Finyear #14 - June 2012

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Juin 2012


FY’12 Premium Event est l’évènement de l’année 2012 réservé aux Directeurs Financiers. Les conférenciers sont des économistes, des cadres financiers, des consultants et autres professionnels de la gestion financière. Le but de cet évènement est de vous présenter les tendances et les meilleures pratiques pour vous aider dans votre exercice financier au quotidien.

Grâce à la générosité de nos sponsors, FY’12 vous permettra d’assister gratuitement et sur une journée à un évènement de grande qualité. Le nombre des places est limité et l’inscription obligatoire. Plus de renseignements sur www.fy.pe FY’12 Premium Event est organisé par Finyear.com

www.fy.pe


N°14 - JUIN 2012

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EDITO

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Edito FY’12 Premium Event by Finyear FY’12 est L’ÉVÉNEMENT de l’année dédié aux Directeurs Financiers. FY’12 est organisé par Finyear, se déroule sur une journée, à Paris, le 16 octobre 2012 et se compose de conférences et de tables-rondes.. Les conférenciers sont des directeurs financiers, des économistes, des exper ts et autres professionnels de la gestion financière. Le but de cet évènement est de vous présenter les tendances et les meilleures pratiques pour vous aider dans votre exercice financier au quotidien. Le site web de l’évènement FY’12 Premium Events est en construction. Laurent Leloup Resp. rédaction Finyear news[at]finyear.com

FY’12 est un évènement gratuit uniquement réser vé aux directeurs financiers et le nombre de places est limité.

Vous pouvez vous pré-inscrire sur le formulaire en ligne : http://w w w.finyear.com/forms/FY12-by-FinyearCFO-Premium-Event_f33.html Bonne lecture sur Finyear quotidien et Finyear magazine. PS : et n’oubliez-pas que Finyear vous propose une version mobile pour chaque t ype de smar tphone sur w w w.finyear.com/mobile

Editeur : Alter IT sarl de presse - BP 19 - F.74350 Cruseilles Tél : 04 50 77 32 32 www.finyear.com

1ère année - Finyear, supplément mensuel digital n° de publication ISN 2114-5369 Supplément gratuit ne peut être vendu Téléchargement libre via www.finyear.com/magazine Couverture réalisée par l’illustrateur Guy Billout www.guybillout.com

Directeur de la publication : Marie Charles-Leloup Responsable de la rédaction : Laurent Leloup news[at]finyear.com Mise en page : Pierre Leloup Publicité : Finyear publicite[at]finyear.com

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SOMMAIRE

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Sommaire 02 FY’12 | Publicité

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03 EDITO

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Finance & Gestion >6-11

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06 & 07 BFR-TM | Vous êtes assis sur un tas d’or !

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08 & 09 CSC | L’heure est au bilan

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10 & 11 Johnson Controls | Business Efficiency needs smarter cities and smarter buildings

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Risque & Crédit Client >12-13

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12 & 13 REL | BFR des grands groupes européens : légère amélioration en 2011

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17 G2J | Les phases de développement de l’entreprise technologique

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18 & 19 Erdyn | Investissements d’avenir : l’avenir d’aujourd’hui est le présent de demain ...................................................................

20 & 21 Provadys | Phase d’amorçage et financements alternatifs : vers une nouvelle ère du financement des projets ?

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Capital & Trésorerie Investissement & Cash

>14-21

>22-27

14, 15 & 16 Bain & Company | Private Equity : 3ème édition du rapport mondial

22 & 23 Swift | Bienvenue dans le « Correspondent Banking 3.0 »

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24 & 25 Ernst & Young | Treasurers worldwide need to change their operating model to sustain business growth

33 Perceptive Software | La convergence de l’ECM et du BPM au service de l’efficacité des professions financières

26 & 27 Sungard | SunGard Identifies Ten Trends Influencing the Banking Industry

34 & 35 Oodrive | Difficile modernisation de l’Etat

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Gouvernance, Risque & Conformité

36 & 37 PFU Fujitsu | La mobilité des forces salariales : une nouvelle donne pour les entreprises

>28-29

Et tout le reste est littérature...

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28 Green Park | New Economy, New Chief Risk Officer

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29 Congrès des DAF | Publicité

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Finance & IT

>30-39

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30, 31 & 32 Keyrus | “Big Data” : un mode de travail collaboratif et agile qui accélère l’évolution des entreprises

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38 & 39 Ysance | Editeurs de logiciels : Alerte sur les technologies propriétaires

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>40-41

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40 Thierry Charles | La littérature aux sentiers qui bifurquent

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41 Manager-Go | Publicité

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SOMMAIRE

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Parisian Gentleman >41-46

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42, 43, 44, 45 & 46 Parisian Gentleman | L’élégance estivale en 2012 : beaucoup de couleurs et quelques coups de coeur

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Loisirs & Tendances

>46-49 ................................................................... 47 AUDI | La nouvelle Audi A3 : innovation et élégance

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48 Terminaux Alternatifs | Vers les voitures connectées : Renault, Ford, ...

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49 Partime | Un sablier suisse au poignet

