Finyear #24 - Mai 2013

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Mai 2013


FY’13 : THE PREMIUM EVENT est l’évènement de l’année 2013 réservé aux cadres et décideurs financiers.

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SOMMAIRE

2ème année Finyear, supplément mensuel digital n° de publication ISN 2114-5369 Supplément gratuit ne peut être vendu Téléchargement libre via www.finyear.com/magazine Couverture réalisée par l’illustrateur Guy Billout www.guybillout.com Editeur : Alter IT sarl de presse BP 19 - F.74350 Cruseilles www.finyear.com Directeur de la publication : Marie Charles-Leloup Responsable de la rédaction : Laurent Leloup news [at] finyear.com Graphisme et mise en page : Pierre Leloup www.pierreleloup.fr Publicité : Finyear publicite [at] finyear.com

Les noms cités dans ce supplément mensuel sont des marques déposées ou des marques commerciales appartenant à leurs propriétaires respectifs. L’auteur du supplément mensuel décline toute responsabilité pouvant provenir de l’usage des données ou programmes figurant dans ce site. Les droits d’auteur du supplément mensuel sont réservés pour Finyear. Il est donc protégé par les lois internationales sur le droit d’auteur et la protection de la propriété intellectuelle. Il est strictement interdit de le reproduire,dans sa forme ou son contenu, totalement ou partiellement, sans un accord écrit du responsable éditorial. La loi du 11 Mars 1957, n’autorisant, au terme des alinéas 2 et 3 de l’article 4, d’une part, que « les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective « et, d’autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, «toute représentation ou reproduction, intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite» (alinéa premier de l’article 40). Cette représentation ou reproduction, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code Pénal.

Sommaire Couverture (illustration Guy Billout)

....................................................................................... 02 FY’13 | Publicité ....................................................................................... 03 SOMMAIRE ....................................................................................... 04 Dessin du mois (La Française AM) .......................................................................................

Finance

>6-23

Technology

>30-43

.......................................................................................

30 & 31 ITESOFT | Dématérialisation des processus Purchase-to-Pay. Les 4 règles d’or pour une mise en oeuvre réussie

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32, 33 & 34 CORERO | Cyber-attaques : la menace s’amplifie, la résistance s’organise.

...................................................................................... 35 ITESOFT | Publicité 05 & 06 Laurent Leloup | Un employé sur cinq ....................................................................................... a connaissance de manipulations financières au 36 STRATEGEEX | Publicité ....................................................................................... sein de son entreprise ....................................................................................... 37 BITTLE | Cloud et Décisionnel : les piliers du 07 INVOKE | Publicité de l’entreprise ....................................................................................... pilotage ....................................................................................... 08 CEGID | Publicité ZENIKA | L’agilité : un enjeu stratégique pour ....................................................................................... 38 les DSI 09 & 10 Paul K. Herrerias | The Role of the Modern ....................................................................................... CFO: A Recruiter’s View CORPORATE LINX | Publicité ....................................................................................... 39 ....................................................................................... 11 KOFAX | Publicité & 41 IRON MOUNTAIN | Stocker toutes les ....................................................................................... 40 informations dans le Cloud et dormir tranquille ? 12 & 13 ING AM | Les facteurs positifs ....................................................................................... .......................................................................................

l’emporteront dans le sillage de la poursuite de la reprise mondial

....................................................................................... 14 IENA CONSULTING | Publicité .......................................................................................

15 REPORT ONE | Y a-t-il un pilote pour votre reporting ?

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16 & 17 CGI business Consulting | Banques : les clés pour industrialiser avec succès son dispositif de contrôle permanent

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18 & 19 Philippe Colin | Banques de détail : accélérez votre transformation numérique !

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20 LAMY LEXEL | Vers une nouvelle réforme des plus-values de cession de valeurs mobilières ?

....................................................................................... 21 ALSIGHT | Publicité .......................................................................................

22 & 23 NICE Actimize | Il est urgent de mettre en place de nouvelles tactiques pour surveiller les marchés financiers

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Treasury

42 & 43 DCC | To leverage the BYOD trend and protect the business, corporates need mobile device management software

.......................................................................................

Et tout le reste est littérature...

>44 & 45

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44 THIERRY CHARLES | L’Homme sans qualité (ou «l’entêtement stérile du cerveau»)

....................................................................................... 45 PIERRE LELOUP | Publicité

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Lifestyle

>24-25

>46-49

24 & 25 SNCF & SYRTALS | L’Europe des paiements, une réalité !

46, 47 & 48 PARISIAN GENTLEMAN | De l’obsolescence de l’homme

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Governance

>26-29

....................................................................................... ....................................................................................... 49 AxiomEPM | Publicité .......................................................................................

50 AUDI | Cinq millions de transmissions Audi quattro

....................................................................................... 51 YOOZ | Publicité 26, 27 & 28 STERWEN | Lutte Anti-Blanchiment et ....................................................................................... .......................................................................................

financement du terrorisme dans l’assurance et la protection sociale

....................................................................................... 29 DIESE | Publicité .......................................................................................

4 ème de Couverture

....................................................................................... 52 FY’13 | Publicité ....................................................................................... N°24 - M A I 2013

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SOMMAIRE

La Française AM : 1 mois = 1 dessin... Bonjour à toutes et à tous, Annonces spectaculaires de la Banque du Japon en avril. Dans le but de combattre la déflation et d’accroître la compétitivité à l’expor t du fait de l’affaiblissement du yen, le gouverneur de l’institution a dévoilé des mesures non conventionnelles chocs : doublement de la masse monétaire et doublement des achats mensuels d’obligations sur le marché (environ 75Mds $ par mois). Les actifs qui affichaient un couple rendement/risque jugé attractif et une rémunération supérieure à celle des obligations souveraines japonaises ont naturellement tiré par ti de ces annonces. C’est le cas de la France qui a profité d’un afflux de liquidités positif et qui bénéficie aujourd’hui d’un taux à 10 ans historiquement bas, couplé à un spread 10 ans France-Allemagne qui poursuit son resserrement. Un « effet papillon » en quelque sor te, si ce n’est que le spécimen est hors norme et que ses incidences sont pour le moment bienvenues ! David MARTIN Responsable Relations Banques, Entreprises et Régions w w w.lafrancaise-group.com

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FINANCE

Un employé sur cinq a connaissance de manipulations financières au sein de son entreprise L’enquête d’Ernst & Young sur la fraude dans la zone Europe/MoyenOrient/ Inde/Afrique (EMEI A) « Navigating today’s complex business risks » por tant sur plus de 3000 employés dans 36 pays révèle qu’une personne interrogée sur cinq a eu connaissance de manipulations financières au sein de son entreprise au cours des douze derniers mois. Les résultats de cette étude montrent que parmi les membres des conseils d’administration et des équipes de direction cette propor tion est encore plus élevée, avec 42 pour cent des sondés qui déclarent que le chif fre d’af faires ou les coûts ont été manipulés au sein de leur société, tandis que 57 pour cent d’entre eux considèrent que la corruption est largement répandue dans leur pays.

L’enquête d’Ernst & Young sur la fraude dans la région EMEIA révèle qu’un employé interrogé sur cinq a eu connaissance de manipulations financières au sein de son entreprise au cours des douze derniers mois. Cette proportion atteint un quart des répondants à l’enquête sur les marchés en plein essor, alors que sur le marché suisse un employé sur dix seulement a eu connaissance de comportements non éthiques au sein de son entreprise.

L’enquête indique également que 38 pour cent des répondants pensent que les sociétés au sein de leur juridiction surestiment leur per formance financière. Près de la moitié des répondants des marchés à croissance rapide considèrent que les sociétés de leur pays déguisent fréquemment leur per formance financière, contre 29 pour cent en Europe de l’ouest, alors que 16 pour cent seulement des sondés en Suisse perçoivent une présence impor tante de la manipulation financière dans leur pays. Michael Faske, responsable Fraud In-

vestigation & Dispute Ser vices chez Ernst & Young Suisse explique : « Au vu des conditions de marché dif ficiles aujourd’hui, les sociétés sont constamment soumises à des pressions les enjoignant à atteindre les résultats attendus en termes de croissance et de bénéfices et cer taines cèdent inévitablement à la tentation de recourir à des pratiques non éthiques pour y par venir, que ce soit en Suisse ou à l’étranger, qu’il s’agisse de votre propre entreprise ou de votre partenaire commercial. Il ne suf fit pas pour les actionnaires de simplement espérer que la direction prenne ses responsabilités et mette en oeuvre des programmes de «Compliance». Les conseils d’administration doivent enjoindre les équipes de direction à s’assurer qu’elles concentrent réellement leurs ef for ts sur les domaines à haut risque. » Présence répandue de la corruption sur l’ensemble des secteurs d’affaires L’enquête montre que les risques de fausses déclarations sont associés à un environnement commercial non éthique. Si seuls 10 pour cent des sondés en Suisse considèrent que les pratiques de corruption sont répandues dans leur pays, il est alarmant de constater que pour 57 pour cent des répondants ces pratiques sont courantes dans le monde des af faires de N°24 - M A I 2013

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Un employé sur cinq a connaissance de manipulations financières au sein de son entreprise

leurs pays respectifs. Cette proportion atteint même 67 pour cent dans les pays à croissance rapide, mais chute à 26 pour cent (7 pour cent en Suisse) s’agissant de ceux qui pensent qu’il est courant de recourir à la corruption pour gagner des contrats dans leur propre secteur. Michael Faske ajoute : « Les équipes de direction doivent être conscientes de la possibilité que la fraude et la corruption peuvent exister au sein de leur organisation et de leur secteur. C’est là le seul moyen ef ficace d’atténuer les risques. L’enquête révèle que de nombreuses entreprises tendent à refuser de reconnaître l’existence de ces risques ou n’en ont pas conscience. Les employés pensent que la corruption est largement répandue au sein de leur pays, sans la considérer comme un risque au sein de leur entreprise ou de leur secteur. Ils semblent penser que ‘Tout le monde le fait, mais pas moi, ni mon entreprise.’ » Différence de perception à l’égard de la conformité entre les équipes de direction et les employés Si la majorité des sondés connaissent l’existence au sein de leur entreprise d’une politique de lutte contre la corruption, l’enquête révèle une for te dif férence de perception entre les équipes dirigeantes et les employés

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s’agissant de la per tinence et de l’efficacité de cette politique. 60 pour cent des administrateurs et membres d’équipe dirigeante considèrent que leur société soutiendrait des personnes qui signaleraient des cas de fraude ou de corruption suspectées, contre seulement 34 pour cent des employés. Cer taines fonctions vitales de l’entreprise continuent de mettre en doute l’impor tance de tels programmes. Près de moins de la moitié des sondés au sein des fonctions commerciales considèrent ainsi que la politique de lutte contre la corruption de leur entreprise ne concerne pas leur fonction, voire n’en connaissent même pas l’existence. Michael Faske conclut : « Dans l’environnement économique dif ficile d’aujourd’hui, nous n’avons d’autre choix que de renforcer l’ef ficacité via la fonction de «Compliance». De nombreuses entreprises se trompent en considérant que la simple existence d’un programme de lutte contre la corruption pourrait suf fire à atténuer leurs risques. Les programmes de conformité doivent être au coeur de l’attention des entreprises qui doivent s’attacher à identifier et comprendre les principaux risques, et à agir de manière circonstanciée en recourant à une approche ef ficace, basée, par

exemple sur des instruments d’analyse des données judiciaires. Quel que soit le secteur, la technologie a un rôle essentiel à jouer pour identifier les risques stratégiques. » A propos de l’enquête Entre novembre et décembre 2012, les analystes de l’agence internationale d’étude des marchés Ipsos ont réalisé 3459 entretiens par téléphone, en ligne ou en personne auprès d’employés de grandes sociétés dans 36 pays en Europe, au Moyen-Orient, en Inde et en Afrique, afin de les interroger sur la fraude et la corruption. Laurent Leloup


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The Role of the Modern CFO: A Recruiter’s View By Paul K. Herrerias, Managing Director, Stanton Chase International.

(FEI)’s San Francisco Chapter 2013 Annual Dinner meeting regarding the “State of the CFO.” Allow me to share some of my observations. All CFOs are actors and sales people. Just ask any one of them. They have many faces and roles they play internally and ex ternally to their organizations. Some roles are consistent over time. Others are new and evolving. Additionally, role priorit y changes over time to accommodate an ever-fluctuating economic climate, shif ts in leadership, consumer behavior, product line maturit y, or team personnel, among other factors. Today, we see eight recurring themes, or roles, that CFOs are required to play due to the current mix of trends in the United States:

The Quarterback Through my experience recruiting and coaching CFOs across many industries, over twenty-plus years, I’ve noticed a few deviations from the timeworn roles of the CFO in comparison to what is expected of the CFO in Modern times. Recently I spoke at the Financial Executives International

“You’ll have more duties this year…” so it is impor tant to be able to take charge, call the shots, delegate ef fectively, recruit the best team, and communicate continually. The CFOs of today are asked to be team leaders, with responsibilit y for throwing the winning plays without letting the weight of that dut y bring them to their knees. CEOs are more demanding, as

they have more demands placed on them. It’s not just more work…it is ef fectively meeting the needs of the CEO, the Board of Directors, investors, lenders, societ y, government, and the general public.

The Magician “Revenue is down…but Profits must go UP!” How many times have CFOs felt the pressure to magically make money appear? CFOs see the practicalit y of the numbers and are expected to wave their magic wand and fill expectations for profits, EBITDA , and EPS.

The Diplomat “Ever y depar tment head wants their full budget.” Each budget stakeholder wants something: from the VP with who wants a fully funded budget; the shareholder who wants attractive stock price and dividends; the employee who wants incentives and benefits; the customer who wants price, value, and qualit y; and the boss who wants per formance, promotions, and bonuses. How do CFOs juggle all of these competing wants/needs while maintaining personal integrit y, organizational values, and a positive work environment? Here is where N°24 - M A I 2013

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The Role of the Modern CFO: A Recruiter’s View

the diplomat CFO must intercede and balance the happiness of all.

The Financier “Show me the money!” Despite all the market place challenges, lenders have been tightening up credit requirements, making cash flow harder to find. Vendors and customers alike are tighter on cash flow. On top of ever y thing else, the CFO must ensure their organization’s own adequate cash flow.

disasters, bankruptcies, executive hires, succession planning, SECmandated announcements, and yetto-be-named circumstances throw CFOs into the limelight. CEOs and Boards want CFOs who can be ef fective in this role when circumstances demand their par ticipation on the public scene.

The Multi-linguist

“Moral Compass, Culture Cop, Values Guru.” The ethics of ficer is responsible for upholding the morals and values of the company. Frequently this role today falls on the shoulders of the CFO, or at least the CEO with suppor t from the CFO.

“Staf fing, Financing, Of f-shoring…” The CFO of today must be versed in Global languages and cultures to ef fectively handle the new realities of a global business communit y. Whether opening operations overseas, in Latin America, or Quebec, or hiring candidates with multinational experience, or floating debt in a foreign market, CFOs are asked to be aware and functional in multiple languages and customs.

