Finyear #17 - Octobre 2012

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Octobre 2012


FY’13 Premium Event est l’évènement de l’année 2013 réservé aux Directeurs Financiers. Les conférenciers sont des économistes, des cadres financiers, des consultants et autres professionnels de la gestion financière. Le but de cet évènement est de vous présenter les tendances et les meilleures pratiques pour vous aider dans votre exercice financier au quotidien.

Grâce à la générosité de nos sponsors, FY’13 vous permettra d’assister gratuitement et sur une journée à un évènement de grande qualité. Le nombre des places est limité et l’inscription obligatoire. Plus de renseignements sur www.fy.pe FY’13 Premium Event est organisé par Finyear.com

www.fy.pe


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EDITO

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Edito Qui est le CFO français ? Por trait, rémunération, responsabilités et ambitions du CFO français en regard de ses homologues du monde entier. Étude exclusive Michael Page International auprès de 4438 CFO de 40 pays. Faut-il les appeler DAF ou CFO ? En France, cela dépend principalement de la taille et de la nationalité de l’entreprise, un peu aussi du secteur d’activité. Au-delà de leur titre, qui sontils, quelles sont leurs responsabilités, leur rémunération, leurs aspirations ? La deuxième édition du baromètre CFO Michael Page International[1] met en lumière ce qui caractérise le Directeur Financier français et l’évolution de sa carrière par rappor t à ses homologues de 39 autres pays. Laurent Leloup Resp. rédaction Finyear news [at] finyear.com

Portrait type du CFO français

Le CFO français type est majoritairement un homme (80%), âgé de 40 à 50 ans (50%). Il est généralement devenu CFO entre 30 et 40 ans (70%), même si une minorité (11%) a accédé à ce poste avant 30 ans. De toutes les régions étudiées, c’est en Amérique du Nord que l’âge pour devenir CFO est le plus avancé : 50% des CFO interrogés aux États-Unis le sont devenus après 50 ans, dont 8% après 60 ans. « Aux États-Unis, les postes de CFO sont par essence des postes de seniors, très focalisés sur la stratégie d’entreprise, et la dimension, en par ticulier dans les grandes organisations », souligne Johann Van Nieuwenhuyse, Directeur Senior de Michael Page Finance & Comptabilité. En France comme dans le reste du monde, la parité homme-femme est loin qui s’en approchent le plus sont la Russie, Singapour et la Hongrie où un une femme. En Europe, avec 19% de CFO femmes, la France n’arrive qu’en la Suède (26%), le Por tugal (25%), la Pologne (24%) et la Turquie (22%), l’Allemagne (seulement 5%).

d’être atteinte. Les pays CFO interrogé sur 3 est 6ème position, derrière mais largement devant

Des responsabilités financières, mais pas seulement… Suite de l’ar ticle page 20.

Editeur : Alter IT sarl de presse - BP 19 - F.74350 Cruseilles www.finyear.com

1ère année - Finyear, supplément mensuel digital n° de publication ISN 2114-5369 Supplément gratuit ne peut être vendu Téléchargement libre via www.finyear.com/magazine Couverture réalisée par l’illustrateur Guy Billout www.guybillout.com

Directeur de la publication : Marie Charles-Leloup Responsable de la rédaction : Laurent Leloup news [at] finyear.com Mise en page : Pierre Leloup Publicité : Finyear publicite [at] finyear.com

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SOMMAIRE

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Sommaire 02 FY’13 | Publicité ........................................................................ 03 EDITO ........................................................................

Finance >6-23 ........................................................................ 06 & 07 BFR TM | Financez jusqu’à 40 % de vos dépenses de R&D ! ........................................................................ 08 & 09 CARMIGNAC Gestion | Abondance de liquidités ne rime pas avec dérive inflationniste ........................................................................ 10 & 11 ACADEMIE | Le métier comptable en entreprise en 2020 ........................................................................ 12 & 13 ERDYN | Le Corporate Venture Capital, comme un outil d’« Open Innovation » ........................................................................ 14 PROVADYS | Business angels, premiers moteurs de l’économie innovante ? ........................................................................

15 KOFAX | Publicité ........................................................................ 16, 17 & 18 CORPORATE LINX | Reverse Factoring; protéger ou utiliser son BFR ........................................................................ 19 ROBERT HALF Recrutement : comment savoir si un candidat s’intégrera à l’équipe en place et s’adaptera à la culture de l’entreprise ? ........................................................................ 20 & 21 LAURENT LELOUP | Qui est le CFO français ? ........................................................................ 22 & 23 MICHEL CLERIN | What is happening to the Brics? ........................................................................

Treasury >26 & 27 ........................................................................ 26 SIDETRADE | Publicité ........................................................................ 27 EXPERIAN | Accompagner les entreprises dans la migration à SEPA ........................................................................

Governance >28-38

........................................................................ 28 & 29 IFA | Du bon usage des administrateurs ........................................................................ 30, 31, 32 & 33 AFNOR | Normalisation : la stratégie chinoise ........................................................................ 34, 35, 36 & 37 SO3 | La RSE pour >24 & 25 ........................................................................ les CFO-DAF 24 & 25 PIERRE BRACHFIELD | La ........................................................................ 38 REMSYX | Publicité cultura de la mora en España ........................................................................ ........................................................................

Credit Management


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Technology >39-48 ........................................................................ 39 YSANCE | Big Data for small companies ........................................................................ 40 ASPAWAY | Opportunités et défis Cloud ........................................................................ 41 YOOZ | Publicité ........................................................................ 42 & 43 ORSYP Labs | La chasse aux gaspillages, un nouveau levier de l’amélioration de la productivité grâce au Lean-Six Sigma ........................................................................ 44, 45 & 46 COHERIS | Le Big Data : un cadeau empoisonné pour les Data Miners ? ........................................................................ 47 W4 | Publicité ........................................................................ 48 Entretien avec Gildas Mathurin - eFront ........................................................................

Et tout le reste est littérature... >49 & 50 ........................................................................ 49 & 50 THIERRY CHARLES | L’Horloge du Long Maintenant ........................................................................

Lifestyle >50-53 ........................................................................ 50 & 51 PARISIAN GENTLEMAN | La Limousine de Moynat Paris : la Rolls des valises ? ........................................................................ 52 TEXTRON | Cessna Citation Latitude Range Increases to 2,500 Nautical Miles ........................................................................

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SOMMAIRE

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53 JAGUAR | Jaguar C-X16 Named Top Design Concept Car ........................................................................

4 ème de Couverture ........................................................................ 54 FY’13 | Publicité ........................................................................


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Financez jusqu’à 40 % de vos dépenses de R&D ! Principale incitation f iscale en France, le crédit d’impôt recherche (CIR) est destiné à soutenir et stimuler l’effort de recherche et d’innovation technique des entreprises. Nous sommes allés à la rencontre de Thomas Oliete, Ingénieur d’affaires chez F. Iniciativas, expert du CIR chez BFR TM. Cette entreprise accompagne ses clients sur l’ensemble des étapes menant à la sécurisation de leurs activités d’innovation, de l’identification des projets et dépenses éligibles jusqu’à l’accompagnement complet en cas de contrôle fiscal.

Qu’est-ce que le CIR ?

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Le CIR permet de récupérer une par tie de vos dépenses en Recherche & Développement (R&D) sous la forme d’un crédit d’impôt. Créé en 1983, ce dispositif a été largement amélioré en 2008 et représente aujourd’hui le levier de financement incontournable de la R&D.

Comment savoir si une entreprise est éligible au CIR ? Toute entreprise industrielle, commerciale ou agricole, peut bénéficier du CIR , qu’elle soit soumise à l’impôt sur les sociétés ou sur le revenu. Les activités éligibles au CIR incluent la création ou l’amélioration substantielle de produits, de process industriels ou de ser vices, sans ciblage sectoriel ou technologique. Il concerne autant les PME qui ont une activité de développement expérimental (réalisation de tests, protot ypes et essais) et les grands

groupes qui travaillent en recherche appliquée avec des moyens plus conséquents.

Quelles dépenses sont retenues pour le calcul du CIR ? L’ensemble des coûts suppor tés par l’entreprise pour la réalisation d’activités éligibles sont retenus dans la base du CIR : coûts salariaux, brevets, prestations ex ternes, matériels, veille technologique, etc. Le Crédit d’Impôt Recherche n’est pas plafonné. Néanmoins, pour la fraction des dépenses supérieures à 100 M€, le taux du CIR passe de 30 % à 5 %. Il faut noter que les subventions publiques et avances remboursables perçues au cours de l’année considérée sont déduites du montant total des dépenses retenues au titre du crédit d’impôt recherche. Les avances remboursées sont intégrées aux dépenses éligibles l’année de leur remboursement ef fective par l’entreprise. Pour les frais de collection des entreprises du secteur Tex tileCuir-Habillement, le plafond est de 200 K€ par période de trois années consécutives.

Quel est l’impact du CIR sur la trésorerie d’une entreprise ? Le CIR est imputé sur l’impôt sur les sociétés ( IS) ou restitué : il contribue à l’amélioration du résultat de votre exercice. De plus, dans le cadre de la loi de finances 2010, la créance de CIR pour l’année 2012 est immédiatement

remboursable, dès sa constatation avec la déclaration de résultats, et les entreprises peuvent demander par anticipation le remboursement correspondant à l’estimation de cette créance. Ce remboursement immédiat et anticipé du CIR appor te un double avantage : • •

Bénéficier d’un appor t de trésorerie immédiat dans un contex te financier dif ficile, Poursuivre l’ef for t d’investissement en R&D en utilisant tout ou par tie de cette aide financière.

Plus largement, quels sont les atouts du CIR? • • • •

Amplifier l’activité de R&D, même en période de crise, Maintenir la compétitivité des entreprises françaises à l’étranger, Maintenir des emplois stratégiques en France, Améliorer la trésorerie des entreprises, favorisant ainsi le lancement de nouveaux projets de recherche et l’embauche de chercheurs, Améliorer l’attractivité de la France et favoriser les implantations en France de nouveaux centres de recherche, et/ou la création d’entreprises technologiques.

Pourquoi faire F.Iniciativas ?

appel

à

Bien que simple sur le principe, la mise en œuvre du Crédit d’Impôt Recherche s’avère complexe en pratique, en raison des possibilités d’interprétation des tex tes et de la nécessité de justifier et de valoriser de façon ex trêmement rigoureuse les opérations de R&D. Grâce à notre


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pratique opérationnelle, à notre par faite maîtrise des subtilités du dispositif et à un suivi constant de ses évolutions, nos consultants vous permettent d’optimiser le montant de votre crédit d’impôt recherche et de le sécuriser contre le risque de reprise fiscale. Depuis plus de 15 ans, F. Iniciativas a collaboré avec plus de 2 500 firmes et a activement par ticipé à l’essor économique de la recherche. Pour votre réduction sur l’IS, nous mettons à votre ser vice notre savoir-faire basé sur une méthodologie propre mêlant notre exper tise technique et notre ingénierie fiscale. N’hésitez plus à valoriser votre recherche en capitalisant sur la déduction de vos charges fiscales. Grâce à la réduction de l’IS, vous pouvez sereinement préparer l’avenir de votre projet. D’autant que nous vous garantissons la réussite de notre collaboration. En ef fet, nous nous engageons à percevoir une rémunération… seulement sur les résultats. Vous ne prenez donc aucun risque à nous faire confiance.

Quelles sont les étapes pour bénéficier du CIR ? Le Crédit d’Impôt Recherche se calcule sur l’année civile et après chaque clôture d’exercice fiscal, selon un principe déclaratif. Ainsi, un formulaire Cer fa est à compléter et à joindre à la liasse fiscale : le 2069A . Trois grandes étapes pour bénéficier du CIR : • •

Première phase : identifier les projets éligibles de l’année civile précédente. Deuxième phase : chif frer le montant des dépenses allouées à ces projets pour le calcul du crédit d’impôt. Troisième phase : sécuriser le montant déclaré en préparant un dossier justificatif.

A noter : Lors d’un contrôle fiscal, le dossier justificatif doit permettre de vérifier le calcul à proprement parler du CIR ainsi que l’éligibilité des projets retenus. Il est donc nécessaire de rédiger un dossier

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contenant l’ensemble des justificatifs comptables ainsi que techniques, dans le but de prouver le bien-fondé du CIR déclaré.

Le Crédit Impôt Recherche en chiffres ? Près de 15 000 entreprises ont bénéficié du CIR en 2011. C’est le chif fre le plus élevé depuis l’existence de ce dispositif. 80% de ces entreprises sont des PME et ETI . Le CIR bénéficie à tous les secteurs et en par ticulier aux filières industrielles et manufacturières (70% des montants déclarés), mais aussi aux secteurs des ser vices ou des ser vices à l’industrie. Le nombre d’entreprises déclarantes a très for tement augmenté depuis la réforme de fin 2007 : +24%.


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Abondance de liquidités ne rime pas avec dérive inf lationniste Jules César écrivait dans la Guerre des Gaules : « Les hommes croient généralement volontiers ce qu’ils désirent ». Ainsi me plait-il de croire que dans la guerre au risque systémique déclarée dans le courant de l’été par la Banque Centrale Européenne, et à laquelle Didier Saint-Georges faisait largement écho dans notre précédente lettre mensuelle, M. Draghi a remporté une victoire décisive. La promesse faite par la BCE - bien que conditionnelle - de la mise en oeuvre d’une politique monétaire agressive, a été relayée au cours du même mois par la décision de la FED d’entreprendre une troisième série de mesures monétaires quantitatives (QE3) d’une ampleur potentiellement sans limite. Enf in, la Banque du Japon, toujours au cours de ce dernier mois, a annoncé l’extension de son programme d’assouplissement monétaire quantitatif. Face à cette perspective d’un déluge de liquidités déversées sur l’économie mondiale par la plupart des banques centrales des pays développés, nombre de commentateurs s’interrogent aujourd’hui sur les effets potentiels de l’expansion des bilans des banques centrales qui vont en découler et en particulier sur le risque de dérive inf lationniste globale. En Europe, le risque systémique a été écar té par l’action décisive de M. Draghi, s’engageant à acheter des montants illimités de dette d’Etat pour les pays qui auront fait appel au Fonds européen de stabilité fi nancière (FESF). Cette bouée de sauvetage lancée par la BCE a permis une détente immédiate de la prime de risque exigée par les marchés sur la dette souveraine de pays comme l’Italie ou l’Espagne. Si la conditionnalité qui

reste attachée à cette mesure laisse planer un aléa politique quant au timing d’une demande d’aide au FESF par les pays les plus fragiles, la garantie de mise à disposition de cette bouée de sauvetage est un évènement majeur. Il nous permet en ef fet d’envisager de la par t des investisseurs une réallocation d’actifs, qui justifi e pour ce qui concerne les marchés obligataires l’allègement que nous avions opéré en août des positions les plus sécuritaires au profit d’une sélection rigoureuse de dettes d’Etat et privées sur cer tains pays périphériques, et qui confor te pour ce qui concerne les marchés actions la réexposition globale à la classe d’actifs et en par ticulier aux actions européennes que nous avons opéré dès le début de ce même mois d’août.

© Photo/dapd, Mario Vedder Cette position plus favorable aux actifs de long terme ne doit cependant pas être comprise comme résultant d’un enthousiasme débridé sur la santé des entreprises. Il s’agit ici de bénéficier d’une légitime revalorisation résultant de la baisse de la prime de risque sur ces actifs, alors que dans le même temps la croissance bénéfi ciaire sera au mieux en berne, dans un contex te de récession en Europe. Les réformes structurelles et les plans d’austérité mis en place dans tous les pays européens vont en ef fet renforcer les pressions défl ationnistes qui vont s’exercer sur l’économie réelle de la zone. Faut-il dans ce contex te craindre une dérive inflationniste du fait de l’action de la BCE ? Cela ne nous par t, les éventuelles opérations conduites par la BCE seront stérilisées et ne devraient donc pas conduire à une expansion incontrôlée de la masse monétaire, laquelle n’est en croissance annualisée que de 4% (M3). Les encours de crédit des banques, autres que leurs achats de dettes souveraines, sont en contraction, pénalisant de facto la vélocité de la monnaie. Dans un contex te de chômage élevé et de pression fiscale accrue, on imagine mal un choc positif sur la demande susceptible de créer les conditions d’une vraie dérive infl ationniste. Si la situation américaine parait encore enviable en comparaison de la vieille Europe, elle justifi ait néanmoins aux yeux des membres du Comité Monétaire


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de la Réser ve Fédérale une action décisive. Annoncé en août à Jackson Hole, le 3ème épisode d’assouplissement monétaire quantitatif entériné par la FED est par ticulièrement volontariste puisque si celle-ci s’engage à un montant mensuel d’achat d’obligations de 40 milliards de dollars, elle n’en fixe toutefois pas les limites ni en montant total ni en durée. La FED a justifié son action par l’absence de raison structurelle af fectant l’économie américaine qui justifierait la persistance d’un taux de chômage élevé. Elle estime donc que l’insuf fi sance de la demande est à elle seule responsable du faible nombre de créations d’emplois, ce qui, compte tenu du mandat qui est le sien, légitime une per fusion monétaire susceptible de doper la croissance. Or la FED sait que l’économie américaine va rester freinée par l’incer titude de l’élection présidentielle de novembre et par le traitement que le congrès réser vera à la perspective de la fameuse « falaise » fi scale de janvier. Rappelons qu’en l’absence d’une résolution, la contribution du gouvernement américain à la croissance serait négative de 3% en 2013. Cette politique volontariste et proactive conduite par la FED, en garantissant une rémunération négative en termes réels pour les actifs sans risque, permet d’anticiper une revalorisation des actifs de long terme, actions en tête, en dépit d’une croissance bénéfi ciaire à venir pour le moins anémique. L’expansion monétaire résultant des mesures additionnelles prises par la FED conduira-t-elle à une infl ation qu’il serait dif ficile de contrôler ? Nous ne pensons pas que ce risque puisse se matérialiser à cour t terme. La croissance de la masse monétaire américaine M3 n’est que de 5% sur un an. Il reste à démontrer que des taux d’intérêt durablement bas exerceront une traction suf fi sante sur la demande de crédit. Avec des taux fi xes hypothécaires à 30 ans sur leur plus bas niveau historique à 3,40%, on obser ve pour l’instant une for te progression de la demande de refi nancements de crédits, mais il reste à démontrer qu’au-delà de cette vague, on assistera à une progression signifi cative de la demande pour de nouveaux crédits. Cependant, la progression des prix de l’immobilier résidentiel depuis le début de l’année semble confi rmer que le secteur se reprend, que la réduction de l’ef fet de levier trouve son terme du côté des ménages, et une plus franche reprise du secteur pourrait donc se matérialiser dans les mois à venir.