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4 ème de Couverture

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50 FY’12 | Publicité

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La Française AM : 1 mois = 1 dessin... Le nouveau président français aurait surement espéré un calendrier européen plus heureux pour son arrivée au pouvoir. Le jour même son élection, le résultat des législatives grecques a ravivé les inquiétudes sur la pérennité de la zone €. Un peu plus tard dans le mois, une série d’indicateurs macro-économiques pointait une contraction de la croissance en Europe au 2ème trimestre, dégradant encore un peu la visibilité. Les marchés financiers n’ont pas tardé à réagir : af faiblissement de l’euro face au dollar, fragilité généralisée des classes d’actifs « risquées », regain d’intérêt pour les det tes souveraines refuges (à noter l’appréciation prononcée du 10 ans français le 24), tensions sur les det tes périphériques (principalement l’Espagne). A bien y réfléchir, les marches financiers sont finalement à l’opposé des Jeux Olympiques, l’impor tant n’est pas de par ticiper mais de gagner… gagner la confiance des investisseurs. Dif ficile de gagner cet te confiance dans l’environnement actuel et notamment avec l’arrivée des nouvelles élections législatives grecques le 17 juin. Les det tes souveraines de la zone euro vont donc continuer de faire bande à par t et inciter très cer tainement les investisseurs à poursuivre la diversification de leurs por tefeuilles. Dans cet te optique, La Française AM a mis en avant LFP Obligations Emergentes (FR0010227546) avec le dessin de janvier et LFP Rendement Emergent 2017 (FR0011203223) avec celui de mars. Pour rappel, le premier investit sur une sélection de det tes souveraines émergentes investment grade et high yield émises en devises locales ou en devises for tes (€/$ neutralisé) et le second ne prend que des det tes en devises for tes (€/$ neutralisé également) dont l’échéance ne dépasse pas fin 2017. Pour compléter cet te of fre, La Française AM rappelle le 3ème pilier de la gamme taux émergents : LFP Premium Emergent (FR0010909150). Ce fonds se positionne sur les spreads d’une sélection « Premium » de det tes ex ternes souveraines émergentes notées Investment Grade (pour 90% de l’actif ), le risque de change devenant résiduel grâce à la couver ture. par David MART IN, Responsable Relations Banques, Entreprises et Régions à La Française AM


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Vous êtes assis sur un tas d’or ! conditions se sont endurcies. Non seulement cer taines entreprises ont du mal à trouver du crédit pour financer leurs investissements ou même leurs dépenses d’exploitation, mais sur tout cer taines lignes cour t terme ne sont pas renouvelées. Dans l’environnement économique tendu que nous vivons, ce t ype de décisions peut signer l’arrêt de mor t à cour t ou moyen terme pour cer taines entreprises.

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Que faire ?

Tout le monde le dit, l’accès au crédit est effectivement plus diff icile pour les PME. C’est devenu une banalité de le dire, mais ça l’est moins d’expliquer cette situation et de trouver des solutions alternatives. Nous sommes allés à la rencontre de Thibaud de Moucheron, Président de BFR TM, dispositif regroupant 35 entreprises, 70 expertises et 2800 collaborateurs sur les thèmes de l’amélioration du BFR.

Qu’en est il vraiment ? Peut-on parler de Credit Crunch ? Non cer tainement pas et ce serait exagéré voire dangereux de dramatiser une situation qui l’est déjà en par tie. En revanche, on peut parler d’une « restriction » ou de « plus grandes dif ficultés d’accès au crédit bancaire » car il est indéniable que les

Il existe la possibilité de s’adresser au « Médiateur du Crédit » qui s’avère être une solution ef ficace que nous recommandons. Le Médiateur du Crédit a la capacité d’assister l’entreprise dans ces situations délicates et d’appor ter la pression nécessaire pour faire évoluer les positions parfois trop intransigeantes des bailleurs ou assureurs crédits. http://w w w.mediateurducredit.fr

Et encore ? Il existe une ligne de financement abordable et disponible : le cash organique de l’entreprise, ou dit autrement la réduction du Besoin en Fonds de Roulement (BFR). Ce gisement de cash est mal évalué, mal localisé et finalement mal exploité. Ceci s’explique notamment parce les banques ont prêté sans compter aux entreprises depuis des décennies, non pas seulement pour financer l’investissement mais sur tout pour financer les cycles d’exploitations. Ce crédit-interentreprises ver tigineux évalué par Bercy à près de 400 milliards d’euros s’est avéré être une manne de financement, et donc de profit pour les banques, quasi-inépuisable. Ces

banques n’avaient aucun intérêt à sermonner les entreprises sur le fait qu’elles se fassent payer tardivement par leurs clients ou que ces mêmes entreprises règlent tardivement leurs fournisseurs. Bien au contraire. Et puis voilà que la crise et donc le spectre de risques de défaillances arrive, que les exigences de Bale 2 et 3 obligent les banques à dimensionner leurs volumes de prêts accordés en fonction de leurs fonds propres, que la dynamique économique et les carnets de commande se réduisent ou se repor tent… et naturellement les banques se mettent a grelotter.

Aller chercher du cash où il se trouve, c’est à dire dans vos poches ! Le financement du cycle d’exploitation par les banques pendant des années a fait oublier aux entreprises le caractère ar tificiel de cet accompagnement (car sans garantie de pérennité) et a de fait détourné nombre d’entreprises sur la nécessité de travailler non seulement leur chif fre d’af faires et leurs marges mais tout autant… leur BFR , soit le capital nécessaire au financement du cycle d’exploitation. Cette mise sous per fusion bancaire, l’immaturité culturelle des commerciaux « latins » sur les aspects financiers de la relation commerciale, complétée par des logiques de rémunération quasi exclusivement basée sur le développement du CA et du résultat d’exploitation, ont fini par aveugler les entreprises sur la nécessité de travailler davantage leur BFR et de cerner les potentiels de cash associés.

Et maintenant ? Ce compor tement plus attentif et donc plus restrictif des banques pour


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financer le cour t et moyen terme peut être considéré comme salutaire pour les entreprises, en tout cas pour celles qui ont anticipé ce désengagement des banques et ont pris des mesures et décisions alternatives. Toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, doivent prendre conscience qu’elles disposent d’un gisement de cash lié à l’optimisation de leur BFR . Cer taines ne le savent pas, mais elles sont assises sur un tas d’or ! Sur la base de notre por tefeuille

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clients (nous avons accompagné plus de 100 entreprises ces dernières années), les entreprises ayant mené un programme structuré d’amélioration du BFR ont dégagé en cash l’équivalent de 3 à 8 % de leur chif fres d’af faires. Cette génération de cash a été suf fisante pour répondre au désengagement des banques. Le cercle ver tueux de l’amélioration du BFR , c’est faire bien dès la première

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fois ». Ces entreprises qui ont mené un vrai projet d’amélioration de leur BFR ont constaté que, outre la génération de cash, leur marge se renforçait et que leur image de marque progressait. Enfin, les entreprises qui ont optimisé significativement et durablement leur BFR ont af fiché des covenants bancaires sains et maitrisés, amenant les banques à leur proposer à nouveau…… de nouvelles lignes de financement.