The Politician

The Athlete

“The CFO speaks for the whole company.” Not only must the CFO juggle the internal needs of their organization, they must now be politicians and ser ve as spokesperson to the world at large, a role for which many CFOs have not been adequately trained. M& A activit y, financing deals,

“Track shoes on!” It’s a competitive market out there, and CFOs today must be able to run the distance and come out ahead. Whether competing for their own jobs or helping their companies to compete CFOs have more competition for scarcer resources today. Generational, global, political,

The Ethics Officer

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and economic trends are all aligning to create a more competitive business environment than ever before. CFOs need to do whatever it takes to stay mentally, physically, and emotionally fit. The CFO must ef fectively play more roles today and be constantly vigilant for what changes are coming, and be able to measure their own per formance. CFOs need to be selfaware, set priorities, and know which roles to play at any one time. Which roles do you play best? Worst? How can you increase your strengths while mitigating your weaknesses? How can you expand your reper toire of CFO skills? These trends in CFO roles reward professionals who today have strong technical and social education, training, and competencies. Contact me for more information on how successful CFOs today build those skills. Meanwhile, best wishes for continued success in your CFO career! http://w w w.stantonchase.com


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FINANCE

Les facteurs positifs l’emporteront dans le sillage de la poursuite de la reprise mondiale Par Hans Stoter Chief Investment Off icer ING Investment Management

Ces dernières semaines, les données économiques ont été plutôt décevantes, nous obligeant à reconnaître que l’incertitude relative aux perspectives cycliques avait augmenté. Nous traversons une période de stagnation de la croissance économique sans précédent et la reprise économique observée depuis le troisième trimestre de 2012 pourrait entrer dans une phase de consolidation. Néanmoins, une combinaison de reprise cyclique mondiale, de renforcement de l’assouplissement monétaire et de glissement des liquidités non rémunératrices vers les actifs générant des revenus procure une impulsion sous-jacente positive pour les marchés. Comment ce mélange de vents favorables et contraires vat-il inf luencer les marchés au cours des prochains mois et comment les investisseurs pourront-ils en profiter ?

Perspectives macroéconomiques Nous pensons que les récents vents contraires finiront par se calmer et que les vents favorables l’empor teront. Les marchés sont rationnels à long terme

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et les anomalies de marché devraient finir par se résorber. Considérant les dénominateurs communs des mouvements des marchés dans le passé, nous pouvons identifier deux forces dif férentes. L’assouplissement de la politique monétaire a contribué à l’émergence d’un rebond. Les périodes de déclin ont, pour leur par t, sur tout résulté de la combinaison d’une recrudescence du risque politique ou d’erreurs politiques et de chocs exceptionnels. Nous sommes en présence de plusieurs vents favorables persistants, alors que les vents contraires semblent de cour te durée maintenant que les banques centrales ont réduit le risque systémique. Les trois plus grandes banques centrales ont toutes fait ce qu’elles devaient faire, chacune à leur façon. Leur inter vention a donné une impulsion majeure à l’amélioration de la croissance économique mondiale. Jusqu’il y a peu, le Japon était resté à la traîne, avec aucun véritable changement de sa politique depuis 1990. Néanmoins, sa récente détermination à surmonter finalement la déflation devrait désormais soutenir le Japon et le reste du monde. Le facteur positif prépondérant est donc, une fois de plus, une modification de la politique monétaire, dans le cas présent au Japon. Celle-ci stimulera la demande domestique japonaise, alors que la dépréciation du yen résultant du changement de cap de la politique aiguillonnera également les expor tations. Les ef fets de cette nouvelle politique se limiteront essentiellement au niveau régional dans un premier temps, mais la croissance de la liquidité mondiale, la demande finale et la croissance économique mondiale finiront aussi par en profiter. De l’autre côté du globe, les États-Unis af fichent des chif fres prometteurs tant au niveau de l’économie que des

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bénéfices des entreprises. Le marché immobilier et le marché du travail s’améliorent manifestement, tandis que l’on s’attend à une augmentation des investissements des entreprises. L’embellie est déjà visible au niveau de l’activité du secteur des ser vices, qui se redresse. Pour l’instant, nous ne distinguons pas de signes suggérant un resserrement de la politique monétaire de la Fed afin de tempérer la croissance du marché américain, alors que l’ef fet du resserrement budgétaire demeure limité. Ceci confirme que les facteurs favorables l’empor tent actuellement sur les facteurs négatifs. Le contraste entre les développements favorables au Japon et aux États-Unis et l’évolution défavorable en Europe est plutôt marqué. La décision de la BCE de ne pas modifier sa politique a rappelé à maints investisseurs la façon dont le Japon avait l’habitude d’opérer avant le nouveau gouvernement. Parallèlement, la complaisance des décideurs politiques européens rappelle aux investisseurs l’impasse budgétaire aux États-Unis. Néanmoins, des signes témoignant du manque de puissance des vents contraires sont également visibles sur le marché européen. La réaction des marchés face aux élections italiennes, par exemple, et à la crise à Chypre, en par ticulier, a été remarquablement modérée. Ceci peut être vu comme une indication de l’ef ficacité des mécanismes de liquidité en matière de réduction de la transmission des incer titudes politiques aux marchés financiers. Enfin, en ce qui concerne les marchés émergents, nous constatons une détérioration des fondamentaux macroéconomiques et une diminution de la compétitivité. Néanmoins, ici aussi, les vents favorables l’empor tent sur les vents contraires. Si les marchés continuent à anticiper un renforcement de l’assouplissement monétaire à l’échelle mondiale, les flux de capitaux vers les actifs au rendement supérieur, comme les


FINANCE

obligations des marchés émergents, augmenteront à nouveau en dépit de la dégradation des perspectives de la croissance économique. Il semble donc qu’il existe des oppor tunités attrayantes de répar tition des actifs entre les régions. Les dif férences régionales résultant des dif férentes politiques menées et des divergences en matière de données économiques sont déjà visibles au niveau des per formances des marchés et nous nous attendons à ce que ceci persiste. Au cours des prochains mois, la croissance de la demande finale sera essentiellement tirée par les États-Unis, le Japon et des pays émergents tels que la Chine, tandis que l’Europe restera à la traîne. Les investisseurs doivent tenir compte de ces divergences régionales lorsqu’ils construisent leur por tefeuille.

Que rechercher ? En fonction de vos besoins et de vos objectifs, votre por tefeuille doit privilégier soit la sécurité, les revenus ou l’appréciation du capital. Les obligations d’État peuvent of frir une sécurité relative, mais il convient de regarder au-delà des ratings de crédit et de tenir également compte de la liquidité, du caractère durable de la dette, de l’influence des investisseurs étrangers et du sentiment du marché. La sécurité a un prix : les taux réels seront probablement négatifs, entraînant un risque de rendement négatif des marchés en cas de hausse des taux d’intérêt. Les taux à long terme sont cependant tributaires de l’inflation, de la croissance ainsi que de l’ampleur des hausses des taux à cour t terme. Tous ces éléments sont actuellement faibles et la probabilité d’une hausse substantielle des taux à moyen terme reste dès lors limitée. Des oppor tunités de placement générant des revenus attrayants peuvent encore être trouvées, mais

deviennent plus rares. Celles-ci se situent au sein des classes d’actifs et non au niveau des classes d’actifs mêmes. Alors que les rendements des obligations d’État et des liquidités sont faibles et que la population vieillissante préfère les revenus aux plus-values, les stratégies à dividende durable et à revenus fixes devraient gagner en impor tance en tant que sources de revenus. Au niveau des actions, les valeurs à haut dividende of frent des revenus. Nous pensons que les dividendes sont relativement sûrs même dans un contex te de faible croissance (bénéficiaire). Le faible taux de distribution, les bilans sains et riches en cash et la solide génération de cash-flow n’y sont pas étrangers. Historiquement, les dividendes sont également moins volatils que les bénéfices. Il convient cependant de noter que les secteurs distribuant traditionnellement des dividendes élevés (finances, ser vices aux collectivités et télécoms) ne procurent plus la même cer titude en matière de dividende. La croissance du dividende est venue compléter le rendement du dividende en tant que facteur donnant le meilleur résultat d’investissement. Dans cette perspective, il est impor tant pour un investisseur de réévaluer constamment son por tefeuille et de rechercher les actions pouvant générer à la fois un rendement du dividende (élevé) et une croissance du dividende. En ce qui concerne les obligations, le papier d’État a traditionnellement procuré des revenus. Maintenant que le marché haussier long de 30 ans a pris fin et que les rendements obligataires se situent à des planchers historiques, les obligations ne procurent plus de revenus durables. Les investisseurs à la recherche de revenus durables doivent donc poursuivre leur quête au sein de la classe d’actifs et la termineront probablement lorsqu’ils auront rencontré les obligations à haut

rendement. Dans le contex te actuel, les obligations à haut rendement of frent des revenus très appréciés avec une volatilité relativement faible. Les dif férences régionales sont également présentes à ce niveau. Les perspectives en matière de taux d’intérêt ainsi que les solides fondamentaux de crédit des sociétés impliquent que le contex te favorable aux obligations à haut rendement devrait persister. Cette classe d’actifs ne présente toutefois plus guère de potentiel d’appréciation des cours.

Conclusion Alors que la reprise mondiale s’essouf fle quelque peu, nous pensons que les facteurs positifs à long terme l’empor teront sur les facteurs négatifs à plus cour t terme. Il est toutefois possible que l’économie entre dans une phase de consolidation avec une faible croissance nominale. Pour faire face à ce défi, les investisseurs doivent composer avec les dif férences régionales et rechercher au sein des classes d’actifs leur combinaison optimale de sécurité relative, de revenus et de potentiel d’appréciation du capital. La croissance et la dynamique divergent sur le plan régional à la suite des dif férences en matière de cycle économique et de politique menée. Dès lors, investir dans les bonnes régions peut véritablement faire la dif férence. Une faible croissance nominale accentue invariablement la quête de revenus, lesquels peuvent être trouvés au sein des classes d’actifs et non au niveau des classes mêmes. Investir dans la bonne région et la bonne classe d’actifs peut procurer aux investisseurs les revenus supplémentaires auxquels ils aspirent. Les investisseurs recherchant une appréciation du capital peuvent privilégier les actions, mais doivent alors accepter la volatilité plus élevée inhérente à cette classe d’actifs.

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FINANCE

Y a-t-il un pilote pour votre reporting ? Par Jean Baptiste MEREL, Directeur de Marchés Report One

classique : combien de fois vous a-ton répondu « si on veut modifier le tableau, ça va être compliqué ! » ou bien « ça va prendre du temps !!! » ? Et l’entrepreneur de penser : « mais où est le repor ting du début, si simple et ef ficace, qui tenait sur une feuille A4 ? ». Au-delà du repor ting, l’entreprise développe aussi des tableaux de bord, indicateurs essentiels et proches du temps réel, visant à aider les cadres et décideurs à mieux piloter leurs activités en accord avec la stratégie. On parle alors de management visuel, de pilotage par les indicateurs…

Reporting et tableau de bord… Mais quelles différences ?

Entre reporting et pilotage, l’équilibre n’est pas si simple à trouver pour les entreprises qui doivent rester réactives et performantes, quand on sait que près de 40 % d’entre elles ne survivront pas à leurs premières années. Si l’informatique décisionnelle apporte des réponses depuis plus de 20 ans, encore faut-il qu’elles soient suffisamment simples et eff icaces pour ne pas devenir un frein à l’évolution de l’entreprise et à sa nécessaire agilité.

Des indicateurs indispensables à l’entreprise Depuis sa création, toute entreprise développe et fait vivre un système de repor ting. Mais, au fur et à mesure qu’elle évolue et que le temps passe, le repor ting devient vite trop lourd, trop coûteux, dépendant de spécialistes qui passent plus de temps à le créer qu’à le faire vivre. C’est un

Pour imager ces deux notions, prenons l’image du conducteur automobile. Après un long trajet, il fait des pauses régulières et consulte son ordinateur de bord : sa consommation moyenne, le nombre de km parcourus… On peut l’assimiler au repor ting. Lorsqu’il est au volant, il peut également consulter en temps réel son tableau de bord composé d’indicateurs essentiels (vitesse, niveau de carburant, etc.) et peut éventuellement être aler té en cours de route. On retrouve ici le tableau de bord, instrument du pilotage.

Un dosage subtil à mesurer Revenons à l’entreprise. Le patron d’une société de ventes de produits s’intéresse à son chif fre d’af faires (CA) par région : il fera du repor ting. Le directeur commercial, lui aussi intéressé par le CA , mettra en place et communiquera un objectif de nombre de rendez-vous par semaine pour ses commerciaux, et suivra ce nombre quasi quotidiennement : grâce à son tableau de bord, il pilotera l’activité

de son ser vice. Quand le premier arrêtera une situation pour analyser les périodes passées (année ou trimestre précédent), le second aura lui une vision temps réel de ce qu’il viendra de se passer. Il faut prendre garde toutefois, à l’image du repor ting, pour ne pas tomber dans les « stratégies de l’absurde » ! Dans son ouvrage, Maya Beauvallet (1) démontre par exemple, comment le manager d’une entreprise de fabrication de salami, qui voulait augmenter sa production, a mis en place un indicateur de pilotage pour compter le nombre de tranches produites par jour. Au bout de quelques temps, l’indicateur a bien augmenté… mais pas la production globale. Les tranches étaient tout simplement plus fines… ! Il faut dès lors se poser les bonnes questions : - - Comment puis-je réduire les processus inutiles tout en faisant face à la complexité grandissante de mon organisation ? - - Comment faire en sor te que chacun reste motivé et contribue à l’évolution de l’entreprise par l’analyse et la prise de décisions ef ficaces et adaptées à son environnement ?

Dans les faits, il n’existe donc pas de système parfait et universel Que vous soyez un manager plutôt « repor ting » ou plutôt « pilotage », il est essentiel de trouver le juste dosage entre ces deux pratiques complémentaires qui, si elles sont mal utilisées, peuvent se révéler à contreemploi de leur objectif premier ! (1) « Les stratégies absurdes » - Maya Beauvallet – 2009 – Seuil Editeur N°24 - M A I 2013

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Banques : les clés pour industrialiser avec succès son dispositif de contrôle permanent Didier Belluzzo, Senior Manager chez CGI Business Consulting en France

En matière de dispositif de contrôle permanent, la réglementation bancaire et f inancière est établie depuis plusieurs années. Les enjeux en matière de dispositif portent désormais davantage sur les résultats obtenus que sur les moyens mis en place. Dans ce contexte, des démarches d’industrialisation des dispositifs ont vu le jour. Quels enseignements peuton en tirer et quelles sont les bonnes pratiques à connaître avant de se lancer dans ce type de projet ?