© Charles Goyette (Blue Wire) L’assouplissement monétaire agressif poursuivi par les banques centrales des pays développés aura un impact dans les pays émergents. Et ce d’autant plus que pour la plupar t de ces économies le ralentissement économique semble terminé. Les liquidités abondantes déversées dans le système financier global devraient pour par tie se diriger vers l’univers émergent. Ceux de ces pays qui voudront limiter l’appréciation de leur devise induite par ces fl ux de capitaux pourraient être amenés à assouplir encore un peu leur politique monétaire, soutenant de facto leur économie domestique. Ce mécanisme qui devrait se mettre en place dans les prochains mois confor te notre conviction d’un retournement conjoncturel progressif des économies émergentes. Corrélativement à cette reprise, le thème d’investissement de « l’amélioration du niveau de vie dans l’univers émergent » devrait renouer avec une surper formance justifiée par une meilleure progression bénéficiaire et une meilleure visibilité

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économique. Faut-il craindre de nouveau une poussée inflationniste dans les pays émergents sous l’ef fet des politiques monétaires des pays développés ? Nous ne le croyons pas. En ef fet, sur les 5 dernières années la croissance de la masse monétaire américaine n’a contribué qu’à hauteur de 10% à la croissance de la masse monétaire mondiale, alors que dans le même temps, la Chine contribuait à hauteur de 40% à la croissance de cet agrégat. Ainsi, alors que la FED, la BOE, la BOJ et dans une moindre mesure la BCE s’embarquent sur le chemin de la création monétaire, c’est le sor t de la masse monétaire chinoise qui déterminera dans une large mesure la perspective inflationniste globale. Or, sur ce point, les nouvelles sont rassurantes. En ef fet, la réduction très signifi cative de la balance en compte courant chinoise, couplée à ce qui est désormais un déficit de la balance en capital, se traduisent par une faible accumulation de réser ves de change et par conséquent, dans un régime de parité de change fixe, par une faible création monétaire. Dans ce contexte, un emballement des pressions infl ationnistes tant en Chine qu’à l’échelle globale, est peu concevable à cour t terme. Ainsi, bien que des écueils politiques et géopolitiques jalonnent encore notre route, les risques systémiques semblent pour l’instant écar tés par l’action décisive des banques centrales. Sans négliger l’impor tance constante de la gestion des risques, et dans une conjoncture économique encore en dégradation, et donc avec une perspective de croissance bénéficiaire bien maigre, les actifs de long terme devraient néanmoins encore profiter d’une revalorisation des multiples bénéficiaires, justifiée par la baisse de la prime liée au risque systémique et du fait des réallocations sur des actifs longs dans un contexte de rémunération réelle négative sur les actifs sans risque. N’oublions pas que selon Bank of America Merrill Lynch, depuis fin 2006, les fonds obligataires ont bénéficié de souscriptions nettes de 731 milliards de dollars alors que dans le même temps les sor ties nettes cumulées des fonds actions totalisaient 566 milliards de dollars. Par Eric LE COZ Achevé de rédiger le 8 octobre 2012 Ex trait de la lettre mensuelle d’Eric Le Coz, Directeur Général Adjoint de Carmignac Gestion.


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Le métier comptable en entreprise en 2020 L’Académie des Sciences et Techniques Comptables et Financières, présidée par William Nahum, a organisé juste avant l’été, une conférence sur l’avenir du métier comptable en entreprise. Cette conférence s’est appuyée sur les travaux menés par l’Institut du Benchmarking, département de l’Académie animé par

David Leclercq, en charge de travailler avec les grandes organisations et entreprises en vue de développer l’échange de bonnes pratiques et de dégager les tendances et évolutions du marché. Finyear revient sur les grandes lignes qui ont émergé à l’occasion de ce rendez-vous et vous présente le cahier technique de l’Académie.

Comptable, chef d’orchestre créateur de valeur ou exper t du transactionnel à bas coûts ? Une perception sans doute trop binaire mais qui illustre bien l’ambiguïté concernant l’image du comptable en entreprise, et appelle de nombreux questionnements. L’évolution du métier comptable suscite de nombreuses interrogations, tant la modernisation des entreprises s’est accompagnée d’une automatisation des activités à for te intensité transactionnelle, dont la comptabilité fait par tie, pour réaliser des gains de productivité.

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Une réflexion cruciale alors que les discussions sur le métier comptable se poursuivent depuis 10 ans sans véritablement traiter de la filière comptable dans son ensemble, en par ticulier sur le plan de l’évolution des compétences, et que les modèles d’organisation comptable sont trop souvent imposés à la fonction comptable au regard du modèle d’entreprise, ce qui a largement favorisé le développement des CSP. Force est de constater que les méthodes et les outils ont évolué en profondeur sous l’ef fet des ERP et des solutions de dématérialisation. Il est évident que le comptable fournisseurs saisissant des factures dans les années 90 n’a plus rien à voir avec ce même comptable qui pilote aujourd’hui un processus EDI . La traduction des événements de gestion en comptabilité s’appréhende très en amont dans les processus métiers eux-mêmes. Le comptable doit disposer d’un don d’ubiquité, et ainsi irriguer les maillons clés de l’entreprise d’une culture comptable. Pour tenter d’éclairer le débat, un groupe de travail a été conduit par l’Institut du Benchmarking impliquant des professionnels de grandes entreprises confrontés à ces évolutions et qui ont bien voulu par tager cette réflexion. Dotées de Centres de Ser vices Par tagés, ces grandes entreprises livrent un éclairage singulier sur la nécessaire transformation de la filière comptable pour accompagner


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une spécialisation croissante des postes de travail autour des métiers liés à la production et à l’exper tise. Ce groupe de professionnels a par tagé pratiques et réflexions pour dégager un cer tain nombre de recommandations susceptibles de guider la communauté comptable dans les prochaines années. Ces orientations ont clairement traduit l’émergence d’une pluralité de métiers comptables en entreprise autour de compétences techniques de plus en plus spécialisées au sein de chacun des processus comptables clés, par exemple en matière de comptabilité fournisseurs : EDI/ scanning, relation fournisseurs… La spécialisation et l’évolution du métier comptable qui l’accompagne ne sont pour tant pas représentatives de l’ensemble de la population comptable en entreprise. Cer taines entreprises ayant opté pour des modèles d’organisation décentralisée sont dotés de comptables au plus près du terrain. Le comptable unique existe toujours, y compris dans le monde des PME évidemment. Ces modèles d’organisation (CSP et décentralisés) ne s’opposent pas. Cer tes les résultats attendus et les contraintes sont spécifiques à chaque modèle. Pour autant, l’ensemble des praticiens de la comptabilité convergent autour des mêmes solutions pour accompagner au mieux la transformation du métier en réponses aux attentes de clients de plus en plus exigeants : déploiement de la culture comptable en dehors de la comptabilité, valorisation des métiers de production et d’exper tise, évolution des compétences, fidélisation des compétences, attractivité de la filière… Retrouvez les dif férents enseignements mis en exergue par le groupe de travail au sein du cahier technique de l’Académie, pour tenter de comprendre : --

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pourquoi ce décalage de perception entre le métier de comptable et l’image qui s’y rattache ?, quelle est l’influence du modèle d’organisation de l’entreprise et de la comptabilité sur le métier comptable ? comment la fonction comptable peut évoluer pour répondre à des clients toujours plus exigeants en matière de coût, qualité, délai, tout en faisant preuve davantage d’anticipation, de créativité et de communication ? quelles sont les nouvelles compétences du comptable de demain ? Allons-nous vers des

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métiers très dif férents selon le modèle d’organisation ? Ou une variété de compétences pour un métier comptable toujours plus exigeant ? quelles sont les pistes d’amélioration pour accompagner l’évolution du métier ?

Ainsi que les pistes susceptibles d’accompagner les acteurs opérationnels, à savoir la population comptable elle-même : ---------

valoriser les nouveaux métiers complémentaires d’exper tise et de production structurer une car tographie des compétences actuelles et futures proposer une variété de carrières au sein même de la filière comptable fidéliser les compétences par des actions emblématiques organiser des parcours de formation s’ouvrir vers « l’amont » par la communication mieux se faire connaître pour être reconnu rendre attractive la filière comptable pour attirer des jeunes talents

Pour télécharger le cahier technique « Le comptable de 2020 : transformation du métier, évolution de la filière et des compétences » ou visionner la

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conférence : w w w.lacademie.info Pour consulter le site de l’Institut du Benchmarking : w w w.institutdubenchmarking.com Sont inter venus le 26 juin 2012 à la conférence organisée par l’Académie des Sciences et Techniques Comptables et Financières et animée par David Leclercq, vice-président de l’Institut du Benchmarking et Président du cabinet Enodia : Jean-Louis Douyère, responsable comptable, Bull SAS, administrateur de l’APDC - Magali Guyon, responsable de la comptabilité, EPIC SNCF - David - Jean-Georges LiTching-Yun, chef comptable, GRT Gaz - Charles Petronio, directeur financier et administratif adjoint, Groupe Systra - Nathalie Pierre, directrice comptabilité et fiscalité, Groupe Club Méditerranée - Eric Rober t, controller South & West Europe, directeur administratif et financier, Kennametal France


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Le Corporate Venture Capital, comme un outil d’« Open Innovation » Dans la recherche de nouvelles technologies et de nouveaux marchés, on assiste actuellement à une recrudescence des fonds de Corporate Venture Capital. Bien qu’on manque encore de recul pour mesurer la rentabilité financière de ces fonds, force est de constater que sur le principe, ils représentent un formidable outil d’Open Innovation. Patrick Haouat, Associé gérant du cabinet Erdyn, spécialisé dans le conseil en innovation, définit ces fonds d’investissement et revient sur les principes d’une collaboration avec une nouvelle structure.

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Des fonds d’investissement industriels et stratégiques Les Corporate Venture Capital (CVC) sont des fonds d’investissements directement gérés par des Grands Groupes. On compte parmi ces fonds, des groupes seuls mais également des regroupements par filière permettant de capitaliser sur des produits et services, et sur l’ensemble de la chaîne de valeur. La grande spécificité de ces CVC est de se focaliser sur les entreprises répondant aux enjeux stratégiques de ces groupes, avec une for te implication opérationnelle de leur par t. En cela, le Corporate Venture Capital est le chaînon manquant entre les sociétés classiques de Capital Risque et les Business Angels. Le Corporate Venture Capital comme outil de collaboration avec les start-ups innovantes

Pour les investisseurs, l’enjeu du Corporate Venture Capital est d’abord de détecter des technologies innovantes et des nouveaux marchés. Au risque de les capturer ? Ce n’est pas sûr car les groupes investissent de préférence minoritairement, et dans des technologies prêtes à rencontrer le marché. Au cours de la collaboration, le groupe bénéficie d’un retour d’expérience de premier plan sur des marchés de niche dans lesquels il ne pourrait pas s’introduire. Laisser la main à une nouvelle structure, plus flexible et plus réactive, permet de tester de nouveaux business models et de capitaliser indirectement sur des technologies émergentes ou des nouveaux ser vices. Le risque de rejeter les innovations ex térieures, syndrome du « Not invented Here », est toujours présent. Un mode de collaboration basé sur des conseils et de l’exper tise auprès des star t-ups, plutôt qu’une prise en main frontale par les équipes du groupe, peut permettre d’éviter ce genre d’écueil. Les star t-ups bénéficient, de leur côté bien sûr, d’un appor t pour lancer ou développer une activité, en plus du crédit appor té par l’intérêt d’un industriel reconnu. Mais elles bénéficient sur tout de l’appui opérationnel de leurs investisseurs. Cette collaboration peut être directe par la proposition de nouveaux marchés, ou indirecte par la mise en contact avec d’autres clients du secteur. La démarche est ver tueuse : la collaboration permet à la jeune entreprise

d’accéder à de nouveaux marchés, la par ticipation financière du groupe assure, par tiellement, la capacité de réponse des jeunes pousses; ainsi les chances de succès sont meilleures, et la confiance entre les par tenaires renforcée. Le Corporate Venture Capital est ainsi une démarche permettant aux groupes d’accéder aux ressources des star t-ups, qui ont habituellement des r y thmes de décision décalés. Le succès de ces opérations pour les groupes est largement lié à leur capacité de mobilisation des ressources pour la veille, la validation des candidats et l’accompagnement au jour le jour par les directions des Business Units. La sortie du capital : une gestion au cas par cas Il ne faut pas non plus oublier que ces par ticipations doivent répondre à des objectifs financiers, avec un risque réel. Les conditions de sor tie doivent être ancrées dans la mission du fonds, en accord avec la stratégie du groupe : peut-on se permettre de perdre le contrôle d’un tel par tenaire, voire de le laisser tomber entre les mains de concurrents ? Au contraire, intégrer absolument à long terme les structures ayant fait leur preuve ne risque-til pas de se montrer contre-productif, avec la per te d’indépendance de la star t-up ? Au final, ce sont les intérêts stratégiques qui vont influer sur le devenir du par tenariat. On retrouve plus de considérations communes avec la gestion d’une Joint-Venture qu’avec un placement financier, et la par ticipation peut durer plus longtemps


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que les cinq années classiques. Peut-on s’inspirer de cette pratique pour promouvoir d’autres démarches d’Open Innovation ? La question se pose d’autant plus que les fonds prennent souvent des par ticipations minoritaires : ils cherchent plus à accompagner le développement de sociétés qu’à en prendre le contrôle. Le groupe investisseur laisse à l’entreprise une flexibilité nécessaire à son développement. Sans par ticipation au capital, le retour sur investissement d’un niveau équivalent de collaboration, financière et sur tout humaine, ne devrait pas nuire au développement de la jeune entreprise. La clé serait donc de trouver un équilibre gagnant-gagnant à des échelles de temps dif férentes, par exemple avec un par tage adéquat de la propriété intellectuelle : gagnant à cour t terme pour une star t-up avec une oppor tunité de développement, gagnant à long terme pour les grandes entreprises, afin de mettre ef ficacement un pied dans les technologies et les marchés de demain. w w w.erdyn.com

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Business angels, premiers moteurs de l’économie innovante ? Par Antoine Flechais responsable du département Finance d’Entreprise de Provadys.

Si les contraintes liées à la création d’entreprise ont été fortement allégées en France au cours des dernières années et que les porteurs de projets sont de plus en plus nombreux, la problématique du financement de l’amorçage persiste. En effet, le nombre de fonds privés s’investissant dans les phases amont de l’amorçage demeure encore restreint et trop souvent conditionné par des logiques plus fiscales qu’entrepreneuriales. La résultante est que, le vivier de projets à for t potentiel n’est finalement pas valorisé et que, faute de financement, beaucoup de projets por teurs n’ont pas la chance de se confronter au marché. Afin de pallier le défaut de financement de l’amorçage et de répondre aux problématiques d’equit y gap, cer taines initiatives sont actuellement mises en place. Parmi celles-ci, la structuration des réseaux de business angels. Entre appor teur de fonds et coéquipier d’une aventure entrepreneuriale, entre actionnaire et rôle de conseil, qui sont-ils vraiment ? Quels facteurs de sélection sont prépondérants ? Quels sont les atouts de ce t ype de par tenaire ?

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Le business angel : un entrepreneur expérimenté en recherche de nouveaux challenges Serial entrepreneur, l’inter vention d’un business angel au sein d’une star t-up va au-delà du simple appor t de capital. Si l’intérêt de l’opération est en par tie motivé par la réalisation à terme d’un gain fiscal ou financier, l’aventure que représentent le lancement d’un concept et le retour par fois nostalgique à l’entreprenariat, demeure également un driver impor tant. L’objectif du business angel n’est pas nécessairement de rester au capital de l’entreprise mais plutôt d’appor ter ses compétences, son réseau, ses conseils avisés à la jeune pousse qu’il a choisi d’épauler, afin de par ticiper à son succès. Le plaisir et la fier té

générés par ce challenge font aussi par tie du retour sur investissement. L’adhésion au concept et à l’humain comme principaux facteurs de sélection Si l’évaluation d’une société mature est appréhendable par des approches classiques (méthode des comparables, patrimoniale, DCF…), l’évaluation d’un projet en amorçage est principalement fondée sur le goodwill de l’équipe et le potentiel du projet. L’analyse du business plan permettra au business angel de confor ter son opinion sur le rationnel des hypothèses et de jauger la qualité du business model, mais sera considérée comme théorique compte tenu de l’incer titude inhérente à ce niveau de maturité. La décision d’investissement sera donc également fondée sur d’autres critères moins factuels, basés sur l’expérience et la sensibilité sectorielles du business angel. La compréhension du projet (comprendre dans quoi on investit) et la maîtrise du secteur d’activité concerné ; la logique et la complémentarité de son approche à celle du management ; enfin, le facteur coup de cœur qui, même s’il est irrationnel, conduit par fois à de belles histoires. La recherche d’un partenariat winwin Les

por teurs

de

projets,

s’ils

disposent d’une exper tise technique et d’une maitrise des contraintes opérationnelles, n’ont pas toujours toutes les compétences nécessaires pour por ter seuls le projet. Les business angels appor tent une véritable valeur ajoutée en termes d’intelligence économique, de connaissance du management, de réseau, de crédibilité vis-à-vis des tiers. Ils incarnent également le rôle de coach avec lequel le por teur de projet pourra af finer sa stratégie de développement. Tous ces aspects constituent les modalités d’un par tenariat où le fondateur et son actionnaire ont des objectifs communs. En cas de succès, l’investissement du business angel sera rémunéré à sa juste valeur. Conclusion Les business angels ont pris une place primordiale dans la chaîne de financement des jeunes pousses, et plus généralement, dans le tissu économique français. Véritables coachs de l’aventure entrepreneuriale, ils appor tent des conseils et des contacts précieux aux jeunes entrepreneurs. Hommes d’af faires aguerris, ils savent voir le potentiel de projets encore balbutiants et investir là où d’autres structures plus rigides ne se risquent pas. Par leur inter vention en amont du capital création, ils tendent à resserrer l’equit y gap et à favoriser une plus grande liquidité sur le marché du private equit y.


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Reverse Factoring; protéger ou utiliser son BFR Souvent synonyme de protection du BFR, le Reverse Factoring est en mesure de soulager la dette financière d’entreprises contraintes d’effectuer des règlements anticipés pour des fournisseurs dans une mauvaise passe – ponctuelle ou de longue durée. Le partenaire bancaire qui intervient pour le règlement fournisseurs permet au donneur d’ordres de ne pas utiliser ses fonds propres avant la date d’échéance. Pourtant, à y regarder de plus près, le Reverse Factoring doit permettre d’arbitrer plus astucieusement la gestion de son BFR. Dans certains cas, pourquoi ne pas dégrader son BFR ?

Protéger le BFR

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Revenons sur les fondamentaux du Reverse Factoring qui motivent sa croissance en France. Le Reverse Factoring est fréquemment associé à sinon une protection, une amélioration du besoin en fonds de roulement (BFR). Cette ver tu bien réelle s’appuie sur le strict maintien de la dette opérationnelle. Dans ce cas, afin de maintenir ses délais de paiement et de ne pas utiliser ses fonds propres, toute demande de règlement anticipé est gérée par un par tenaire financier qui utilise alors ses fonds propres afin de financer les créances fournisseurs. Depuis 2008, malgré la réduction des délais de paiement issus de la LME, les demandes de règlement anticipé des fournisseurs auprès de leurs donneurs d’ordres se multiplient. De nombreux fournisseurs ont vu leur accès au crédit cour t terme se tarir pour de multiples raisons. Et pour tant,

la précieuse ressource de cash est devenue une impérieuse nécessité. Alors pourquoi ne pas demander un paiement anticipé à son client. La contrepar tie de cette ‘faveur’ se monnaie en escompte. Pour le donneur d’ordres, la contrepar tie du paiement anticipé contre escompte sur fonds propres n’est pas toujours du meilleur ef fet bilantiel. Il en est de même pour les avances de commande qui viennent également détruire du BFR au bilan des entreprises. Ces réductions du BFR seront considérées comme de la dette financière.

Faire intervenir un tiers financier Comme solution afin de contrer un accroissement de la dette financière, le donneur d’ordres pourra faire appel à un par tenaire financier (banque ou factor) qui règlera les fournisseurs pour son compte. Ce processus avantageux permet de soulager la trésorerie des fournisseurs tout en maintenant les délais de paiement existants. Comme pour de l’af facturage traditionnel, le financier est réglé à l’échéance de la facture. En échange de la mise en place d’un tel dispositif, le donneur d’ordres peut recevoir une rétrocession ; nous reviendrons plus loin sur cet avantage. Quelques précautions sont à prendre en compte pour ce t ype de montage. Bien que le financier retire une épine du pied du donneur d’ordres désireux de préser ver son BFR , ce dernier ne doit pas en devenir contractuellement l’obligé. En d’autres termes, l’opération de financement ne doit pas impliquer le donneur d’ordres ni constituer une recherche détournée de l’escompte ef fectuée par un tiers ; le financier. L’opération doit être par faitement lisible et n’impliquer

que le fournisseur requérant un règlement anticipé de ses créances sur le donneur d’ordres qui, aura pris le soin de les valider et de les purger de tout litige. La banque, fait crédit au fournisseur qui lui cède ses factures. Comme nouveau propriétaire des créances, la banque est remboursée de son avance par le donneur d’ordres à l’échéance contractuelle des factures. Complexe ? Pour simplifier : le donneur d’ordres se garde d’inter venir sur l’opération de crédit qu’il facilite en validant les factures fournisseurs et qu’il rembourse selon les dates d’échéances prévues. La banque est donc le fournisseur de crédit du fournisseur et non du donneur d’ordres. Cette distinction doit être claire pour le commissaire aux comptes qui émettra un avis sur le montage.