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L’heure est au bilan

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Pourquoi le changement de paradigme s’impose dans le pilotage f inancier ?

Dans tous les secteurs, nous avons passé beaucoup (trop) de temps sur l’optimisation du compte de résultat : l’heure est venue de parler bilan.

I. Non, le bilan n’est pas une photo du présent mais bien le film du futur Sur les bancs des cours de comptabilité, on apprend que le bilan est comme une photo de la situation financière de l’entreprise, quand le compte de résultat en est le film, le cumul.

En revanche nous manquons de visibilité comme d’indicateurs sur la zone 2 : « la fenêtre moyen terme ». Cette zone aveugle ou moins éclairée que les deux autres n’aurait aucun intérêt si elle ne détenait pas quelques années à l’avance la clé de la solidité voire de la sur vie de l’entreprise. En termes de pilotage stratégique, cette zone constitue un indicateur avancé (qui anticipent) quand nous ne disposons que d’indicateurs retardés (qui constatent) sur les zones 1 et 3.

III. La valeur cachée du bilan

Le bilan ne s’arrête jamais, il vit, se renouvelle, mais surtout il détient la projection future de l’entreprise. Pour connaître le scénario à l’avance, il suf fit d’accepter de projeter le film du bilan.

II. Le bilan « borgne » Quel que soit le secteur, la projection dans le temps des postes de bilan (dans leur intégralité à l’actif et au passif ), aboutit souvent à la même forme globale : une courbe en trois par ties.

En période de croissance, l’accès simple aux sources de refinancement à un coût raisonnable permet de pousser cette zone aveugle en avant sans qu’elle ne constitue un risque réel pour l’entreprise : bien au contraire elle permet de capter une rentabilité immédiate supplémentaire. 1 an après en période de croissance : la zone 2 est simplement poussée en avant. 1 an après…en situation de croissance : le bilan est poussé en avant 40 000

1 an après…en situation de crise : le bilan ne se renouvelle plus 40 000

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La zone 1 et la zone 3 sont rassurantes : à cour t terme, la trésorerie est positive et à long terme le capital est suf fisant. Une batterie d’indicateurs bien connus nous

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C’est l’inverse.

confirme régulièrement ce que nous savons déjà : BFR par exemple pour la zone 1 et Dettes/Fonds Propres pour la zone 3.

En période de récession, cette zone se rapproche car l’entreprise n’a plus les moyens de la repousser : l’actif s’alourdit (faible écoulement des stocks, créances impayées,…) et le passif devient rare et cher. Jusqu’au moment où cette zone déferle.


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Actif Projeté (Hors Cash)

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1. renouer avec un cash flow durable 2. avoir le temps d’attendre…le bon moment pour investir 3. développer avec ses fournisseurs une relation durable basée sur le par tenariat et le niveau de ser vice et non sur la dépendance de trésorerie 4. sécuriser/assouplir la supply chain 5. Par contre, augmenter la « sur face » de cette zone signifie hypothéquer le bilan futur au profit d’une rentabilité éphémère et d’une faillite probable.

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Oui, le cash à moyen terme est un actif stratégique et non pas un signe de sous utilisation du capital : ne pas se laisser déborder par la « zone aveugle » a de nombreux avantages :

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vation. En ajoutant une banque à son activité automobile, le groupe VAG s’est adjoint une source de collecte de dépôts et donc un passif très stable qui permet de réduire la dépendance vis-à-vis du marché et le risque de déficit à moyen terme. A noter également que VAG a l’un des postes fournisseur le plus faible du secteur. Le groupe Renault vient de lancer en 2012 un livret d’épargne…

BILAN "TYPE" PROJETE DANS LE TEMPS 40 000

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1 an après en période de récession : Le bilan ne se renouvelle pas : le film se déroule ! Cer tains agents économiques en ont refait l’expérience récemment (banques, assurances, entreprises, et aussi Etats) : que l’on soit par ticulier, entreprise, ou Etat, (i) nous avons tous un bilan (ii) que nous avons la responsabilité de projeter dans le temps pour en comprendre les déséquilibres structurels.

IV. Les faux remèdes Pour tenter de repousser l’échéance, pour continuer à pousser en avant « le tas de sable », les initiatives pour générer du cash flow consistent à réduire l’actif (augmenter la rotation des stocks, accélérer le paiement clients, voire vendre des actifs immobilisés) et/ou augmenter le passif (allonger le délai fournisseur, ou s’endetter mais souvent à cour t terme). Ces solutions bien connues ne sont pas durables : pire, elles augmentent le risque de rupture de la chaîne de valeur (flux tendu, dépendance financière des fournisseurs). C’est en fait une forme de transfer t du risque financier vers la sphère opérationnelle.

V. Renouer avec un équilibre durable Avoir un équilibre durable, cela signifie : vérifier régulièrement que « la zone aveugle » ne montre pas une différence trop grande entre l’actif et le passif. Pourquoi ? Car de manière inéluctable, il faudra un jour ou l’autre la rembourser (en moyenne tous les 7-10 ans, c’est-à-dire à chaque crise). Les Directeurs Financiers connaissent bien cette « zone aveugle » et ne sont pas à convaincre. Cependant, en période de croissance, parler aux investisseurs du risque que constitue le déséquilibre moyen terme revient à jouer la Cassandre 2 , ou au mieux à manquer d’ambition au présent. Cer tains ont pu résister, souvent en faisant preuve d’inno-

VI. Amnésie Le changement de paradigme est nécessaire dans la manière de mesurer et de piloter la per formance financière des entreprises : des indicateurs de pilotage avancés doivent être intégrés dans le tableau de bord du dirigeant pour sur veiller la taille de la fenêtre moyen terme, seule témoin de l’équilibre structurel actif v/s passif de l’entreprise. On dit souvent que les Marchés n’ont pas de mémoire : il faudra donc en avoir pour deux. L’heure est au bilan. Jean-Michel BOUHOURS CSC, Senior Par tner En charge des activités conseil en Pilotage, Finance, Risque A propos de CSC : CSC est un des leaders mondiaux dans le conseil, l’intégration de solutions d’entreprise et l’ex ternalisation. Au sein de la BU Conseil, la sphère EPM (Entreprise Per formance Management) a en charge les actions de conseil en pilotage et amélioration de la per formance des entreprises. 1. 2.