Les enjeux récents contrôle permanent

du

Défini règlementairement par l’arrêté du 31 mars 2005 mais existant dans

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les faits et sous une forme impar faite depuis plus longtemps, le contrôle permanent a dû faire face à de récents défis : Le défi de la filière et de sa montée en gamme : oublié le Contrôleur Interne isolé, sans aide ni outils dédiés et attendant des jours meilleurs tout en pratiquant quelques contrôles. A l’instar de la « révolution » qui a souf flé sur les Inspections Générales et autres Dépar tements de l’Audit dans les années 1990 et 2000, la filière se doit d’exister, d’être moderne et attractive. Cela signifie, entre autres, des moyens amplifiés, des lignes hiérarchiques et fonctionnelles inscrites dans les organigrammes, des recrutements et des formations pour les inter venants ; Le défi de son ex tension et de son positionnement : cer taines entités avaient un Contrôleur Interne en

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lieu et place d’un Auditeur Interne, d’autres l’inverse. La règlementation est clairement définie : hormis les structures dont la taille ne permet pas le dédoublement des fonctions, les dif férents dispositifs de contrôle doivent coexister et s’ar ticuler, renforçant la nécessité d’une présence quasi-automatique d’un Contrôle Permanent, et prenant en compte les dif férences en matière d’activité, de clientèle et de pays d’exercice ; Le défi de son intégration dans un dispositif complet, avec notamment l’émergence de Comités de Contrôle Interne et la généralisation des Comités d’Audit, nécessitant une analyse plus fine et une remontée de l’information jusqu’au plus haut niveau de l’entreprise ; Le défi de la modernisation des méthodologies et outils de travail, afin de mieux standardiser les activités,


FINANCE les risques et contrôles associés, les méthodes de contrôle et l’évaluation des résultats ; Le défi de pression nouvelle des régulateurs, afin de mieux répondre aux exigences croissantes des régulateurs de tous les pays. De fait, de nombreux ef for ts, y compris budgétaires, ont été déployés par les établissements bancaires afin de répondre à ces impératifs. En matière de comparaison sur une dizaine d’années, il est possible d’obser ver que les filières ont été créées et renforcées numériquement, que la coordination des ef fectifs est inscrite dans les diverses char tes, qu’une mécanique assez bien huilée en matière de repor ting et de remontée d’informations est bien en place… Pour autant, cer tains établissements considèrent qu’ils ne sont pas arrivés au terme des exigences implicitement décrites par le régulateur et se sont lancés dans une phase plus poussée d’industrialisation de leur dispositif.

Pourquoi industrialiser son dispositif de contrôle permanent ? En préambule, que recouvre la notion d’industrialisation du dispositif de contrôle permanent, et quels en sont les pré-requis ? Nous en voyons très clairement émerger trois, de natures dif férentes : Un pré-requis de taille : les avantages procurés par ce t ype de démarche ne sont perceptibles que si l’environnement est suf fisamment vaste pour les appliquer ; Un pré-requis de volume d’activité : au-delà de la taille, cer taines activités à faible volumétrie mais au ticket moyen impor tant peuvent encore privilégier un savoir-faire « sur mesure » ; Un pré-requis d’organisation : la possibilité de pouvoir dupliquer les enseignements d’une entité, filiale ou succursale, à l’autre, est un facteur for t d’amor tissement des coûts. Industrialiser le dispositif de contrôle permanent recouvre en ef fet plusieurs notions : On peut parler d’industrialisation « en amont du contrôle », lorsque l’ef for t est por té au niveau des processus et des systèmes d’information liés pour automatiser des contrôles bloquants par exemple. Ce t ype de démarche dépasse la sphère d’action du Contrôle Permanent, mais pas celle du dispositif dans son ensemble. Il s’agit pour autant de projets de grande envergure ;

L’industrialisation des moyens de contrôle est davantage dans la cible d’action du Contrôle Permanent puisqu’elle consiste notamment à pratiquer des approches du t ype « Continuous Control Monitoring », à savoir des gestions de contrôle par exception et par anomalie. Cela nécessite toutefois une confiance for te envers les données de gestion ; Enfin, l’industrialisation des résultats de contrôle, encore souvent le maillon faible de l’ensemble, doit permettre de limiter le temps consacré à la concaténation des résultats afin de maximiser celui dévolu à leur exploitation. De fait, les principales motivations pour industrialiser le dispositif sont les suivantes : Une position « of fensive » de l’établissement dans l’ef ficacité de son dispositif, dans une démarche globale d’Enterprise Risk Management, qui vise à lui donner une avance sur ses concurrents en matière de gestion des risques et/ou de réputation ; Une position de réduction des coûts car, après une phase d’investissements, la valeur ajoutée du dispositif permet une réduction significative des dépenses (moins de contrôles manuels à mener grâce à l’automatisation, moins de contrôles aléatoires via une politique de CCM, moins de temps pour consolider les données…) ; Une position défensive, face notamment à des insuf fisances mentionnées par le régulateur.

contrôles, afin de définir clairement les zones à automatiser. Cette approche a bien évidemment un meilleur résultat, mais elle reste assez lourde à mener. Les clés de succès d’un tel projet sont intuitivement assez simples à définir : un diagnostic précis et ef ficace du dispositif existant de contrôle permanent, un retour sur investissement visible, un objectif principal clairement établi (réputation et valeurs, réduction de coûts, réaction…) permettent de se focaliser sur les axes stratégiques de ce programme et d’obtenir des résultats tangibles. En conclusion, si les dispositifs de contrôle permanent sont désormais largement répandus et opérationnels, ils doivent toutefois entrer dans une nouvelle phase de développement et de professionnalisation. En ce sens, avancer vers un processus d’industrialisation plus poussé est un facteur impor tant d’amélioration, sachant que ces fonctions représentent souvent la première ligne de défense face aux risques, ligne de défense qui ne doit être en aucun cas constamment enfoncée.

Quels sont les axes prioritaires et les clés de succès dans un processus d’industrialisation du dispositif de contrôle permanent ? Ces axes prioritaires sont à rechercher en liaison avec les motivations recherchées et les clés de succès en découlent. Deux approches semblent toutefois possibles : Une approche Top / Down,(Aval / Amont), qui consiste à faire por ter l’ef for t en premier lieu sur la gestion des résultats (repor ting notamment) des contrôles. Cette approche présente l’avantage de pouvoir être opérationnelle assez rapidement et d’avoir peu d’impact sur l’activité au quotidien. Elle n’est en revanche à conseiller qu’aux établissements suf fisamment mûrs et confiants dans leur système de contrôle permanent ; Une approche Bottom / Up (Amont / Aval), dont le principe consiste à analyser l’ensemble de la chaîne de production, du processus aux N°24 - M A I 2013

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Banques de détail : accélérez votre transformation numérique ! Par Philippe Colin - EI Management

Les enjeux du numérique sont considérables pour les banques. Certaines banques risquent d’être dépassées par des concurrents plus agiles. Elles doivent être capables de mieux adresser les besoins de leurs clients, quels que soient les canaux d’interaction utilisés. Les banques qui vont réussir seront en mesure d’élaborer des stratégies innovantes et différenciatrices, en utilisant par exemple la puissance des réseaux sociaux avec leur écosystème. Elles ont déjà pris le virage de la transformation numérique. Dans un contex te économique incer tain, les banques sont en permanence à l’écoute de nouvelles solutions pour identifier des leviers capables d’améliorer leurs per formances et de réduire leurs coûts. Internet et les media sociaux redéfinissent la relation client à travers de nouveaux usages. Les clients reprennent le pouvoir et la banque se transforme progressivement.

Quels sont les enjeux majeurs ? Sur fond de crise économique, c’est aussi une crise de confiance à laquelle les banques sont confrontées. La traditionnelle culture orientée produit a conduit à une connaissance par tielle du client et de ses besoins. 1. 2. 3.

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Cette lacune a engendré une of fre peu personnalisée, tant au niveau des produits que des ser vices. Grâce à son mobile, le client dispose en temps réels d’informations et de comparatifs qui stimulent son caractère zappeur.

détail envisagent de quitter leur établissement dont 10 % dans les 6 mois !

Face à la chute des visites en agence 1 , nombreuses sont celles qui s’interrogent : comment faire cohabiter les modèles physiques et vir tuels ? Faut-il réinventer l’agence ?

Dans ce contex te, le numérique of fre de nombreuses oppor tunités, comme par exemple : • Capter les futurs clients • Développer la connaissance client • Of frir des produits et ser vices personnalisés • Fidéliser les clients • Répondre aux nouveaux usages • Améliorer l’expérience utilisateur

Quant à la banque en ligne, si semble être une solution alors les nouveaux usages induisent domination de la banque mobile, tend aussi à faciliter l’infidélité.

elle que une elle

Le nouveau pouvoir du client Les technologies numériques ont créé une rupture qui a inversé l’approche traditionnelle de la relation client. Aujourd’hui, ce sont désormais les clients qui reprennent le pouvoir en définissant les termes de la relation 2 . Le nouveau business model doit donc évoluer d’un modèle « orienté produit » à celui « orienté client ». Face à une of fre pléthorique et complexe, le client exige clar té et simplicité. En résumé, l’objectif majeur est de replacer le client au cœur d’une stratégie multicanal. Une étude récente montre que 51 % des clients des banques de

Quelles sont les opportunités du numérique ?

Les promesses du Big Data Parmi les solutions permettant de mieux connaître ses clients, le Big Data semble très por teur. Le traitement de ce déluge d’informations a d’abord trouvé comme premières applications la gestion des risques et de la fraude. Face à une quantité exponentielle de données, c’est dans le croisement avec les données non structurées que se cachent les trésors. Leur analyse fine doit permettre de détecter les signaux faibles capables de nourrir l’innovation afin de se dif férencier tant dans les produits que les ser vices. Grâce à la puissance de calcul, la notion de temps réel prend toute sa valeur 3 !

En dix ans, la fréquentation des agences a chuté de 30 % Plus de 70 % des clients utilisent internet comme première source d’information pour les ser vices et produits Dans le cadre de la lut te anti-blanchiment et contre la fraude, une banque française analyse aujourd’hui l’intégralité de la base client en 15 minutes alors que son ancien système nécessitait 48 heures pour analyser un échantillon.

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D’une meilleure connaissance des habitudes de consommation découlera l’amélioration de la qualité des ser vices et de la satisfaction client. Pendant que cer taines banques vous proposent d’ouvrir un nouveau PEA alors que vous possédez déjà un, d’autres savent proposer une of fre très personnalisée à for te valeur ajoutée. Le Big Data va aussi générer de nouveaux métiers, comme celui de CDO, le Chief Data Of ficer.

Conclusion La transformation numérique est un enjeu stratégique au ser vice de la per formance. Parmi les principaux bénéfices pour la banque, citons 3 exemples : • Le «réenchantement» de la relation-client • La stimulation des processus d’innovation • L’amélioration de l’image et de l’e-reputation. En conclusion, c’est aussi un formidable espoir de changement et la promesse de reconquérir le client en lui apportant des ser vices plus personnalisés. Mais la clé reste la mise en œuvre de ce processus de transformation numérique. Dans leur processus de transformation numérique, les banques devront d’abord réaliser leur transformation interne pour répondre à ces nouveaux enjeux ! C’est ce que beaucoup d’entre elles ne semblent pas avoir bien compris ...

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Vers une nouvelle réforme des plus-values de cession de valeurs mobilières ? Par Pierre-Antoine FARHAT (Avocat, Senior Manager) et Christian GUICHARD (Avocat associé) du département f iscal Lamy Lexel.

Synthèse du projet de réforme Le principe de la soumission au barème progressif serait maintenu, les contributions sociales restant dues (15,5%) sur l’intégralité de la plus-value réalisée, sans abattement pour durée de détention. Le régime de droit commun : renforcement des abattements pour durée de détention. D’application janvier 2013.

Pierre-Antoine FARHAT

Christian GUICHARD

Revenant sur la réforme adoptée f in 2012, le Président de la République a annoncé, le 29 avril, une réforme profonde de la fiscalité des plus-values de cession de valeurs mobilières, alors même que la réforme précédente ne s’applique que depuis le 1er janvier 2013. Cette annonce pourrait conduire à l’abandon partiel, avant toute application, du nouveau dispositif af in de « limiter le nombre de régimes dérogatoires et favoriser les entrepreneurs ».

mobilières ou droits sociaux sont imposables à l’impôt sur le revenu au barème progressif, avec abattement en fonction de la durée de détention

Des incer titudes demeurent quant à l’entrée en application de ces nouveaux dispositifs. Les informations ci-dessous devront être validées compte tenu des évolutions que pourrait connaître le projet présenté.

De nombreux régimes dérogatoires avaient cependant été maintenus (dépar t en retraite), modifiés (PV en repor t) ou créés (dispositif « Pigeons » concernant les entrepreneurs) afin de bénéficier d’une fiscalité plus avantageuse.

Le dispositif issu de la Loi de finances pour 2013 : un dispositif complexe et peu adapté Depuis le 1er janvier 2013, les plusvalues réalisées par les par ticuliers à l’occasion de la cession de valeurs

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rétroactive

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Le régime « incitatif » : taux d’abattement majorés et regroupement des régimes dérogatoires Destiné à favoriser la création d’entreprise et la prise de risque, il serait appliqué aux: - - Titres de PME de moins de 10 ans - - Plus-values actuellement exonérées (dépar t à la retraite, JEI , cessions intrafamiliales) qui demeureraient exonérées jusqu’au 31/12/2013.

NB : pour les chefs de petites entreprises par tant à la retraite, un abattement complémentaire de 500.000 € serait pratiqué sur le montant de leur PV. * CEHR Contribution Exceptionnelle sur les Hauts Revenus


Budget | Prévisions | Tableaux de bord | Reporting | Analyses | Consolidation

Ne perdez plus votre temps avec le budget et le reporting

Application 100 % Cloud, Adaptive Planning accélère le pilotage des performances en quelques jours et sans aucun investissement technique.

L’élaboration budgétaire et le reporting sont des activités consommatrices de temps si elles sont réalisées sur tableur ou sur des outils informatiques complexes. Via un simple explorateur internet, Adaptive Planning permet des prévisions collaboratives et le partage des informations sur l’activité. Rapidement, vous éliminez les tâches à faible valeur ajoutée pour vous consacrer à l’essentiel. Adaptive Planning est le leader mondial du pilotage des performances en cloud, déjà utilisé par plus de 1 500 entreprises et 50 000 utilisateurs. www.alsight.fr

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Il est urgent de mettre en place de nouvelles tactiques pour surveiller les marchés financiers Une politique efficace des marchés financiers nécessite une consultation et une vigilance constantes. Tribune Matthew Coupe directeur de la régulation et de la struct ure de marchés chez NICE Actimize - avril 2013

La conformité a été trop longtemps négligée par les institutions f inancières. Les ressources étaient plutôt allouées au front off ice car les stratégies de trading devenaient de plus en plus sophistiquées et complexes. La détection d’abus de marché comme la fraude, le délit d’initié ou la manipulation était souvent réalisée à l’aide de tableurs : autant essayer de trouver une aiguille dans une botte de foin.

Nous vivons désormais dans une autre époque Les marchés financiers ont énormément changé, les entreprises se sont diversifiées et une nouvelle vague de règlementations déferle. Il existe une incroyable pression politique sur les régulateurs du marché financier pour faire en sor te que celui-ci soit sous contrôle, ef ficace et propre. Sa stabilité dépend de tout cela. Si les investisseurs pensent qu’un marché n’est pas sécurisé, ils s’en détournent, ce qui a un impact négatif sur l’économie. Quand on aborde la conformité, les tableurs ne sont pas les bons outils. Le trading électronique est désormais le standard, qu’il s’agisse du trading haute fréquence (HFT ) ou des stratégies à moyen ou long terme. Les entreprises tradent également en i gestion d’actifs négociés de manière encore plus complexe.

