7. Se focaliser sur les problĂšmes connus Il est impor tant de se concentrer sur les problĂšmes qui peuvent ĂȘtre rĂ©solus (relativement) rapidement et facilement plutĂŽt que d’essayer de dĂ©couvrir de nouveaux problĂšmes. Il peut s’avĂ©rer stimulant du point de vue intellectuel de se lancer Ă  la recherche de l’inconnu, mais le taux d’échec est plus impor tant. Positionner l’entreprise de sor te Ă  mettre en avant ses avantages et points de dif fĂ©rence peut faciliter le transformation et la fidĂ©lisation de nouveaux clients.

8. Commettre des erreurs

Le processus analy tique est, par essence, constituĂ© de tentatives et d’erreurs. Si les premiĂšres Ă©tapes d’un projet sont rĂ©ussies, il suf fit d’af finer l’analyse. Si ce n’est pas le cas, il suf fit d’af finer l’analyse. Le Big Data est dotĂ© d’un formidable potentiel et of fre de multiples possibilitĂ©s pour une entreprise. Mais pour ne pas dĂ©vier de l’objectif et ne pas se laisser submerger par l’ampleur de la tĂąche, il est impor tant de trouver des points d’accĂšs pratiques

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Archivage Ă©lectronique et marque NF 461 Par Christian Dubourg, EVER TEA M.

L’archivage Ă©lectronique, pour quoi faire ?

mance sur les produits et ser vices qui l’obtiennent.

La dĂ©matĂ©rialisation se propage Ă  trĂšs grande vitesse. Les documents numĂ©riques se multiplient et s’imposent Ă  notre quotidien, qu’ils soient nativement Ă©lectroniques ou issus de procĂ©dĂ©s de numĂ©risation. Et, comme tout objet informationnel, ils gĂ©nĂšrent un cycle de vie, crĂ©ation, acquisition, modification, rĂ©vision, transfer t, publication, dif fusion
 et conser vation !

La marque NF 461 rentre au sens strict dans la catĂ©gorie des cer tifications de produits. Il ne s’agit pas de cer tifier un produit au sens « Editeur » du terme, mais un systĂšme d’archivage Ă©lectronique mis en Ɠuvre avec tous ses composants techniques et organisationnels. Sur son site Internet, l’AFNOR prĂ©cise que la marque NF « appor te une preuve indiscutable que le produit rĂ©pond aux besoins du marchĂ© et est conforme Ă  des caractĂ©ristiques de sĂ©curitĂ©, d’aptitude Ă  l’emploi et de qualitĂ© dĂ©finies dans le rĂ©fĂ©rentiel de cer tification correspondant ». Pour la marque NF 461, il faut entendre « produit » comme Ă©tant le systĂšme d’archivage Ă©lectronique dĂ©ployĂ©.

Preuve, obligation, trace, mĂ©moire,
 ce ne sont pas les motifs qui manquent pour valoriser les fonctions d’archivage. Le numĂ©rique rend la conser vation incontournable. Il nous faut dompter l’archivage Ă©lectronique dans nos entreprises, de la mĂȘme façon que nous sommes amenĂ©s Ă  le faire dans nos familles, avec les photos, par exemple.

Partie 1 : définition.

Concept

et

À l’heure oĂč la marque NF 461 [1], dĂ©livrĂ©e depuis janvier 2013 par AFNOR Cer tification, s’impose en France comme la rĂ©fĂ©rence du bon respect des rĂšgles de l’ar t en vue de la conser vation de documents numĂ©riques au regard des obligations rĂ©glementaires et lĂ©gales, nous allons proposer une sĂ©rie d’ar ticles qui permettent d’apprĂ©hender la certification des SystĂšmes d’archivage Ă©lectronique (SAE) sous un angle nouveau. 1.

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A la jonction entre le numĂ©rique et la conser vation apparaĂźt alors le « SAE », systĂšme d’archivage Ă©lectronique. Depuis prĂšs de 20 ans, un groupe d’exper ts construisent un vĂ©ritable cadre normatif, dans le respect des tex tes de loi et de leurs Ă©volutions. D’abord la norme française NF Z 42013 dĂšs 1999, rĂ©visĂ©e en 2001 puis en 2009, ensuite le « por tage » de cette norme Ă  l’international ( ISO 14641-1) en 2012, et enfin, une cer tification, la marque NF461 dĂ©but 2013. La marque NF 461 La marque NF est propriĂ©tĂ© d’AFNOR et existe depuis 60 ans. C’est une marque de conformitĂ© aux normes françaises, europĂ©ennes et internationales. Elle reprĂ©sente avant tout une marque de qualitĂ© et de per for-

[1] La marque NF 461 est une marque dĂ©posĂ©e d’AFNOR Cer tification

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La marque NF 461 cer tifie les systĂšmes qui peuvent gĂ©rer des documents numĂ©riques ex ternalisĂ©s (localisĂ©s chez un tiers archiveur) comme les systĂšmes internalisĂ©s (gĂ©rĂ©s sans faire appel Ă  un tiers archiveur). AprĂšs avoir posĂ© les bases de l’archivage Ă©lectronique et de la marque NF 461, nous mettrons prochainement en avant les enjeux liĂ©s Ă  un SAE certifiĂ©.


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et tout le reste est littérature...

Drieu la Rochelle : Journal d’un homme trompĂ© Laudant illa sed ista legunt.