Un bilan synthétise à un moment donné ce que l’entreprise possède (actif ) et ses ressources (passif ) Dans la my thologie grecque, Cassandre reçoit d’Apollon le don de prédire l’avenir, mais elle se refusera à lui et le dieu décrétera que personne ne croira à ses prédictions.


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Business Efficiency needs smarter cities and smarter buildings By Brendan Young, Director of Sales and Business Development for Building Eff iciency at Johnson Controls Energy Solutions Europe-Af rica

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We are globally experiencing some common challenges such as a shortage of energy, water and other resources, which are crucial to sustain our cities and homes. In order to conserve these scarce resources and minimise the impact on the environment, a more ‘controlled’ approach is required where there is significantly less wastage. By controlling excessive use and waste, we can lessen the need to f ind alternative sources.

Johnson Controls is using technology to help win this battle. Our technology is getting smar ter at reducing waste and improving ef ficiency. Smar t technology also ushers in a host of other benefits that promise to take our world into a whole new dimension of Smar t Buildings and Smar t Cities. Smar t Technology promises to deliver a better qualit y of life by automating the built environment and ex tending connectivit y. It will also enhance functionalit y that will change the

way we work and conduct business, and digitise the way we interact socially. Automation is at the hear t of this technology with intelligent appliances and building equipment at the edge, all interconnected to smar t communications system. Smar t Technology applications called Smar t Grids and Smar t Power Net works are just a few of the groundbreaking solutions to emerge recently that provide for better control over wasted resources. This Smar t Technology also delivers the means to improve energy ef ficiency at various levels of cit y and building infrastructure. One such ‘Smar t’ application uses the existing power line infrastructure of the cit y distribution grid to net work all the demand loads and responding generation supplies. This includes upgrading the point of interconnection onto the grid with the installation of intelligent computerised control devices. These devices communicate with each other and with master systems, providing a cit y-wide level of control over energy and waste. The application provides other smar t benefits such as automatic meter reading, high speed data and voice communication and granular energy control. It also provides a backhaul data super highway for gigabit internet connectivit y that suppor ts social feed applications and more. However, functioning within the expanded ‘smar t cit y’ are smar t buildings that combine automation, smar t communication and smar t appliances


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into the commercial or home space. These use resources intelligently to reduce their carbon footprints, lowering energy usage and helping businesses to achieve sustainabilit y goals. At this level, smar t applications use the existing power reticulation infrastructure within buildings to enable a smar t building to deliver granular control down to the switchboard and appliance level (even up to ever y light bulb, switch socket or electrical device). These devices can be managed intelligently and net worked through to a building management system or a home controller. The systems run independently of each other and continue operating even if the power circuits are switched of f, delivering a reliable, uninterruptable solution which saves energy by switching of f all unnecessar y appliances and controlling the duration of energy usage. Another benefit of the smar t building solution is to delivering faster (gigabit), more ef ficient media and social communication capabilit y. When viewed in isolation, these technologies have significant benefits both for cities and buildings. However the true power of smar t applications only emerges once the t wo are combined. Seamless connectivit y bet ween smar t cit y applications and smar t buildings can potentially create a completely connected, smar t and ef ficient world where all devices communicate constantly for the greatest energy and resource ef ficiency, right down to individual light bulbs in ever y home. When this is used in conjunction with renewable energy solutions that incorporate intelligent

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energy storage devices, the smar t cit y can potentially move the focus away from the traditional centrally generated energy supply that we know today, towards micro decentralised solutions that can operate collaboratively in combination with sustainable sources of energy at the edge of the grid. People are becoming more aware of the need for greater levels of sustainabilit y and eco-consciousness, as well as the need for more ef fective planning to deal with growing populations around the globe. Saving energy and becoming more ef ficient are of the utmost impor tance globally and in par ticular in South Africa where energy and water resource prices continue to climb. Along with this, regulator y bodies are beginning to adopt tougher carbon reduction and environmental impact compliance standards. In light of this it is vital for organisations to begin looking at initiatives to reduce their base operating cost and optimise ef ficiency. This can help to produce a significant and sustainable dif ference in bottom line earnings while keeping up with customer demand and global trends. The idea of the smar t cit y emerged as a solution to all of these needs, using technological intelligence to improve qualit y of life and economic wellbeing. The expanded smar t cit y concept features a smar ter, more intelligently designed cit y infrastructure that enables all elements to work in harmony with each other and the environment. It combines elements such as econo-

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mic development, transpor tation, social ser vices, education, public safet y, healthcare and energies into a holistic entit y that uses resources more ef ficiently and provides a sustainable way of living for the populations of the future. Improving building ef ficiency and adopting green business and building standards such as those promoted by the smar t cit y concept, as well as implementing smar t technology, are the first steps in achieving the goal of reducing waste. About Johnson Controls Johnson Controls is a global diversified technology and industrial leader ser ving customers in more than 150 countries. Our 154,000 employees create qualit y products, ser vices and solutions to optimize energy and operational ef ficiencies of buildings; lead-acid automotive batteries and advanced batteries for hybrid and electric vehicles; and interior systems for automobiles. Our commitment to sustainabilit y dates back to our roots in 1885, with the invention of the first electric room thermostat. Through our grow th strategies and by increasing market share we are committed to delivering value to shareholders and making our customers successful. In 2011, Corporate Responsibilit y Magazine recognized Johnson Controls as the #1 company in its annual ÂŤ100 Best Corporate CitizensÂť list. w w w.johnsoncontrols.com