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Comme les pratiques de trading ont évolué et changé (adieu les jours de trading en silo lorsqu’un desk achetait et vendait un revenu fixe ou des actifs), les dépar tements en conformité doivent évoluer compte tenu de ces nouveaux compor tements. Ils doivent également comprendre l’environnement réglementaire et l’impact sur le trading. Il existe quelques goliaths dans cet environnement de règlementations : MiFID II et MAD II , ainsi que d’autres initiatives impor tantes comme The European securities & Markets Authorit y (ESMA) et ses directives sur le trading automatique. Ces propositions spécifient les besoins réglementaires pour la sur veillance d’abus de marché en temps réel et les risques de l’avant et l’après trade. Ces recommandations seront intégrées dans la législation MiFID et MAD, une fois que les réponses du marché seront prises en compte.

Une surveillance en temps réel est nécessaire En termes de sur veillance, ESMA déclare que les responsables en conformité doivent s’assurer que les systèmes de trading et les algorithmes de leur entreprise sont conformes et que tout manquement soit détecté. De plus, elle stipule que lorsqu’une plate-forme de trading est en plein travail, les entreprises doivent sur veiller leurs ordres quasiment

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en temps réel pour détecter tout signe de trading non conforme. La régulation stipule également que les entreprises devraient avoir un système capable d’héberger des ordres et des transactions haute fréquence avec un niveau suf fisant de granularité temporelle. Concernant l’abus de marché, ESMA identifie quatre zones de manipulation qui doivent être sur veillées sur un modèle multi-marché : • ordres Ping - quand les petits ordres sont entrés pour cer tifier le niveau d’ordres cachés ou pour attester ce qui résidera dans un dark pool • quote stuf fing (bourrage des carnets d’ordres) - envoi d’ordres en grand nombre, souvent répétitifs, sans logique économique, pour per turber ou freiner la lecture du carnet par les autres par ticipants, sonder de manière répétée leurs intentions ou masquer ses propres anticipations • momentum ignition : accompagner / déclencher une bulle de très cour t terme en espérant attirer des suiveurs, puis déboucler la position • layering et spoofing - déséquilibrer le carnet par ses ordres pour réaliser une transaction en sens inverse. Une fois terminé, les ordres manipulateurs seront retirés. Les recommandations d’ESMA signifient que toutes les entreprises


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devront utiliser un système plus ou moins temps réel pour sur veiller les ordres et les exécutions ef fectuées sur le marché, analyser les cas d’abus de marché comme la manipulation. Les entreprises doivent aussi sur veiller toute intention de manipulation du marché et mettre en place des systèmes de risques pre- et post- trade. Toutes les stratégies algorithmiques devront être documentées et mises à la disposition des régulateurs et tous les employés devront être formés et comprendre ce qu’abus de marché signifie.

Une collaboration efficace Comme avec toute régulation financière, il faut une collaboration ef ficace. Le meilleur moyen d’y par venir est de faire par ticiper ensemble les institutions financières et les régulateurs, mais à condition de le faire correctement car cela n’a pas vraiment été le cas jusqu’à présent. Les solutions les plus ef ficaces sont celles qui peuvent être adoptées le plus largement possible et qui sont soutenues par l’ensemble du marché. Toute régulation doit être analysée et les problèmes auxquels elle doit répondre doivent être gérés méthodiquement. Une réaction immédiate des régulateurs sur les scandales et l’abus de marché n’est pas la bonne réponse. Par exemple, lorsque le trading haute fréquence est identifié comme un problème par quelques régulateurs, qui peut dire quel est le bon timing pour un

trader pour contenir une stratégie d’investissement ? Est-ce que le fait d’imposer une fenêtre de temps libère le marché ? Les régulateurs s’assureront que ce qu’ils entreprendront sera constructif vis à vis du flot de liquidités dans le marché tout en garantissant une stabilité. Les par ticipants doivent s’assurer que leur ser vice conformité dispose de la technologie et des exper ts capables de détecter les problèmes. Les capacités technologiques existent : les entreprises doivent être intelligentes et savoir les déployer pour pouvoir mettre en place une infrastructure flexible qui puisse traiter de gros volumes et le trading ex trêmement complexe que nous voyons actuellement sous nos yeux.

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L’Europe des paiements, une réalité ! Tribune proposée par Didier Moriceau, Direction Financement et Trésorerie SNCF Groupe et Hervé Lorieul, Cabinet de Conseil Syrtals

régionaux ( TER), les salariés). Compte tenu des changements engendrés sur le processus de vente par de nouvelles obligations imposées au créancier pour la gestion des mandats, la Direction Financement et Trésorerie de SNCF a souhaité une for te mobilisation de ses Branches et Activités sur le projet. Ainsi, si la Trésorerie a assuré le pilotage global du projet tout comme l’étude sur la per tinence de la mise en place d’un outil commun pour la gestion des prélèvements, chaque Activité était responsable de la mise en place du prélèvement européen au sein de son entité.

Didier Moriceau

Hervé Lorieul

A moins de 12 mois de la disparition du virement et du prélèvement national actuels au prof it du virement et du prélèvement européen, plusieurs entreprises s’interrogent sur les bonnes pratiques à mettre en œuvre pour conduire ce changement avec succès. La Direction Financement et Trésorerie Groupe de SNCF fait un retour d’expérience sur son projet SEPA avec un focus sur le Prélèvement.

coût, de sécurité et de rapidité. Si le virement et le prélèvement européen sont une réalité respectivement depuis janvier 2008 et novembre 2010, jusqu’à début 2012 aucune obligation n’était faite aux entreprises de les mettre en œuvre. Face au faible déploiement du SEPA , les instances européennes ont souhaité fixer une date butoir pour la mise en place de ces moyens de paiement, date à laquelle le virement et le prélèvement actuels ne pourront plus être utilisés. Ainsi, le règlement européen 260/2012 du 14 mars 2012 fixe cette date au 01 février 2014. Dès fin 2008, la Direction Financement et Trésorerie du groupe SNCF s’est intéressée au SEPA afin d’anticiper le changement dans les meilleures conditions.

La mise en place du virement et du prélèvement européen s’inscrit dans le cadre du projet Single European Payments Area (SEPA) initié en 2000 par les instances politiques européennes dans la continuité de la mise en place de l’euro et du développement de l’Europe monétaire. Le SEPA a pour ambition de créer un espace domestique européen des paiements où chacun pourra émettre et recevoir des virements et prélèvements en euro dans les mêmes conditions de

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Au sein de l’EPIC SNCF, l’encaissement par prélèvement représente 700 000 opérations par an avec la par ticularité de couvrir sept métiers très dif férents du domaine du B2B (le Fret, les Agences de Voyages, les Dépositaires (distributeurs régionaux), les Filiales) mais aussi du B2C (les abonnements

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Cette organisation à deux niveaux a nécessité une coordination au sein de l’EPIC afin de s’assurer de l’atteinte des objectifs, de mutualiser autant que possible les choix et investissements tout en étant au plus proche du processus métier et du client. La prise en compte de la dimension conduite du changement avec l’organisation projet associée est clairement un facteur clé de succès identifié. Une fois l’organisation en mode projet mise en place, la priorité a été d’identifier les oppor tunités et les risques du projet. La première oppor tunité est la baisse des frais bancaires due à la disparition programmée en septembre 2013 de la commission interbancaire de 12,2 centimes. Une première baisse de 6,1 centimes est inter venue en septembre 2012. Une autre oppor tunité est liée au principe fondateur du SEPA d’élargissement de la zone domestique. En ef fet, il devient possible de proposer le prélèvement à des abonnés frontaliers domiciliés dans des pays limitrophes. De même, dans le contex te B2B, il est envisageable de recouvrir par prélèvement des recettes de


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distributeurs ou filiales localisés en Belgique, Italie, Allemagne,… Enfin, la possibilité de mettre en place un mandat électronique devrait faciliter l’acte d’adhésion du client via un processus totalement en ligne. Au niveau des risques, le prélèvement européen ainsi que la Directive Européenne sur les Ser vices de Paiement renforcent la sécurité auprès du débiteur consommateur ou entreprise. A titre d’exemple, il suf fit de voir les évolutions réalisées par les banques de Par ticuliers sur leurs ser vices en ligne pour mesurer l’amélioration dans le domaine. Par ailleurs, SNCF assure une veille réglementaire et prospective sur les travaux menés par cer taines banques pour permettre une validation électronique du mandat par le débiteur auprès de sa banque. Un tel ser vice permettrait de sécuriser totalement l’acte d’adhésion au prélèvement du client et ceci dès l’origine de l’opération. Suite à la confirmation de poursuivre la stratégie de développement de l’utilisation du prélèvement (en moyenne plus de 10% par an), le projet a été organisé autour de plusieurs chantiers : Juridique, Système d’information, Banque et Conduite du changement. Les évolutions appor tées par le prélèvement européen a nécessité une révision des contrats clients et/ ou des conditions générales de vente en fonction des produits et ser vices concernés. Au niveau technique, la Direction du Système d’Information de SNCF a privilégié une approche par les processus avant de consulter les éditeurs et les prestataires de ser vices sous la forme d’une demande d’information puis d’un appel d’of fres.

L’étude des processus a abouti à un schéma SI dans lequel les applications de gestion commerciale ont évolué pour permettre de gérer les nouvelles données du mandat et numériser son image pour les Activités disposant d’une Gestion Electronique de Documents. Pour la par tie gestion des prélèvements, une application centrale a été mise en place pour gérer toute la complexité de génération des remises de prélèvement en banque. Le chantier Banque a consisté à faire le choix d’un par tenaire bancaire pour le traitement des prélèvements clients de l’EPIC. En dehors des critères fonctionnels et financiers, la Direction Financement et Trésorerie de SNCF a formalisé des exigences sur l’accompagnement projet et la démarche de tests. En ef fet, le prélèvement européen comme le virement s’accompagne de la mise en place de nouveaux formats de messages XML pour les remises de prélèvement mais aussi les relevés d’impayés. Ainsi, des tests ont dus être réalisés ou sont à prévoir selon les produits pour s’assurer du respect de la norme par l’ensemble des inter venants. Par ailleurs, la conduite du changement inclue la planification du déploiement des flux en fonction des contraintes des Activités et les actions de communication et de formation auprès de l’ensemble des acteurs. Dif férents outils ont été mis en place à cet ef fet, dont un espace Intranet au sein du site de la Direction Financement et Trésorerie Groupe.

réaliste compte tenu des changements à conduire. Le respect des points énoncés cidessus garantiront la qualité du processus de vente et la continuité du recouvrement du chif fre d’af faires qui sont des enjeux généralement stratégiques pour l’entreprise ! La Direction Financement et Trésorerie dépend de la Direction Financière groupe de SNCF. Elle assure l’ensemble des financements et des placements financiers du Groupe SNCF, la gestion de la trésorerie du groupe et le pilotage des moyens de paiement incluant la lutte contre la fraude. La Direction Financements et Trésorerie a piloté la mise en place du SEPA pour l’EPIC SNCF et notamment du SEPA Direct Debit (SDD) fin 2012.

Syr tals : Avec une équipe de ­5 0 consultants spécialistes ou exper ts dans les paiements et le cash management, Syr tals a mené de nombreux projets SEPA auprès de banques et d’entreprises. Consultant associé Syr tals, Her vé Lorieul inter vient dans les métiers de la Trésorerie depuis 23 ans. Il a rejoint Syr tals en 2002 après une expérience professionnelle menée au sein d’un éditeur de solution de Trésorerie et d’une Direction Financement et Trésorerie d’une grande entreprise. w w w.syr tals.com

Trois mois après le déploiement des premiers flux, les points à retenir sont l‘impor tance de prendre en compte toute la dimension transverse et conduite de projet du sujet, de ne pas sous-estimer le besoin d’exper tise pour appréhender ces changements dans les meilleures conditions et de s’inscrire dans un planning projet N°24 - M A I 2013

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GOVERNANCE

Lutte Anti-Blanchiment et financement du terrorisme dans l’assurance et la protection sociale : pas d’exception à la mise en place d’un dispositif ! Par Emmanuel DUPONT, Partner chez SterWen Consulting

conviennent désormais que les cas se multiplient et que les blanchisseurs savent désormais utiliser des produits d’assurance pour commettre leurs délits. Pour aider les organismes du secteur des assurances, l’Autorité de Contrôle Prudentiel (ACP) a mis à leur disposition des principes d’applications sectoriels permettant de décr ypter les tex tes réglementaires applicables aux acteurs de l’assurance et des mutuelles. A ce stade, si les assureurs classiques, et notamment ceux qui proposent à leurs clients des produits dit « à risques élevés » (comme les bons de capitalisation anonymes, par exemple) ont en général mis en place des dispositifs LCB-FT ef ficaces, beaucoup d’autres n’ont encore que très peu travaillé sur le sujet, au premier rang desquels figurent les instituts de prévoyance et les mutuelles.

1. Le constat

Début 2013, force est de constater que rares sont ces établissements qui ont nommé un correspondant et un déclarant TR ACFIN, et très peu d’entre eux complètent les « Tableaux de blanchiment » réglementaires à transmettre à l’ACP avant le 28 février de chaque année. Quant aux dispositifs mis en place, ils se limitent souvent à une note interne indiquant que les risques étant faibles, et qu’aucune vigilance par ticulière n’est exigée.

Le secteur de l’assurance et des mutuelles est soumis, comme le secteur bancaire, à la régulation relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Si les assureurs ont été très longtemps persuadés que ce sujet ne pouvait concerner l’assurance, les risques apparaissant plus faibles que dans le secteur bancaire, ils

Pour tant, même s’il est vrai que cer taines organisations sont peu exposées à de tels risques, et que ces derniers restent souvent limités, les établissements ne peuvent pour autant, pour des raisons réglementaires, s’af franchir de la mise en place d’un dispositif, même « minimum ». Le régulateur, conscient de la situation, s’avère de plus en plus

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regardant sur le sujet et planifie déjà ses contrôles. SterWen analyse trois des sept chantiers à réaliser pour mettre en œuvre un dispositif simple, ef ficace, adapté à la nature et à l’impor tance du risque, qui réponde aux attentes du régulateur.