L’étĂ© est propice Ă  lire quelques niaiseries. Les pĂ©pites sont rares. Et le lecteur boulimique n’a pas de temps Ă  perdre. Au demeurant, je fais mienne cette pensĂ©e de JeanPhilippe Toussaint : « Jusqu’à prĂ©sent, cette sensation d’ĂȘtre empor tĂ© par le temps avait toujours Ă©tĂ© attĂ©nuĂ© par le fait que j’écrivais [pour ma par t il s’agit de lecture, vous aurez rectifiĂ© de vous-mĂȘme], Ă©crire Ă©tait en quelque sor te une façon de rĂ©sister au courant qui m’empor tait, une maniĂšre de m’inscrire dans le temps, de marquer des repĂšres dans l’immatĂ©rialitĂ© de son cours, des incisions, des Ă©gratignures ». Passons encore sur les bĂȘtises littĂ©raires de la rentrĂ©e 2013
 indigestes. Comme l’écrit la chroniqueuse ValĂ©rie Manteau, il s’agit de se « distraire » des quelque cinq cents bouquins qui paraissent cette saison. Quant Ă  « La vĂ©ritĂ© sur l’af faire Harr y Queber t » de JoĂ«l Dicker, il squatte encore les vitrines de « La Casa del Llibre » du quar tier l’Eixample Ă  Barcelone [vu cet Ă©tĂ©]. MalgrĂ© la crise, les espagnols ne mĂ©ritent pas ça. Aussi bien j’aurais pu vous parler de mes relectures : « L’Or » de Blaise Cendrars [en parlant de pĂ©pite] ou « Les Mots » de Jean-Sol Par tre [JeanPaul Sar tre, je m’égare], mais je n’aime pas Sar tre malgrĂ© ce chef d’Ɠuvre. Quant Ă  Cendrars, il rĂ©veille par trop mes devoirs de lycĂ©en, alors
 Alors quoi ? Le « Journal d’un homme trompĂ© » de Drieu la Rochelle [1893 - 1945], dont on ne peut pas dire qu’on aime l’auteur [maudit] sans avoir lu les douze nouvelles qui composent le livre. MĂȘme si « Gilles » est son chef d’Ɠuvre. AprĂšs s’ĂȘtre four voyĂ© dans des idĂ©ologies monstrueuses, Drieu

repose dĂ©sormais sur papier bible, puisqu’il connaĂźt les honneurs de la PlĂ©iade. Il y a des phrases admirables chez lui, malgrĂ© TOUT le reste
 du st yle : « Je me jetais sur elle, mais de ma longue impatience qui Ă©tait dĂ©jĂ  patiente, je faisais un retard sans fin » ; ou encore : « Je n’ai eu d’elles que ce qu’elles ont eu de moi. La vie est la justice ». Chaque lecteur façonne son propre tex te, toutefois je vous conseille de lire plus par ticuliĂšrement « la voix », un petit bijou d’élĂ©gance et ever y masterpiece can only be accomplished by God. Cer tes, le recueil est cruel avec les femmes et notamment avec cette Valentine qui l’avait oubliĂ©, mais « 
 c’est que Valentine s’oubliait », et « si elle s’oubliait si totalement, alors elle n’était point. Alors, est-ce que tout l’univers se dĂ©faisait ainsi ? », mais d’une grande profondeur. Drieu [comme son double « Gilles »] est « chargĂ© d’un terrible poids de souf france et d’erreur », selon Mauriac ; pour autant il est impossible de l’ignorer. Et pour les irrĂ©ductibles de Maurice Ronet, je vous suggĂšre le petit livre « inspirĂ© » de Jean-Pierre Montal : « Maurice Ronet, les Vies du feu follet ». D’ailleurs, Ă  ce propos, Jean-Baptiste Morain s’interroge dans les Inrocks : « mais pourquoi Alain Delon en veut-il tant Ă  Maurice Ronet ? Pourquoi le tue-t-il Ă  la fois dans la baie de Naples dans Plein soleil en 1960, puis neuf ans plus tard Ă  Saint-Tropez dans La Piscine de Jacques Deray  ? Sans compter qu’encore huit ans plus tard, Ronet succombe aux prĂ©mices d’un Delonmovie, Mor t d’un pourri. » Et si finalement Drieu la Rochelle avait raison : « les gens sont indif fĂ©rents au mal qu’on leur fait comme au bien ». Par Thierr y Charles

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De l’élĂ©gance masculine contemporaine

«Que ces hommes se fassent nommer raff inĂ©s, incroyables, beaux, lions ou dandies, tous sont issus d’une mĂȘme origine; tous participent du mĂȘme caractĂšre d’opposition et de rĂ©volte; tous sont des reprĂ©sentants de ce qu’il y a de meilleur dans l’orgueil humain, de ce besoin, trop rare chez ceux d’aujourd’hui, de combattre et de dĂ©truire la trivialitĂ©.» Charles Baudelaire, Eloge de Constantin Guys, chapitre IX « Le Dandy », 1863. Le retour de l’élĂ©gance masculine classique sur le devant de la scĂšne semble dĂ©sormais ĂȘtre un fait. La sphĂšre mĂ©diatique commence en ef fet Ă  faire feu de tout bois autour du retour supposĂ© de l’homme Ă©lĂ©gant dans nos sociĂ©tĂ©s occidentales mĂȘme si, avouons-le, le-dit retour reste