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risque & crédit client

BFR des grands groupes européens : légère amélioration en 2011 BFR optimisation. La 14ème étude annuelle du Cabinet REL, spécialisé dans l’optimisation du BFR et portant sur les résultats publics 2011 de presque 1000 plus importantes entreprises européennes démontre une légère amélioration de leur BFR ( Besoin en Fonds de Roulement) dans un contexte de reprise. Pour rappel, le DWC* représente le rapport du fonds de roulement au chiffre d’affaires journalier moyen. Plus le nombre de jours obtenus est bas, plus les performances sont jugées bonnes. Si dans les tableaux récapitulatifs, les pourcentages sont en recul, c’est une amélioration (même si le chiffre est négatif ). Le DWC est composé du DSO, DIO et DPO. En voici les composantes pour l’année 2010 sur l’ensemble du classement : -----

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Le DSO** - Ratio de créance clients est égal à 51 (2,2%) Le DIO**- Ratio de rotation des stocks est égal 38,7 (+1,1%) Le DPO** - Délai de paiement fournisseurs est stable à 45,5 (+1,2%) *Le DWC 2011 des 925 premières entreprises européennes se monte à 4 4 jours de chif fres d’af faires (+8 ,8 % d’amélioration par rappor t à 2010). En France, le DWC s’établit à 49, 7 pour le DSO, 35 pour le DIO et 52 pour le DPO (-0,2%). Les 120 entreprises françaises réper toriées ont donc amélioré à un r y thme similaire leur BFR qui res-

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te d’ailleurs inférieur à la moyenne européenne. La France se classe ainsi les 7 meilleurs élèves du continent européen avec son DWC de 49 jours à comparer aux 74 jours de la Suède et les 38 du Royaume Uni Le chif fre d’af faires cumulé des 925 entreprises étudiées a progressé de 10,7% en 2011, après une augmentation de 14,9% en 2010. En France, les 120 entreprises étudiées augmentent leur CA de 6,3% après une augmentation de 10,3% en 2009. En se fondant sur les meilleures pratiques de chaque secteur, REL a chif fré pour 2011 à 885,56 milliards le BFR excédentaire généré par l’ensemble des entreprises de l’échantillon européen. L’élimination de ce manque à gagner pourrait représenter 9,4% de gains pour l’EBIT des sociétés du panel. Les entreprises ont par exemple vu se détèriorer leurs dépenses opérationnelles (+10%) et leur marge brute (-1,2%), ainsi que leur profitabilité (-0,04%) Les entreprises ont davantage fait appel à l’emprunt en raison de aux d’intérêt intéressant, afin de financer leurs besoins de liquidités. Leurs dettes avoisinnent les 95 milliards d’Euros, tandis que leurs liquidités immédiatement disponibles décroissaient de 60 milliards d’Euros. 69% des entreprises du classement n’ont pas pu maintenir leurs per formances et seules 11 sociétés ont pu maintenir leurs trois postes (DSO, DIO et DPO) en dessous des 5% de dégradation.


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Les 3 secteurs qui ont le plus amélioré leurs résultats sont : ----

Les Ser vices Télécoms Les Equipements Télécoms Le secteur des transpor ts

Les 3 secteurs qui ont vu leurs résultats se détériorer sont : ----

La distribution Le secteur CHR Les compagnies aériennes

par

REL

Période d’incer titude financière, de reprise, de marges réduites, de réduction des coûts, de déflation des devises et du prix des matières premières, de per te de confiance des consommateurs, les entreprises doivent avoir conscience que la source la moins coûteuse de liquidité est encore une bonne gestion de leurs fonds de roulement. Ils peuvent utiliser les liquidités libérées pour continuer à financer leurs opérations financières tout autant que leurs initiatives stratégiques, ce qui leur permettra de reprendre l’initiative et de profiter des oppor tunités qui se présenteront lorsque les marchés repar tiront. Cer taines des pratiques ci-dessous permettront aux entreprises de créer des changements viables à long terme et qui garantiront des gains de liquidités durables : --

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Parmi les entreprises françaises qui on le mieux per formées en 2011, on peut citer Guyenne et Cascogne, Canal Plus, Air France, Plastic Omnium, technip et Euro Disney. Actions recommandées pour améliorer son BFR

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Faire de l’amélioration des liquidités, une stratégie prioritaire au sein de la direction de l’entreprise Developper une «Culture Cash» dans l’entreprises à tous les niveaux opérationnels Faire des liquidités une des mesures clé des per formances du management des entreprises et des ser vices financiers Piloter la per formance des processus opérationnels par la mise en place d’indicateurs spécifiques et de cibles à atteindre pour chacune des trois composantes du BFR Investir dans des process permettant de mieux prévoir la demande et le développement des ventes tout en améliorant la gestion du

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risque & crédit client

risque Réduire les délais et augmenter la flexibilité de l’appareil de production afin d’optimiser les niveaux de stocks et le taux de ser vice client Mettre en place des règles internes pour mieux maîtriser les relations commerciales. Toute exception demandera des niveaux supplémentaires de validation Il faut arriver à mettre en place une segmentation des clients et fournisseurs basée sur la valeur et le niveau de risque permettant ainsi d’adopter des stratégies adaptées Automatiser les faibles transactions qui sont souvent trop nombreuses pour libérer du temps aux personnes qui doivent se concentrer sur la valeur ajoutée