Utiliser son BFR Revenons sur le por tefeuille fournisseurs du D.O. qui se segmente en des catégories dif férentes en fonction de critères tels que criticité, historique, localisation, devises, etc… Avec cer tains des fournisseurs, il existe des conditions historiques telles que l’escompte pour paiement comptant. Oui, mais me direz-vous, nous venons de démontrer que de profiter de tels avantages dégrade le bilan ! Eh bien, en ef fet, évaluons si pour cer tains cas, l’utilisation des fonds propres représente un enjeu attractif. Les contrats d’achats peuvent receler de pépites en termes de conditions d’escompte. Prenons pour exemple l’escompte de 2% pour paiement comptant sur des délais de paiement maximum de 60 jours. Entre la date de la facture, son envoi postal, sa validation chez le client, il est acceptable de considérer 10 jours comme paiement comptant. Si le fournisseur est alors réglé au 10ème


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jour, il a gagné 50 jours de délais de paiement. En utilisant ses fonds propres, pour 2% d’escompte le donneur d’ordres bénéficie d’un retour annualisé de 14.60%. Dans le cas de 3% d’escompte, le retour s’établit à 21,90%. Cette per formance peut d’ailleurs motiver le donneur d’ordres à faire valider ses factures dans les délais les plus cour ts afin d’engranger de tels retours sur fonds propres. Comparons sur base annuelle, les conditions proposées par les banques pour le dépôt d’excédent de trésorerie entre 0,10 et 0,15%, et la rémunération entre 14,6 et 21,90% obtenues à par tir de l’escompte ! Comme nous l’avons vu, l’utilisation de la trésorerie constitue un ‘hic’ bilantiel pour le donneur d’ordres. Cependant, les entreprises avec une trésorerie positive peuvent financer les fournisseurs qui sont en situation de trésorerie négative ou tendue. Ce coup de pouce est ver tueux car en aidant les fournisseurs, le donneur d’ordres obtient une rémunération exceptionnelle même si au détriment de son BFR . Ce t ype de financement cour t terme ef fectué par le donneur d’ordres permet d’introduire contractuellement des conditions d’escompte à des fournisseurs qui n’en proposaient pas. Un argument de poids pour les acheteurs. Et ceux qui sont rétifs à l’escompte ? Le par tenaire financier invité dans le programme par le D.O. lui proposera des conditions de crédit cour t terme. Nul ne sera oublié dans cette démarche volontariste et innovante.

Savant mélange Allons plus loin. Aux vues des rémunérations atteignables, le donneur d’ordres peut utiliser

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Reverse Factoring; protéger ou utiliser son BFR

son excédent de cash de manière ponctuelle puis l’interrompre et redémarrer plus tard. Comment ?

de l’appor t d’af faires. En ef fet, sans donneur d’ordres aux commandes, point de Reverse Factoring.

Un Por tail Internet de Reverse Factoring permet de faire l’aiguillage permanent pour le donneur d’ordres et les fournisseurs. Quand le D.O. veut conser ver son cash, le par tenaire bancaire prend le relai. Cet aiguillage n’est possible que grâce à l’automatisation proposée par ces outils car ce dispositif ne doit ni alourdir ni complexifier la comptabilité fournisseurs. Simple à mettre en place et payable selon l’utilisation, un tel Por tail Internet fait par tie des rares technologies qui génèrent du cash. Soulignons qu’un Por tail de Reverse Factoring contribuera également à raccourcir les délais de validation des factures fournisseurs autorisant un règlement anticipé plus tôt.

L’ef for t du donneur d’ordres est redevable d’une rémunération. A noter que ce nouveau revenu est récurrent et pérenne. Le Reverse Factoring et ses faibles coûts de montage du dispositif autorisent des ROI sur des délais ex trêmement cour ts.

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Cerise sur le gâteau, une telle démarche permet d’améliorer sa relation fournisseurs et permet de communiquer positivement sur le financement des plus puissants vers les plus fragiles. Un programme ambitieux de Reverse Factoring permettra de tirer profit (c’est le mot) de conditions d’escompte attractives de fournisseurs réglés directement sur fonds propres et ceux n’of frant pas d’escompte ou pas assez rémunérateur alors réglés par un par tenaire financier. Comme pour toute recette réussie, le mélange de ces ingrédients fera un plat de fête. Une étude attentive, segmentera les fournisseurs avec prise d’escompte en direct et ceux gérés par le par tenaire financier qui propose du crédit cour t terme. En évoquant plus haut, la rétrocession possible, il convient de rappeler que le financier peut proposer une rémunération au titre

La Belle et la Bête Le Reverse Factoring ne fonctionne que si fournisseurs et donneur d’ordres trouvent leur avantage, à savoir un accès simple, rapide à des liquidités. Le fournisseur reçoit le montant de sa créance amputé des conditions d’escompte (règlement D.O) ou du taux de financement (règlement financier). Le D.O. bénéficie d’une rémunération avec des conditions d’escompte rémunératrices et/ou une rétrocession. Un arbitrage sur le retour financier du dispositif peut décider le D.O. à utiliser sa trésorerie (son BFR) quand la rémunération directe est motivante. L’inter vention du financier pour les fournisseurs (hors escompte) protégera et bonifiera le BFR en générant une ligne de revenu. Le Reverse Factoring permet aux donneurs d’ordres d’utiliser leur excédent – temporaire ou durable de trésorerie avec un retour financier assez exceptionnel. Le résultat de la segmentation des contrats et conditions fournisseurs, permettra de décider d’un impact ambivalent sur le BFR ; utilisation très rémunératrice et protection avec un revenu tiré d’une rétrocession bancaire. Une sor te de ‘Belle et la Bête’ pour le BFR ? Oui, mais une incomparable histoire financière.

A propos de Corporate LinX Fondée en 2008, Corporate LinX permet aux grandes entreprises de dématérialiser et d’améliorer la per formance financière de leur Supply Chain tout en optimisant durablement leur relation fournisseurs. Ces améliorations sont atteintes grâce à la gestion dématérialisée et collaborative des transactions du cycle achat-règlement avec le por tail Corporate Linx eXchange (CLeX ). Le Por tail CLeX permet notamment d’of frir directement du paiement anticipé contre escompte aux fournisseurs et également en y associant des par tenaires financiers permettant une souplesse dans les délais de règlement. Au-delà de la solution technique innovante, Corporate LinX propose une étude et un accompagnement dans le déploiement auprès des fournisseurs, deux composants clés pour la réussite de ce t ype de programme. Corporate LinX est le seul spécialiste indépendant français. Le por tail transactionnel CLeX permet de dématérialiser les transactions et réduire les coûts opérationnels et d’améliorer le ‘Working Capital’ du donneur d’ordres ainsi que ses conditions de paiement avec ses fournisseurs. Le por tail CLeX a été développé exclusivement avec des technologies Microsof t ; son hébergement en mode SaaS est ef fectué sur l’infrastructure française d’IBM avec la par ticipation d’Aspaway. Corporate LinX est membre de la communauté d’exper ts, BFR TM. Plus d’informations sont disponibles sur le site w w w.corporatelinx.com.


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Recrutement : comment savoir si un candidat s’intégrera à l’équipe en place et s’adaptera à la culture de l’entreprise ? Lors d’un processus de recrutement, l’étape consistant à déterminer si un candidat s’intègrera bien dans sa f uture équipe est souvent la plus diff icile. Il est essentiel de pouvoir identif ier le meilleur candidat pour un poste car les erreurs de recrutement coûtent cher et risquent de perturber le rythme de travail, voire de démoraliser le reste de l’équipe. Bien qu’il n’existe pas de méthode 100 % fiable, il est possible de tenter d’évaluer la capacité d’intégration d’un candidat. Le spécialiste du recrutement Robert Half prodigue quelques conseils. Conseil n°1 - « Commencez par cerner votre culture d’entreprise » L’exercice consiste ici à décrire la culture de son entreprise en 10 mots ou moins. Si l’équipe de direction a longuement réfléchi à la question, cela ne devrait pas poser de problème. Cependant, cer tains chefs d’entreprise et managers n’ont jamais analysé la culture de leur société. « Intuitivement, vous savez peut-être ce qui dif férencie votre entreprise des autres, mais avez-vous déjà défini sa culture noir sur blanc ? Si tel n’est pas le cas, vous pourriez avoir du mal à identifier les candidats adéquats.», remarque Bruno Fadda, Associate Director de Rober t Half International France. Mode d’emploi : commencer par une liste de mots ou d’expressions décrivant l’entreprise – par exemple, « orientée ser vice », « conviviale » ou « hautement dynamique ». Ensuite, décrire chaque qualité de manière plus détaillée. Par exemple, que signifie exactement le terme « convivial » dans l’entreprise ? Comment cette qualité s’exprime-t-elle en interne (parmi les employés, et entre les managers et les collaborateurs) et en ex terne (avec les clients, les fournisseurs et

éventuellement les autres sociétés installées dans le même immeuble) ? « Par tagez votre description avec vos collègues et à dif férents niveaux de la hiérarchie. Sollicitez leurs idées et leur contribution, puis retravaillez la description jusqu’à ce que vous obteniez un profil précis de l’entreprise.», ajoute Bruno Fadda Conseil n°2 - « Déterminez les qualités adaptées à cette culture d’entreprise » « Après avoir clairement défini la culture de votre entreprise, dressez la liste des attitudes, des compor tements et des capacités dont les collaborateurs doivent faire preuve pour travailler ef ficacement. Par exemple, si la culture de votre entreprise implique d’intenses journées de travail, les qualités requises incluent sans doute la faculté à s’adapter rapidement à un r y thme soutenu ou la capacité à rester concentré sur de longues périodes.» , indique Bruno Fadda. Conseil n°3 - « Posez les bonnes questions » Contrairement à ce peuvent croire les managers, poser des questions hypothétiques sur la culture de l’entreprise – du t ype « Notre société accorde une grande impor tance au travail en équipe. Comment vous positionnez-vous face à cela ? » - n’est pas le meilleur moyen de deviner si un candidat correspond à un poste donné. « En ef fet, cer tains candidats vous diront simplement ce qu’ils pensent que vous avez envie d’entendre. La méthode que je recommande est de poser des questions qui mettent en situation le candidat et lui permettent de se projeter dans l’environnement dans lequel il pourrait évoluer. Une autre pratique consiste à lui demander d’expliquer des situations – proches de celles qu’il pourrait vivre chez son

futur employeur – et d’analyser la façon dont il s’est compor té. Ces faits pourront être vérifiés lors d’une prise de références auprès de ses anciens managers ou collègues », obser ve Bruno Fadda. Connaître les habitudes professionnelles et l’historique de carrière d’un candidat permet de s’assurer de sa capacité à s’adapter rapidement à un environnement. Quelqu’un qui a déjà pratiqué - et apprécié - la gestion en mode projets, aura beaucoup plus de chance de s’intégrer à une entreprise appliquant ce mode de fonctionnement. Conseil n°4 cooptation »

-

«

Pensez

à

la

Bruno Fadda explique : « Une autre stratégie – la cooptation – consiste à demander aux collaborateurs de l’entreprise de recommander leurs relations, proches, anciens collègues... Ces personnes en poste ont une expérience directe des qualités qu’il faut avoir pour s’intégrer et s’épanouir au sein de l’organisation en place. Il y a peu de risques qu’ils recommandent une personne ne correspondant pas au profil recherché. » Dernière option, prévoir dans le processus de recrutement une étape permettant aux candidats finalistes et à l’équipe en place de se rencontrer. C’est un moyen d’avoir un nouvel angle d’analyse car les membres de l’équipe n’auront forcément pas les mêmes rappor ts/approches avec les candidats. C’est aussi un moyen d’éviter les ‘mauvaises’ surprises lors de la période d’intégration. Groupe Rober t Half


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Qui est le CFO français ? Portrait, rémunération, responsabilités et ambitions du CFO français en regard de ses homologues du monde entier. Étude exclusive Michael Page International auprès de 4438 CFO de 40 pays. Faut-il les appeler DAF ou CFO ? En France, cela dépend principalement de la taille et de la nationalité de l’entreprise, un peu aussi du secteur d’activité. Au-delà de leur titre, qui sont-ils, quelles sont leurs responsabilités, leur rémunération, leurs aspirations ? La deuxième édition du baromètre CFO Michael Page International[1] met en lumière ce qui caractérise le Directeur Financier français et l’évolution de sa carrière par rappor t à ses homologues de 39 autres pays.

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Portrait français

type

du

CFO

Le CFO français t ype est majoritairement un homme (80%), âgé de 40 à 50 ans (50%). Il est généralement devenu CFO entre 30 et 40 ans (70%), même si une minorité (11%) a accédé à ce poste avant 30 ans. De toutes les régions étudiées, c’est en Amérique du Nord que l’âge pour devenir CFO est le plus avancé : 50% des CFO interrogés aux ÉtatsUnis le sont devenus après 50 ans, dont 8% après 60 ans. « Aux ÉtatsUnis, les postes de CFO sont par essence des postes de seniors, très focalisés sur la stratégie d’entreprise, et la dimension, en par ticulier dans les grandes organisations », souligne Johann Van Nieuwenhuyse, Directeur

Senior de Michael Page Finance & Comptabilité.

devant la formation (22%) recrutement de talents (20%).

En France comme dans le reste du monde, la parité homme-femme est loin d’être atteinte. Les pays qui s’en approchent le plus sont la Russie, Singapour et la Hongrie où un CFO interrogé sur 3 est une femme. En Europe, avec 19% de CFO femmes, la France n’arrive qu’en 6ème position, derrière la Suède (26%), le Por tugal (25%), la Pologne (24%) et la Turquie (22%), mais largement devant l’Allemagne (seulement 5%).

Du fait de la persistance de la crise et d’une conjoncture économique qu’ils sont 79% à juger mauvaise, les CFO français considèrent l’optimisation des processus comme une priorité pour leur entreprise (27% de citations), de même que les projets d’optimisation des coûts (23%) et la réduction des charges fixes (22%). En revanche, ils prévoient peu de changements significatifs au sein de leur propre dépar tement. Notons qu’en 2011, ils étaient plus nombreux à travailler sur l’implémentation de nouvelles politiques internes (31%) qu’en 2012 (26%).

Des responsabilités financières, mais pas seulement…

et

le

Le CFO français encadre généralement une équipe de moins de 10 personnes (seul un sur 4 manage plus de 20 personnes), ce qui s’explique en grande par tie par la taille de son entreprise : seuls 19% des CFO interrogés travaillent dans une entreprise/organisation de plus de 1000 salariés alors que 68% évoluent dans une structure qui en compte moins de 500.

Rémunération et aspirations professionnelles

Si leur cœur de métier est la finance, la plupar t des CFO français (96%) assument des responsabilités dans d’autres domaines, du fait de leur « casquette » administrative le plus souvent (29% de citations). Entrent également dans leur champ de responsabilités, le juridique (21%) et les Ressources Humaines (17%). En matière de RH, la priorité de leur entreprise/organisation est selon eux la fidélisation des équipes (29%),

C’est en Amérique du Nord que l’ont trouve les niveaux de rémunération les plus élevés, avec 49% de CFO gagnant plus de 200K€ annuels. En France, ils ne sont que 7% dans ce cas, et 19% à avoir un package total dépassant 150K€. Au niveau de l’Europe, les Suisses sont les champions, avec 69% de CFO ayant une rémunération totale supérieure à 150K€. Ils sont suivis par les Allemands (54%) et les Hollandais (49%) qui creusent l’écar t avec les

La rémunération annuelle globale du CFO français est en moyenne de 115 K€ bruts, dont 15% de variable. On note des disparités entre les sexes : les femmes, plus jeunes dans cet échantillon que leurs confrères masculins, sont en moyenne à 105 K€/ an, contre 130 K€ pour les hommes.


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Belges (27%) et les Italiens (21%). A noter que le dif férentiel de salaire s’explique en par tie par la par t très faible de la rémunération variable des CFO français par rappor t aux pays germaniques et anglo-saxons. Cette tendance tend à ce réduire depuis quelques années. Le CFO français se perçoit avant tout comme un développeur (42%), alors que ses homologues dans le reste du monde se projettent plus en leaders, notamment en Amérique du Nord. Ambitieux, il se voit gravir les échelons hiérarchiques dans les 2 ans qui viennent (70%). Seuls 16% des CFO interrogés pensent rester au même poste dans les deux prochaines années. Aussi, la perspective d’élargissement de leurs responsabilités à un scope plus impor tant est un des critères majeurs dans leurs choix de carrière (20% de citations), légèrement devant le package de rémunération (19%) et la stratégie de l’entreprise. Pour atteindre ses ambitions de carrière, le CFO français déclare devoir progresser en premier lieu dans le domaine de la communication (26%) et du management stratégique (24%). Cette projection est à mettre en parallèle du rôle perçu par les CFO : en France, le CFO s’imagine davantage comme un Business Par tner de la Direction Générale là où dans les pays anglo-saxons, le CFO est davantage intégré à la Direction Générale et s’inscrit comme un leader, dirigeant d’entreprise.

A propos de Michael Page International Plc Coté à la bourse de Londres depuis avril 2001, le Groupe Michael Page compte aujourd’hui 164 bureaux répar tis dans 34 pays et rassemble 5 321 collaborateurs qui conseillent et accompagnent leurs clients et candidats dans la recherche de solutions adaptées. Le Groupe a enregistré en 2011 un chif fre d’af faires de £1019.1 millions. A travers 4 marques, Michael Page International Plc propose des solutions de recrutements et de recherche de talents adaptées à tous les besoins des entreprises : Coleridge & Valmore est l’un des leaders de la recherche de dirigeants et de la chasse de têtes sur des postes de direction générale et de direction opérationnelle, fonctionnelle ou encore d’exper ts. Il couvre également le management de transition, la recherche d’administrateurs, l’audit d’équipes dirigeantes et le coaching ; Michael Page International identifie pour ses clients les meilleurs cadres confirmés par sélection et approche directe ; Michael Page Interim Management inter vient exclusivement dans la recherche de cadres confirmés pour des missions d’interim management ; Page Personnel recrute des cadres 1er niveau, des techniciens et des employés qualifiés pour des missions d’intérim, des CDD et CDI . Le Groupe s’appuie également sur des équipes d’exper ts pour répondre à des besoins plus spécifiques : - - Page Assessment propose des prestations de conseil en

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évaluation et en gestion des talents ; Page Consulting inter vient sur des missions de conseil opérationnel en Systèmes d’Information ; Page Outsourcing spécialiste du RPO (Recruitment Process Outsourcing), gère avec flexibilité les opérations de recrutements volumiques. Michael Page est présent à Neuillysur-Seine, Lille, Strasbourg, Nantes, Lyon, Toulouse, Marseille, Nice et Monaco.

[1] Questionnaire auto-administré sur Internet en février-mars 2012 auprès de 4 438 Chief Financial Of ficer en poste dans 40 pays de toutes les régions du globe : Amérique (7 pays), Europe (20 pays), Asie-Pacifique (8 pays), Moyen-Orient & Afrique (5 pays). Laurent Leloup


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What is happening to the Brics? Michel Clerin, economist at diplomatic-world.com has visited in 2012 India, China and Brazil. He came back from the investigation of these three countries quite distressed as the vision of the Brics to step up the economic resurgence of Europe seem to him a fairy tale.