2. La mise dispositif obligation à adapter risque •

en place d’un LCB-FT, une règlementaire au niveau de

Obligation de classification des risques

La classification des risques est l’élément fondateur et désormais obligatoire du dispositif. En ef fet, comme le régulateur permet d’adapter le dispositif au niveau des risques ef fectifs présentés par l’organisme, leur classification va permettre de qualifier les risques et définir la nature plus ou moins ex tensive du dispositif de sur veillance et de maîtrise des risques à mettre en place. Comme il est indiqué plus haut, les organismes proposant des produits risqués tels que les bons de capitalisation et/ou les produits d’assurance-vie, doivent élaborer une classification détaillée et motiver leurs choix déterminant notamment les seuils au-delà desquels les diligences vont devenir plus ou moins contraignantes, ainsi que la nature de ces diligences. Le premier travail consiste donc à réaliser une car tographie de l’ensemble des of fres et produits de l’organisme, et d’identifier la nature des prestations (branches), les seuils de cotisations, la nature des risques


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et le cas échéant, les t ypologies de clients, les modalités d’entrée en relation et les flux. Cette étape peut être réalisée rapidement si un référentiel documenté des of fres et produits existe déjà. Pour les Institutions de Prévoyance et les Mutuelles, où les risques sont à priori faibles, il conviendra d’être plus par ticulièrement vigilant sur les of fres et produits relatifs à la branche 20 (décès) de l’assurance. En ef fet, pour ces produits, bien que restant dans le cadre de vigilance allégé au sens de l’ar ticle L 561-9 2° du Code Monétaire et Financier (CMF), au-delà de cer tain seuil de cotisation (en prime unique ou en prime mensuelle), l’ar ticle L 561.9-1° s’applique, avec l’obligation d’identifier le client et dans les cas prévus à l’ar ticle L 561.10, l’obligation de mettre en œuvre les diligences complémentaires (Personnes Politiquement Exposées (PPE), vente à distance, pays et territoires non coopératifs …). On obser ve que ces cas de figure sont par fois mal car tographiés. Le régulateur ne manquera pas d’identifier ces situations et demandera vraisemblablement un surcroît de procédures opérationnelles, dont la mise en œuvre nécessitera une charge opérationnelle non négligeable. Au final, cette classification permet d’identifier les activités nécessitant de mettre en place des diligences complémentaires en matière de contrôles, de processus et de procédures opérationnelles et constitueront un des volets impor tant de la mise en œuvre du dispositif. •

Obligation d’information et de formation

Parmi les premiers points regardés

par le régulateur lors de ses contrôles, figure la formation et la sensibilisation des collaborateurs. Si les formations spécifiques pour les personnels les plus exposés manquent souvent, les formations de premier niveau que nous appellerons de « sensibilisation » sont elles-mêmes bien souvent insuf fisantes lorsqu’elles existent. En ef fet, sensibiliser l’ensemble de ses collaborateurs aux problématiques LCB-FT peut devenir un casse-tête pour les dépar tements RH. L’utilisation de l’e-learning peut permettre de simplifier la dispense des formations, de s’assurer de la bonne compréhension du dispositif et des processus par les collaborateurs, ainsi que de la connaissance des repor tings qu’il est nécessaire de produire pour le régulateur. Un e-learning ef ficace compor te quatre modules mixant des cas pratiques et des quiz sur les sujets suivants : - - Les principes généraux du blanchiment d’argent et de financement du terrorisme - - Le cadre réglementaire de l’organisme soumis - - Le dispositif et la démarche mise en place dans l’organisme - - Les outils et procédures •

Outils de filtrage

L’outillage du dispositif LCB-FT est là aussi un sujet qui peut s’avérer complexe. Du côté LCB, un dispositif gradué, adapté aux risques de l’organisme est à mettre en place. Par conséquent, si cer tains organismes doivent mettre en place des outils complexes de filtrage des flux, de sur veillance des transactions ou même de gestion du K YC (Know Your Customer – « Connais ton client »), les établissements dont les risques ne

nécessitent qu’une vigilance allégée pourront développer des outils / requêtes simples sur leurs outils actuels pour répondre aux attentes du régulateur. En revanche, la lutte contre le financement du terrorisme nécessite d’être en mesure d’ef fectuer un balayage complet des clients vis-àvis des listes de sanctions ou listes d’embargos. Ces listes, dont les principales sont publiées par l’Union Européenne (EU), les Nations Unies (UN), le gouvernement américain (OFAC) et le gouvernement Anglais (HMT ), doivent par fois être complétées par cer taines listes nationales, comme la « Liste Terroriste Unique » de l’Etat français. Ces listes se recoupant en par tie, un organisme français n’est pas tenu d’utiliser toutes ces listes. En première approche, à confirmer à la suite d’une étude plus approfondie de la clientèle, les listes utilisées peuvent se limiter à l’exploitation des listes EU, UN et de la Liste Terroriste Unique. Reste alors à rapprocher ces listes de sanctions de la liste des clients de l’organisme. Bien que l’organisme puisse développer sa propre solution de filtrage, nous sommes convaincus qu’il est nettement préférable d’acquérir un outil dédié doté de fonctionnalités de base permettant de respecter les contraintes réglementaires, notamment dans le cadre de l’audit et de la traçabilité. En outre, ces solutions, dont une dizaine d’éditeurs se par tagent le marché, sont désormais matures, ont été largement éprouvées dans le secteur bancaire et se prévalent souvent d’une quasi accréditation du régulateur, au fil des audits réalisés, qui n’ont débouché sur aucune recommandation par ticulière sur ces N°24 - M A I 2013

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outils de filtrage. Un argument supplémentaire réside dans le coût de ces solutions : la plupar t des éditeurs ont largement vendu leurs solutions aux banques, leur permettant d’amor tir leurs investissements. Ces solutions qui pouvaient être relativement onéreuses dans le passé, sont donc désormais nettement plus abordables et accessibles aux organismes d’assurance ainsi qu’aux institutions de prévoyance et aux mutuelles, permettant de limiter les budgets de mise en place du dispositif. Enfin, il reste à assurer les vérifications relatives à l’honorabilité et aux PPE (Personnes Politiquement Exposées). Là encore, en fonction des organismes et des niveaux de vigilances auxquelles ils sont soumis, l’addition peut être élevée, car contrairement aux listes de sanctions qui sont publiques et gratuites, les données sur les PPE sont produites par un nombre très limité de fournisseurs de données, qui proposent ces informations à des prix assez élevés. Il convient donc de bien évaluer le besoin pour mettre en place le dispositif le mieux adapté, au meilleur coût. •

S’organiser efficacement pour mettre en œuvre et maintenir un dispositif à la mesure de ses risques

Au regard des sanctions que l’ACP peut infliger aux organismes ne répondant pas aux obligations réglementaires, un projet de mise en conformité, accompagné par un cabinet exper t adaptant « au mieux » le dispositif à mettre en place au regard des risques, peut être réalisé dans un budget raisonnable. En outre, lorsque le régulateur inter vient et

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communique ses recommandations, l’organisme se retrouve bien souvent sous contraintes de temps et de moyens qui conduisent à des coûts de mise en œuvre nettement supérieurs à ceux qui auraient pu être constatés si la mise en place du dispositif avait été anticipée. Pour accélérer la mise en place de ces dispositifs, sur le plan de la réflexion comme de la mise en œuvre, nous conseillons vivement aux mutuelles et aux institutions de prévoyance de s’appuyer sur des cabinets de conseil, spécialisés sur ces sujets, susceptibles de s’appuyer sur de vrais retours d’expérience. Ils tireront profit de démarches éprouvées, gagneront du temps sur l’interprétation des tex tes et le niveau de détail attendus par les autorités de tutelle dans leur implémentation, et disposeront de benchmarks en matière de gouvernance et de dispositifs organisationnels. Ces cabinets appor tent également des méthodologies adaptées et la maîtrise des approches par les risques : car tographie des risques LCB-FT, évaluation des risques, outils de connaissance du client, de profilage, et de filtrage des flux. Une fois les procédures et le dispositif de contrôle interne mis en place, le personnel est sensibilisé et formé pour gérer de manière autonome le dispositif LCB-FT. Nous recommandons de mettre en place un classeur LCB-FT reprenant les 7 principes d’obligation. Ce classeur construit au cours de la mise en place du dispositif permet de centraliser l’ensemble de la documentation nécessaire au bon fonctionnement du dispositif et à sa maintenance, et constitue aussi la base documentaire

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qui sera remise au régulateur en cas de contrôle, facilitant ainsi la relation avec l’ACP. A propos de l’auteur, Emmanuel DUPONT, Par tner chez SterWen Consulting Emmanuel Dupont est Par tner chez SterWen Consulting et en charge de la practice « Risk & Compliance ». Il a réalisé de nombreuses missions de conseil dans le domaine de la gestion des risques et de la conformité, dans la banque et dans l’assurance



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Dématérialisation des processus Purchase-to-Pay Les 4 règles d’or pour une mise en œuvre réussie La dématérialisation des processus achats/factures/ règlements est désormais mature. Nombreux sont les retours d’expériences d’entreprises ayant franchi le pas avec succès. ITESOFT en synthétise les bonnes pratiques autour de 4 points clés : Comment bien déf inir vos objectifs ? Comment réaliser un bon cadrage initial ? Quelle méthode projet adopter ? Comment conduire le changement efficacement ? ...

Règle #1 : Identifier 1 ou 2 objectifs prioritaires (cf. graphique 1) Quels sont les objectifs qui guident votre projet ? La question n’est pas anodine ! Elle initie votre projet et son Business Case : quelle est votre cible ? Quelle trajectoire pour y par venir ? Quels investissements financiers, temps, hommes ? Quels bénéfices attendus en retour ? La dématérialisation et l’automatisation des processus achats/fournisseurs sont aujourd’hui alignées avec les enjeux stratégiques des entreprises. Bien qu’ils puissent être nombreux, il est impor tant de se focaliser sur un ou deux objectifs à sélectionner parmi, l’optimisation des dépenses, l’accélération des traitements, la sécurité et la traçabilité des processus ou encore la contribution au pilotage financier de l’entreprise en temps réel,… La définition des objectifs conditionnera les phases d’audit et de mise en œuvre. Bien identifier ses objectifs est donc

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le premier pas vers la réussite !

Règle #2 : Auditer l’existant et anticiper les impacts sur votre organisation (cf. tableau 1) Une fois vos objectifs clairement identifiés, ne négligez pas de réaliser une phase d’audit de votre existant avant l’étape de mise en œuvre de votre solution. En réalisant la photographie de votre existant (cf. tableau ci-joint) et en le comparant à vos objectifs, l’audit vous permettra d’identifier précisément les écar ts restant à combler, les écueils à anticiper ainsi que de valider les gains potentiels attendus pour votre organisation. Vous disposerez ainsi d’un cahier des charges précis et réaliste. Vous êtes assurés de démarrer dans la bonne direction. Vous êtes prêts pour la phase de mise en œuvre ! Nettoyer et enrichir votre base fournisseurs Meilleure sera la qualité de votre référentiel fournisseurs dans votre ERP/application comptable, meilleur sera le taux d’automatisation du traitement de vos factures. Comment obtenir un référentiel de qualité ? D’abord en nettoyant votre base : supprimez les doublons de fournisseurs et ne conser vez que les fournisseurs actifs. Ensuite, en enrichissant les fiches fournisseurs de votre ERP: renseignez à minima les mentions légales ( T VA intracommunautaire, SIREN, SIRET, code IBAN, ...), et profitez-en pour renseigner des informations “discriminantes” pouvant apparaître sur les factures à traiter : numéro de

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téléphone, email, site web,.... Dernier conseil : centralisez autant que possible, la maintenance du référentiel fournisseurs, sa mise à jour n’en sera que plus ef ficace. Un projet de dématérialisation est l’occasion de repenser et d’optimiser vos processus Formaliser les processus de traitement est un travail salutaire. C’est souvent l’oppor tunité d’identifier des règles métier ou des processus collaboratifs trop complexes. Automatiser de mauvais processus n’est pas une bonne pratique. Un projet de dématérialisation est une occasion rare dans l’entreprise de “mettre à plat” vos processus métiers. Profitezen ! ITESOFT vous donne RDV le mois prochain, dans le mag pour découvrir les règles d’or #3 et #4: « Sécuriser votre conduite de projet et l’atteinte de vos objectifs » « Favoriser l’adoption grâce à une réelle conduite du changement »


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Graphique 1

Tableau 1

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Cyber-attaques : la menace s’amplifie, la résistance s’organise Par Emmanuel Le Bohec, Regional Manager chez Corero Network Security.

Dire que les attaques par DDoS (Déni de Service Distribué) sont de plus en plus fréquentes et de plus en plus graves est une lapalissade. La menace est diff use, souvent discrète, mais bien réelle. La gravité du phénomène est difficile à cerner avec précision, mais on peut aff irmer que la plupart des grandes entreprises et administrations ont subi des intrusions. Plusieurs études révèlent en effet que 65 à 70 % des entreprises ont été victimes de cyber-attaques ciblées en 2012. Une enquête de Ponemon Institute aux Etats-Unis dévoile que l’année dernière, les deux tiers des banques et entreprises du secteur f inancier ont été frappées par des attaques DDoS. Pourtant, seules 17% d’entre elles se disent bien protégées.

L’alerte est donnée Autrefois, ser vant exclusivement dans les tentatives d’intrusion pour désactiver des équipements réseau ou sécurité, puis plus récemment utilisées comme moyen d’expression idéologique par les Anonymous – bien que ce but annoncé puisse par fois laisser dubitatif – les cyberattaques apparaissent désormais comme un problème beaucoup plus grave et plus global, devenu sur tout géopolitique et économique. Bien que peu d’entreprises admettent encore publiquement en être la cible, cer tains éléments montrent qu’il s’agit d’un phénomène généralisé. La question est assez préoccupante

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pour que l’administration américaine ait donné l’aler te et milite activement pour une meilleure protection des infrastructures du pays En ef fet, les États-Unis, par ticulièrement concernés, prennent la chose très au sérieux. Les responsables des ser vices de renseignement ont récemment fait par t au Sénat de la vulnérabilité de la nation face au cyber-espionnage, au cyber-crime et à la destruction des réseaux informatiques, à la suite d’attaques menées par cer tains états, par les cyber-terroristes, les cybercriminels ou encore les hack tivistes. En France, on note un cer tain retard de prise de conscience de la menace malgré l’aler te donnée par Jean-Marie Bockel et la montée en puissance de l’Agence Nationale de la Sécurité des Systèmes d’Information (ANSSI ), appar tenant aux ser vices du Premier Ministre. Dans son rappor t, le sénateur critique les moyens alloués par l’Etat pour se défendre contre des attaques informatiques de grande ampleur et contre une cyberguerre. On ne peut que s’inquiéter de cette situation. Bercy, l’Elysée - tout comme des institutions publiques de plusieurs pays - n’ont-ils pas déjà été l’objet d’attaques ?

Le risque du chaos La lutte contre les cyber-attaques s’inscrit dans une conception globale de défense. Elle est aujourd’hui devenue prioritaire, au même titre que la lutte contre le terrorisme ou la prolifération nucléaire, et tout ce qui risque de mettre en cause la sécurité nationale. La remise prochainement

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au gouvernement du Livre blanc « Sécurité & Défense 2013 » insiste bien, à la fois sur cette nécessité et sur le retard pris par la France. Des mesures de protection propres aux activités socio-économiques doivent être prises, tout comme elles le sont pour la sécurité du territoire ou la garantie des institutions. Cela devrait se traduire en par ticulier par la prise de dispositions rendant obligatoire la mise en place d’outils de sécurité sur les systèmes d’information. L’attaque des systèmes d’information ne pourrait-elle pas conduire à la prise de commande des organes vitaux de la Nation, via les fameux Opérateurs d’Impor tance Vitale (OI V ), menant au chaos dans les transpor ts, l’énergie, la distribution, les médias et la finance ? Cette éventualité est prise très au sérieux et ne relève pas d’un scenario de film catastrophe.