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encore trĂšs discret
 Il suf fit pour s’en convaincre de sor tir dans la rue et d’ouvrir les yeux pour se rendre compte qu’il reste trĂšs dif ficile de trouver un ou deux hommes correctement habillĂ©s, selon nos critĂšres, dans son champ de vision immĂ©diat, la dite-rue restant toujours trĂšs largement envahie par le easy-street-or-whatever-wear, toutes gĂ©nĂ©rations confondues. Alors bien sĂ»r, il est vrai que depuis quelques temps, il est cependant de moins en moins rare de voir poindre, au dĂ©tour d’une rĂ©union ou d’un cock tail, un mouchoir de bon goĂ»t bien agencĂ© dans une poche poitrine « barchetta » ou une cravate en soie madder correctement nouĂ©e avec la goutte de rigueur. Il est Ă©galement de plus en plus frĂ©quent de se faire agrĂ©ablement surprendre par une belle Ă©paule Napolitaine, un joli cran

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en pointe ou une belle patine sur un soulier montĂ© en Good Year. Mais ce qui est le plus surprenant dans ce phĂ©nomĂšne, timide donc mais bien rĂ©el, c’est qu’il semble bien que ce soient les jeunes hommes (au sens large, de moins de 40 ans) voire les gamins (de moins de 25 ans) qui se soient aujourd’hui emparĂ©s du mouvement en allant chercher chez PG et chez d’autres, l’éducation vestimentaire classique que leurs pĂšres - ayant passĂ© leurs jeunesses Ă  rejeter les codes de papa et tout ce qui pouvait ĂȘtre considĂ©rĂ© comme « classique » - ne leur avaient justement ni donnĂ©e ni transmise. Il est d’ailleurs intĂ©ressant de noter que lorsque les jeunes gens parlent d’élĂ©gance aujourd’hui, ils font rĂ©fĂ©rence la plupar t du temps Ă  leurs grands-pĂšres et pas Ă  leurs pĂšres. Le retour en force du trio Astaire-Cooper-


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Grant en tant que hĂ©ros immor tels de cette renaissance sar toriale est d’ailleurs symptomatique de ce « saut » de gĂ©nĂ©ration qui appor te au sujet un Ă©clairage inĂ©dit et passionnant et qui donne, littĂ©ralement, un coup de jeune salutaire Ă  la figure du Grand PĂšre en tant qu’inspirateur bienveillant de la jeune gĂ©nĂ©ration. Mais ce qui est encore plus intĂ©ressant, c’est que ce retour de l’élĂ©gance classique s’accompagne cette fois d’un Ă©lĂ©ment nouveau et dĂ©cisif : un regain d’intĂ©rĂȘt spectaculaire pour les choses bien faites et, en par ticulier, les gestes et mĂ©thodes de tradition ainsi qu’une soif Ă©norme d’éducation en matiĂšre de st yle mais Ă©galement d’étiquette et de savoir-ĂȘtre. Question : aurions-nous tous finalement cĂ©dĂ© sous les coups de boutoirs des gĂ©ants du Luxe qui depuis des annĂ©es nous assomment de messages publicitaires autour des gentils ar tisans, faisant de beaux gestes et fabriquant de beaux produits vendus trĂšs (trop) chers ? Ou, Ă  l’inverse, serait-ce cette nouvelle gĂ©nĂ©ration d’hommes passionnĂ©s de

st yle classique qui aurait bousculĂ© le secteur en l’obligeant Ă  s’adapter au plus vite ?

confondues. Il faut un HE-R I-TAGE, un PA-TR I-MOINE, des TR A-DI-T IONS et, ĂŽ joie, des VA-LEURS !

Qui de la Poule ou de L’Oeuf donc ?

Du coup, tout le monde exhume, comme par magie, des dates de fondation les plus anciennes possibles (en jonglant par fois avec d’obscurs oncles ayant vaguement bossĂ© dans le secteur idoine pendant deux semaines en 1860) et s’invente une histoire, de famille si possible, pour mettre un petit coup de « tradition-washing » Ă  tous les Ă©tages. AprĂšs tout qui va aller vĂ©rifier que l’arriĂšre-arriĂšre-arriĂšre grand-oncle Jean-Rober t Ă©tait bien l’inspirateur d’une dynastie d’ar tisans, lui qui avait vaguement travaillĂ© dans une usine de cuir pendant sa jeunesse ? Et qui va aller vĂ©rifier que la Maison Tar tempion a bien Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1650 ? Personne. Et entre nous, si le produit est bon et le prix dĂ©cent, on se contre-fout de l’histoire de l’oncle Rober t, mais c’est un autre sujet.

La rĂ©ponse, si elle existe, est Ă©videmment trĂšs complexe, sur tout si l’on ajoute une donnĂ©e essentielle Ă  la rĂ©flexion : la tempĂȘte « Mad Men/ Boardwalk Empire » et l’ouragan « Gatsby », dont la version de Luhrmann est d’ailleurs loin de faire l’unanimitĂ©, flir tant trop, selon cer tains, avec la vulgaritĂ© de l’opulence exhibĂ©e
 Quoi qu’il en soit, autrefois, quand on voyait de beaux hommes bien habillĂ©s Ă  la tĂ©lĂ©, cela alimentait les discussions des dames entre elles mais aujourd’hui, fait complĂštement nouveau, ce sont aussi les hommes qui dĂ©cor tiquent dĂ©sormais les tenues (et les coupes de cheveux) de Don Draper et de ses collĂšgues. Du cĂŽtĂ© de la com’, le marketing du geste, de la tradition et des valeurs (un mot Ă  tiroir aussi complexe que vide) est le nouveau paradigme des ser vices de communication des entreprises du secteur, toutes tailles

Mais Ă  qui s’adressent ces messages dĂ©goulinants de savoir-faire, de gentille tradition et de poussiĂšre bien Ă©clairĂ©e ?