FINANCE

Over the past three years, conventional wisdom divided the world’s major economies into t wo basic groups – the Brics and the sicks. The US and the EU were sick – struggling with high unemployment, low grow th and frightening debts. By contrast the Brics (Brazil, Russia, India, China and, by some reckonings, South Africa) were much more dynamic. Investors, businessmen and western politicians made regular pilgrimages there, to gaze at the future. But now something abnormal is happening. The Brics are in trouble. The nature of the problem in each nation is dif ferent. But there are also some broad dif ficulties that link them. First, for all the hopeful talk of “decoupling”, the Brics are all af fected by weak western economies. Second, all five nations are finding that endemic corruption is eroding faith in their political systems, and imposing a tax on their economies. China remains the daddy of the rising powers. It is the second-largest economy in the world – and easily still the fastest growing Bric. And yet the countr y feels more uncer tain about its economic and political future than in many years. Chinese economy is slowing sharply and political tensions remain high, with the trial of Bo Xilai about to star t and a crucial par t y

congress approaching.which will chose the new leaders for the nex t decade. For the past generation, China’s answer to political uncer taint y was always the same – rapid economic grow th. But in 2012, for the first time since the turn of the centur y, China will grow at less than the totemic figure of 8 per cent a year. From our analysis of the real estate market in Shanghai, Beijing and Guangzhou we found out that a lot of projects are at a standstill and that the top qualit y malls were empt y; shor t of teenagers playing in large sections of the malls at video games. There seemed that there were no customers for luxur y items. The workers at factories in Guangzhou, Zhuai, and Shenzhen are not content and the latest salar y increases at Foxcom have not reduced the number of disorders within factories. In some ways, this is natural, even desirable, reflecting the fact that the Chinese labour force is no longer increasing so fast. But slowing grow th also reflects the fall in demand in Europe and the USA . Wages in Chinese factories are also rising fast, which is good news for workers – but bad for China’s competitiveness. Mainland Chinese, Hong Kong and Taiwan investors are closing factories in China and setting up new one in Bangladesh, Ethiopia and amazingly in the USA . A slowing China has knock-on ef fects for the other Brics – since it is now the largest trading par tner for Brazil, India and South Africa. Brazilian grow th has dropped of f par ticularly fast. It hit 7.5 per cent in 2010, the year af ter Rio de Janeiro was named

host cit y of the 2016 Olympics. This year, the Brazilian economy will probably grow by less than 2 per cent. A rather positive measure taken by China and Brazil is the settlement of trade in Yuan; this is cer tainly a major advance towards the Yuan becoming in a decade a potential challenger to the US Dollar as a mean to settle world trade. A description of the state of the Brazilian frame of mind from a European point of view can be found in: Carnets de Voyage in the number 36 edition of : diplomatic-world.com under the title : «Un autre Brésil». As for India, when I visited the countr y a couple of months ago, I found out that business there was suf fering from “clinical depression”. Grow th, which topped 9 per cent before the financial crisis, is now just above 5 per cent. Over the summer, the countr y was reminded of its frailties by the world’s largest power cut: a blackout that af fected some 600m people. The political system seemed paralyzed and the economic reform process had stalled. The incredible lack of decent infrastructure, the near collapse of the Kingfisher airline, the hostilit y of small shopkeepers against the entrance of large foreign retailers like Carrefour and IKEA seemed like a major force making it ver y complicated for foreign companies to set up a cost-ef fective model. Moreover the small shopkeepers are the backbone of the opposition BJP Par t y As a final point the well-known corruption daily covered by the -Indian press were a shock to me. A couple of recent announcements have raised hopes that reforms may restar t., like the appointment of the


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former chief economist of the IMF and Finance professor at the Universit y of Chicago Mr. Rajan, a forceful critic of Indian corruption, has been appointed in July as the chief economist of the present Indian government However the Prime Minister is over 80 years old and there does not appear a new professional leader The exuberant confidence of a few years back has largely disappeared Russia, too, is in trouble. Vladimir Putin’s return to the Kremlin provoked mass protests in Moscow. And the shale gas revolution in the US is potentially disastrous for Russia, since it is lowering the global price of gas. Russia’s central bank is predicting that the countr y will be running a current account deficit by 2015. The t wo pillars of the Putin system – an acquiescent middle class and a gusher of oil and gas money – are both looking wobbly. Jim O’Neill, the Goldman Sachs economist who invented the term Brics, has long argued that the South African economy is not large enough to sit naturally alongside the others. Nonetheless, the countr y has attended the past t wo Brics summits; and will host the nex t – reflecting the group’s metamorphosis into a bloc of non-western powers. Any way, if the new marks of Bric status are a weakening economy and dysfunctional politics, South Africa merits its place in the group. The countr y’s mining industr y is plagued by wildcat strikes and may well shed thousands of jobs over the coming year. Grow th is likely to slip below 3 per cent – and the leadership or lack of it of President Jacob Zuma is causing deep anxiet y.

There is no straight line that links unrest at South African platinum mines to troubles at Chinese electronics factories, via a power cut in India, a protest in Moscow and a corruption probe in Brazil. Yet there are broad themes that link the troubles of the Brics. First, declarations of “decoupling” from the west were premature. The USA and EU remains collectively the largest economies in the world. Recession in Europe and slow grow th in the US inevitably af fect the Brics. Second, all the years of rapid grow th have not brought political harmony to the Brics. One theme that I have come across repeatedly, visiting each of these countries – democracies and autocracies alike – is that popular rage against corruption is central to politics. That makes both politicians and investors ner vous about potential instabilit y. So does all this mean that the Brics stor y was a fair y tale? Not really. It is true that the ex treme version of the stor y – in which the Brics were por trayed as lands of untrammeled oppor tunit y and optimism – was silly. For all their troubles, however, most of the Brics will continue to grow faster than the sicks for some years. This means that the movement of economic and political power from the west to the emerging world will remain the great stor y of our time. Michel Clerin Economist w w w.linkedin.com/in/michelclerin

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La cultura de la mora en España Hay que desmitificar la idea de que la morosidad en España es un problema de las crisis económicas. De hecho en el Estado Español en épocas de bonanza económico ha existido siempre una morosidad de baja intensidad y han existido los morosos contumaces; prójimos que podían pagar pero por pura intencionalidad no lo hacían. En cada nación la gente tiene sus propias costumbres, su cultura, sus tradiciones y sus leyes. En cada país, en f unción de una serie de condicionantes de tipo histórico, cultural, económico, jurídico y sociológico, existe una forma diferente de pagar las deudas. Por tanto los hábitos de pago de cada país son diferentes, y éstos vienen condicionados por determinantes que han intervenido en su consolidación a través de muchas generaciones. Sin duda, existen razones de índole económica, financiera, jurídica, social y cultural que explican el fenómeno de la morosidad en España; pero estos determinantes no bastan para que entendamos la desmedida costumbre de pagar tarde, mal y nunca que existe. En el caso de España puedo afirmar como morosólogo, sin exagerar, que la morosidad está arraigada en todas par tes, o sea en las empresas, en los ciudadanos par ticulares, y en las administraciones públicas. En este país hay mucha gente con disfunción paganil. No es un juicio de valor que hago sino la constatación de una investigación llevada a cabo hace unos años (publicado antes de la crisis de 2008) por la Comisión Europea que reveló que España merece figurar en el libro de los récords Guinness como el estado de la UE con el mayor porcentaje de morosos intencionales; concretamente la morosidad es intencional en el 62 por ciento de los impagos comerciales. Hay que destacar que los estudios auspiciados por la Comisión Europea para averiguar las causas reales de los

impagados empresariales en Europa, evidenciaron que la intencionalidad (por par te del deudor) es la primera causa de la morosidad, y no los problemas de liquidez del cliente para poder pagar la factura a su vencimiento. Durante décadas los morosos han justificado su falta de pago – debido a la carencia de efectivo – con seis excusas universales: ---

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que todavía no ha cobrado de sus deudores y que por tanto a su vez no puede pagar, que por culpa de la crisis le han bajado las ventas y por ende los ingresos lo que le provoca problemas de “cash flow” que le ha bajado el margen comercial debido a la competencia y la globalización, que tiene dificultades transitorias de financiación a cor to debido a un problema de negociación con el banco que existe un litigio, disputa comercial o controversia con el acreedor que no tiene la factura

Las investigaciones patrocinadas por la CE demuestran que las cuatro principales excusas son excusas del mal pagador, ya que la principal causa de la morosidad es el retraso deliberado para aprovecharse de la financiación gratuita del acreedor. Los estudios revelaron que tampoco es cier to que la mayor par te de los retrasos en el pago están provocados por la existencia de litigios comerciales (calidad o cantidad de las mercancías vendidas que sir van de pretex to para demorar el pago), falta de puntualidad en las entregas o debido a la aparición de discrepancias sobre la cuantía de la deuda o del vencimiento de la factura. No es verdad que los retrasos en abonar una factura se deban a que el cliente no haya recibido todavía el documento original, o que haya problemas administrativos en la tramitación de la orden de pago. Con anterioridad a la publicación del informe de la CE, se suponía que los condicionantes señalados

anteriormente (problemas de liquidez, litigios comerciales y problemas administrativos) eran las principales causas del retraso en los pagos. La realidad es que en la mayoría de los casos los morosos podrían pagar el día pactado con el acreedor comercial, pero no lo hacen porque no les da la gana hacerlo por el momento (pagarán más tarde y cuando mejor les convenga). Consecuentemente la mayor par te del los impagos que se producen en Europa son intencionales, ya que el deudor retrasa los pagos para financiarse a costa del proveedor. Así pues los estudios realizados bajo el auspicio de la CE, revelaron que las distintas causas que provocan la morosidad y el porcentaje sobre el total de los impagados en la media europea son: ------

Retrasos en el pago Intencionales : 35% Dificultades financieras del deudor : 23% Falta de eficacia administrativa del deudor : 17% Litigios e incidencias con los ar tículos suministrados : 7% Otras causas : 18%

No obstante el estudio auspiciado por la Comisión Europea, detectó en la UE un caso especial que las autoridades de Bruselas presentaron por separado en el informe. Las investigaciones realizadas descubrieron que en un Estado la intencionalidad pura y dura del deudor representaba el 62 por ciento de las causas de la morosidad ( y no el 35 por ciento que es lo habitual). ¿Adivina querido lector qué país fue el que batió todos los récords en el impago premeditado quedando el número uno de Europa? ¡Premio! Si usted ha contestado que España, ha acer tado plenamente, ya que es el Estado de la UE en el que existen más morosos que actúan con premeditación y alevosía. Por consiguiente en el 62 por ciento de los retrasos en el pago en España, el motivo de la demora es deliberado, ya que el deudor se está aprovechando de la situación para enriquecerse. A continuación podemos ver los datos


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del estudio de la CE sobre causas que provocan la morosidad en España y el porcentaje sobre el total de los impagados: ------

Retrasos en el pago Intencionales : 62% Dificultades financieras del deudor : 21 % Falta de eficacia administrativa del deudor : 10% Disputas comerciales con los ar tículos suministrados : 3% Otras causas : 4%

En la actualidad las cosas no han mejorado puesto que un estudio sobre Compor tamiento de Pagos de Empresas en Europa realizado por INFORMA D&B compañía del Grupo CESCE, patentizó que el 60,88% de las empresas no ha respetado las condiciones de pago pactadas con sus proveedores en el 2012. . En el ámbito de los impagados interempresariales se ha producido un repunte de acuerdo con el Índice Crédito y Caución de Incumplimiento de pagos. Esta fuente reveló que los niveles medios de impago sopor tados por las empresas se incrementaron un 55% en el primer trimestre de 2012. Se trata del tercer trimestre consecutivo en el que aumenta la morosidad empresarial. Para comprobar la evolución hacia el alza de los impagados, vale la pena recordar que el Índice Crédito y Caución de Incumplimiento reveló hace unos meses que los niveles medios de impago sopor tados por las empresas se incrementaron un 46% al cierre de 2011 respecto al año anterior. Asimismo según este informe, de cara a 2012 no hay ningún indicio que permita anticipar un descenso en los impagados empresariales. Brachfield Pierre pere.brachfield@perebrachfield.com w w w.perebrachfield.com Blog: http://w w w.perebrachfield. com/el-blog-de-morosologia

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PANORAMA DU BFR CLIENTS Transformations à mener pour gagner en productivité et compétitivité

LE PRIMAT DU CLOUD COMPUTING SUR L’ANALYSE DE LA PERFORMANCE Publié par Sidetrade et Eight Advisory, le Panorama du BFR clients révèle comment différentes entreprises internationales, leaders sur leur marché, ont gagné en productivité, baissé leurs retards de paiement et réduit leur stock de litiges de façon rapide et durable. L’éditeur Sidetrade bénéficie d’un formidable terrain d’observation avec 24 millions d’expériences de paiement totalisant 70 milliards d’euros de flux interentreprises hébergés dans son Cloud. Ce Panorama a confronté les comportements réels de 1,5 millions débiteurs actifs avec les stratégies déployées par les entreprises abonnées au Cloud de Sidetrade.

LES MEILLEURES PRATIQUES POUR SÉCURISER SON PRINCIPAL ACTIF, LE POSTE CLIENTS Stanislas Grange, Associé chez Eight Advisory, indique :

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Le recouvrement client représente un quart des enjeux d’amélioration du BFR ; ajouté aux postes stocks-fournisseurs et à des leviers métier, c’est en moyenne 7% du chiffre d’affaires des entreprises qui peut être sécurisé. Cette étude donne une bonne indication des stratégies d’organisation adoptées par les entreprises les plus performantes dont pourront s’inspirer les directions financières dans le contexte de crise durable actuelle .

»

Choisir une solution Cloud dédiée est bien évidement un axe stratégique majeur de productivité. C’est une des conclusions de ce Panorama. Le retour sur investissement est enregistré dès la première année avec une baisse de 6 jours de DSO. Sans surprise, méthode et organisation augmentent la productivité de 31% aboutissant à 450 actions par agent de recouvrement et par mois. La professionnalisation des équipes qui surperforment la moyenne de ce Panorama permet de réduire à 1,3 de DSO (Day Sales Outstanding) jour la part d’actif client gelé par les litiges. En outre, les entreprises qui enregistrent de façon récurrente une surperformance affichent un taux d’avoirs émis de moins de 8% contre près de 18% pour celles n’ayant pas fait le choix de la professionnalisation. Enfin, l’étude confirme que le Cloud permet de multiplier par 10 le nombre de collaborateurs impliqués dans la relation clients ce qui produit des résultats rapides et in fine durables. Olivier Novasque, Président du Groupe Sidetrade, commente :

«

La crise financière a remis à l’ordre du jour l’importance et la complexité de la sécurisation des cash-flows. Compétitivité, besoin de liquidités, modélisation de la relation clients et partage de l’information financière. sont autant de nouvelles exigences qui ont le mérite de révéler des perspectives d’amélioration pour toutes les entreprises. Ce Panorama dévoile les clés de succès des organisations les plus performantes en Europe. Avec 70 milliards d’euros de flux interentreprises analysés, les sociétés disposent d’un véritable indicateur du marché de la relation financière clients .

»

Pour recevoir le PANORAMA DU BFR CLIENTS

CONTACTEZ T +33 1 46 84 14 15 www.sidetrade.com


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Accompagner les entreprises dans la migration à SEPA Par Jonathan Williams, Directeur de la stratégie d’Experian.

La migration des entreprises de la zone euro aux instruments SEPA (Single Euro Payments Area, Espace de paiement unique en euros) est lente. Actuellement, seulement 26 % des virements et 0,05 % des prélèvements automatiques éligibles utilisent le SEPA. Loin de l’effet stimulant escompté, l’annonce de l’échéance de février 2014 ( février 2016 pour les pays hors zone euro) n’a que faiblement encouragé la migration au SEPA. Revenons ici sur les déf is de la migration pour les entreprises ainsi que sur le rôle crucial des banques dans l’accompagnement de la migration des entreprises et l’enjeu que cela représente pour elles. SEPA of fre aux banques et aux entreprises multinationales la possibilité de grouper leurs paiements via des plateformes communes et de réaliser de ce fait d’impor tants rendements et économies d’échelle. Le projet SEPA repose sur la création d’une zone dans laquelle tous les paiements électroniques sont traités de la même façon que les paiements nationaux et soumis à des règles communes. Il vise à harmoniser les paiements nationaux et transfrontaliers au sein de l’Europe, à standardiser le paysage bancaire et à réduire les risques de crédit, of frant aux consommateurs la possibilité d’ef fectuer des virements scripturaux en euros vers n’impor te quel pays de la zone SEPA . À l’heure de leur migration à SEPA , les entreprises sont confrontées à de nombreux défis. Toutefois, ce qui intéresse avant tout les banques travaillant en étroite relation avec leurs clients corporate, c’est la rapidité et l’ef ficacité avec lesquelles elles peuvent les accompagner dans la migration, en veillant à ce que leurs systèmes de données ne soient pas obsolètes, trop coûteux ou confus. Avec la migration vers SEPA , les entreprises vont prendre conscience du taux d’erreur des données bancaires qu’elles détiennent. Les

chif fres prouvent que plus d’un numéro de compte national sur huit (soit plus de 12 %) est erroné, ce chif fre atteignant même deux sur cinq dans cer taines régions. Les banques ont toujours joué un rôle de filet de sécurité afin de garantir que les paiements de leurs clients soient acheminés correctement. L’arrivée de SEPA signifie la disparition des instruments nationaux qui permettaient jusqu’alors de colmater les brèches. Si actuellement les erreurs engendrées par des fusions de banques sont aisément repérées et réparées sans en aver tir les donneurs d’ordre, avec SEPA , ces mêmes erreurs conduiront vraisemblablement à l’échec du paiement. Les entreprises ne disposent pas des outils adéquats pour faire face aux conséquences de telles erreurs. Avec un coût unitaire d’environ 50 €, les transactions échouées ont un impact financier substantiel. En considérant un taux d’erreur moyen de 12 %, on peut estimer à 600 000 € le coût potentiel des ces erreurs pour une entreprise qui réalise des transactions avec 100 000 comptes bancaires. La nécessité de résoudre ce problème pour les entreprises est indiscutable. Pour acheminer des paiements via SEPA , il est nécessaire d’utiliser un IBAN ( International Bank Account Number) valide et, jusqu’à au moins 2016 dans cer tains pays, un code BIC (Bank Identifier Code), qui ne figure pas toujours dans les bases de données actuelles des entreprises. Pour migrer vers SEPA , les entreprises doivent ex traire de leurs bases de données toutes les informations bancaires concernant leurs fournisseurs, leurs clients et leurs employés. Elles doivent ensuite les valider, les conver tir au format SEPA approprié et les enregistrer de nouveau dans leurs systèmes. Si de nombreuses entreprises seront tentées d’ef fectuer une simple conversion algorithmique, il convient de noter que toute erreur non rectifiée sera perpétuellement conser vée dans la base de données. Cette migration représente une réelle oppor tunité pour les banques de se rapprocher de leurs clients corporate

les plus précieux en les aidant à éviter de tels coûts. Compte tenu du nombre de pays impliqués dans le projet SEPA , la migration devrait accroître la concurrence entre les banques sur le marché des comptes corporate multinationaux. SEPA aura pour ef fet de mettre sur un pied d’égalité les paiements nationaux et internationaux, rendant inutiles pour les entreprises le fait d’entretenir des relations bancaires dans chaque pays où elles ef fectuent des transactions. Dans la mesure où il appar tient aux entreprises de s’assurer que leurs fichiers bancaires sont exacts et conformes, ces dernières ont tendance à se tourner vers leur banque pour leur demander de l’aide car SEPA est un projet qui concerne les paiements. Cette tendance représente pour les banques une oppor tunité de se rapprocher de leurs clients (et d’augmenter leur chif fre d’af faires lié aux ser vices bancaires), en leur of frant un par tenariat et une assistance permettant de mener à bien cette transition complexe. Entretenir une relation étroite avec leurs clients revêt pour les banques une impor tance capitale dans un monde post-SEPA car ce projet constitue une oppor tunité pour les entreprises de grouper leurs comptes bancaires et d’en réduire le nombre, menaçant de fait les banques, qui devront se battre pour conser ver leurs clients. Les premières banques qui of friront à leurs clients corporate un accompagnement dans la migration en sor tiront grandies et s’af firmeront comme les meilleurs fournisseurs de ser vices bancaires paneuropéens. SEPA est un projet capital, non seulement en raison de la mise en conformité qu’il exige mais également par la simplicité et la cohérence qu’il appor tera au paysage bancaire postmigratoire. La migration à SEPA et la conversion à l’IBAN comme unique donnée bancaire ne se fera pas sans ef for ts mais elle pourrait bien avoir pour ef fet de renforcer les relations entre les banques et leurs clients.


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Du bon usage des administrateurs « L’expertise d’administrateurs (notamment indépendants) peut être d’un grand secours et permettre à certaines entreprises d’envisager l’avenir plus sereinement » Par Alain Martel, Secrétaire général de l’IFA

GOVERNANCE

du maintien de l’activité de leur entreprise, quand ce n’est pas dans son sauvetage. Un combat évidemment très stressant et chronophage, que beaucoup d’entre eux mènent seuls. Or, si la solitude traditionnelle du chef d’entreprise est par fois dif ficile à vivre quand tout va bien, elle est sans doute encore plus pénible à supporter dans une conjoncture délicate.