Méthodologie L’étude annuelle de REL, mesure les per formances en matière de gestion de leur BFR des 925 premières entreprises européennes (en volume des ventes) pendant l’année 2011 – hors secteur finance. Les données sont issues de sources publiques (CapitalIQ ). Les industries sont définies par leur GICS (Global Industr y Classification Standard) qui est une classification « Standard & Poor’s » qui rend ensuite possible une comparaison globale par secteur et par industrie. Les comparaisons sont faites d’une année sur l’autre en respectant le même périmètre d’étude, en prenant en compte l’entreprise puis sa classification GICS (59 classes), et enfin le rang qu’elle occupe sur le continent étudié. Le BFR correspond au solde entre les ressources à plus d’un an (dites stables), et les immobilisations (emplois stables à plus d’un an). Positif, il traduit un excédent des premières sur les secondes. Négatif, il permet de constater que les immobilisations sont financées par les ressources de trésorerie ou par l’excédent des ressources d’exploitation sur les emplois (besoin en fonds de roulement négatif ). **Terminologie employés :

des

termes

DSO - Ratio de rotation du crédit clients Egal au rappor t de l’encours clients au chif fre d’af faires journalier moyen T TC, il exprime en nombre de jours de chif fre d’af faires, la durée moyenne du crédit accordé par l’entreprise à ses clients (ou autrement dit le délai

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moyen de paiement de ceux-ci). DPO - Ratio de rotation du crédit fournisseurs Egal au rappor t de l’encours fournisseurs aux achats journaliers T TC, il exprime en nombre de jours d’achats, la durée moyenne de crédit accordée à l’entreprise par ses fournisseurs (ou le délai moyen de paiement de celle-ci). DIO- Ratio de rotation des stocks Egal au rappor t des stocks et travaux en cours au chif fre d’af faires journalier moyen HT, il donne le nombre de jours de chif fre d’af faires que représentent les stocks. DWC – Egal au rappor t du fonds de roulement au chif fre d’af faires journalier moyen. Plus le nombre de jours obtenus est bas, plus les per formances sont jugées bonnes. Si dans les tableaux récapitulatifs les pourcentages sont en recul, c’est une amélioration (même si le chif fre est négatif ). Source : REL Laurent Leloup


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Capital & Investissement

Private Equity : 3ème édition du rapport mondial Bain & Company, le leader mondial du conseil aux fonds de private equity, publie la troisième édition du rapport mondial consacré au Private Equity. Ce rapport fait ressortir trois tendances de fond pour l’année 2012 : une pression sur le capital, une pression sur les sorties et un durcissement des levées de fond qui renforcent l’exigence pour les fonds d’une implication active dans leurs sociétés en portefeuille. Presque 1 000 milliards de dollars Us sous forme de «réser ve de capitaux disponibles » -dont près de la moitié pour des buyouts- sont aujourd’hui for tement dispersés entre les fonds de private equit y de tous t ypes et toutes tailles dans le monde, alimentant une guerre des deals. Bain & Company, le leader mondial du conseil aux fonds de private equit y, publie la troisième édition du rappor t mondial consacré au Private Equit y. Ce rappor t fait ressor tir trois tendances de fond pour l’année 2012 : une pression sur le capital, une pression sur les sor ties et un durcissement des levées de fond qui renforcent l’exigence pour les fonds d’une implication active dans leurs sociétés en por tefeuille. « Ce rappor t fait un état des lieux du secteur du private equit y après trois ans de for te crise» souligne Jean -Marc Le Roux, directeur général de Bain & Company. « Il montre que la pression tant sur le capital que sur les sor ties se poursuit mais avec de réelles oppor tunités pour les fonds qui gèrent de façon dynamique leurs sociétés en por tefeuille. ».

Une pression sur le capital Les fonds de private equit y vont tenter d’accélérer le r y thme des deals en 2012 alors qu’elles cherchent à faire travailler les capitaux engagés mais non encore appelés – (la poudre sèche ou « dr y powder *») -, et ce avant que n’expirent les périodes d’investissement. Elles font cependant face à des dif ficultés, comme l’af firme Bain & Company dans ce rappor t. « Les fonds de private equit y (les General Par tners, ou GPs) vont ressentir la pression à vendre cer tains actifs en 2012 » résume Jérôme Brunet, associé et responsable France du pôle private equit y chez Bain & Company, « ils ont tardé à rembourser les investisseurs (les Limited Par tners, ou LPs) depuis la crise, ce qui a conduit à une pression à la sor tie à hauteur de 2 000 milliards de dollars US ». Environ 50% des fonds levés en 2007-2008 n’ont toujours pas été investis, créant une for te pression à réaliser des opérations. « L’heure approche inexorablement pour ces fonds » ajoute Jérôme Brunet. Si les capitaux ne sont pas investis avant fin 2013, les GPs pourraient bien devoir libérer les LPs de tout engagement, et renoncer en plus à leur management fees et à la par t de plus-value (carr y) possiblement créée, selon le rappor t. « Nous sommes en présence d’un surplus de capital structurel » ajoute Jérôme Brunet. En ef fet, les « vieux » fonds vont non seulement se faire concurrence entre eux, mais auront en plus af faire aux fonds plus récents dans un contex te de restriction des transactions réalisables à cour t terme. De fait, si les activités de buyout

conser vent leur faible niveau de 2010 et 2011, les réser ves de poudre sèche de 2007 et 2008 suf firaient à elle seules à clore tous les opérations pendant presque 2 ans. Et la pression risque d’être encore plus for te en Europe Occidentale, où les fonds ont à gérer une quantité encore plus impor tante de poudre sèche proche de la date de « péremption ».

Une pression sur les sorties « Mais il ne faut pas non plus croire que les sor ties d’investissement vont réellement décoller en 2012 » souligne Daphné Vattier, Associée au sein du pôle Private Equit y de Bain & Company. « Il existe encore des faiblesses dans tous les canaux de sortie. Beaucoup d’entreprises, dans les por tefeuilles des fonds, ne sont toujours pas mûres pour la vente car leur valorisation est encore trop faible pour permettre aux GPs de toucher une plus-value ». A la fin de l’année 2011, les ventes des GPs à des industriels ont plongé au vue du redémarrage dif ficile de l’économie américaine et des inquiétudes dans l’Eurozone. Les cotations en bourse et les ventes entre fonds d’investissement sont également bloquées. Le montant des actifs non vendus a atteint environ 2000 milliards de dollars, soit deux fois plus que la poudre sèche destinée à être investie par les GP s, et 1,5 fois plus que ce qui a été investis dans l’année 2011. Selon le rappor t, près de 80% des entreprises en por tefeuille sont valorisées entre 0 et 1,5 fois la mise, soit largement en dessous du niveau


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nécessaire aux GPs pour toucher une plus-value. Les GPs doivent par conséquent se concentrer sur l’amélioration de per formance opérationnelle et financière des sociétés de leur por tefeuille.