Mensonge ou aveuglement ? Devons-nous craindre un manque de moyens de défense face à la multiplication des agressions subies par les entreprises ? On obser ve une lente mobilisation des Etats et une prise de conscience encore très limitée des entreprises dans le monde. Beaucoup, lorsqu’elles n’y sont pas obligées, ne signalent pas les attaques qu’elles subissent, craignant pour leur image. Ce qui est potentiellement dangereux pour leurs clients, leurs par tenaires… et tous ceux qui échangent régulièrement avec elles. La prise de conscience n’est pas par tagée par tous et le déni des attaques s’apparente à l’aveuglement,


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allant même jusqu’au mensonge sur la gravité des faits. Aux Etats-Unis, les 27 plus grandes entreprises américaines cotées en bourse, ont nié avoir enregistré des per tes financières impor tantes à cause des attaques subies. Cela est contraire aux af firmations des autorités fédérales américaines pour lesquelles des milliards de dollars de secrets confidentiels ont été dérobés par ce biais. Le décalage s’explique. Les sociétés déclarent qu’elles ont été attaquées mais minimise les conséquences. Le rappor t Bockel préconise également l’obligation de déclarer les attaques impor tantes du système d’information. Informer qu’on a été attaqué est sans aucun doute une démarche responsable. Bien qu’elles soient encore trop peu, on note que de plus en plus d’entreprises prennent vraiment conscience des dangers du piratage informatique, en révélant les tentatives des hackers pour infiltrer leurs réseaux et dérober des données sensibles. C’est le cas par exemple d’EADS et ThyssenKrupp, qui selon Der Spiegel ont été les cibles, l’année dernière, de cyber-attaques venues de Chine. Of ficiellement, EADS confirme qu’il s’agit d’une «attaque standard» sans conséquence. Mais pour l’hebdomadaire allemand, la cyberattaque a été jugée suf fisamment impor tante pour que le groupe aéronautique et aérospatial civil et militaire aler te le gouvernement allemand.

Le cyber-espionnage s’amplifie Les attaques DDoS augmentent en fréquence mais aussi en gravité.

Au-delà des attaques impliquant un très gros débit, ce sont sur tout les attaques par déni de ser vice applicatif qui ont le vent en poupe. Plus faciles à mettre en œuvre, plus discrètes, elles n’en sont pas moins dévastatrices et représentent désormais entre 60 et 80% des attaques, selon les études. Et la tendance ne semble pas prête à s’inverser. Mais le plus impor tant est de comprendre que les attaques par déni de ser vice, quel que soit leur t ype, ne sont que la par tie émergée de l’iceberg. L’attaque vise en réalité à pénétrer le réseau de l’entreprisecible. D’ailleurs, les entreprises sont les premières visées car détentrices de brevets, de données personnelles, financières, géographiques, météorologiques, sanitaires… Et, chaque attaque par déni de ser vice majeure a donné lieu par la suite, à une seconde vague prenant la forme d’une divulgation d’informations volées au moment de l’attaque. Comme si, au cas où les ef fets du DDoS n’auraient pas été suf fisamment remarqués et la réputation de l’entreprise entachée, l’attaquant voulait s’assurer que ses actions éclatent bien au grand jour et soient révélées au plus grand nombre. Chaque entreprise, PME ou grand compte, est une cible potentielle pour les criminels informatiques. A la demande de Corero Net work Securit y, le Ponemon Institute a mené une enquête. 650 professionnels de l’informatique et de la sécurité, représentant 351 banques dont les plus impor tantes au monde, ont été interrogés. Il s’avère que 64% des professionnels sondés révèlent que leur banque a subi de multiples attaques DDoS en 2012 et 78%

d’entre eux s’attendent à ce que le phénomène persiste voire s’amplifie. Les attaques DDoS et les attaques zero-day qui exploitent une vulnérabilité jusqu’alors inconnue - sont les menaces les plus graves. On obser ve d’ailleurs de plus en plus la combinaison des deux. Une personne sur deux interrogées dans le cadre de l’enquête, déclare que la pénurie de personnels compétents, le manque de technologies de sécurité ef ficaces et l’insuf fisance de ressources budgétaires sont les obstacles majeurs qui empêchent de contrer les attaques par déni de ser vice distribué. Toute entreprise connectée à Internet peut subir une attaque DDoS. Pour tant, on s’aperçoit avec inquiétude que la grande majorité des organisations compte sur des solutions inef ficaces (parce que non conçues pour cela) comme les antivirus et les pare-feu pour se protéger contre ces attaques par DDoS.

Chaque technologie doit pouvoir jouer son rôle Face à ce danger omniprésent, l’inquiétude est légitime. Nos entreprises sont-elles bien préparées à contrer les attaques de nouvelle génération ? Font-elles les bons choix techniques et stratégiques de défense ? Des solutions nouvelles existent pour résister à la déferlante des attaques DDoS, des attaques ciblées, des botnets, des attaques force-brute et empêcher la fuite et le vol de données. Il s’agit d’unités qui filtrent les flux et éliminent le trafic de l’attaque avant qu’il ne frappe le réseau et sans que le trafic légitime N°24 - M A I 2013

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Cyber-attaques : la menace s’amplifie, la résistance s’organise

ne soit ralenti ou bloqué. Parce que les attaques DDoS visent de plus en plus fréquemment la couche applicative du système d’information, une nouvelle approche est nécessaire pour se défendre. La technologie traditionnelle des pare-feu, proxies et IPS détectant sur signatures, n’a pas été conçue pour arrêter les attaques visant la couche applicative et cherchant à simuler des acteurs légitimes. Les attaquants le savent. De plus, l’attaque par DDoS n’est par fois qu’une diversion pour pénétrer sur le réseau et ef fectuer une invasion plus insidieuse. Pour ce faire, les pirates ciblent le pare-feu, mis en place par l’organisation pour se protéger et qu’ils utilisent contre elle ! Aussi convient-il de disposer une première ligne de défense moyen simple pour bloquer le trafic indésirable avant qu’il n’atteigne le pare-feu et l’IPS - laissant ces derniers faire le travail pour lequel ils ont été conçus. Pourquoi s’en priver ? Les attaques n’arrivent pas qu’aux autres.

infrastructures informatiques et éliminent les interruptions de ser vice. Les solutions sont dynamiques et basées sur des appliances qui s’intègrent facilement sur le réseau, de manière transparente, avec la plus faible latence et la plus grande fiabilité de l’industrie. Elles répondent préventivement aux cyber-attaques modernes, connues et inconnues, protégeant les données critiques et les actifs en ligne. Ses clients sont des entreprises, des prestataires de ser vice et des organismes publics du monde entier. Implantée aux Etats-Unis (siège), en Allemagne, Chine (Hong Kong), Espagne, France, Italie, Japon, Malaisie, Royaume-Uni, Ukraine et Taïwan, Corero Net work Securit y regroupe près de 150 collaborateurs. w w w.corero.com

A propos de Corero Net work Securit y Corero Net work Securit y (LSE : CNS), première ligne de défense des entreprises et des administrations, est une entreprise internationale de sécurité des réseaux. Premier fournisseur de défense contre les dénis de ser vice distribués (DDoS) et de solutions anti-intrusion de nouvelle génération (NGIPS), ses produits et ser vices of frent une protection globale, intégrée et très per formante contre les cyber-menaces en constante évolution. Ils stoppent les attaques DDoS, protègent les

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Emmanuel Le BOHEC est Regional Manager en charge des Ventes et du Marketing pour la France, le BeNeLux, la Suisse et l’Afrique francophone chez Corero Net work Securit y. Il avait auparavant exercé plusieurs fonctions commerciales chez Cyber Net works (actuellement British Telecom) et For tinet. Après un Master en GestionFinance de L IBS (Lincoln International Business School), Ecole Supérieure de Commerce à Paris, Emmanuel le Bohec a étudié plusieurs années aux Etats-Unis (Universit y of Nor th Carolina à Charlotte et Emor y Universit y à Atlanta) et est titulaire d’une Maîtrise d’histoire économique.



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Cloud et Décisionnel : les piliers du pilotage de l’entreprise Par Christophe SUFF YS, Président de Bittle

Le pilotage de l’activité opérationnelle et stratégique d’une entreprise se positionne incontestablement comme un enjeu majeur de sa compétitivité. Dans ce contexte, l’usage des solutions décisionnelles est une donnée centrale permettant d’optimiser les performances de l’entreprise à tous les niveaux. Conscients de ces apports, les acteurs économiques ont fortement contribué à faire émerger de nouvelles offres sur le marché et à rendre l’approche décisionnelle attractive pour tous. Cela s’est notamment traduit par la création d’of fres décisionnelles dites de nouvelle génération. Parmi ces dernières, les solutions de BI en mode SaaS ou dans le Cloud se sont rapidement imposées comme les plus adaptées. Très opérationnelles, elles of frent une réponse per tinente aux entreprises souhaitant déployer rapidement des outils de pilotage personnalisables et collaboratifs à un coût abordable. L’essor du Cloud computing a donc créé de nouveaux modes de consommation du logiciel. Dès 2011, dif férentes études mettaient en avant cette tendance. Ainsi, une étude IBM analysait les segments des projets innovants. Parmi les points mis en avant l’on retrouvait notamment le décisionnel, la mobilité et le Cloud Computing.

Pour suivre cette tendance, il est désormais impor tant que les acteurs du marché prennent en compte cette dimension pour proposer des of fres de BI interopérables avec l’ensemble des plateformes Cloud (Amazon, Google, A zure). Pour autant, à ce jour, peu de solutions répondent à ce besoin. Cela s‘explique principalement par les mutations rapides du marché qui impliquent d’investir en continu en Recherche et Développement pour faire évoluer ses solutions.

dif férents environnements du marché, les fournisseurs de technologies pourront ainsi répondre aux promesses véhiculées par le Cloud Computing et proposer des solutions décisionnelles à for te valeur ajoutée.

Ainsi, les fournisseurs de solutions décisionnelles ayant opté pour un mode de livraison SaaS et Cloud ne peuvent se focaliser sur une approche mono plateforme. Le client doit pouvoir choisir son environnement. La notion d’ouver ture est donc au centre des enjeux des éditeurs de Business Intelligence. Plus que les dif férences fonctionnelles des solutions, l’interopérabilité sera donc le nouvel axe de dif férenciation des fournisseurs. En ce sens, le marché va se restructurer une nouvelle fois et faire émerger des pure players de la BI en mode SaaS qui conjugueront per formance, évolutivité et approche agnostique. Les entreprises et directions informatiques doivent bien prendre en compte ces éléments pour sélectionner un par tenaire pouvant les accompagner dans leurs projets sans être freinés par des aspects purement techniques. En ouvrant au maximum leurs plateformes aux N°24 - M A I 2013

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L’agilité : un enjeu stratégique pour les DSI Par Laurent Delvaux, directeur associé chez Zenika

Cette approche qui implique le client, permet une grande réactivité et une amélioration continue du processus de création. L’agilité est une méthodologie à par t entière, où rigueur, qualité et amélioration continue sont des principes intégrés. Mal connue et mal appliquée, l’agilité ne conduit pas à la réussite. Nombreux sont les projets qui se disent « agiles » mais qui ne le sont pas vraiment.

L’organisation et les relations entre acteurs des projets informatiques sont souvent la clé du succès ou de l’échec des projets. Historiquement, les projets informatiques se géraient avec des méthodes prédictives qui poussent à organiser les développements sur la base d’un cahier des charges précis et exhaustif rédigé par le client en fonction de ses besoins à un instant T. Cette approche très rigide ne permet pas de s’adapter facilement à l’évolution du contexte économique et aux changements des besoins exprimés par les Directions métiers. Alors que le taux des projets informatiques en difficulté ou en échec atteint près de 70%, le mouvement Agile apparait comme un axe à fort potentiel pour inverser cette tendance. Concrètement, l’Agilité c’est une approche pragmatique, itérative et adaptative des projets informatiques.

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L’agilité est une solution à 2 problèmes majeurs: - - Une évolution du contex te économique/concurrentiel ex trêmement rapide à laquelle il est nécessaire de s’adapter - - Une période de crise qui engendre une réduction des budgets et une exigence for te en termes de retour sur investissement. L’agilité permet de développer des applicatifs critiques pour l’entreprise en bénéficiant d’un retour sur investissement maximisé. Aujourd’hui, son succès incontestable et les nombreux témoignages positifs font de l’Agilité un mouvement mature. En ef fet, depuis les années 2010, le mouvement s’est largement répandu. D’abord implémenté dans les équipes de développement, l’Agilité a progressivement remonté les strates métiers et managériales. Les équipes de développeurs sont aujourd’hui très for tement sensibilisées et formées à cette approche. Pour preuve de cet engouement, le Scrum User Group France, une communauté en for te progression regroupant plus de 1.500 personnes, se réunit régu-

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lièrement pour par tager des retours d’expériences, les meilleurs pratiques et confronter leurs avis tout en travaillant sur l’amélioration continue de cette méthode. Le véritable enjeu actuel est donc devenu l’adoption par les équipes Métier et par les Manageurs de ces nouvelles approches. Ce t ype de changement ne s’improvisant pas, le marché se structure. D’un côté, les sociétés de ser vices prennent conscience de cette révolution et forment leurs équipes de manière croissante. D’un autre côté, les entreprises utilisatrices, qui souhaitent initier leur transformation agile, recherchent des accompagnements très opérationnels et adaptés à chaque t ype de profil : de la formation cer tifiante pour les équipes de développement, jusqu’aux formations Management 3.0 pour leurs responsables en passant par les formations «Responsable de Produit». Depuis 2011, le mouvement dépasse les équipes techniques et tend à englober toutes les par ties prenantes des projets : responsable métier, directeur de projet, manager, direction générale, .... Ces changements transforment donc progressivement les entreprises en “Entreprises Agiles”. Alors que la question essentielle qui préoccupe toutes les DSI pour 2013 est «Comment faire plus avec moins ?», l’Agilité est incontestablement l’un des éléments de réponse. En effet, l’agilité est à la méthodologie, ce que le cloud est à l’infrastructure : une manière de commencer petit en voyant grand avec une attention par ticulière au retour sur investissement.


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TECHNOLOGY

Stocker toutes les informations dans le Cloud et dormir tranquille ? Par Marc Delhaie, Président-Directeur Général d’Iron Mountain France

l’environnement actuel, de plus en plus international et mobile, le Cloud permet l’accès universel et transparent à un référentiel central d’information et d’applications. Pour tant, de nombreuses entreprises hésitent encore. Ce n’est peut-être pas si étonnant étant donné que le concept de stockage ‘cloud’ n’existe que depuis cinq ans environ et qu’il recouvre bien d’autres applications que celle du stockage de données...