Comme le montre la période de crise actuelle, la vie d’une entreprise est loin d’être un long f leuve tranquille. Pour prendre les bonnes décisions, dans ce moment hautement stratégique, les dirigeants de sociétés ont plus que jamais intérêt à s’adjoindre de l’expertise ou du conseil. C’est le rôle que l’on peut attendre d’administrateurs compétents au sein d’un Conseil d’administration ou au sein d’une structure de gouvernance adaptée aux SAS. Ces derniers offrent l’opportunité de s’ouvrir sur l’extérieur et de s’engager sur le chemin d’une gouvernance plus professionnelle, gage de limitation des risques et de création de valeur pour les PME. « De nombreux dirigeants sont actuellement engagés dans la bataille

Et pour tant, cette solitude n’est pas une fatalité. Le dirigeant peut s’entourer d’exper ts pour le guider et l’aider à réfléchir aux meilleures solutions de pérennisation de son modèle économique. Les administrateurs indépendants sont à même de jouer ce rôle, au sein de Conseils d’administration créés en bonne et due forme ou, de façon plus informelle, au sein de structures similaires d’accompagnement (prélude à un conseil plus formalisé), indispensables pour une prise de recul, souvent salvatrice. Il n’existe pas de taille minimale d’entreprise pour créer une gouvernance un peu structurée. Bien sûr, cer taines sociétés y sont légalement obligées (les SA). Pour les autres, c’est une question de volonté. Les star t-up ont, par exemple, intérêt à se doter de telles structures car des avis ex térieurs, alors même que les dirigeants sont « noyés » dans le quotidien, sont souvent déterminants pour pérenniser le projet. La stratégie à long terme de l’entreprise est un sujet sérieux dès son démarrage ! Dans toute entreprise, trois impératifs justifient de créer une structure de gouvernance : le besoin de diversifier les compétences, de challenger le dirigeant (mais pas

une opposition systématique) et de distinguer la gouvernance de l’entreprise de la gouvernance familiale.

1. Accepter des avis extérieurs La mise en place de ces structures (conseil d’administration classique ou comité d’orientation, conseil stratégique, etc.) n’est à recommander que si le chef d’entreprise est convaincu de l’intérêt de recueillir des avis extérieurs. Si ces structures de gouvernance ne ser vent qu’à adouber ses décisions déjà entérinées et non discutables, cela ne ser vira pas à grandchose… Première « révolution » donc à mener dans une entreprise : faire accepter le principe que les idées du « patron » peuvent être discutées. Pas si évident dans cer taines sociétés… Le dirigeant est le premier responsable de ce qu’il peut attendre d’un tel processus et doit appréhender la gouvernance comme une oppor tunité et non comme une contrainte.

2. Commencer doucement, mais sûrement Mettre en place une gouvernance organisée peut se faire en douceur : l’impor tant est que cela se fasse. Cela ne doit en aucun cas représenter une contrainte. Mais une fois créée, la structure doit fonctionner, sous la responsabilité du dirigeant. A lui de définir une gouvernance adaptée à la problématique de l’entreprise, car il n’y a pas de modèle unique de gou-


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vernance et de la faire selon un processus qui évolue dans le temps en fonction des phases de développement l’entreprise. A lui, aussi, de faire en sor te que la gouvernance soit ef fective en organisant la relation entre le Comité exécutif et le Conseil et en donnant au Conseil les moyens de son action, un programme de travail, et éventuellement, des comités spécialisés. La création d’un comité des risques qui évalue les risques actuels et à venir pour l’entreprise est évidemment à l’ordre du jour de nombreuses sociétés aujourd’hui.

3. Constituer une structure de gouvernance multi-profils L’idée n’est pas d’installer au Conseil ses amis ou sa famille ou de dupliquer, au sein d’un Conseil, la direction opérationnelle, représentée par la direction générale. L’un des grands « plus » des Conseils dans les PME familiales est d’ailleurs de bien séparer l’intérêt de l’entreprise et l’intérêt des actionnaires. Plus les profils des administrateurs seront diversifiés, plus la structure sera utile à l’entreprise. En tout état de cause, un minimum de personnes très au fait du cœur d’activité de l’entreprise est requis. Récemment, des Conseils ont engagé des universitaires pour bénéficier de leur vision « grand angle» sur cer tains sujets. Pourquoi pas ? Un bon Conseil est constitué de compétences et d’horizons divers, mais d’abord et avant tout d’adminis-

trateurs motivés et disponibles. Ces derniers auront pour rôle de suivre l’activité de l’entreprise, mais aussi celle de ses concurrents, de contrôler les risques et de tracer le chemin de son développement. Cette responsabilité exige du temps et de l’énergie. Concernant le nombre idéal d’administrateurs, cela dépend de la taille de l’entreprise et de ses obligations légales en la matière.

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ques du marché dans l’évaluation des projets. --

Une gouvernance de qualité avec la présence d’administrateurs externes ajoute à la réputation de l’entreprise.

Et au ser vice de l’entreprise familiale : --

Il facilite le processus souvent délicat de transmission de la direction et de la propriété car pour la première génération, l’enjeu est celui de la relève. Pour les deuxième et troisième générations, un Conseil aide à distinguer clairement les intérêts de la famille et ceux de l’entreprise. La présence d’administrateurs ex ternes facilite une prise de décision plus rationnelle car la présence de plusieurs membres d’une même famille crée souvent un climat d’émotivité qui imprègne les discussions d’af faires.

Les bénéfices de la création d’un conseil en bref : --

Le conseil aide à briser l’isolement du propriétaire dirigeant qui est le plus souvent seul à prendre les grandes décisions.

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L’expérience et les réseaux des membres du Conseil permettent à la PME d’élargir son univers à des compétences souvent complémentaires et de profiter de précieux contacts autour des projets suivants : nouveau marché ; diversification dans de nouveaux créneaux ou croissance par acquisition.

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Le conseil conduit à plus de rigueur dans la préparation des rappor ts et dans le suivi des résultats Point rassurant pour les banquiers et les investisseurs…

w w w.ifa-asso.com

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Il favorise la mise en place de processus de gestion qui améliorent les choix stratégiques.

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L’appor t de membres ex ternes permet de mieux intégrer les ris-

Institut Français des Administrateurs :


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Normalisation : la stratégie chinoise Par Olivier Peyrat / Directeur général, Agence f rançaise de normalisation (AFNOR).

le Royaume-Uni, la France et, depuis deux ans et demi, la Chine.

Les ambitions chinoises à l’international

GOVERNANCE

Il existe désormais plus de normes en Chine que dans n’importe quel autre pays du monde : près de 150 000, soit sept fois plus qu’au niveau de l’Union européenne. Quels sont les enjeux de cette vaste entreprise de normalisation ? En 2001, la Chine entrait à l’Organisation mondiale du commerce. Aujourd’hui, l’OMC est en train de procéder à l’évaluation de cette adhésion en vérifiant si la Chine a tenu les engagements qu’elle avait pris. L’un des critères étudiés est celui du système de normalisation. Il s’agit de vérifier si les normes définies par la Chine ne constituent pas, dans certains cas, un obstacle technique au commerce. L’essentiel de la normalisation internationale s’opère au sein de l’ISO ( International Organization for Standardization), qui est une organisation non gouvernementale, et non une agence de l’ONU. Elle rassemble 160 organisations nationales, comme le DIN (Deutsches Institut für Normung), la BSI (British Standards Institution), l’ANSI (American National Standards Institute), le JISC (Japanese Industrial Standards Committee) ou encore l’AFNOR . Le conseil d’administration comprend vingt membres, avec une sor te de “conseil de sécurité” qui compte six membres permanents : les États-Unis, le Japon, l’Allemagne,

La Chine demande aujourd’hui à devenir également membre permanent de l’instance de gouvernance technique de l’ISO, le TMB ( Technical Management Board), à l’instar des États-Unis, du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de la France. Elle souhaite ainsi être présente à la fois au niveau politique et au niveau technique. Cela suppose qu’elle assure le pilotage d’un cer tain nombre de travaux internationaux, d’où son implication croissante depuis 2004 au sein de l’ISO. Le décompte des présidences de comités techniques ou de sous-comités depuis 2000 montre que les ÉtatsUnis sont les mieux représentés (entre 120 et 140 présidences). Ils sont immédiatement suivis par l’Allemagne, qui depuis 2005 les a même surpassés avec un peu plus de 130 présidences. L’influence du Royaume-Uni décroît assez nettement sur cette période (de 110 à 70 présidences), malgré l’atout évident que représente la maîtrise de l’anglais. La position de la France se maintient à peu près (de 80 à 70 présidences) et celle du Japon a nettement progressé (de 30 à 60). La Russie reste à un niveau assez faible (moins de 20 présidences), même si le président actuel de l’ISO est russe et qu’un cer tain nombre de signes laissent poindre un intérêt croissant de la Russie pour la normalisation internationale. De son côté, la Chine a réussi une percée spectaculaire : alors qu’elle n’a pris ses premières responsabilités qu’à par tir de 2004, elle assure d’ores et déjà la présidence d’une trentaine de comités et sous-comités. Dès qu’un siège est vacant, elle présente sa candidature. Son implication dans les structures techniques a également beaucoup progressé. À la fin de 2010, le Royaume-Uni était présent dans

89 % des structures, ce qui contraste avec son ef facement au niveau des présidences. Suivaient l’Allemagne (84 %) et la Chine (82 %), cette dernière étant d’ores et déjà passée devant la France (80 %), le Japon (79 %) et les États-Unis (75 %). Si l’on rappor te le nombre de responsabilités exercées par chaque pays au montant de son PIB, on se rend compte que l’Allemagne, la France et le Japon jouent pour l’instant « audessus de leur catégorie », et qu’inversement les États-Unis sont nettement moins représentés que ce que leur PIB pourrait justifier. Cela s’explique par le système de normalisation américain, qui comprend entre 100 et 150 SDO (Standards Developing Organizations), comme l’API (American Petroleum Institute), la SAE (Societ y of Automotive Engineers), ou encore l’IEEE ( Institute of Electrical and Electronics Engineers). L’ANSI (American National Standards Institute) a du mal à fédérer tous ces organismes, et sur cer tains votes stratégiques un peu complexes, on comprend mal, par fois, comment le vote américain a été construit… Les Français éprouvent eux aussi quelques dif ficultés à parler toujours d’une seule voix au sein de l’ISO, de la CEI ou de l’UIT. En revanche, les Chinois ont manifestement très à cœur, depuis sept ou huit ans, de prendre des positions uniques et reconnues au sein des dif férents organismes de normalisation. On peut en conjecturer que, selon cer tains scénarios, d’ici quatre ou cinq ans, la Chine aura dépassé l’Allemagne en termes de prises de responsabilités. La Chine choisit avec soin les domaines sur lesquels elle souhaite intervenir, saisit toutes les oppor tunités et met en œuvre les moyens nécessaires, sans commune mesure avec ce que peuvent mobiliser d’autres pays. Elle se positionne assez naturellement sur quelques domaines pour lesquels


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elle dispose d’une compétence par ticulière et qui sont par ailleurs assez anecdotiques, comme les ar tifices de diver tissement ou la médecine traditionnelle chinoise. Son intérêt pour le commerce frontalier des biens de seconde main est peut-être lié à la volonté de développer une économie plus durable s’appuyant sur le recyclage. Mais elle inter vient aussi dans des domaines beaucoup plus stratégiques comme l’énergie, avec notamment le biogaz, les règles techniques pour la détermination des économies d’énergie dans les projets de rénovation, les entreprises industrielles et les régions, ou encore le méthane houiller. On sait que la Chine s’intéresse beaucoup aux matériaux et notamment aux terres rares, et il n’est pas surprenant de la retrouver dans les comités consacrés au cuivre et aux alliages de cuivre, aux plastiques, au magnésium et alliages de magnésium, aux ferroalliages, ou encore à la corrosion des métaux et alliages. Elle s’est également positionnée sur les récipients métalliques légers et les moteurs à combustion interne, et de façon plus marginale sur la coutellerie et l’or fèvrerie métallique décorative et de table. Faut-il y voir un lien avec la réputation de la cuisine chinoise ? Par ailleurs, la Chine multiplie les coopérations bilatérales sur les sujets les plus divers : avec l’Afrique du Sud sur les systèmes et la désignation des tailles de vêtements, ou sur la désignation de mesurage et les systèmes de marquage pour les chaussures ; avec l’Allemagne sur les navires et les technologies maritimes, mais aussi sur les machines et matériels pour la construction des bâtiments ; avec le Canada sur le captage et le stockage du CO2 et sur la gestion des gaz à ef fet de serre et activités associées ; avec la Corée et le Japon sur le textile ; avec l’Italie sur le pétrole et les systèmes de transpor t par conduites ; avec le Royaume-Uni sur l’agroalimentaire et le thé, mais aussi sur le

management de la qualité, les applications de techniques statistiques, la mise en œuvre du Six Sigma ; avec la Suède sur l’emballage et l’environnement ; avec la Turquie sur le tabac en feuilles ; et avec la France sur des sujets liés à l’ef ficacité énergétique.

Les principes de la normalisation chinoise Dans la plupar t des pays, il n’existe pas de loi relative à la normalisation. La couronne d’Angleterre se contente de reconnaître la BSI à travers une char te. Le gouvernement allemand fait de même pour le DIN. La Chine est l’un des rares pays à avoir adopté une loi dans ce domaine : les normes chinoises sont établies par les pouvoirs publics et non par l’industrie. Les SDO sont contrôlées par le gouvernement chinois, et c’est lui qui rend les arbitrages ultimes. La par ticipation des par ties prenantes à ces SDO dépend de la politique de chaque organisme. Cer tains sont très ouver ts, d’autres moins. Les membres des comités sont nommés intuitu personae et, en cas d’indisponibilité, ne peuvent être remplacés par un représentant de la même entreprise. Quant aux entreprises étrangères, tout au plus peuvent-elles obtenir un statut d’obser vateur. Le financement des normes est assuré par le gouvernement chinois, avec un cofinancement par l’industrie. La politique des droits de propriété intellectuelle s’appliquant au contenu des normes peut varier d’un SDO à l’autre. Pour se procurer les normes, il est nécessaire de disposer d’un compte dans une banque chinoise, faute de quoi on ne peut pas acheter les documents. Au sommet du système de normalisation chinois se trouve l’AQSIQ (Administration of Qualit y Super vision, Inspection and Quarantine), qui est chargée de la sur veillance du marché. Le rôle de la SAC (Standardization

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Administration of China) est plutôt d’assurer une sur veillance technique. La SAC est un peu l’équivalent de l’AFNOR , à ceci près qu’il s’agit d’une structure quasiment ministérielle. La SAC a autorité sur les dépar tements administratifs de normalisation dans les provinces, les régions, les ministères et les industries. Elle contrôle aussi les comités techniques nationaux. Le CNIS (China National Institute of Standardization) assure le recensement des normes. La SPC (Standards Press of China) s’occupe de leur promotion. La CAS (China Association of Standardization) est chargée de veiller à leur utilisation. Les normes nationales chinoises se répar tissent en quatre grandes catégories : les normes obligatoires (Guóbiāo, ou GB), les normes nationales recommandées (Guóbiāo tuījiàn, ou GB/ T ), les normes sectorielles/industrielles/ministérielles, et enfin les normes provinciales. Il existe entre 3000 et 4000 normes nationales obligatoires, considérées comme faisant par tie de la réglementation technique. Elles por tent sur des sujets relatifs à la sécurité, la santé au travail, la protection des consommateurs et de l’environnement, etc. Les normes GB ser vent de base à la cer tification CCC (China Compulsor y Cer tification). C’est un passage obligé pour accéder au marché chinois, en tout cas pour les sociétés étrangères. Par le passé, les exigences pouvaient être moindres pour les sociétés chinoises, par exemple en termes d’accréditation, mais suite à un cer tain nombre d’af faires ayant défrayé la chronique (lait en poudre, jouets…), cette situation est en train de changer. Les normes GB sont compilées par le CNIS mais aussi par plus de 70 associations et organismes de recherche, ce qui se traduit par une très grande


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Normalisation : la stratégie chinoise

dispersion de l’information. La SAC a la responsabilité de contrôler la compatibilité de ces normes avec les normes internationales et de veiller à ce qu’elles ne constituent pas des entraves techniques au commerce, ce qui suppose qu’elles fassent l’objet de notifications à l’OMC.

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Les normes nationales recommandées (GB/ T ) sont beaucoup plus nombreuses : on en compte 25 000. Elles por tent sur tous les domaines de normalisation, y compris les produits, les processus, les biens, les ser vices, le domaine militaire, etc. Elles sont la propriété de la SAC et sont également compilées par le CNIS et par plus de 70 associations et organismes de recherche. En revanche, elles ne ser vent pas de base pour la cer tification CCC. Cer taines font l’objet de dispositifs de cer tification volontaire. La catégorie des normes sectorielles/ industrielles/ministérielles n’existe pas en France. L’ex trapolation de certaines données nous permet d’estimer qu’en Chine, ces normes sont au nombre de 100 000, ce qui est colossal. Environ un cinquième seulement de ce stock de normes est ef fectivement utilisé. Ces normes sont la propriété des ministères (Communication, Aménagement, Énergie…) et sont compilées par les unités ministérielles concernées, par les associations industrielles, les laboratoires de recherche et les laboratoires d’essai, ce qui rend leur accès complexe. Environ 15 % de ces normes sont obligatoires. Elles sont souvent utilisées par les ministères pour définir la réglementation en matière d’accès au marché. Leur harmonisation avec les normes internationales dépend de chaque ministère et reste en général optionnelle. Cela peut poser problème aux acteurs du marché, car cer taines de ces normes sont aussi contraignantes que les normes nationales. Les criti-

ques de l’OMC por tent notamment sur cette catégorie de normes. La dernière grande catégorie rassemble les normes provinciales. On estime leur nombre à 20 000. Seulement 20 à 30 % de ces normes sont obligatoires, mais si une entreprise souhaite entretenir de bonnes relations avec les autorités provinciales, elle a tout intérêt à les prendre en considération. Les normes provinciales sont la propriété des gouvernements locaux et sont développées par les organisations locales de l’AQSIQ. Elles sont actuellement soumises à une politique d’attrition de la par t du gouvernement central, et leur influence a tendance à diminuer.