Un durcissement des levées de fond Les levées de fonds ne sont pas sur le point d’être complètement rétablies en 2012. Le r y thme lent des sor ties d’investissement force les LPs, qui sont à cour t de liquidités, à respecter leurs engagements pris sur des appels de fonds passés, alors qu’ils atteignent leur plafonds d’allocation. Pendant ce temps, trop de fonds cherchent du capital, ce qui pourrait forcer les GPs soit à revoir leurs attentes, soit à faire face à une cer taine déconvenue. En dépit de l’impor tant retard pris pour essayer de mettre au travail la poudre sèche, et des conditions de levées de fonds qui se détériorent et continueront à le faire en 2012, les GPs prévoient de lever 2,8 fois plus de capital en 2012 que ce qu’ils avaient pu lever l’année dernière. Selon le rappor t, des incer titudes sur les perspectives économiques conjuguées à des marchés de capitaux propres toujours volatiles risquent de rendre dif ficile les accords entre acheteurs et vendeurs sur les prix. Bain a ainsi trouvé que les conditions sur les marchés de la dette étaient moins favorables cette année qu’en 2011. Une des principales sources d’inquiétude est de savoir si l’of fre -en termes de dette- va pouvoir suivre le r y thme de la demande, cela malgré une reprise du nombre de deals. Les auteurs si-

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gnalent toutefois que l’adaptation des marchés de crédit sera probable tant que la chasse au rendement, dans un contex te de taux d’intérêts faibles, attirera les investisseurs.

L’exigence d’une implication active dans les sociétés en portefeuille Selon le rappor t, les facteurs du retour sur investissement liés au marché- le ß - -à savoir un PIB croissant for tement, des multiples de valorisation en hausse et des ef fets de levier impor tants augmentant les retours sur investissement- ont disparu et ne sont pas prêts de revenir de sitôt. Les GPs, comme les LPs, doivent aujourd’hui s’employer à créer du α pour avoir des retours surper formant le marché, c’est à dire stimuler la croissance des entreprises de leur por tefeuille. Les GPs vont donc devoir s’af futer sur de nouvelles disciplines pour réussir leurs investissements, augmenter leur capacité et leur compétence organisationnelle pour accélérer la croissance et enfin créer des modèles reproductibles pour créer de la valeur. Les LPs eux, auront pour principal challenge d’identifier les GPs susceptibles de leur of frir un α en progression. Ils devront voir plus loin que le seul historique de per formance, et peut-être à la lumière d’indices les plus récents, ils comprendront que cer taines per formances pourraient bien s’évanouir. « Le choix d’un bon manager de fonds sera critique pour les investisseurs » conclut Daphné Vattier « Les fonds de private equit y qui ont géré les fonds du premier quar tile (CAD les 25 % les plus per formants) ont 60% de chance

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de voir le fond remplaçant (successor fund ) surper former. De la même manière, un GP dont le fonds faisait par tie du dernier quar tile a 60% de chance de voir le successor fund associé sous-per former. »

Zoom sur émergents

les

marchés

Les marchés émergents, bénéficiant d’une for te croissance, continuent d’attirer à la fois les LPs et les GPs, même si la plupar t d’entre eux auront des dif ficultés à atteindre leurs objectifs souvent élevés. Les LPs restent fascinés par la croissance robuste de ces marchés, et continuent à y investir leur argent. Cependant, les espérances ne se sont pas encore concrétisées, tout du moins pas à la hauteur des attentes des investisseurs, d’après le rappor t. Le principal facteur caractérisant la capacité d’une économie à absorber l’argent du private equit y est le nombre de grandes entreprises à vendre/acquérir. Comme cette condition manque souvent à cer tains marchés émergents, la poudre sèche va continuer de s’accumuler. Pour les investisseurs, l’Asie du Sud-Est est attractive à plusieurs titres. Elle dispose d’un nombre impor tant de grandes entreprises sur tout à Singapour et en Malaisie, et dans une moindre mesure en Indonésie. Contrairement à la Chine et à l’Inde, où les fonds de private equit y n’ont pu prendre que des par ts minoritaires dans des petites et moyennes entreprises, ou bien ont dû se limiter à des investissements privés dans des actifs publics, l’Asie du Sud-Est a traditionnellement été un marché de rachats, of frant plus d’oppor tunités de création de valeur aux GPs. Etre plus gros, en rappor t par


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Private Equity : 3ème édition du rapport mondial

exemple à des indices comme le PIB, n’est pas toujours un avantage.

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Zoom sur les secteurs immobilier et industriels D’un point de vue sectoriel, il y a maintenant consensus sur le fait que le marché de l’immobilier américain a touché le fond, attirant l’attention des GPs vers le bâtiment et les matériaux de construction. Sur ce segment, le timing et la localisation sont critiques. Les GPs prennent le temps de comprendre où se situent, dans le cycle de construction, les produits des compagnies qu’elles évaluent. Par exemple, dans la construction commerciale, où l’érection d’un bâtiment peut prendre jusqu’à 18 mois, ils veulent pouvoir rapidement investir dans les producteurs de matériaux nécessaires au début du cycle. En Europe, les gérants de fonds jouent aussi sur le cycle des business, en regardant très largement dans les secteurs industriels : de l’automobile à la chimie, quels actifs relativement haut récemment pourraient-ils acheter à bas prix?