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Et qui sont ces hommes en recherche de st yle et de qualitĂ© que les publicitaires ont aujourd’hui tendance Ă  mettre un peu tous dans le mĂȘme panier tant il est dif ficile de faire le por trait-t ype (une manie de publicitaire : « un homme jeune, faisant ça aimant ça
 ») du nouvel Ă©lĂ©gant ou du gentleman moderne ? Qui sont-ils ces accrocs de la goutte (de cravate), des lisses rondes ex ternes (de souliers) et des Ă©paules naturelles (de costumes) ? Comment segmenter (le sĂ©same !) une population si complexe et si hĂ©tĂ©rogĂšne se rĂ©clamant tout autant de Brummell que de Car y Grant, de Jean Cocteau voire de Gianni Agnelli ? Voici donc, au dĂ©bottĂ©, un petit essai de taxonomie sauvage en milieu hautement hĂ©tĂ©rogĂšne et paradoxal, Ă  destination des maketeurs en manque d’archĂ©t ypes. Bon courage.

seen the future, and i don’t go » de cer tains d’entre eux ne peut que nous faire rĂ©flĂ©chir. Tout de mĂȘme.

Les Anarchistes Conservateurs

MenĂ©e par l’étonnant Gustav Temple, Ă©diteur de l’hilarant magazine antimoderne « The Chap » et prĂŽnant une rĂ©volution par le t weed, cette deuxiĂšme catĂ©gorie d’énergumĂšnes dopĂ©s au tabac Ă  pipe et aux tissus lourds, est en plein essor outremanche et outre-atlantique. L’action drolatique et spectaculaire de ces hĂ©ritiers de Peter Cook, de Dada, des Mont y Py thon et des Situationnistes, notamment contre l’installation d’Abercrombie & Fitch sur Savile Row (« Give three piece a chance ») ainsi que leurs discours pour le retour Ă  un « dandysme populaire

Les Nostalgiques Ces nĂ©o-dandys arborant moustaches, binocles et favoris, coupes gominĂ©es, cols rigides et cannes Ă  tĂȘte d’animal, sont trĂšs souvent associĂ©s, Ă  tor t, au mouvement en cours et constituent la fausse piste du moment, la fausse bonne idĂ©e marketing de cer taines marques abusant, quant Ă  elles, des moustaches compliquĂ©es. En ef fet, ces gentils excentriques rĂ©trogrades, anachroniques par choix et misanthropes par posture, ont existĂ© de tout temps. Mais comme il se trouve que le st yle masculin classique a actuellement les faveurs des mĂ©dia, ces gentils exhibitionnistes inof fensifs refont sur face avec leurs habits et leurs habitudes d’un autre temps. Contre-exemple absolu de l’élĂ©gance discrĂšte dĂ©finie par Brummell, ces gentilshommes vivent au dĂ©but du 20Ăšme siĂšcle, souhaitent y rester et s’improvisent volontiers les hĂ©ritiers des aristocrates oisifs et des dandys de salons des annĂ©es 20. Bien sĂ»r, cette version rafraichissante de la critique de la modernitĂ© attire la sympathie. Mais elle n’a franchement pas grand chose Ă  voir avec l’élĂ©gance que nous dĂ©fendons dans ces colonnes, mĂȘme si le « i’ve

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», fait de bon alcools, de bons t weeds et de bonnes maniĂšres, en font une source d’inspiration beaucoup plus intĂ©ressante qui gĂ©nĂšre actuellement une horde de gentlemen ne jurant plus que par le Borsalino et le croisĂ© Ă  rayures craie
 Une cible « vintage » trĂšs spĂ©cifique mais trĂšs influente sur la toile
 si j’ose dire.

Savile Row et Hollywood : Les adeptes de l’école « Astaire-Cooper-Grant » Source d’inspiration vestimentaire de millions de gentlemen, le trio magique n’a jamais autant Ă©tĂ© mis Ă  l’honneur que ces derniĂšres annĂ©es. On ne cesse en ef fet sur la toile ou dans de beaux livres, de chanter les


LIFESTYLE

louanges (le plus souvent mĂ©ritĂ©es), de l’élĂ©gance savante d’Astaire, de la simplicitĂ© de Grant et de la nonchalance de Cooper. C’est d’ailleurs sans doute en par tie grĂące Ă  cet engouement nouveau pour ces trois monstres, que les revers se sont, enfin, rĂ©-Ă©largis, que les pantalons sont remontĂ©s vers la taille naturelle (avec ou sans bretelles) et que les gilets croisĂ©s ont repris de la vigueur
 Une Ă©norme vague st ylistique sur laquelle sur fe en toute lĂ©gitimitĂ©, Savile Row et les maisons Britanniques, mais Ă©galement des Maisons AmĂ©ricaines comme Paul Stuar t. Sans doute l’une des valeurs sures de la communication des annĂ©es Ă  venir.