Décrypter chinoise

la

stratégie

À travers la définition d’un cadre légal, l’allocation de ressources spécifiques, l’adoption de processus définis a priori, la Chine af fiche clairement sa volonté de développer la normalisation. Il existe désormais plus de normes en Chine que dans n’impor te quel autre pays du monde. Au total, on en compte près de 150 000, soit sept fois plus qu’au niveau de l’Union européenne. On peut tenter de décr ypter la stratégie, ou plus exactement les stratégies qui sous-tendent cette volonté ouver tement af firmée. Car ses enjeux sont pluriels. La Chine est confrontée à un cer tain nombre de sujets brûlants pour lesquels l’adoption de normes paraît indispensable, comme celui de l’énergie. Cer tains acteurs s’inquiètent cependant que l’ef for t de normalisation et de réglementation mené dans ce domaine ne se traduise par de nouvelles barrières aux échanges, par exemple en ce qui concerne les moteurs. Un autre sujet brûlant est celui de la sécurité publique (techniques minières, trafic routier, protection contre

l’incendie…). L’opinion publique chinoise est de plus en plus sensible à ces questions et les accidents sont plus dif ficilement tolérés, qu’ils concernent des biens de consommation ou se produisent dans le cadre d’une exploitation industrielle. Malgré toutes les formes de « régulations » exercées sur internet en Chine, les gouvernements provinciaux et les cités sont de plus en plus fréquemment interpellés à ce sujet. La normalisation est également considérée comme un instrument essentiel de politique industrielle, comme l’indique le 12e plan quinquennal chinois. Je n’ai pas connaissance qu’un autre pays au monde affiche aussi clairement cette priorité. Cer tains tex tes allemands soulignent le rôle crucial de la normalisation pour l’essor du véhicule électrique, par exemple, mais la Chine est le seul pays qui af firme de façon aussi claire l’impor tance de la normalisation dans sa politique industrielle globale. La normalisation et les brevets sont considérés comme un outil de dif fusion des connaissances scientifiques, de l’innovation technologique et des savoir-faire industriels. Une étude AFNOR , reprenant une méthodologie également utilisée par les Allemands et les Britanniques, met d’ailleurs en évidence, sur la longue durée (25 ans), une corrélation évidente entre nombre de brevets, développement de la normalisation et croissance économique, sans que l’on puisse cependant établir à coup sûr où sont les causes et où sont les ef fets. Cer tains acteurs commentateurs associent la volonté de développer la normalisation et celle de contrôler l’accès au marché. Sans aller jusquelà, on peut noter que la complexité du système représente en elle-même une barrière à l’entrée. Cette complexité ne semble toutefois pas véritablement voulue, mais elle est constatée et peut-être par fois exploitée. La volonté de normalisation s’expli-


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que aussi par des intérêts de sécurité nationale. Il y a cinq ans, la Chine a proposé à l’ISO un standard appelé WAPI , assez proche du Wi-Fi. La particularité essentielle du WAPI était de permettre aux autorités chinoises d’accéder le cas échéant aux communications, voire de les contrôler. La Chine a fait appuyer sa demande par un cer tain nombre de pays et il s’en est fallu de peu que cette norme soit acceptée. Mais l’ISO a fait valoir qu’il était impossible de valider deux normes concurrentes. Les industriels chinois ont longtemps été accusés de ne pas respecter les règles de la propriété intellectuelle. Aujourd’hui, ils se montrent d’autant plus sensibles à cette question qu’eux-mêmes commencent à se faire copier. Ils déposent donc de plus en plus de brevets. L’expor tation de normes chinoises est également considérée comme de nature à soutenir les politiques commerciales chinoises. Malgré les ef for ts de la Chine, sa capacité d’inter vention dans les processus de normalisation internationaux reste modeste à ce jour. Cela s’explique tout d’abord par un problème de maîtrise de l’anglais, un problème qui devrait disparaître avec l’arrivée de trentenaires, formés à Har vard ou dans d’autres universités américaines. Mais la Chine doit surmonter d’autres handicaps. Les normes chinoises sont très souvent ignorées à l’ex térieur du pays. Les choses sont cependant aussi en train de changer, principalement en Asie du Sud-Est, grâce à ce que l’on pourrait appeler une stratégie “gravitationnelle”. En cas de dif ficulté à imposer une nouvelle norme à l’international, les Chinois se contentent d’en faire une norme nationale qu’ils appliquent à leur marché intérieur. Compte tenu de la taille de ce marché, celle-ci finit par s’imposer au niveau international. On voit par fois

les Japonais adopter des positions normatives surprenantes, correspondant sans doute à des intérêts communs avec la Chine. C’est ce qui semble s’être passé à propos du BluRay, lorsque les industriels chinois, ont brandi la possibilité d’adopter un troisième standard et de le déployer sur le marché chinois. La normalisation chinoise étant contrôlée par les ministères et non par l’industrie, en par ticulier pour les normes obligatoires, elle est généralement compatible avec une stratégie « dirigiste ». Par comparaison, aux États-Unis, chaque acteur fait à peu près ce qu’il veut, système qui s’avère relativement dissipateur. Mais, paradoxalement, il n’existe pas en Chine de mécanisme ef ficace pour résoudre les conflits entre normes sectorielles et normes nationales. Le système restera par tiellement inef ficace tant que la priorité ne sera pas donnée soit au sectoriel, soit au thématique. L’adoption des règles d’évaluation de conformité (c’est-à-dire de cer tification) précède souvent la normalisation, celle-ci venant alors au ser vice d’une intention de contrôle ou de restriction. Cette approche entrave le développement de normes scientifiquement rigoureuses. La normalisation provinciale et l’implantation locale des réglementations accentuent les risques de fragmentation du marché. La taille du marché représenté par une province chinoise reste néanmoins considérable.

Une nouvelle muraille de Chine ? L’OMC a publié le compte rendu de l’examen transitoire annuel prescrit par le protocole d’accession, qui a eu lieu en novembre dernier. Si au cours de cet examen, le Japon et l’Union européenne ont sur tout salué les effor ts accomplis par la Chine, les ÉtatsUnis se sont montrés beaucoup plus sévères, critiquant en par ticulier « le

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manque de transparence persistant dans l’élaboration des règlements techniques, des normes et des procédures d’évaluation de la conformité de la Chine, et dans ses politiques en matière d’évaluation de la conformité ». Ils déplorent ainsi que « des milliers de normes industrielles obligatoires » por tant sur « au moins 58 secteurs industriels allant du pétrole et du gaz aux tex tiles, aux automobiles et à la protection de l’environnement » n’aient pas été notifiées à l’OMC. Cela s’avère d’autant plus « problématique » que, « dans la plupar t des cas, il faut acheter les normes auprès de revendeurs autorisés en Chine. Leur prix est modique mais en général, les revendeurs n’acceptent pas les car tes de crédit internationales et exigent l’utilisation d’un compte bancaire chinois. En pratique, cette obligation empêche les entreprises et associations professionnelles des États-Unis, même les plus grandes, d’obtenir des copies des normes si elles n’ont pas une présence en Chine ». Sur le terrain, on constate indéniablement un problème d’accès aux normes, y compris pour les autorités locales. De plus, il existe un pouvoir d’appréciation et d’interprétation des tex tes, qui sont souvent ambigus, ce qui rend la notion d’équité dif ficile à mettre en œuvre. Un très grand nombre de mesures protectionnistes ont été adoptées juste avant l’adhésion à l’OMC et la Chine s’est ainsi entourée d’une nouvelle « muraille » qui sera longue à démanteler. Elle af firme vouloir s’acquitter de ses obligations en la matière, mais beaucoup reste à faire. Tex te original publié par notre par tenaire ParisTech Review : h t t p : // w w w. p a r i s t e c h r e v i e w. com / 2012/ 10/0 9/n or malis ation- chinoise/


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La RSE pour les CFO-DAF

GOVERNANCE

La notion de RSE suppose que les entreprises ajustent leur modèle économique et leur stratégie en intégrant les problématiques environnementales, sociétales et de bonne gouvernance. C’est dans ce nouvel écosystème, encadré par de nouvelles législations française et bientôt européenne, que les Directions Administratives et Financières (CFO) se retrouvent en première ligne pour produire des informations ex tra-financière et établir un repor ting RSE conformément à la nouvelle loi... Jusqu’en fin d’avril 2012, la RSE intéressait principalement les quelques 650 CFO des sociétés françaises cotées en bourse. Seules ces entreprises étaient soumises à la loi NRE (Nouvelles Régulations Economiques) de 2001 sur l’obligation d’établir un repor ting RSE ou ex trafinancier à compter de l’exercice de 2012. Depuis la publication du décret d’application de l’ar ticle 225 de la loi Grenelle II le 26 avril 2012, pratiquement toutes les entreprises de plus de 500 salariés sont concernées par le repor ting RSE. Pour les CFO de ces entreprises, et on peut penser à terme les CFO de toutes les entreprises, une nouvelle activité voit le jour : le repor ting RSE ou ex tra-financier. Celui-ci devient obligatoire mais aussi à attester et cer tifier par des organismes indépendants. Avant d’aller plus loin dans la découver te de cette nouvelle loi, quelques mots de présentation sur la RSE ou Responsabilité Sociétale des Entreprises. Que signifie la RSE ? Nombreuses

sont

les

entreprises

qui considèrent que leur succès commercial ne découle pas seulement d’une maximisation des profits, mais exige également un compor tement responsable vis-à-vis des acteurs économiques, de l’environnement et de la société. La RSE est une démarche principalement volontaire des entreprises. Elle correspond à l’application, au niveau de l’entreprise, des principes du Développement Durable. Devenir « RSE cer tifié » consiste, pour les entreprises, à intégrer des enjeux sociaux, sociétaux et environnementaux dans leur gestion quotidienne et leurs interactions avec des acteurs ex térieurs. Avec la mise en place d’une démarche RSE, l’entreprise contribue à maîtriser ses risques, préser vez la valeur de ses actifs, donc pérenniser son entreprise. Les 3 principales raisons de l’implication des CFO dans la RSE 1. Attendues à la fois par la Direction Générale, par les actionnaires, par les agences de notations et les sociétés d’étude qui suivent cer tains secteurs d’activité, les informations financières et ex trafinancières publiées par une entreprise relèvent bien souvent de la responsabilité du CFO. 2. La réduction des coûts et la gestion des risques étant les principaux objectifs des stratégies RSE mises en place par les entreprises, les CFO doivent maintenant par ticiper aux activités de gestion, d’évaluation et de déclaration en matière de RSE. 3. Le développement d’une tendance émergente dans le monde économique : le repor ting intégré dans lequel les données RSE sont intégrées au repor ting financier et permettent de rendre visible

les liens entre per formance socio-écologique et per formance financière. RSE , quel rôle pour les CFO La Responsabilité Sociétale des Entreprises est fondée sur un bloc de loi, normes et de référentiels internationaux qui impliquent des engagements de la par t des entreprises, et sur lesquels elles doivent rendre des comptes. Selon une étude menée par Greenbiz et Ernst & Young, 6 tendances clés en matière de développement durable en entreprise réalisée auprès de 272 entreprises, 65% des entreprises répondent positivement à la question de savoir si leur CFO s’implique en faveur de la RSE (avec plus ou moins d’implication). Cette implication croissante s’explique du fait que les deux objectifs principaux des stratégies RSE : gestion des risques et réduction des coûts, sont directement connectées au travail du directeur financier. En outre, le for t développement des actions autour du repor ting intégré incitent les acteurs du monde financier à se préoccuper de la RSE. Enfin, pour les sociétés concernées par l’ar ticle 225 de la loi Grenelle II , les CFO sont maintenant dans l’obligation de fournir et dif fuser en ex terne un repor ting RSE devant être attesté et cer tifié. Reporting RSE , êtes-vous concerné ? En matière de publication d’informations RSE, l’ar ticle 225 de la loi « Grenelle 2 » de juillet 2010, amendé par la loi « Warsmann 4 » de mars 2012, modifie, à compter


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(GIE). Les associations et les fondations (y compris d’entreprise) En revanche, une société relevant de cette catégorie pourra être indirectement concernée si elle est contrôlée par une société éligible qui établit des comptes consolidés.

Application des seuils Pour être soumise aux obligations, une société doit , d’une par t, avoir un ef fectif au moins égal à 500 salariés et, d’autre par t, avoir un total de son bilan ou un chif fre d’af faires net au moins égal à 100 millions d’euros. Quelles informations sont à fournir dans le reporting RSE ?

de l’exercice 2012, l’ar ticle L.225102-1 du code de commerce tel qu’il résultait de l’ar ticle 116 de la loi NRE (Nouvelles régulations économiques) de 2001. Le repor ting ex tra-financier (Environnemental, Sociétal et Social) est désormais encadré en France par dif férentes dispositions réglementaires, qui définissent les entreprises concernées et le calendrier de mise en oeuvre de cette nouvelle obligation, échelonnée entre 2012 et 2016. Les sociétés inclues et exclues de l’obligation de reporting RSE Sont concernées : - - les sociétés anonymes (SA), les sociétés en commandite par actions (SCA) et les sociétés européennes (SE) dont les titres

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(actions ou obligations) sont admis aux négociations sur un marché réglementé ; les autres SA , SCA et SE dont le total de bilan ou le chif fre d’af faires et le nombre de salariés dépassent cer tains seuils ; d’autres formes d’entités comme les mutuelles d’assurance, les coopératives agricoles, les établissements de crédit…

Sont exclues : - - les sociétés par actions simplifiées (SAS) ; - - les sociétés à responsabilité limitée (SARL) ; - - les sociétés en nom collectif (SNC) ; - - les sociétés civiles immobilières (SCI ) ; - - les groupements d’intérêt collectif

Le rappor t de gestion doit exposer les actions menées et les orientations prises en matière de RSE. A savoir, la prise en compte des conséquences sociales et environnementales de leurs activités et le respect de leurs engagements sociétaux en faveur de la Société Civile. Des informations précises sont à mentionner, couvrant 42 thématiques et structurées en trois catégories : --

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les informations sociales : emploi, organisation du travail, relations sociales, santé et sécurité, formation, égalité de traitement, respect des conventions de l’Organisation Internationale du Travail ; les informations environnementales : politique générale, pollution et gestion des déchets, utilisation durable des ressources, changement climatique, protection de la biodiversité ; les informations relatives aux


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La RSE pour les CFO-DAF

engagements sociétaux en faveur de la Société Civile: impact territorial, économique et social de l’activité de la société, relations entretenues avec par ties prenantes, sous-traitance et fournisseurs, loyauté des pratiques. Polémique sur l’article 225 relatif au reporting RSE

GOVERNANCE

L’association le Forum des citoyens pour la RSE créé en 2004, a déposé en juin 2012 un recours gracieux auprès du Premier Ministre sur l’ar ticle 225. Ils estiment que le décret va à l’encontre de « la lettre et l’esprit de la loi Grenelle II » et conteste en par ticulier le distinguo entre entreprises cotées et non cotées, qui ne sont pas soumises aux même obligations. En ef fet, le décret présente une liste des informations à publier commune à toutes les sociétés concernées par l’obligation (29 sur les 42 thématiques) et une liste d’informations complémentaires (13) que doivent produire uniquement les sociétés cotées. Le décret ne spécifie pas les définitions des informations et indicateurs à présenter ni les méthodologies par ticulières pour les calculer. L’entreprise dispose donc d’une cer taine liber té dans l’interprétation et la mise en oeuvre de ces obligations et peut ajuster sa réponse en fonction de son secteur, de son organisation interne ou de son écosystème. La vérification des informations devant paraitre au sein du rappor t de gestion doit être réalisée par un organisme tiers indépendant.

Cette organisation doit produire un rappor t compor tant 3 chapitres : une attestation, un avis (pour cer taines sociétés dans un premier temps) et les diligences conduites. 1. L’attestation est af férente « à la présence dans le rappor t de gestion de toutes les informations » imposées par le décret et aler te « le cas échéant, sur les informations omises et non assor ties des explications » exigées en cas d’absence de publication. 2. L’avis relève : - - La « sincérité des informations figurant dans le rappor t de gestion » ; - - Les « explications relatives, le cas échéant, à l’absence de cer taines informations ». 4. Les « diligences qu’elle a mises en oeuvre pour conduire sa mission de vérification ». Un prochain décret précisera les modalités de conduite de mission de l’organisme tiers indépendant. Calendrier de mise en oeuvre de l’article 225 L’arrêté prévoit une montée en puissance entre 2012 et 2016 en matière d’exigence de parution d’informations de RSE et de vérification de celles-ci par un organisme tiers indépendant. Les échéances de publication des informations sont ainsi répar ties entre 2012 et 2014 selon la taille et les caractéristiques des sociétés. Un planning spécifique a été instauré pour la vérification des informations. Il concerne : --

l’attestation relative à la présence dans le rappor t de gestion de toutes les informations requises : elle est obligatoire dès lors que la

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publication des informations est obligatoire ; l’avis sur les informations ellesmêmes : il est obligatoire pour les exercices ouver ts à compter du 1er janvier 2012 pour les sociétés cotées en bourse et pour l’exercice clos au 31 décembre 2016 pour les autres.

Quels indicateurs mettre en oeuvre sur les 42 thématiques demandées par l’article 225 ? Pour élaborer son repor ting RSE, il est nécessaire de rapprocher les informations demandées par la législation française avec les principaux référentiels internationaux reconnus en matière de RSE et la norme ISO. Le CFO pourra utiliser les 4 documents suivants pour établir les indicateurs correspondants aux actions RSE menées par son entreprise : -----

Les lignes directrices de la GR I « Global Repor ting Initiative », les dix principes du Pacte Mondial des nations Unies , la norme internationale ISO 26000, les principes directeurs de l’OCDE à l’intention des entreprises multinationales.

Ex trait de la newsletter SO3 h t t p : // w w w . s o 3 - s o c i e t e - s o c i a l e solidaire.com/


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Big Data for small companies Chronique de Romain Chaumais - Ysance

de transactions et/ou d’événements et à stocker plusieurs téraoctets de données chaque année. Seules les jeunes pousses, notamment nées des réseaux sociaux, s’y aventurent et testent les solutions de Big Data. Et elles en tirent des avantages conséquents. Un retour sur investissement quasi immédiat

Le Cloud Computing et la tarif ication à la consommation réduisent drastiquement le coût des outils d’analyse de type Big Data, les rendant accessibles aux plus petites entreprises pourtant encore trop frileuses à l’idée de se lancer dans un tel projet. A tort… Réseaux sociaux, tablettes, smar tphones, applications, capteurs électroniques, etc., le volume d’informations fabriquées au quotidien croît de façon exponentielle. Selon le cabinet d’analyses Gar tner, à l’horizon 2015, le volume des données pourrait atteindre 8 Zo (Zettaoctets) soit un volume équivalent à 250 milliards de DVD ! Un chif fre qui donne le ver tige mais qui s’avère sur tout être une mine d’or pour les entreprises qui savent collecter ces données, les stocker et les exploiter dans une logique business. Les grandes compagnies et les géants du web l’ont bien compris. Ils appuient leurs stratégies décisionnelles sur des technologies dites de Big Data pour ex traire de ce déluge informationnel des analyses per tinente et donc, des oppor tunités business impor tantes. Et pour tant, ces technologies ne sont pas réser vées aux grands groupes. Le cloud computing et la tarification à la consommation permettent à des compagnies de taille modeste de profiter de ces nouveaux outils d’analyse. Aux États-Unis, rares sont les star t-ups à ne pas les avoir intégrées dans le développement de leur business. En France, les PME se montrent encore frileuses à l’idée de se lancer dans un projet de t ype Big Data, alors même qu’elles sont nombreuses à brasser chaque jour des centaines de millions

Prenons l’exemple d’un éditeur de social gaming ( jeux sur Facebook) dont les titres attirent environ 1,5 million de joueurs par mois et génèrent, par jour, de 500 millions à 1 milliard d’interactions entre membres. C’est une mine d’informations impossible à analyser sans recourir au Big Data. Notamment quand il s’agit de découvrir avec précision le compor tement des internautes et de savoir pourquoi ils adhèrent à un jeu plus qu’à un autre. Quelques milliers d’euros ont suf fit à répondre à cette interrogation via la mise en place d’une analyse de t ype Big Data. Les conclusions issues de cette analyse de données brutes ont révélé qu’un utilisateur décide de s’engager dans un jeu à par tir du moment où 10 de ses « amis » Facebook y jouent aussi. A par tir de là, l’éditeur a adapté le déroulement du jeu en phase de démarrage afin que l’internaute ait rapidement 10 «amis» y par ticipant. En quelques jours, son business model a changé et le retour sur investissement a été immédiat. Même si de nombreux exemples comme celui-ci existent, ils ne suf fisent pas à lever toutes les réticences des petites et moyennes entreprises. Car l’of fre est très riche et très mouvante. Pour les grandes entreprises, c’est un atout. Pas pour les PME qui attendent, au contraire, plus de clar té pour se lancer. Un premier pas vers le Big Data pour quelques centaines d’euros Les PME peuvent néanmoins se forger un premier avis en formulant des questions orientées « usage » et en n’entrant dans une plate-forme de Big Data que les données brutes susceptibles de répondre à la question formulée et donc, implicitement, à l’objectif souhaité. Aucune limite dans l’exploration des données, toutes les questions sont envisagea-

bles. Comme par exemple, parmi mes clients, existe-t-il des segments de population aux compor tements précisément identifiés, qui m’encourageraient à organiser des campagnes de marketing personnalisées ? De là, l’entreprise pourra savoir si cette piste de réflexion est per tinente et s’il y a matière à poursuivre l’analyse de ses données brutes. Ce premier pas vers le Big Data ne coûtera à l’entreprise que quelques centaines d’euros ! Des tarifs plus qu’abordables qui s’expliquent par la montée en puissance des solutions s’appuyant sur le Cloud Computing. Etant basés sur une architecture expor tée et élastique, les coûts d’exploitation sont uniquement fonction des besoins et des utilisations exprimés au jour-le-jour par l’entreprise. De plus en plus d’of fres proposent des ser vices de «paiement à la demande». L’un des exemples les plus récents est Big Quer y. Développé par Google, cet outil traite de gros volumes de données à des coûts acceptables pour identifier une information intéressante. Par exemple, l’analyse de 500 Go par cinq machines pendant 5 heures revient environ à 200 €. A cela, s’ajoutent ceux d’Amazon et de Microsof t A zure mais aussi les nombreux programmes Big Data en Open Source ou en version communautaire. Chose dif ficilement envisageable pour une PME sans cette démocratisation des technologies, elle peut à présent étudier le compor tement de chacun des internautes visitant son site ou toutes les informations produites par ses chaînes de production à moindre coût. A la clé, rien de moins que la possibilité de mieux connaître sa clientèle, d’individualiser son marketing, de valoriser son image sur les réseaux sociaux, d’optimiser ses processus logistiques ou encore d’améliorer la traçabilité des transactions clients, etc. De quoi impulser une dynamique nouvelle en temps de crise… Par Romain Chaumais, Co-fondateur d’Ysance et responsable du pôle Business Intelligence * E x traits de la tribune de Romain Chaumais parue sur : ht tp://solutionsauxentreprises.lemonde.fr/ innovations/ le-big-dat a-c-est-aussil-af faire-des-pme_ a-34-855.html


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Opportunités et défis Cloud Didier Bonjour, Directeur Commercial et Marketing Aspaway

Depuis les années 50, les ressources informatiques tentent de s’aligner aux besoins métiers des entreprises. Plus les entreprises s’ouvrent sur l’ex térieur et plus elles ont de nouveaux besoins informatiques. En parallèle, elles doivent faire face à des critiques, des incompréhensions, des freins au changement ... Aujourd’hui, on constate que : - - les clients sont de plus en plus souvent internationaux, - - l’écosystème joue un rôle de plus en plus impor tant dans l’organisation des entreprises, - - la rapidité de réaction est un facteur clé de succès.