Il est 3h du matin. Savez-vous où sont les données de votre entreprise ? Il y a des chances que certaines, au format papier, soient éparpillées entre plusieurs bureaux, que d’autres soient stockées au format électronique sur PC, sur des serveurs ou des disques partagés, et qu’encore plus de données soient conservées par

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vos employés sur des clés ou chez eux. Pour les trois quarts d’entre vous au moins [1], une part croissante de vos données professionnelles vont être stockées à distance, « dans le Cloud ». Le Cloud est source de nombreux avantages, de flexibilité, d’évolutivité et de rentabilité notamment. Dans

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Nous avons interrogé récemment 1200 décideurs en Europe [2] sur ce qu’ils pensent du stockage d’information dans le Cloud. Il en ressor t que les entreprises en Europe apparaissent par ticulièrement préoccupées par les risques de la conser vation de données sensibles dans le Cloud, notamment en termes de sécurité des datacenters (risque principal pour 57 % des sondés), de préjudices pour l’intégrité des données (49 %), de la possibilité que des tiers aient accès aux données (41 %) et des problématiques liées à la conformité et aux législations nationales, ce que l’on appelle souvent la « souveraineté » des données (38 %). La souveraineté dépend de la position géographique des données. Cer taines informations, comme les dossiers RH, ne doivent pas quitter les frontières des pays concernés, mais avec les datacenters il est for t possible que les données soient transférées librement, au point que les clients ignorent où leurs dossiers résident. Malgré ce constat, 76 % des entreprises avec lesquelles nous nous sommes entretenus ont déjà migré ou envisagent de migrer leurs données vers le Cloud au cours des 12 prochains mois. Un chif fre très impor tant, sur tout qu’elles ne semblent pas avoir d’appréhensions par ticulières quant à la nature des données transférées ; ce qui apparaît surprenant au regard des doutes


TECHNOLOGY

évoqués précédemment. De nombreux répondants estiment que le Cloud convient pour la majeure par tie des informations, mêmes celles qui sont clairement sensibles et confidentielles. C’est le cas des informations concernant les clients (49 % des répondants), des informations concernant les employés (46 %), des données historiques conser vées pour des raisons de conformité (46 %), et des informations internes, documents stratégiques et réglementaires notamment (46 %). Etonnamment, 32 % n’ont aucune réticence à conser ver dans le Cloud des documents financiers et fiscaux, les comptes de la société notamment. Les seuls t ypes d’information que les entreprises préfèrent garder sous leur contrôle sont celles concernant la propriété intellectuelle et les secrets de fabrication, même si 14 % des sondés se disent prêts à les stocker dans le Cloud. Notre étude révèle que 86 % des dirigeants en Europe ont le sentiment, en stockant des données dans le Cloud, de se dégager quelque peu de leur responsabilité vis-àvis de la sécurité des données. Elles se trompent ! La législation de l’UE spécifie qu’en cas de per te ou de fuite de données, la responsabilité incombe directement au propriétaire [3], et non au fournisseur de ser vice. C’est d’autant plus inquiétant que 85 % des entreprises déclarent ef fectuer des contrôles systématiques avant de sélectionner leurs fournisseurs de ser vices de stockage Cloud. Pourquoi alors, le message de la responsabilité ne passe-t-il pas ? Le stockage Cloud des données est une option quasi incontournable aujourd’hui pour les entreprises qui cherchent à faire face à l’explosion des volumes de données, leur diversité et rapidité, ce que l’on

appelle communément le ‘Big Data’. On oublie vite qu’au final toutes ces informations sont stockées dans un lieu physique quelque par t. Les datacenters ne sont pas infaillibles : ils sont exposés aux risques de panne électrique, d’inondation ou d’incendie, par exemple. Dans le pire des scénarios, de tels sinistres risquent d’occasionner corruption ou carrément per te de données. Il est donc vital de prévoir une sauvegarde secondaire de ces informations impor tantes. Il est rassurant de constater que de nombreuses entreprises par ticipant à notre étude en sont conscientes. Ainsi, 22 % déclarent sauvegarder également sur bande les informations stockées dans le Cloud, une propor tion équivalente (21,5 %) préfère les disques et 11,5 % utilisent à la fois les bandes et les disques.

pas où se trouvent vos informations, il est peut-être temps de vous en préoccuper ! [1] Etude réalisée par Opinion Matters pour le compte d’Iron Mountain, entre le 30/11/2012 et le 14/12/2012. Panel : 1 275 décideurs des ser vices informatique, financier et juridique de moyennes à grandes entreprises (de 50 à 5 000 salariés) au Royaume-Uni, en France, en Hongrie, en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne. [2] Idem. [3] Le Data Protection Act du Royaume-Uni et la directive de protection des données de l’UE établissent que la responsabilité de sécurité devrait revenir au ‘contrôleur des données’, à savoir la personne qui décide comment et pourquoi les données sont stockées et traitées.

Toutefois, un cinquième des sondés (21 %) envisagent d’appliquer un modèle de stockage exclusivement Cloud, potentiellement à haut risque, à toutes leurs données, sans prévoir aucune stratégie de sauvegarde secondaire. Pour ces entreprises, ce défaut de précaution risque bien d’avoir de graves répercussions : financières, pour la continuité des opérations et pour leur image de marque, si les choses devaient mal se passer un jour. Le stockage Cloud of fre de nombreux avantages, mais les entreprises ont intérêt à envisager leur stratégie avec soin, après avoir analysé dif férentes options. Elles doivent faire preuve de bon sens avant de décider quelles données stocker dans le Cloud et quelles autres données sauvegarder dif féremment. Sur tout, il faut qu’elles mesurent et reconnaissent leur entière responsabilité vis-à-vis de leurs informations, où qu’elles soient conser vées. Ceci nous ramène à la question d’origine : si vous ne savez N°24 - M A I 2013

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To leverage the BYOD trend and protect the business, corporates need mobile device management software By Fred Mitchell, Security Business Unit Manager at DCC.

The Bring Your Own Device (BYOD) phenomenon, which sees individuals bring their own mobile devices into the workplace, is part of a new business paradigm. It allows business to be conducted remotely, from anywhere, at any time. It drives productivity and competitiveness. But BYOD also poses a signif icant challenge to organisations, from the large corporate to the Small Medium Enterprise (SME). As we enter the era of mobile computing, a composite security solution that addresses device management, application management, and threat protection has become vital. More people own mobile devices and use them as personal productivit y tools in their private and business lives. To refuse to allow employees to use these tools for work purposes would strategically disadvantage the business. However, if these devices are allowed to connect to the corporate net work and access precious business data, the organisation is opening itself up to considerable securit y risks. Besides basic protection from viruses or corruption of data, the organisation needs to be in a position to remove or ‘wipe’ corporate data from a device that is lost or stolen, and prevent access of company data by anyone no longer employed by the organisation. There are also privacy issues to consider. The owner of the device is unlikely to want the organi-

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sation to be able to access his or her private data or have any control over it. Finding a way to split access and control over personal and business data is thus impor tant. The answer lies in finding a solution that will assist the business to secure all mobile devices within the organisation, enforce organisational policy and maintain control of the IT environment. The solution should ideally address securit y of devices, applications and data across personal and corporate devices. The right management sof t ware will ensure the company is positioned for mobilit y. It should: - - Enable devices for use in corporate environment by providing access to key corporate assets, such as email, calendars, critical mobile applications, documents, and media content. - - Secure devices and data on all devices, including activating appropriate password and access controls, and maintaining separation of corporate data and personal data. - - Manage all devices in the enterprise from a single centralised solution. This includes visibilit y and control over all phases of device lifecycle with needed administrative and helpdesk options. The range of tools available to control information and devices is quite large and implementing these tools is becoming a trend throughout business as corporates realise that they are at risk and that people will use their own

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devices whether they want them to or not. Enable, secure, manage – the key features There are some key features to look out for in the solution you select. In terms of enablement, enterprise enrolment will help prevent unauthorised shadow enrolments and provide a standard and automated provisioning process, while self-ser vice activation will reduce IT handholding. A business email feature should include automatic configuration for native and third-par t y email clients that connect to various mail ser vers. An in-house enterprise application store will provide the abilit y to distribute internal or public applications. An enablement solution should also facilitate access to corporate net work resources like Wi-Fi and VPN with suppor t for all protocols and authentication methods. A mobile collaboration feature is also vital to makes content available on an end user device of choice. When it comes to securit y, ensure the solution’s policy management feature can drive corporate compliance by enabling advanced securit y settings on devices. All policy options including passwords, remote wipe, and resource and application restrictions should be available and should be able to target specific users, devices, OS’ or groups. Strong authentication, secure email access, data separation and compliance and remediation features are also crucial. Ef fective and ef ficient management


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of devices is going to be essential. The management features that will make the biggest dif ference are: centralised management for all mobile devices; integrated management of all the computing devices in the enterprise; management of all enterprise applications through the lifecycle phases with over-the-air (OTA) control; application curation to keep the enterprise mobile ecosystem safe with policy driven blacklisting; dashboards and repor ts to provide exact details of enterprise mobile assets at all times as well as comprehensive user, device, app, and profile details; and automation of administrative and operational tasks. The message to corporates is: if you are using mobile devices in your organisation, you are at risk. Leverage the advantage the BYOD trend of fers by investing in the sof t ware you need to better manage the devices and protect the organisation. Fred Mitchell Symantec Division Manager Drive Control Corporation (Pt y) Ltd drivecon.net

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et tout le reste est littérature...

L’Homme sans qualité (ou « l’entêtement stérile du cerveau ») Pour savoir écrire, il faut avoir lu, et pour savoir lire, il faut savoir vivre. » Guy Debord

Rober t Musil [1880 – 1942, année peu propice aux reconnaissances littéraires] a travaillé pendant plus de trente ans sur une œuvre inachevée de 1700 pages, d’une ambition rarement égalée, qui « ausculte avec ironie » les symptômes de la décadence de l’Empire austro-hongrois à la veille du premier conflit mondial : « C’est la tentative du tout. Du tout du monde », écrit à ce propos Marguerite Duras. Tableau d’un monde déjà perdu, l’auteur y décr ypte l’inévitable faillite de la culture européenne, et annonce le chaos à venir : « Nous sommes une matière qui épouse toujours la forme du premier monde venu ». L’Autriche est l’épicentre du séisme, sa capitale abrite, parmi tant d’autres, un peintre raté [Hitler], un philosophe génial et inclassable [ Wittgenstein], c’est le temps de « la joyeuse apocalypse viennoise » [Hermann Broch] du début du siècle. Alors, pourquoi un tel gâchis ? Sans doute trop d’intelligence, répond Musil. « Nulle par t au monde et à aucune époque, on ne fut plus intelligent. Ainsi, derrière les valses, derrière la pacotille du Kitsch, derrière la sur vivance fantomatique d’une cour impériale, derrière l’aveuglement bourgeois et la misère des masses, derrière la théâtrale façade, s’élaborait dans un gigantesque laboratoire d’idées… quoi ? s’interroge Jean-Pierre Maurel. […] Musil charge son personnage, Ulrich de mener l’enquête. » C’est que l’ordre ancien se lézarde et « L’Homme sans qualités » est déjà en gestation.

plus grands romans du X Xème siècle. C’est bien davantage. « C’est aussi, je crois [dixit Jean-Pierre Cometti], ce qui rend son œuvre si singulière, et sur tout si précieuse pour qui réfléchit à ce que peuvent appor ter l’ar t et la littérature, en par ticulier en des temps, comme le nôtre, où les statues qu’on élève sans précaution masquent maladroitement la précarité des convictions qui en célèbrent la gloire. » Mais laissons Musil s’expliquer sur cette défaite de l’intelligence, laissons-le à son pessimisme noir qui « […] mesure l’immense pouvoir créateur de la sur face, comparé à l’entêtement stérile du cer veau », quand il écrit : « Mille neuf cent vingt années de morale chrétienne, une guerre catastrophique avec des millions de mor ts et toute une forêt de poésies allemandes dont les feuilles avaient murmuré la pudeur de la femme, n’avaient pu retarder, ne fût-ce qu’une heure, le jour où les robes et les cheveux des femmes commencèrent à raccourcir et où les jeunes filles européennes, laissant tomber les interdits millénaires, apparurent un instant nues comme des bananes pelées ». Du reste, la vie se précipite toujours « dans les deux ou trois douzaines de moules à cake qui constituent la réalité ». Du genre :… « Allo, non mais allo quoi!? » ©

Il s’agit d’une œuvre que beaucoup considèrent [encore] comme un des

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Parce que votre projet est unique


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De l’obsolescence de l’homme Gentlemen, alors que les projets et les sollicitations autour de Parisian Gentleman se multiplient et s’intensifient (projets éditoriaux, conférences, « master-class », événements PG), je dois avouer rester surpris par l’ampleur du phénomène « sar torial » sur l’internet et par l’audience littéralement mondiale dont les sites comme le nôtre jouissent aujourd’hui. Et comme, chemin faisant, je réfléchis beaucoup aux leviers de ce phénomène pour tenter de le comprendre et d’en amplifier encore le rayonnement, il me semble intéressant de par tager avec vous, de temps à autre, mon analyse et ma vision de la vague sar toriale déferlant actuellement sur les sociétés occidentales. Car même si la grave crise économique que nos sociétés traversent a tendance à encore masquer quelque peu l’ampleur du phénomène, il n’est plus possible de l’ignorer ni même de continuer à le considérer comme une « mode » (c’est le cas de le dire) passagère et encore moins comme un phénomène d’ultra-niche…Nous en sommes, par notre lectorat impor tant et en progression constante depuis le début, à la fois les témoins privilégiés et les avocats. Il m’arrive d’ailleurs de plus en plus souvent, désormais plusieurs fois par semaine, et à mon corps défendant, d’être cité (sur le web ou dans la presse classique) comme, tenez -vous bien, une « autorité mondiale de l’élégance masculine, bien connue des internautes depuis de nombreuses années»… rien que ça. C’est Maman

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qui va être contente. Appelez moi Docteur… Alors bien sûr, il est très agréable et flatteur d’être décrit de la sor te dans les média. Et sans juger de ma soi-disant « autorité » ( je préfère nettement le terme de rayonnement), ces éloges un rien super fétatoires – dont cette phrase ci-dessus ex traite de EL AR ISTOCR ATA , blog leader dans le domaine en Espagne - ont cependant le mérite de nous donner du coeur à l’ouvrage et de nous inciter à faire encore mieux après déjà plus de 1000 publications sur le sujet de l’élégance masculine dont 350 en 7 langues étrangères depuis… janvier 2009. Mais, au risque de vous surprendre, ce ne sont pas les compliments, mais bien la formule « depuis de nombreuses années » qui m’interpelle le plus dans ce déluge d’éloges. Car à en croire la manière dont beaucoup de lecteurs ou de commentateurs parlent désormais de PG, nous ferions depuis longtemps par tie, avec les fora anglo-saxons et deux ou trois autres blogs outre Manche et Atlantique, des grands anciens du domaine, alors que nous ne venons en réalité de boucler « que » notre quatrième année et que nous ne faisons que tout juste démarrer, depuis quelques mois, notre phase de déploiement… Quelle incroyable contraction du temps générée par la révolution technologique et son obsession de l’immédiat, faisant passer une publication âgée de seulement quatre années (à peine l’adolescence pour un vrai projet éditorial au long cours) pour une autorité ! Serions-nous à ce point en manque d’auteurs dans un domaine,

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il est vrai, jusqu’ici le plus souvent confié à des plumes généralistes (qui gèrent des groupes de sujets jugés « secondaires » voire dispensables) dans la presse classique ? Il fût un temps très récent, il y a quinze ans tout au plus, où la notion « d’autorité » (dans son acception « qui fait référence ») avait un un autre sens, une autre por tée et une autre profondeur. Une époque, postindustrielle et pré-technologique, durant laquelle être qualifié « d’autorité » dans n’impor te quel domaine ne se faisait d’ailleurs encore souvent que post-mor tem (notez que je ne suis pas pressé…) Une époque où le temps avait une matérialité et un « poids », où tout semblait et était plus lent. C’était le temps, à la fois si récent et si lointain, d’une Société « ver ticale », où la médiation des corps intermédiaires (par tis politiques, associations, entreprises, écoles) régnait encore sur les consciences et où l’on pensait que pour s’éduquer, il fallait du temps, de la solitude et du silence. Et que seuls les tête-àtête (frôlant par fois la prise de tête), avec les classiques de la littérature ou de la philosophie pouvaient nous permettre de comprendre les liens de causalité, qui sont les fondements de toute éducation. A cette époque là, les moments d’éducation ou d’études étaient la plupar t du temps des moments d’intériorité, d’engagement personnel, de bataille intérieure… ou de profond ennui, aussi. De nos jours, dans cette société en pleine révolution technologique, les moments d’éducation sont le plus souvent collectifs (ah cette adoration aveugle et erronée des ver tus