La gĂ©nĂ©ration (spontanĂ©e) des fans de Mad Men et de Boardwalk Empire Nier l’impact considĂ©rable des sĂ©ries amĂ©ricaines comme Mad Men ou Boardwalk Empire serait une erreur grossiĂšre tant Don Draper et ses amis ont eu – et ont encore – une grande influence tant auprĂšs du public qu’auprĂšs des st ylistes des maisons de prĂȘt-Ă -por ter masculin (tous niveaux confondus). Des millions d’hommes s’inspirent ainsi aujourd’hui des costumes ajustĂ©s trĂšs dĂ©but des annĂ©es 60, des pochettes trĂšs bien pliĂ©es et des coupes de cheveux impeccables des hĂ©ros de Mad Men, tandis que d’autres s’essayent Ă  l’ar t, plus complexe, du costume de gangsters des annĂ©es 20 et des tab collars d’Al Capone avec Boardwalk Empire. Une belle source d’inspiration trĂšs pĂ©renne dont les annonceurs se sont vite emparĂ© et dont, pour la derniĂšre sĂ©rie citĂ©e, Ralph Lauren et quelques autres maĂźtrisent les codes Ă  la per fection.

Les Orthodoxes RegroupĂ©s dans quelques fora fondateurs comme le cĂ©lĂšbre St yle Forum, ces grands pour voyeurs de « do’s », de »dont’s » et de dogmes sar toriaux - dont la grande majoritĂ© sont issus du sĂ©minal « Dressing the Man » de Flusser – sont aussi indispensables qu’exaspĂ©rants, et

aussi passionnants qu’ennuyeux
 Ils passent en ef fet leurs journĂ©es Ă  dĂ©cor tiquer, sur les nombreux blogs Tumblr dĂ©diĂ©s au sujet, l’or thodoxie des mises qu’ils aiment Ă  s’échanger quotidiennement tout en s’entretuant par ailleurs sur des choix de fabricants ou de tissus. Une communautĂ© de quelques milliers de passionnĂ©s ex trĂ©mistes, un rien prĂ©tentieuse, pouvant s’avĂ©rer trĂšs par tisane (et pĂ©remptoire) lorsqu’il s’agit d’encenser une maison ou d’en Ă©crabouiller une autre, mais qui reste l’une des vraies forces en arriĂšreplan dans la petite rĂ©volution qui nous intĂ©resse dans les colonnes de PG. Et c’est une formidable source d’éducation pour qui parle par faitement l’anglais et sait faire le tri des les milliers de threads et les centaines de Tumblr
 Ci dessus : http://dirnelli.tumblr.com

Les « Sprezzatura Gangs » Italiens du Pitti Uomo Le Pitti Uomo, rĂ©union bi-annuelle des acteurs du mĂ©tier du vĂȘtement masculin Ă  Florence, est devenu depuis quelques annĂ©es le thĂ©Ăątre (le mot est choisi) de « passagiata » flamboyantes et soigneusement orchestrĂ©es par quelques « figures » de la blogosphĂšre mondiale profitant de cette tribune gratuite pour se forger une solide rĂ©putation ainsi qu’aux maisons qu’ils reprĂ©sentent (souvent la leur).

les amateurs de Bespoke tailoring (avec ses dif fĂ©rentes Ă©coles) dont les rangs, autrefois trĂšs confidentiels, ne cessent de grossir. En clair, et au risque de dĂ©cevoir les marketeurs en manque de segmentations claires, les hommes composant la nouvelle gĂ©nĂ©ration d’amateurs de st yle classique sont d’une diversitĂ© inouĂŻe et ne peuvent raisonnablement se rĂ©duire en quelques segments. Ils possĂšdent en outre des goĂ»ts de plus en plus af firmĂ©s (et raf finĂ©s) et sont de plus en plus Ă©duquĂ©s en matiĂšre de st yle personnel quel que soit leur Ăąge et quels que soient leurs moyens (ou presque). L’élĂ©gance masculine classique concerne donc bien dĂ©sormais toutes les gĂ©nĂ©rations d’hommes, ce qui est un fait totalement nouveau. Et mĂȘme si cela reprĂ©sente sans doute un sacrĂ© casse-tĂȘte pour les ser vices de communication des acteurs du secteur, spĂ©cialement Ă  une Ă©poque oĂč les hommes, mieux Ă©duquĂ©s, se recentrent vers le produit au dĂ©triment des marques, il est tout de mĂȘme for t rĂ©jouissant d’ĂȘtre les tĂ©moins (et les animateurs parmi beaucoup d’autres) d’un mouvement dont le propos est sans doute beaucoup plus urgent et beaucoup plus impor tant que celui, somme toute assez trivial, du simple fait vestimentaire masculin. Cheers, HUGO parisiangentleman.fr

Un exercice tout Italien dans lequel l’exubĂ©rance transalpine est mise Ă  l’honneur, par fois jusqu’à l’excĂšs, mais toujours avec cette fabuleuse liber tĂ© de ton et cet ar t de la sĂ©duction sans lesquels le monde de l’élĂ©gance masculine serait beaucoup moins intĂ©ressant qu’il ne l’est aujourd’hui. Forza Italia. Une tribune par faite pour la communication sur les rĂ©seaux sociaux, peut-ĂȘtre encore pour quelques annĂ©es
 avant que le dĂ©filĂ© ne devienne la caricature de luimĂȘme
 Et nous pourrions aussi parler des adeptes du nouveau chic « casual » ou encore des aficionados du sur-mesure avec, au sommet de la pyramide, N°28 - OCTOBR E 2013