TECHNOLOGY

Un contexte économique difficile

Le concept de Cloud Computing fait référence à la dématérialisation des ressources informatiques au profit d’un service à la demande. Ce modèle technico-économique tend stratégiquement à s’imposer dans les entreprises et les administrations, mais il pourrait surtout remodeler le paysage informatique professionnel pour l’amener vers un nouveau paradigme. Applications, plateformes, stockage ou encore infrastructures ne s’envisagent plus comme des immobilisations mais plutôt comme des « consommables » à utiliser en fonction des besoins véritables. Concrètement, l’entreprise ne paye que ce qu’elle consomme, mais dispose toujours de ses ressources informatiques quand elle en a besoin. En revanche, cette technologie suscite de nombreuses interrogations et craintes (sécurisation, confidentialité, disponibilité...). Avant de clarifier la situation, nous vous proposons un retour en arrière afin de mieux comprendre dans quel contex te s’inscrit la progression du Cloud Computing dans nos environnements. La « révolution industrielle informatique »

Face à ces besoins métiers, les dirigeants ressentent de façon plus intense la volatilité de l’environnement économique. C’est ce qui ressor t de l’étude IBM - Global CEO Study 2010. Toujours dans cette étude, la complexification de l’environnement économique est également une grande source de changement. Cette dernière est définie comme multi-facettes, issue d’une multiplicité de sources et interconnectée à des facteurs externes non structurés qui la rendent encore moins prévisible et compréhensible. Sur les cinq ans à venir, 79 % des dirigeants de l’échantillon complet prévoient un niveau de complexité plus élevé. Ils sont même 85 % pour la France. Toutefois, les mêmes dirigeants français sont aussi plus nombreux (56 %) à se sentir prêts à affronter cette complexité alors qu’ils ne sont que 49 % au niveau mondial. Si un environnement plus volatile, incer tain et complexe est en passe de devenir la nouvelle norme, comment les organisations peuvent-elles gérer et tirer profit de ce nouvel environnement ? Il est primordial que les responsables mettent en œuvre de nouvelles stratégies afin de mieux piloter dans cet environnement incer tain. Les crises stimuleraient-elles l’innovation ? Chaque phase de croissance qui a suivi une crise s’est développée sur

un nouveau concept technologique. Aujourd’hui, le Cloud Computing s’annonce comme un changement majeur car il introduit de nouvelles questions pour les responsables informatiques : - - relations des directions informatiques avec les directions métiers et les utilisateurs : comment mettre en place l’organisation ou les méthodes propices au bon niveau de dialogue ? - - évolution du métier de directeur informatique : s’il ne fait pas preuve de la valeur des systèmes d’information qu’il met en place, s’il n’arrive pas à être aussi réactif que les of fres ex ternes, comment peut-il encore exister à l’avenir ? - - modernisation : comment faire évoluer un existant vieillissant sans argument métier ? Dans ce contex te, le Cloud Computing est en passe de transformer la relation quiliait l’entreprise et son outil informatique. Désormais, elle peut s’af franchir de cer taines contraintes en les déléguant à un par tenaire reconnu et de confiance. Cette nouvelle relation « ex ternalisation applicative » avec un « infogéreur/hébergeur » méritait que l’on s’y attarde car de nombreuses entités réfléchissent à franchir le pas du Cloud Computing. Le marché l’a bien compris. En ce sens, de nombreux acteurs cherchent aujourd’hui à se positionner comme les par tenaires « Cloud » des entreprises et des éditeurs souhaitant bénéficier de l’approche Cloud/ SaaS. Pour autant, cela ne s’improvise pas et nécessite de s’appuyer sur des infrastructures industrielles spécifiques. Il est également à prendre en compte l’approche économique de ce nouveau modèle. Dans tous les cas, il est impor tant de bien comprendre les fondamentaux de l’approche du Cloud Computing afin de mettre en œuvre son projet et de ne pas se lancer tête baissée dans un chantier hasardeux. Les professionnels de l’industrie doivent donc faire montre de pédagogie et de transparence pour permettre au Cloud Computing d’émerger et de se positionner comme le nouveau moteur de la transformation du paysage IT.



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La chasse aux gaspillages, un nouveau levier de l’amélioration de la productivité grâce au Lean-Six Sigma Par Gerald Audenis, Directeur Général d’ORSYP Labs

Dans une période d’économie f luctuante, les Directions des Opérations Informatiques continuent de subir une pression croissante pour réduire leurs coûts tout en devant maintenir ou améliorer la qualité de leurs services. En quête de gains de productivité, deux leviers ont jusqu’alors été privilégiés : l’adoption de nouveaux modèles de sourcing et le déploiement d’innovations technologiques qui ont permis de faire, année après année, mieux et moins cher.

TECHNOLOGY

Ce modèle atteint aujourd’hui ses limites ! En s’inspirant des méthodes industrielles telles que Lean SixSigma, les Directions des Opérations Informatiques peuvent actionner un troisième levier d’amélioration de la productivité : la chasse aux gaspillages ! Comment traquer l’un des gaspillages les plus répandus dans les Opérations Informatiques : la mauvaise adéquation des ressources techniques avec les réels besoins de l’entreprise et appor ter de nouvelles armes au processus de Gestion de la Capacité ? Processus clé de la Direction des Opérations Informatiques, la Gestion de la Capacité dont l’objectif est, selon IT IL, d’« assurer que l’infrastructure informatique est fournie en quantité adéquate, au bon moment et au bon prix », doit garantir que l’ensemble de la chaîne de fourniture des ser vices est utilisée de la manière la plus ef ficiente possible. Le retard de la mise en oeuvre de la Gestion de la Capacité est accentué par la dif ficulté à réunir l’ensemble des compétences nécessaires pour en maîtriser correctement la complexité : exper tise

technique pour anticiper le comportement des infrastructures, exper tise métier pour comprendre, interpréter et modéliser la demande, et enfin exper tise méthodologique pour optimiser les activités, les techniques et les outils nécessaires au processus. Sur ce dernier point, IT IL appor te un premier niveau de réponse en fournissant un cadre formalisé aux processus de Gestion de la Capacité et de Gestion de la Demande mais le référentiel s’avère insuf fisant pour orienter résolument le processus de Gestion de la Capacité vers la chasse aux gaspillages. Le concept de gaspillage n’est en ef fet pas explicitement traité dans IT IL et les organisations qui implémentent la Gestion de la Capacité telle que décrite dans IT IL rencontrent souvent des dif ficultés à traduire ces bonnes pratiques en activités opérationnelles. L’application de Lean Six-Sigma permet de s’af franchir plus facilement de ces dif ficultés en capitalisant sur le savoir-faire accumulé et formalisé par l’Industrie. Le Lean fournit des techniques pour la réduction des gaspillages et Six-Sigma pour l’optimisation et le contrôle des processus. Il ne s’agit pas là de remettre en question IT IL mais bel et bien de donner du sens aux bonnes pratiques IT IL en introduisant les techniques industrielles permettant de mettre le processus de Gestion de la Capacité à l’af fût des gaspillages. Réduire les gaspillages : une démarche inspirée du Six-Sigma Pour réduire ses coûts d’exploitation et ses investissements, la Direction des Opérations Informatiques doit optimiser l’utilisation de la capacité disponible plutôt que d’augmenter

la puissance installée. Reste à savoir comment déterminer les gisements de capacité au sein du système d’information sans mettre en risque les niveaux de ser vices convenus avec les clients. Il convient donc de traquer perpétuellement les gaspillages, c’est-à-dire les ressources engagées qui n’appor tent pas de valeur. La chasse aux gaspillages doit être gérée de manière récurrente et se structurer en cinq étapes, cohérentes avec la démarche DMA IC de la méthode Six-Sigma : 1. Définir une norme d’usage 2. Mesurer pour obtenir des profils d’utilisation 3. Analyser et prioriser en fonction de la catégorisation des ressources 4. Agir et instruire pour décommissionner 5. Contrôler Eliminer les gaspillages : apport du Lean Thinking à la démarche La démarche DMA IC, en s’inscrivant dans un processus permanent, permet de maintenir les gaspillages à un niveau contrôlé. Il reste cependant de nombreuses sources de gaspillages qui ne sont pas identifiées comme des ressources sous-utilisées et qui, par conséquent, échappent à ce contrôle. Pour débusquer ces gaspillages, la Gestion de la Capacité doit passer d’une logique de réduction (suppression des excès) à une logique d’élimination (résolution sur le fond). Pour cela, elle doit prendre en compte non seulement le niveau d’utilisation des ressources, mais aussi la manière dont ces ressources sont utilisées. C’est donc en tenant compte de la demande et de la valeur ajoutée des ser vices informatiques du point de


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vue client que la capacité peut être ajustée en permanence conformément aux priorités de l’entreprise en 5 étapes construites à par tir des principes du Lean Thinking énoncés par Womack et Jones : 1. Eliminer les ressources utilisées pour des ser vices sans valeur ajoutée, 2. Eliminer les ressources qui n’appor tent pas de valeur aux ser vices, 3. Décloisonner les ressources et réguler la demande, 4. Réviser le dimensionnement nominal et gérer la scalabilité, 5. Prévenir les gaspillages. Quelle que soit la valeur intrinsèque du Lean Management ou de Six-Sigma, ces méthodes resteront inopérantes si un changement de culture n’accompagne pas l’amélioration des processus via une prise de conscience collective d’une meilleure utilisation des ressources, sur l’évolution des compor tements individuels face aux gaspillages et sur la reconnaissance du rôle des gestionnaires de la capacité dans la recherche de l’ef ficience. La culture de l’ef ficience est donc au coeur de la conduite du changement. Alors messieurs les Directeurs des Opérations, donnez à vos équipes une véritable culture de la chasse aux gaspillages !

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Le Big Data : un cadeau empoisonné pour les Data Miners ? Par Didier Gaultier, Directeur du Développement SPAD et Datamining chez Coheris, analyse les évolutions de l’analytique à l’ère du « Big Data » et s’interroge sur le rôle du Datamining en 2012.

TECHNOLOGY

« Big Data » est l’une des expressions à la mode en 2012 dans le monde du Data Mining, et les entreprises ressentent de plus en plus comme une pression le fait de devoir s’en emparer rapidement. Dans ce cadre, l’analyse des contenus audio et vidéo est annoncée par certains acteurs du logiciel comme étant presque à portée de main. Techniquement, la possibilité existe : il s’agit par exemple de transformer ces contenus en textelibre, à partir d’une reconnaissance initiale, puis d’utiliser le text-mining*. Quand on dit « Big Data » on pense plus généralement à la pléthore d’informations existant dans les réseaux sociaux, et que beaucoup de professionnels du marketing aimeraient bien pouvoir mieux exploiter pourleur campagnes, mais quid de la qualité de ces données dites « non-structurées » et de leur utilité pour l’entreprise ? Depuis la naissance de l’informatique, un principe né en 1963 à New York est en ef fet toujours resté particulièrement vrai de nos jours. Il stipule « Garbage in, Garbage out ». Un input de données aberrantes sera traité par un ordinateur, mais il n’en ressor tira qu’un résultat absurde ou une absence de résultat. Un moteur statistique peut trier les données ineptes à la manière d’un tamis, mais si leur fiabilité est globalement trop compromise, il ne faut pas espérer de miracle. A par tir de là, seul un contexte bien contrôlé autour d’un contenu libre, permet vraiment d’espérer en déduire de la connaissance utile.

L’Analytique face au « Big Data » L’enjeu pour les entreprises face au «

Big Data » ne se situe donc pas tant dans la capacité d’analyse elle-même qu’autour de 2 problématiques qui ont tendances à être trop souvent ignorées : - - Le mode de collecte des données doit rester connu et maitrisé pour être cer tain qu’une analyse de Data Mining ne produise pas d’ef fets contre-productifs pour l’entreprise. - - L’analyse de grandes quantités de données ne doit pas se faire au détriment de leur qualité. Toutes n’ont pas la même utilité et ne permettent pas à l’entreprise de dégager de la valeur.

modèles prévus par les organismes financiers initialement conçus et testés pour fonctionner dans un marché boursier fluide, ne prenaient pas en compte que la spécificité de la crise sur les actifs toxiques violait cer taines hypothèses statistiques. Des algorithmes qui marchaient par faitement en période d’activité financière « normale », ont cessé d’être per tinents. Ce n’est bien sûr pas la raison première de la crise, mais c’est un des facteurs de son aggravation, il ne s’agit donc pas d’un sujet mineur.

Comme nous l’expliquons souvent à nos clients en Data Mining, que ce soit dans le cadre de l’utilisation d’un logiciel comme COHER IS SPAD, ou tout autre logiciel du marché, l’analyse statistique impose ainsi cer taines règles de base sur les données, et ces règles ont très peu à voir avec la quantité de données. En ne les respectant pas, on s’expose au mieux à une absence de résultats, voire à des résultats faux et trompeurs. Une de ces règles d’or est ainsi de toujours utiliser le même instrument de collecte sur un jeu de données. Par exemple, une par tie des données d’enquêtes venant d’un site internet ne peut donc pas être mélangé directement avec une autre par tie (por tant sur les mêmes questions) dont l’origine est une enquête téléphonique. Au risque sinon d’obtenir des données dont nous dirons par la suite pour simplifier qu’elles présentent une qualité dégradée.

Un autre aspect de bon sens à considérer est qu’une très grande quantité de données ne constitue pas une garantie d’une information de qualité, bien au contraire, on dit souvent que « trop d’informations tue l’information ».

Cette contrainte de base a souvent été oubliée, avec des conséquences qui ont pu être grave pour les entreprises. Il existe d’autres contraintes à respecter en Data Mining. Ainsi en 2008, pendant la crise des subprimes, une par tie des ordres de bourse passés par cer tains automates programmés à la hâte était aberrante, car les

Trop d’informations l’information

tue

C’est un principe qui, dans une cer taine mesure, et contrairement aux idées reçues, reste vrai en Data Mining. Introduire une quantité astronomique de nouvelles données dans un modèle qui fonctionne n’introduit que très rarement de l’information réellement actionnable supplémentaire pour alimenter le modèle. Pire encore, cer tains modèles de Data Mining fonctionnent bien mieux, sont plus robustes et précis lorsque qu’on évite de les alimenter avec des données supplémentaires (trop pauvres en informations) en entrée. Avoir un modèle prédictif avec des dizaines voire des centaines de paramètres, est en soi une aberration, car on cherchera toujours à élaborer un modèle pour qu’il soit le plus per formant possible d’une par t, mais sur tout fonctionnant avec le nombre minimum possible de variables d’autre par t. Le fait d’introduire une grande quantité de sources supplémentaires en espérant qu’une d’entre elle fera « par chance » l’af-


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faire, est à comparer à une pratique que les marketeurs appellent dans un autre domaine le « SPAM » avec un ef fet inverse à celui qu’on veut créer. Le principe de simplicité s’applique donc en Data Mining, car plus un modèle est simple, plus il est puissant. L’autre raison pour laquelle on cherche principalement des modèles de Data Mining simples, réside dans leurpouvoir explicatif. Plus un modèle est simple, plus il permet de comprendre ce qu’il se passe. Simplicité est donc synonyme de puissance explicative. Devenu trop complexe, un modèle de Data Mining n’explique plus rien et devient dif ficile à mettre en œuvre. Il ne faut donc jamais perdre de vue l’objectif du Data Mining qui est de créer de la connaissance client et de la valeur, qui n’est donc, loin s’en faut, pas garanti par l’accumulation d’une énorme masse de données dont on a même par fois oublié jusqu’à la provenance voire l’utilité.

Analyser le « Big Data » : l’exemple des réseaux sociaux Ainsi, pour analyser le « Big Data » en récupérant des données sur un réseau social, if faut impérativement être capable de comprendre le contex te de collecte pour arriver à un résultat exploitable. Par la suite, il sera possible de faire une analyse plus globale sur tous les résultats de ces analyses de premier niveau grâce à une méthodologie comme l’AFM (Analyse Factorielle Multiple) qui peut prendre en compte la disparité des sources et des contex tes. Mais pour cela, il faut bien avoir conscience que cette situation se présente. Or, cer tains entrepôts dedonnées orientés « big data » n’ont pas nécessairement été conçus au dépar t par des statisticiens, et cet aspect par ticulier peut avoir été négligé dans leur conception. Par la sui-

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Le Big Data : un cadeau empoisonné pour les Data Miners ?

te, un tel entrepôt de données s’avèrera en par tie inexploitable malgré la très grande masse de données qu’il peut contenir.

TECHNOLOGY

Il faut d’ailleurs noter qu’à l’heure actuelle, générer des leads pour une entreprise en utilisant seulement les réseaux sociaux, à par t dans des contex tes média très par ticuliers, fait par tie du domaine de la prospective pure. Les réseaux sociaux ont, parcontre, un vrai rôle à jouer dans les relations publiques et pour l’image des entreprises. Le tex t-mining permet par exemple de classer les commentaires qui circulent sur Internet comme « bons » ou « mauvais », et de les associer à des t ypes récurrents de remarques. Il est également possible de savoir si ces avis sont vraiment le fait de vrais consommateurs ou d’une campagne de billets ou une campagne de « like » organisée et en règle. Une entreprise qui sur veille sa réputation de cette manière, peut par exemple identifier une campagne de dénigrement, car les outils de tex t-mining sont maintenant en mesure de recouper les commentaires pour identifier s’ils viennent tous d’une source similaire.

Quel rôle pour le Mining en 2012 ?