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supposées du travail en groupe…) et les suppor ts utilisés pour les moments d’études personnels (écrans connectés dans des environnement ouver ts) laissent par essence peu de place, voire peu de chances, à l’ef for t d’intériorité et de compréhension personnelle, dans un environnement intégralement dédié à la gloire de « l’ex tériorité » de l’internaute et à sa liber té illimitée de navigation et de soi-disant choix. L’éternelle, et catastrophique, confusion entre l’accès à la connaissance et la connaissance elle-même… C’est sûr que lire Guerre et Paix sur un smar tphone ou une tablette, tout en jouant à trois « cash games » sur un site de Poker, en suivant deux enchères de vinyles rares sur Ebay, en bavardant avec une dizaine d’amis sur Sk ype en mode clavardage ou voix, en suivant le fil d’actualité Facebook des autres, en réser vant trois billets de train, en comparant 34 hôtels sur un comparateur pour trouver le meilleur deal et en t wittant, ret weetant, postant, repostant, commentant, par tageant, bloguant, re-bloguant sans discontinuer, n’est sans doute pas idéal pour saisir le sens profond de ce tex te immense et immor tel… Ainsi, comme le prévoyait déjà en 1956 Günther Anders, philosophe allemand plus connu de ce côté du Rhin pour avoir été brièvement l’époux d’Hannah Arendt, que pour sa contribution, par fois brillante, à la critique de la modernité, l’homme serait bel et bien en train de devenir, en l’absence totale de médiation et de protection de cette intériorité si précieuse pour le développement du jugement et du raisonnement,

un simple maillon d’une chaine, un vulgaire émetteur-récepteur de flux continus de données répondant à l’injonction « ne jugez pas, avancez !« Comme si l’utopie cybernéticienne de Norber t Wiener – issue du traumatisme de la seconde guerre mondiale et des monstruosités que le cer veau humain était capable de créer – d’une société désincarnée dont l’information et la communication seraient les piliers fondamentaux était finalement en train de naître sous nos yeux, remettant en question la supériorité du vivant – et donc de l’homme – par rappor t aux choses, aux machines et désormais, aux algorithmes.

moins un apôtre du sempiternel « c’était mieux avant« . Ce serait une démarche surannée, une posture objectivement indéfendable et une tentative ridicule vouée à l’échec rappelant en tous points l’exemple, depuis longtemps oublié, de la guerre qu’ont mené autrefois les copistes aux éditeurs à l’époque de l’avènement de l’imprimerie. Ils prétendaient, sans doute à raison, que ce procédé de reproduction des écrits était à proscrire car il ne permettait pas, à chaque copie, d’annoter le tex te et d’en améliorer la compréhension. Ce qui, toute considération démocratique mise à par t, se défendait…

Cette spirale infernale de la destruction des oppor tunités d’intériorité – et de l’avènement tapageur de sa petite soeur toxique et obsédante, la transparence, ou la croyance très nocive qu’en outre, toute frontière entre vie privée et vie publique ne devrait plus exister, merci Facebook – nous ramène d’ailleurs tout droit vers les travaux d’Anders et notamment son célèbre livre au scénario catastrophe et au titre incroyablement évocateur : l’Obsolescence de l’Homme, ou pourquoi, selon l’auteur, il est urgent pour l’humain de reprendre la main sur les machines et les choses. Ce qui, 55 ans après cet ouvrage visionnaire, se traduirait aujourd’hui sans doute plutôt par « se protéger des algorithmes » en version savante ou « modifier ses paramètres de confidentialité » en version populaire, quelque chose comme ça.

Ceci étant, et malgré la fascination que ce glorieux passé de l’écriture exerce sur les amoureux du st yle tant vestimentaire que littéraire dont nous faisons par tie, il est bon de rappeler que, malgré les apparences, PG est un pur enfant de l’internet et n’aurait tout simplement pas pu voir le jour il y a à peine plus de 10 ans. Il n’est donc pas question ici de remettre en cause les impacts positifs inouïs de l’avènement d’un monde « connecté » et de la révolution qui l’accompagne. Il est cependant question – et nous revenons subitement ici à notre sujet de prédilection, l’élégance des hommes – des mouvements alternatifs de grande ampleur que ce t ype de révolutions de masse génère invariablement et dont nous sommes indiscutablement, en tant que site mais aussi en tant que communauté « sar toriale », l’émanation directe.

Inutile de préciser que ces quelques réflexions ne font pas de moi, loin s’en faut, un techno-résistant et encore

La société du tout-automobile ayant atteint son apogée dans les années 90, a généré subitement un engouement planétaire et durable N°24 - M A I 2013

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Parisian Gentleman De l’obsolescence de l’homme

pour le jogging et toutes les formes de course à pieds. La société du tout-information étant en train de tout révolutionner de manière profonde et définitive, est elle aussi en train de générer des mouvements alternatifs visant à promouvoir, de dif férentes façons, l’impor tance de moments de déconnections pour la bonne santé cognitive des humains. Il est d’ailleurs de notoriété publique que les rejetons des patrons ou cadres supérieurs (hyper) riches, (hyper) jeunes et (hyper) puissants des monstres de l’internet comme Google, Amazon, Apple (époque Steve Jobs) ou Twitter sont TOUS scolarisés précisément dans des établissements dits « déconnectés », où l’on remet en scène (comme les Américains savent si bien le faire, avec outrance) les st ylos, les plumiers, les tableaux noirs, les craies, les cahiers, les livres (oui, oui, des vrais livres avec des vraies pages en papier issu des arbres, je vous jure Madame Michu !),mais où l’on va aussi jusqu’à remettre le travail manuel et les activités physiques et ar tistiques au centre de l’éducation de ces jeunes (hyper) privilégiés. N’est-ce pas le paradoxe ultime pour les nouveaux Maîtres du Monde dont la communication omniprésente chante, par fois jusqu’à l’écoeurement, les louanges du monde connecté, que de choisir les bonnes vieilles méthodes de nos parents et grandsparents pour éduquer et élever leur progéniture ? Ne voyez cependant là aucune démarche de leur par t visant à respecter cer taines traditions ou le droit à l’intériorité et à la déconnection de leurs enfants, car la

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raison est beaucoup plus prosaïque. En ef fet, toutes les études cognitives comparatives consacrées aux modes d’éducation, montrent sans équivoque que si la lecture ou l’apprentissage sur écrans permet une vison fractale des choses que ne permet pas le livre imprimé, ce dernier est bien plus ef ficace que l’écran lorsqu’il s’agit d’identifier les liens de causalité dans un tex te. Ce qui revient à dire, en mots plus simples, que le livre supplante encore très largement les écrans dans cer tains domaines clés comme, en l’occurrence, l’éducation. Etonnant non ? Et la société du tout-logo, du toutspor t wear et du tout prêt-à-por terchausser-penser, a évidemment elle aussi généré une nouvelle communauté d’hommes, les « sar torialistes », qui se passionnent, par fois jusqu’à l’obsession pour la chose vestimentaire masculine classique. Hier ces hommes existaient sans doute déjà, de façon isolée, sur toute la planète. Mais leur fédération sur les fora fondateurs (St yleForum, Ask Andy, The LondonLounge) leur a non seulement permis de donner corps à une communauté ex trêmement active et prosély te, mais également de donner l’impulsion à la création d’une nouvelle génération d’hommes de plus en plus concernés par leur st yle personnel, de plus en plus éduqués dans le domaine, de plus en plus exigeants vis-à-vis des acteurs du marché et donc de plus en plus prêts eux aussi, à… justement prendre leur temps, que ce soit dans le choix d’un costume en PAP, ou dans l’expérience presque transcendantale de la petite ou de la grande mesure.

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Et PG dans tout cela ? Eh bien nous sommes heureux de pouvoir vous annoncer qu’une version 3 du site est en cours d’élaboration et que le design de cette nouvelle version a été intégralement fondé sur les réflexions ci-dessus, en ayant notamment pour ambition de revenir à cer tains fondamentaux en termes de t ypographie et d’expérience de lecture. C’est un chantier assez long qui ne va pas voir le jour la semaine prochaine, mais dont nous vous tiendrons au courant au fur et à mesure dans les mois à venir. En attendant, lisez PG et achetez des livres ! Cheers, HUGO parisiangentleman.fr


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Cinq millions de transmissions Audi quattro Le tour d’honneur d’une technologie supérieure

AUDI AG célèbre aujourd’hui un évènement très spécial : la cinq millionième Audi équipée d’une transmission intégrale quattro. Cette voiture est une Audi A6 allroad 3.0 TDI blanche, sortie de la chaîne de montage de l’usine de Neckarsulm. Ce record est une preuve du rôle majeur joué par la pionnière des transmissions intégrales, car aucune autre marque haut de gamme dans le monde ne peut revendiquer des chiffres de vente aussi élevés pour une transmission intégrale ou pour une gamme comparable de modèles équipés de plus de 140 variantes du système quattro. La technologie quattro est née dans les années 1980 avec le légendaire modèle quattro original. La somme de tous les t ypes de carrosseries, moteurs et transmissions disponibles s’élève à plus de 140 modèles dif férents. Audi propose de loin la plus vaste gamme de voitures équipées d’une transmission intégrale : les Audi Q7, R8, A4 allroad, A6 allroad, ainsi que tous les modèles S et RS, sont disponibles exclusivement avec une transmission quattro. Audi propose celle-ci en option pour toutes les autres séries de voitures. « La technologie quattro représente l’un des piliers de notre marque et a été un facteur déterminant de notre histoire à succès », a déclaré Ruper t Stadler, président du directoire d’AUDI AG. « La transmission intégrale permanente quattro permet de vivre directement notre « Vorsprung durch Technik » (le progrès par la technologie). Nous sommes toujours engagés dans notre rôle de pionnier et nous continuerons à développer cette avance à l’aide de nouvelles technologies. »

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Le système quattro est plus qu’une technologie : c’est un emblème. Son nom symbolise une conduite sûre et spor tive, la compétence technique et une attitude dynamique qui n’est freinée par rien, pas même l’état défavorable de la chaussée. Le succès des modèles quattro sur la route et en spor t mécanique y a contribué, tout comme une série de légendaires publicités télévisées dont la première mettait en scène la piste de saut à ski de Kaipola, en Finlande, que l’Audi 100 CS quattro a grimpée en 1986 sans aucune assistance ex térieure. « quattro » signifie « Audi », et « Audi » signifie souvent « quattro » : en 2012, plus de 43 % des clients d’Audi ont opté pour un modèle quattro, ce qui constitue un nouveau record. L’Audi Q5 arrive en tête de liste avec environ 205 600 unités. Mais les conducteurs de SUV ne sont pas les seuls à compter sur la transmission intégrale du constructeur aux quatre anneaux : près d’un quar t des clients ayant choisi un modèle issu d’une autre gamme en 2012 ont sélectionné une transmission quattro. Les modèles quattro se vendent par ticulièrement bien aux États-Unis, au Canada, en Russie et sur les marchés du MoyenOrient. Les statistiques de l’année 2012 mentionnent environ 99 800 nouvelles immatriculations pour l’ensemble des modèles Audi à transmission intégrale en Allemagne également, c’est-à-dire beaucoup plus que les concurrents de l’entreprise. La technologie quattro est par ticulièrement impor tante pour le site de Neckarsulm, où la voiture du record est sor tie de la chaîne de montage : plus d’une voiture Audi produite sur deux dispose d’une transmission intégrale. Le caractère par ticulier d’Audi revêt une forme unique avec les modèles proposés par la société quattro GmbH, une filiale de la société AUDI AG responsable de l’élaboration et de la construction des modèles Audi RS et R8 à hautes per formances. Le client peut faire personnaliser sa voiture par la société et commander des accessoires spéciaux. Ce t ype de demandes est en augmentation : les 800 employés de quattro GmbH concrétisent une croissance

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dynamique constatée durant plus de 30 ans d’existence de cette société. Le Groupe Audi a livré environ 1 455 100 voitures de la marque Audi à ses clients en 2012. De janvier à fin septembre 2012, la société a enregistré un chif fre d’af faires de 37,7 milliards € et un résultat opérationnel de 4,2 milliards €. Audi fabrique des automobiles à Ingolstadt et Neckarsulm (en Allemagne), à Gyõr (en Hongrie), à Changchun (en Chine) et à Bruxelles (en Belgique). L’Audi Q7 est construite à Bratislava (en Slovaquie). En novembre 2012, la production CKD de l’Audi Q7 a été ajoutée aux opérations de fabrication des Audi A4, A6 et Q5 existantes à Aurangabad (en Inde). À l’usine de Bruxelles, la production de l’Audi A1 est fonctionnelle depuis 2010, tandis que la production de la nouvelle A1 Spor tback a commencé en 2012. L’Audi Q3 est construite à Mar torell (en Espagne) depuis juin 2011. La société est active sur plus de 100 marchés du monde entier. Les filiales en propriété exclusive d’AUDI AG comprennent notamment AUDI HUNGAR I A MOTOR Kf t. (Gyõr/ Hongrie), Automobili Lamborghini S.p. A . (Sant’Agata Bolognese/ Italie), AUDI BRUSSELS S. A ./N.V. (Bruxelles/Belgique), quattro GmbH à Neckarsulm et le fabricants de motocyclettes spor tives Ducati Motor Holding S.p. A . (Bologne/ Italie). Audi emploie actuellement plus de 68 000 personnes dans le monde, dont environ 50 000 en Allemagne. De 2012 à 2016, la marque aux quatre anneaux a prévu d’investir un total de 13 milliards €, principalement dans de nouveaux produits et dans l’ex tension des capacités de production, afin de maintenir l’avance technologique de la société incarnée par le slogan « Vorsprung durch Technik ». Audi est en train de développer son site de Gyõr (en Hongrie) et va démarrer la production à Foshan (en Chine) à la fin 2013, ainsi qu’à San José Chiapa (au Mexique) à par tir de 2016.


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FY’13 : THE PREMIUM EVENT est l’évènement de l’année 2013 réservé aux cadres et décideurs financiers.

Grâce à la générosité de nos sponsors, FY’13 vous permettra d’assister gratuitement et sur une journée à un évènement de grande qualité.

Les conférenciers sont des économistes, des cadres financiers, des consultants et autres professionnels de la gestion financière.

Le nombre des places est limité et l’inscription obligatoire.

Le but de cet évènement est de vous présenter les tendances et les meilleures pratiques pour vous aider dans votre exercice financier au quotidien.

Plus de renseignements sur www.fy-13.com FY’13 : THE PREMIUM EVENT est organisé par Finyear.com

www.fy-13.com Partenaires du forum FY’13


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