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Entretien avec FrĂ©dĂ©ric Rousseau Tonnellerie Rousseau Monsieur FrĂ©dĂ©ric Rousseau bonjour, vous ĂȘtes Directeur Commercial de la Tonnellerie Rousseau. PrĂ©sentez-nous briĂšvement l’historique et l’activitĂ© de votre entreprise. La Tonnellerie Rousseau est une entreprise familiale bourguignonne, spĂ©cialisĂ©e dans la fabrication de tonneaux en bois pour les vins et spiritueux de petites et grandes capacitĂ©s, crĂ©e par mon grand-pĂšre, Julien Rousseau, en 1954. Nous avions Ă  l’origine une activitĂ© de « foudrier » et Ă©tions alors spĂ©cialisĂ©s dans la production de grands contenants en bois, de capacitĂ© supĂ©rieures Ă  1000L, c’est ce qu’on appelle des foudres ronds ou ovales ou des cuves tronconiques. Notre activitĂ© s’est peu Ă  peu diversifiĂ©e dans les annĂ©es 80, Ă©poque Ă  laquelle nous avons commencĂ© Ă  fabriquer des tonneaux

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de tailles plus classiques, comme des piĂšces bourguignonnes de 228L et des barriques bordelaises de 225L, ce qui est communĂ©ment utilisĂ© dans les chais français et Ă©trangers aujourd’hui.

faire bourguignon en matiÚre de tonnellerie est recherché et demandé hors de nos frontiÚres.

Notre activitĂ© est aujourd’hui largement centrĂ© sur les vins plus que les spiritueux. A noter que 2% des vins produits dans le monde sont Ă©levĂ©s dans des contenants en chĂȘne, nous travaillons donc sur un petit segment de vins premium, hyper qualitatifs.

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Nous travaillons avec de nombreux vignerons et nĂ©goces français, en Bourgogne bien entendu mais aussi en VallĂ©e du RhĂŽne, Champagne, PACA , Loire, quasiment par tout oĂč il se fait du vins ainsi qu’en Europe ( Italie, Espagne, Allemagne, Autriche, Suisse, etc) et en grand expor t (USA , Canada, Australie, NZ, Afrique du Sud et AmĂ©rique du Sud). Le savoir-

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Vous trouverez ci-aprĂšs un historique de la maison.

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CrĂ©ation de la Tonnellerie en 1954 par Julien Rousseau. L’activitĂ© est concentrĂ©e sur la foudrerie et la rĂ©novation. DĂ©but de l’activitĂ© tonnellerie en 1985 sous l’impulsion de Jean-Marie Rousseau, le fils de Julien, qui prendra la direction de l’entreprise en 1990. Ses fils JeanChristophe et FrĂ©dĂ©ric rejoindront la tonnellerie en 2001 et 2004. 1994 : DĂ©but de l’expor tation vers les USA 2004 : 5 SalariĂ©s de l’entreprise se voient rĂ©compensĂ©s par le titre “Un des Meilleurs Ouvriers de France“(MOF) dont Julien Rousseau, le fondateur.


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2005 : Commercialisation du 1er fĂ»t de la Gamme Exper t avec le modĂšle PianoÂź. 2006 : Ouver ture de nouveaux pays Ă  l’expor t : Suisse, Allemagne, Autriche, Australie, NouvelleZĂ©lande
 2007 : A nouveau, 5 salariĂ©s reçoivent le titre MOF, dont Jean-Marie et Jean-Christophe Rousseau (3 gĂ©nĂ©rations de Meilleurs Ouvriers de France). 2008 : En rĂ©fĂ©rence aux MOF, introduction du fĂ»t VidĂ©oÂź dans la Gamme Exper t 2012 : Obtention de la cer tification PEFC (norme de gestion durable) 2013 : Obtention de la cer tification ISO 22000 (sĂ©curitĂ© alimentaire, HACCP, etc
) 2014 - 2015: pour les 60 ans de l’entreprise et pour faire face Ă  son dĂ©veloppement croissant, dĂ©mĂ©nagement de l’ensemble des activitĂ©s dans de nouveaux bĂątiments Ă  Gevrey-Chamber tin.

place d’une Ă©quipe stable et solide ainsi que d’un rĂ©seau d’agents et distributeurs dans la mĂȘme lignĂ©e. Nous n’oublions pas non plus de viser un excellent rappor t/qualitĂ© prix pour nos clients, c’est aussi une donnĂ©e impor tante. La tonnellerie a Ă©galement formĂ© 3 gĂ©nĂ©rations de Meilleurs Ouvriers de France (MOF): mon grandpĂšre Julien Rousseau (fondateur), mon pĂšre Jean-Marie Rousseau (actuel gĂ©rant), et mon frĂšre JeanChristophe Rousseau (responsable de la production de Grands Contenants). C’est une premiĂšre dans le monde de

la tonnellerie française et bien sĂ»r un gage de sĂ©rieux et de qualitĂ© pour nos clients, tant français qu’étrangers. Enfin, nous avons explorĂ© il y a quelques annĂ©es des solutions de communication innovantes Ă  l’époque via internet, crĂ©Ă©e un gamme de grands contenants standard et un catalogue, ce qui Ă©tait peu commun dans notre secteur et depuis, nous n’avons eu de cesse de travailler dans cette direction. w w w.tonnellerie-rousseau.com