Data

Aujourd’hui, quand on parle d’analyser de l’audio et de la vidéo en grande quantité, en termes d’impact sur l’entreprise, on s’éloigne donc sans s’en rendre compte des raisons d’existence originelles des outils d’analyse. Il faut se poser la question : où est l’intérêt pour l’entreprise ? Cet intérêt est évident pour un constructeur informatique qui cherche, à raison d’ailleurs, à promouvoir son matériel, notamment en capacité de stockage, capable de ser vir de suppor t à des bases dépassant

le Pétaoctet de données. Par contre, pour l’utilisateur ou le marketeur lambda, cette quantité monumentale ne garantit nullement un bon ROI , car dans un contex te « Big Data », les contraintes statistiques sur la qualité des données continuent en ef fet de s’appliquer pleinement. C’est donc se réjouir trop vite que d’associer la masse de données récoltées à un volume de connaissance réellement actionnable par l’entreprise. Selon le principe du « Garbage in, Garbage out », il vaut mieux avoir moins de données mais qui seront par faitement maitrisées et de bonne qualité. L’essentiel de la connaissance utile pour le marketeur reste en ef fet issue des outils statistiques traditionnels. Cela fait maintenant plusieurs dizaines d’années que ces méthodes existent. Le progrès a eu lieu principalement sur la convivialité des outils, leur accessibilité et leur per formance, ainsi que sur les garde-fous qui évitent à l’utilisateur de produire des résultats erronés. Le fait d’ajouter des montagnes de données à ces process, ne rajoutera pas mécaniquement de la qualité en termes de valeur des données, bien au contraire, le risque est d’alourdir les temps d’analyse et d’en menacer la cohérence. Le Big Data n’est donc pas automatiquement une bonne nouvelle pour le dataminer ni pour le marketeur, mais plus une éventuelle dif ficulté à gérer, même si cer tains exemples précis, montrent que ce n’est pas non plus une fatalité. En jouant par fois sur l’ignorance des gens, le risque du discours autour du Big Data est de renvoyer le Data Mining à un rôle qui n’est pas le sien : analyser toutes les données, quelles qu’elles soient et quelles que soient leurs origines. Ce serait un dévoiement, dans le sens où son rôle est avant tout de s’emparer de données

collectées avec un objectif bien défini et d’en ex traire de la connaissance précisément en rappor t avec cet objectif. Cette intention initiale est fondamentale. Enfin, le maillon faible de l’analyse de Data Mining reste le processus de collecte des données, qui en assure la qualité. Ce maillon est trop souvent négligé, alors que son impact sur une entreprise construite en silos peut être dévastateur. Si le ser vice statistique qui analyse les données n’échange pas régulièrement avec celui qui les collecte (le plus souvent un dépar tement de la DSI ), le risque est impor tant d’utiliser des méthodes inappropriés de Data Mining et de sacrifier sans le savoir la qualité du résultat. Au-delà de l’enjeu technique se pose donc une question de culture à acquérir. Au final, si une entreprise souhaite analyser le « Big Data », la prudence s’impose. Il lui faudra de préférence créer des groupes de travail entre statisticiens, DSI et inter venants métiers pour définir leurs besoins en termes de données. Ensuite, il faudra appor ter une attention toute par ticulière aux processus de collecte et d’alimentation des entrepôts de données afin de mettre un terme au mythe qui veut qu’une énorme masse de données ce soit forcément mieux : ce n’est pas systématiquement le cas.


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Entretien avec Gildas Mathurin - eFront nouveaux enjeux et challenges sont apparus : --

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Gildas Mathurin, vous êtes le directeur général adjoint ERM/CRM d’eFront. Pouvez-vous nous présenter eFront ? eFront est un éditeur français de progiciels avec une approche métier for te dans la finance sur le non-coté, sur les risques et sur la relation client. Par la per tinence de nos solutions, nous réussissons à maintenir tous les ans une croissance organique de 35% qui nous permet d’investir près de 20% de notre chif fre d’af faires dans la recherche et le développement (CA 2011 est de 37 millions d’euros). Notre société est classée 14ème du TOP 250 des éditeurs français dans la catégorie logiciels sectoriels, d’après une récente enquête Ernst & Young et Syntec Numérique. Sur quels secteurs d’activités intervenez-vous et quels sont vos clients ? Nous inter venons auprès des fonds d’investissements mondiaux, ainsi qu’auprès des grandes entreprises de la finance comme les assureurs et les banques. Quelle est votre vision du marché du risque en tant qu’éditeur vers qui les entreprises se tournent pour anticiper ces risques ? Ce marché est devenu plus mature même s’il demeure de nombreux axes de progrès. De

Une meilleure intégration des initiatives GRC : Risque, Contrôle, Audit, PCA , Gouvernance, optimisation des processus, réduction de la gestion en silos, etc. - Un pilotage global et transverse de tous les risques (risques financiers, risques opérationnels, etc.) auxquels l’entreprise est exposée - Une intégration plus for te avec les données métiers et les applications existantes

Vous lancez un poste de travail CRM dédié aux métiers de distribution de l’assurance. Quels sont les besoins que vous avez identifiés dans ce domaine et qui ont inspiré cette nouvelle offre ? Avez-vous fait appel à des utilisateurs test ? Nous lançons ef fectivement FrontCRM WS, un poste de travail unifié dédié aux assureurs. Conçue en collaboration avec A X A , cette nouvelle of fre introduit collaboration et partage de l’information. Pour cela, nous avons pris en compte les exigences métiers du secteur de l’assurance. --

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La notion de big data L’augmentation exponentielle des données (volumétrie, sources, croisement…), communément appelée Big Data, impose aux entreprises de relever de nombreux nouveaux challenges tels que assurer la cohérence des données, garantir la traçabilité des profils et assurer une réactivité. Internet, caisse de résonnance de l’expression client Les consommateurs ont aujourd’hui un véritable besoin d’échanger avec les marques et de par tager leur expérience à travers tous les suppor ts, notamment les réseaux sociaux. La réactivité des entreprises Les marques sont dans l’obligation de se tenir constamment informées de ce qui se dit sur elles et de réagir. Le facteur temps représente une vraie valeur pour être informé et réagir rapidement

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afin d’adapter une politique de communication ou un projet de déploiement. L’évolution d’une relation transactionnelle à une relation par ticipative Les 2 tendances lourdes sont la mutation des relations entre assureurs et clients qui se traduit par un recentrage sur le client et la démultiplication des lieux de rencontre entre la marque et le client prospect. Le constat est que tous les assureurs se concentrent sur leur métier historique et investissent sur la par tie distribution avec l’utilisation des nouveaux canaux et concepts tels que le CLOUD et le multi-device ! FrontCRM WS que nous lançons symbolise ce t ype de nouvelle of fre. Ce poste de travail est un véritable environnement d’échange unifié et personnalisé, entre l’assureur et l’assuré en toute transparence. Centrée sur le CRM, il s’intègre au système d’information et propose des fonctions de gestion financière, commerciale (vente, oppor tunités, prospection), RH et marketing (campagne multicanale).

Quels sont vos perspectives de développement ? Notre stratégie est de nous orienter progressivement vers la fourniture de données métiers à travers les différents modèles économiques possibles que sont la vente de licence, la location ou les ser vices ex ternalisés globaux de t ype cloud. C’est d’ores et déjà notre stratégie à destination des fonds et nous étendons progressivement cette of fre à l’ensemble de nos clients et lignes métiers. Propos recueillis par Laurent Leloup, Finyear.


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et tout le reste est littérature...

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L’Horloge du Long Maintenant « Et par manque de brise, Le temps s’immobilise Aux Marquises. » Jacques Brel

Il y a des essais aussi stimulants qu’un plaisir assouvi et qui empêche aussi bien de dormir après. Cet automne, j’ai trouvé le livre qu’il vous faut : « L’horloge du long maintenant : l’ordinateur le plus lent du monde » paru aux éditions Tristram (2012). Dans cet ouvrage, Stewar t Brand décrit son incroyable projet : des horloges qui fonctionneront pour les dix mille prochaines années. Cer tains mécanismes sont en ef fet programmés pour ne se déclencher qu’une fois par an, d’autres une fois par siècle, et d’autres encore une fois par millénaire… Tic ! Tac ! Clap ! Clap ! Clap ! Dong ! Ce réveil géant ne vous empêchera pas de dormir. C’est le musicien Brian Eno qui a suggéré le nom de l’horloge -, le long now [«long maintenant»], autrement dit les dix mille ans à venir. Il a dû trouver le concept en travaillant sur « Some are » tiré de l’album « Low Symphony » de Philip Glass (written by David Bowie and Brian Eno for the 1977 masterpiece album Low : http:// w w w.yo u t ub e.co m / watch? v= 0A _ kn0SYjnY&feature=related). La plus belle musique d’ouver ture au monde ! Si si je vous assure. Vérifiez ou ses ayants droit vous rembourseront dans quelques années la dif férence ( !?). Selon l’auteur, « en termes de rapidité et de densité, les ordinateurs commencent à se rapprocher des trois livres de gelée que nous avons dans notre tête depuis l’origine des temps ». Et il serait temps de prendre du recul, d’harponner une bonne fois pour toute la mesure des choses. A force de brûler les étapes technologiques [dopées à l’EPO !], nous ne savons plus à quoi ressemblera la prochaine. Peut-être conviendrait-il de dilater le temps présent, comme il se dilate dans l’approfondissement d’une âme. 1.

François Mitterrand, selon son propre axiome, avait su « donner du temps au temps », depuis son « Obser vatoire ». Il s’agit de ser vir désormais « la vision longue », mais alors qui s’occupera de l’Horloge (ainsi que du projet de bibliothèque) au cours des millénaires à venir ? La question se pose d’autant plus que Stonehenge est désormais un « minable tas de ruine » et les statues colossales de l’ile de Pâques, dont la signification est à jamais perdue, attendent toujours leurs parents à l’accueil du grand magasin de l’Histoire. C’est un engin qui doit rester vivant, c’est sur tout « une métaphore pour encourager la vision longue et la prise de responsabilité dans le présent ». A cet égard, les sanctuaires de bois et de chaume d’Ise au Japon [entièrement détruits et reconstruits à l’identique tous les vingt ans depuis l’an 690 !] constituent un gage de pérennité et de valeur ajoutée pour leurs visiteurs. Pourquoi ne pas s’en inspirer ? Enfin, il nous appar tient de sauver toute la mémoire du monde, car les censeurs pyromanes ne manquent pas depuis l’antiquité [référence au point d’auto-inflammation, en degrés Fahrenheit (451), du papier]. Stewar t Brand rappor te cette anecdote sur le sor t à réser ver aux manuscrits de la bibliothèque d’Alexandrie : « Si leur contenu est en accord avec le livre d’Allah, nous pouvons nous en passer, car dans ce cas le Coran est plus que suf fisant. Si au contraire leur contenu est en désaccord avec le livre d’Allah, alors il n’est aucun besoin de les garder. Va, détruis-les tous ». La destruction des Bouddhas géants de Bâmiyân en Afghanistan par les talibans est un autre exemple. Du reste « le temps ne fait rien à l’af faire » puisque Voltaire, dans son Traité sur la Tolérance, dénonçait déjà Po-

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lyeucte convié à assister à un sacrifice of fer t aux dieux de l’Olympe; il en profita pour renverser les idoles et proclamer sa foi. « Quel est le pays au monde où l’on pardonnerait un pareil attentat ? ». En attendant le nouvel autodafé (électronique ?), je vous laisse à nouveau avec le grand Jacques : « Traverser le présent en s´excusant déjà de n´ être pas plus loin Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d´argent Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je t´attends Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend. »


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La Limousine de Moynat Paris : la Rolls des valises ? Gentlemen, il y a quelques semaines, nous avions publié un premier – bref – papier sur la maison Moynat, célèbre maison de malles et d’objets de voyages qui venait tout juste de renaître de ses cendres pour le plus grand bonheur des amateurs – nombreux – d’ar t malettier et d’objets nomades d’exception.

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Installée Rue Saint Honoré à quelques encablures de la Place Vendome, cette maison très prometteuse, notamment par la richesse absolument inouïe des archives dont elle a hérité, commence à nous livrer, petit à petit , des objets que nous qualifierons, avec un sens cer tain de l’euphémisme, de raf finés et d’exclusifs. Aujourd’hui, nous vous proposons un coup de projecteur sur un objet d’exception, uniquement accessible sur commande spéciale au vu de la complexité de sa réalisation, du temps nécessaire à sa fabrication et de la noblesse des matériaux utilisés : la Valise « Limousine », disponible en trois largeurs et, de ce fait, utilisable soit comme un por te-document, soit comme une mallette business ou soit comme une valise de voyage. La par ticularité de cette valise unique au monde réside dans la ré-interprétation des « courbures » des Malles Limousines créées par MOYNAT au début du 20ème siècle

qui étaient conçues sur-mesure pour, bien entendu, épouser le toit des automobiles. Ces malles d’exception sont toutes réalisées sur commande par l’ar tisan malletier de la maison qui est issu des compagnons du devoir, ce qui nous paraît assez cohérent au vu des techniques strictement ar tisanales mises en oeuvre pour la réalisation de ces pièces hors normes. Le travail de menuiserie notamment, avec la création d’un fut adapté

et étanche dont le fond est cintré, est un travail minutieux et d’une ex trême délicatesse, réalisé avec du bois de peuplier, un bois réputé principalement pour sa légèreté. Le travail de fabrication du fût puis l’habillage d’une telle pièce nécessite donc plusieurs dizaines d’heure de travail (uniquement à la main, cela va sans dire) et propose des finitions d’une grande sophistication : un cloutage serré à l’ex trême (tous les 8 millimètres) réalisé avec des pointes en laiton sur mesure, une couture


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sellier avec 2 aiguilles et un fil de lin ciré pour les poignées, un astiquage des tranches réalisé à la cire d’abeille sans parler du filetage évidemment intégralement réalisé à la main. Et ce n’est pas tout… car le gainage utilise quant à lui un cuir végétal tanné selon une méthode 100% ar tisanale, tandis que l’intérieur est recouver t d’une magnifique toile sergée en coton. Les fermoirs sont en laiton massif usinés avec gravure et proposent la réédition du système de « fermoir a levier » breveté par MOYNAT en mars 1911 et de la serrure MOYNAT qui est elle même un modèle déposé. L’énorme avantage de ces serrures est que le (très) heureux propriétaire de plusieurs objets de la maison éponyme peut ainsi disposer du même jeu de clés pour toutes ses valises et ses malles ! Nous sommes donc en présence d’un objet somptueux issu de l’ar tisanat français du plus haut niveau et dont l’ergonomie est absolument stupéfiante. Car au delà du « t wist » esthétique de cette courbure historique, j’ai pu moi-même apprécier le confor t appor té par cette dernière lorsqu’elle vient épouser la forme de vos jambes au lieu de les heur ter lorsque vous marchez. L’impression est vraiment étonnante et le rendu d’un chic absolu !

MOYNAT nous livre donc, après quelques mois seulement d’existence, un objet de très haut niveau qui fleure bon la tradition ar tisanale française et qui appor te une dose salutaire de respect véritable de ces savoirs-faires ancestraux qui ont tant besoin d’être remis en lumière et à la disposition d’une clientèle d’esthètes de plus en plus sensibles à l’émotion générée par de tels objets. Et comme je l’écrivais il y a quelques jours à l’occasion d’une modeste et brève exégèse du livre d’Alain Rey, une

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intention luxueuse qui ne produirait pas de réaction émotive et qui ne traduirait pas une émotion sincère, ne serait pas du luxe véritable. La Limousine de Moynat est du luxe véritable. Incontestablement. Cheers, HUGO parisiangentleman.fr


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Cessna Citation Latitude Range Increases to 2,500 Nautical Miles

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Cessna Aircraf t Company, a Tex tron Inc. (NYSE: TX T ) company, announced at the Latin American Business Aviation Conference and Exhibition that it has increased the range capabilit y of its planned new midsize jet, the Citation Latitude, once again. The Latitude was originally announced to have an expected range of 2,000 nautical miles, but through customer input and qualit y design and engineering, the Latitude is now expected to have a maximum range of 2,500 nautical miles (4,630 kilometers). “Our customers were pleased when we increased the range from 2,000 to 2,300 nautical miles early this year, but we know to stay competitive in the marketplace and as we talked with more customers getting to 2,500 nautical miles was imperative,” said Bob Gibbs, vice president, International Sales, South America. “Through innovative design and engineering work, we are excited to give our customers a 25 percent increase in expected range since the Latitude was first announced.” Announced in October 2011, the Citation Latitude will of fer Cessna’s widest-yet passenger cabin with stand-up access throughout its length of more than 16 feet. Billed as a game-changer in the midsize segment, the Citation Latitude combines the payload, speed and range that customers want with an unmatched cabin experience at its price point ($14.9 million in 2011 USD). Scheduled for its first flight in mid-2014 and designed for a crew of

t wo plus up to eight passengers, the aircraf t will have a maximum altitude of 45,000 feet (13,716 meters) and a maximum cruise speed of 4 40 knots (815 kilometers per hour). It will climb to 43,000 feet (13,106 meters) in just 23 minutes. The Citation Latitude features the fully integrated Garmin G5000 avionics system and Clairit y™, an intelligent cabin technology solution developed by Cessna in par tnership with Dallasbased Heads Up Technologies. Clairit y™ ties into the avionics system and integrates cabin electrical systems with data and communication sharing through a fiber optic backbone. Cabin systems are controlled either through intuitive touch-screen user inter faces at each seat, or customers’ personal electronic devices. About Cessna Cessna is the world’s leading general aviation company. Since its inception in 1927, Cessna has designed, produced and delivered more than 193,500 airplanes around the globe. This includes more than 6,300 Citation business jets, making it the largest fleet of business jets in the world. Today, Cessna has t wo principal lines of business: aircraf t sales and af termarket ser vices. Aircraf t sales include Citation business

jets, Caravan single-engine utilit y turboprops, single-engine piston aircraf t and lif t solutions by CitationAir. Af termarket ser vices include par ts, maintenance, inspection and repair ser vices. In 2011, Cessna delivered 689 aircraf t, including 183 Citation business jets, and repor ted revenues of $2.990 billion. More information about Cessna Aircraf t Company is available at cessna.com. About Tex tron Tex tron Inc. is a multi-industr y company that leverages its global net work of aircraf t, defense, industrial and finance businesses to provide customers with innovative solutions and ser vices. Tex tron is known around the world for its power ful brands such as Bell Helicopter, Cessna Aircraf t Company, Jacobsen, Kautex, Lycoming, E-Z-GO, Greenlee, and Tex tron Systems. More information is available at tex tron.com.


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Jaguar C-X16 Named Top Design Concept Car The Jaguar C-X16 concept car, the show-stopping inspiration for the recently revealed F-T YPE, has won Design Concept Car of the Year at the 2012 Scottish Car of the Year Awards. Unveiled at the Frank fur t show in September 2011, the C-X16 t wo-seater concept has paved the way for the production F-T YPE model, a t wo-seater, conver tible spor ts car that is a continuation of a spor ting bloodline stretching back more than 75 years. Announcing the C-X16’s victor y, John Murdoch, association president, said: «This new categor y for 2012, kindly sponsored by Bridge of Weir Leather, recognises that some of the most distinctive new models to hit the road take their origins from motor show concept cars. «Many of these show stunners don’t see the light of day but they are valuable for gauging public reaction to new ideas. However, our winner has received such global praise that it has paved the way for a production version, which was unveiled only a cou-

ple of weeks ago in Paris.» The award was presented to Ian Callum, Jaguar’s Director of Design, who said: «It is great to be recognised for creativit y, as well as for excellent, driveable cars. With the C-X16 concept, we set out to move Jaguar’s awardwinning design language on to the nex t generation, creating a car that is the ver y essence of future Jaguar per formance.» The design parallels bet ween C-X16 and F-T YPE are clear, with both cars featuring a new interpretation of the bold, angular Jaguar grille, from which flows the muscular clamshell bonnet with signature «power bulge», as well as a muscular rear end with sensual low tail. F-T YPE, which enjoyed critical acclaim on its public debut at last month’s Paris Motor Show, will go on sale in the UK mid-2013 from around £58,500. The all-aluminium t wo-seater convertible is powered by Jaguar’s new 3.0litre V6 supercharged petrol engine in 340PS and 380PS outputs, and by

the firm’s 5.0-litre V8 supercharged petrol powerplant producing 495PS. The Jaguar C-X16 concept and the FT YPE are a continuation of a renowned spor ting bloodline: this year’s Scottish Car of the Year recognition for the marque comes 12 months af ter the Association of Scottish Motoring Writers named the E-t ype the «most iconic car of the last 50 years». *Pricing indicative and subject to change w w w.jaguar.com


FY’13 Premium Event est l’évènement de l’année 2013 réservé aux Directeurs Financiers. Les conférenciers sont des économistes, des cadres financiers, des consultants et autres professionnels de la gestion financière. Le but de cet évènement est de vous présenter les tendances et les meilleures pratiques pour vous aider dans votre exercice financier au quotidien.

Grâce à la générosité de nos sponsors, FY’13 vous permettra d’assister gratuitement et sur une journée à un évènement de grande qualité. Le nombre des places est limité et l’inscription obligatoire. Plus de renseignements sur www.fy.pe FY’13 Premium Event est organisé par Finyear.com

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