Pouvez-vous nous communiquer quelques chiffres ainsi que quelques produits ? CA 2013 de 7.5 M€ rĂ©alisĂ© pour 70% Ă  l’expor t, ce qui reprĂ©sente une production d’environ 10-11000 tonneaux (de 225L Ă  600L) et 150 cuves et foudres (capacitĂ© de 1000L Ă  10000L). 30 salariĂ©s rĂ©par tis sur deux sites de production spĂ©cialisĂ©s (tonnellerie et foudrerie). La foudrerie (grands contenants) reprĂ©sente 15 Ă  20% de l’activitĂ© suivant les annĂ©es. S’agissant des produits commercialisĂ©es, notre gamme phare, la Gamme Exper t, est composĂ©e de 4 fĂ»ts aux profils aromatiques bien distincts, dont le fameux VidĂ©oÂź, que nous avons crĂ©Ă© en hommage aux Meilleurs ouvriers de France formĂ©s par la maison. Nous proposons Ă©galement une gamme complĂšte de solutions d’élevage et de vinification, adaptĂ©es Ă  tous les cĂ©pages. Vous affichez un trĂšs grand nombre de clients tant en France qu’à l’international. Quelle est la clĂ© de votre rĂ©ussite ? La clef de notre rĂ©ussite : La recherche constante de l’amĂ©lioration, de la qualitĂ©, comme le prouvent les deux cer tifications que nous avons obtenues rĂ©cemment : PEFC et ISO22000. Cela va de pair avec l’attention que nous por tons Ă  nos clients : nous nous ef forçons, au quotidien, de les conseiller, de rĂ©pondre Ă  leurs attentes, d’ĂȘtre un par tenaire fiable et rĂ©actif. Cela passe bien entendu par la mise en N°28 - OCTOBR E 2013

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De l’utilitĂ© des fonctions dans l’horlogerie Le prĂ©sident de la SSC, Jacques Baur, a souhaitĂ© la bienvenue aux quelque 800 participants au 16e CongrĂšs international de ChronomĂ©trie.

Le 16e CongrĂšs international de ChronomĂ©trie a mis en Ă©vidence l’inventivitĂ© des diffĂ©rentes marques intervenantes quant aux fonctions de leurs crĂ©ations. Des fonctions qui ne rĂ©pondent cependant pas toujours aux besoins rĂ©els des clients, parmi lesquels la prĂ©cision. Dans ce domaine, un chercheur de l’EPFL a fait miroiter le SaintGraal. « Vous ĂȘtes contraint de maĂźtriser l’innovation pour sor tir des nouveautĂ©s ! » Sous son air dĂ©bonnaire, Jacques Jacot a dĂ©livrĂ© un vĂ©ritable plaidoyer en faveur de l’analyse fonctionnelle. InvitĂ© du 16e CongrĂšs international de ChronomĂ©trie (CIC), qui s’est tenu les 25 et 26 septembre dernier Ă  Montreux, son discours Ă©tait au cƓur du thĂšme de cette annĂ©e : « Fonctions de la montre et du mouvement – Ergonomie, fonctionnalitĂ© et af fichage ». Au milieu d’une dizaine de prĂ©sentations de montres compliquĂ©es et de modules horlogers innovants, le professeur de l’EPFL (École poly technique fĂ©dĂ©rale de Lausanne) et prĂ©sident de l’Association suisse pour la recherche horlogĂšre (ASRH) a tenu Ă  rappeler l’impor tance de prendre en compte les besoins de l’utilisateur dans le dĂ©veloppement d’un nouveau produit. Un aspect justement considĂ©rĂ© par Simon Henein, inter venant au CIC comme titulaire de la Chaire Patek Philippe Ă  l’Institut de

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microtechnique de l’EPFL Ă  NeuchĂątel ( IMT-EPFL). L’adaptation de ses « mĂ©canismes flexibles » Ă  l’horlogerie pourrait Ă  l’avenir considĂ©rablement amĂ©liorer la prĂ©cision des montres et par tant, ouvrir les por tes d’un univers mĂ©canique jusqu’ici inconnu.

Traiter les besoins C’est en faisant rire aux Ă©clats une salle pleine Ă  craquer – prĂšs de 800 personnes – que Jacques Jacot a dĂ©marrĂ© son inter vention. « Je n’ai rien Ă  vendre ! a-t-il lancĂ©. Je suis juste venu discuter avec vous. » Le professeur succĂ©dait en ef fet Ă  une sĂ©rie de prĂ©sentations, plus ou moins promotionnelles. À ces orateurs et Ă  l’assemblĂ©e, il Ă©tait simplement venu souligner la nĂ©cessitĂ© de « traiter les besoins des clients, de maniĂšre Ă  les interprĂ©ter et les traduire en fonctions aptes Ă  les satisfaire lors de tout dĂ©veloppement d’un nouveau produit ». Évidente a priori, cette dĂ©marche ne l’est pour tant pas assez dans l’industrie horlogĂšre suisse, selon Jacques Jacot : « Cette fameuse couronne que l’on trouve sur toutes les montres, si dif ficile Ă  manipuler, qui permet pour tant de remonter le mouvement, de rĂ©gler l’heure et la date, croyez-vous que le client l’ait vraiment demandĂ©e ? » PratiquĂ©e dans de nombreuses entreprises depuis les annĂ©es 1960, l’analyse fonctionnelle place les besoins des futurs clients au centre des prĂ©occupations des concepteurs

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de nouveaux produits. L’un des meilleurs exemples de l’histoire industrielle – et peut-ĂȘtre le premier – est celui de la naissance de la 2CV. Peu le savent, mais la petite CitroĂ«n recĂšle une innovation technologique rĂ©volutionnaire pour les annĂ©es 1940 : en plus de ressor ts et d’amor tisseurs au niveau du chĂąssis, chaque roue est dotĂ©e d’un car touche mĂ©tallique renfermant une masse d’iner tie retenue par un ressor t et baignant dans de l’huile. Ce dispositif simple permet facilement d’absorber les hautes frĂ©quences, et donc d’assurer un minimum de vibration dans l’habitacle.

Un mĂ©mo savoureux Ce rĂ©sultat, les ingĂ©nieurs de CitroĂ«n ont cherchĂ© Ă  l’obtenir suivant le cahier des charges du directeur de la marque, Pierre-Jules Boulanger, nommĂ© en 1935. Ce mĂ©mo est suf fisamment savoureux pour le retranscrire ici : « Faites Ă©tudier par vos ser vices une voiture pouvant transpor ter deux cultivateurs en sabots, cinquante kilos de pommes de terre ou un tonnelet Ă  une vitesse maximum de 60 km/h pour une consommation de trois litres d’essences au cent kilomĂštres. En outre, ce vĂ©hicule doit pouvoir passer dans les plus mauvais chemins, il doit ĂȘtre suf fisamment lĂ©ger pour ĂȘtre maniĂ© sans problĂšmes par une conductrice dĂ©butante. Son confor t doit ĂȘtre irrĂ©prochable car les paniers d’Ɠufs transpor tĂ©s Ă  l’arriĂšre doivent


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arriver intacts. Son prix devrait ĂȘtre bien infĂ©rieur Ă  celui de notre Traction Avant. » « C’est cer tainement cette histoire d’Ɠufs qui a dĂ» prĂ©occuper le plus les ingĂ©nieurs », plaisante Jacques Jacot. La dĂ©monstration est cependant faite que d’une par t le dĂ©par tement de recherche et dĂ©veloppement de CitroĂ«n a dĂ» mettre sur pied une plate-forme technologique capable d’inventer un nouveau systĂšme de suspensions et que, d’autre par t, les ingĂ©nieurs ont imaginĂ© un produit final innovant : la my thique 2CV, sor tie aprĂšs la guerre en 1948, mais que l’on connaĂźt aujourd’hui encore.

De la voiture Ă  la montre « Eh bien, concevoir une suspension de voiture par ticipe de la mĂȘme dĂ©marche que celle de choisir un Ă©chappement de montre, conclut le professeur. On peut utiliser ce qui existe, ce que l’on sait faire, ou innover et proposer du jamais-vu. Il faut toutefois se demander ce que le client apprĂ©ciera ! » Et si c’était une prĂ©cision absolue ? Simon Henein pense pouvoir y par venir. « En tout cas, en appliquant nos recherches Ă  l’horlogerie, explique-t-il, rien ne nous empĂȘche d’espĂ©rer faire mieux ! » NommĂ© en novembre

2012 directeur de l’Instant-Lab, le nouveau laboratoire en conception micromĂ©canique et horlogĂšre de l’EPFL installĂ© Ă  Microcit y (NeuchĂątel), le professeur est Ă  la tĂȘte d’une dizaine de chercheurs. Sa spĂ©cialitĂ© : le dĂ©veloppement de mĂ©canismes flexibles utilisant l’élasticitĂ© des matĂ©riaux pour rĂ©aliser des ar ticulations mĂ©caniques. En d’autres termes, Ă©laborer des dispositifs complexes usant de la propriĂ©tĂ© physique des ressor ts Ă  lames Ă  se dĂ©former dans cer tains axes tout en restant rigides dans d’autres pour reproduire les fonctions cinĂ©matiques des pivots, glissiĂšres, rotules, cardans, etc.

forces de frottement solide, on peut espĂ©rer diviser par 10 la dissipation Ă©nergĂ©tique de l’oscillateur. Mais tout le mouvement serait alors Ă  repenser. C’est comme si une voiture voyageait dans le vide, sans plus de rĂ©sistance aĂ©rodynamique aucune. Le moteur serait alors complĂštement dĂ©mesurĂ©. »

« L’avantage d’une telle approche est double, explique Simon Henein. PremiĂšrement, l’on supprime de fait tout frottement et donc toute usure ; deuxiĂšmement, les dĂ©placements peuvent ĂȘtre ici prĂ©cis au nanomĂštre. » DĂ©jĂ  appliquĂ©s Ă  dif fĂ©rents domaines comme la robotique ou les tĂ©lescopes, les fruits de cette plate-forme technologique peuvent aujourd’hui trouver des applications dans l’horlogerie, et non des moindres : « En adaptant un anneau d’iner tie Ă  notre systĂšme, il est par faitement envisageable de remplacer le balancier-spiral traditionnel d’une montre, rĂ©vĂšle le chercheur. Sans

Par Fabrice Eschmann Magazine Haute Horlogerie Rédigé le mardi, 22 octobre 2013

À ceux qui disent que tout a Ă©tĂ© inventĂ© en horlogerie mĂ©canique, d’aucuns rĂ©pondent que tout reste Ă  faire. Au prix cependant d’impor tants ef for ts de dĂ©veloppements technologiques, indispensables Ă  l’avĂšnement de produits innovants
 et utiles aux clients.

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