Zoom sur la santé Dans l’univers des ser vices de santé aux Etats-Unis, les GPs explorent les oppor tunités qu’of fre ce secteur, nouvellement modifié par la récente législation et la volonté de limiter les coûts. Les entreprises de gestion de ser vices ou les SSII sont des cibles alléchantes, qui attirent l’attention du monde du private equit y. Les fonds tentent aussi de profiter de la croissance des cliniques de détail (retail clinics**), qui sont capable de fournir des soins rapides, ef ficaces

et de bonne qualité aux patients. En Europe, les prestataires de soins sont aussi très convoités: les programmes gouvernementaux de réduction de coûts of frent l’oppor tunité à de nouveaux fournisseurs, plus ef ficaces, de se faire une place. L’industrie des technologies médicales éveille aussi l’intérêt des investisseurs en Europe comme aux Etats-Unis, où ces derniers doivent gérer les allers et venues dans leur pool, tandis que les producteurs d’appareils médicaux font face à la pression qu’exercent les gérants d’hôpitaux sur les prix ; ces derniers sont en ef fet de plus en plus tournés vers une gestion fine de leur budget et de nouvelles technologies voient le jour à un r y thme soutenu. * Poudre séche / Dr y Powder: terme d’anglais financier formel désignant des titres liquides prêts à être cédés pour couvrir des futures imprévus ou à investir dans des actifs rapidement. Ce terme vient de l’impor tance de conser ver de la poudre (à canon) sèche, au milieu d’une bataille, dès le X V Ie siècle. **Cliniques de détail /Retail clinic: encore appelées Convenient Care Clinics ou CCCs, ce sont des établissements médicaux délivrant des soins simples et ef fectuant de la prévention générale. Ils sont tenus par des infirmier(e)s et des assistant(e)s médicaux, plus rarement par des médecins. On les trouve essentiellement aux Etats-Unis, dans cer tains supermarchés, centres commerciaux ou encore dans cer taines pharmacies. Bain & Company Bain & Company est le cabinet de conseil en management reconnu par

les dirigeants pour sa capacité à matérialiser des impacts et des résultats dans leurs organisations. Bain conseille ses clients, entreprises et fonds de private equit y, sur leur stratégie, les opérations, la technologie, l’organisation et les fusions-acquisitions. Les associés et les équipes de Bain développent des recommandations qui peuvent être ef fectivement mises en oeuvre par les entreprises et s’assurent qu’elles auront ensuite la compétence et l’autonomie pour préser ver ces progrès et la valeur de cet investissement. Pour garantir l’alignement des intérêts du cabinet avec ses clients, Bain n’hésite pas à indexer ses honoraires sur la per formance constatée de ses inter ventions. Fondé en 1973, Bain s’appuie sur 47 bureaux dans 30 pays pour accompagner les entreprises de tous les secteurs d’activité et sur tous leurs marchés. w w w.bain.com


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Les phases de développement de l’entreprise technologique Taux de croissance, innovation… cette dernière est porteuse de nombreux atouts à bien des égards. Mais développer sa compétitivité impose de passer par un véritable parcours du combattant pour l’entrepreneur qui doit pouvoir assurer une mise à disposition rapide de ses solutions sur le marché. Rappelons-nous que nous parlons d’innovation et que cette dernière est consommatrice de ressources diverses : technique, économique, humaine… Le financement de l’innovation et de la croissance des entreprises IT est donc un axe complexe à prendre en compte avant de se lancer dans un projet. La première phase du développement est généralement tournée vers un financement amont du projet pour lancer la R&D. A ce stade, beaucoup d’entreprises se tournent vers un actionnariat privé et familial. Ce premier stade de développement permet de bénéficier de ressources salvatrices pour démarrer rapidement son projet et embaucher de premiers collaborateurs impor tants : directeur technique… Une fois le cycle de développement finalisé, nous entrons donc en phase de commercialisation. Une des spécificités du marché des nouvelles technologies est la concurrence que se livrent les organismes du secteur, notamment avec les fournisseurs

anglo-saxons qui équipent une bonne par tie des acteurs. Il est donc impor tant d’exister dans ce paysage et de se doter de ressources commerciales et marketing permettant de se positionner comme un acteur crédible, solide et pouvant accompagner dans le temps un client dans son projet. Dans ce contex te, l’accès à de nouvelles ressources financières est un élément clé qui permettra à l’entreprise de se développer dans les meilleures conditions. La levée de fonds s’inscrit souvent dans la road map des entrepreneurs à ce moment. Après avoir été menée tambour battant, cette dernière doit ensuite être utilisée au mieux et ne pas se positionner comme une charge trop impor tante. L’entrepreneur doit tirer par ti de cette dernière en investissant les ressources au bon endroit. Il est impor tant de respecter ses engagements vis-à-vis des actionnaires et de ne pas perdre de vue que cet appor t a pour but de «vendre» et d’atteindre une profitabilité à cour t terme. L’entreprise entre alors en phase de croissance et de consolidation et doit rapidement s’imposer sur le marché pour lui permettre de s’installer durablement comme un fournisseur privilégié. On notera également qu’il ne faut pas perdre de vue le développement à l’international qui représente un axe de crédibilité clé pour l’entreprise. Une fois ces étapes finalisées, les no-

tions de croissance ex terne, de sor tie des investisseurs… sont fréquemment envisagées. Le rôle de l’entrepreneur est également un point central et personnel. Une des étapes les plus stimulantes tient à l’intégration de son projet dans un ensemble plus vaste. La fusion et la réunion de compétence avec un autre groupe et ainsi une piste génératrice de valeur. Cette notion est par ticulièrement évidente dans le monde des nouvelles technologies où les synergies technologiques sont à la base de réels succès. L’entrepreneur doit alors décider de son rôle : continuer l’aventure en tirant avantage de la nouvelle organisation, accroître son champ d’inter vention, céder sa place, se positionner sur de nouveaux projets… La décision est alors personnelle et peut largement influer sur la gouvernance de l’entreprise. Ces dif férents éléments mettent en avant les principales évolutions liées à la vie d’une entreprise technologique. Passionnante, chaque étape de développement permet au créateur d’actionner des rouages qui lui permettront de faire évoluer son projet favorablement; l’impor tant étant d’accéder aux bonnes ressources au bon moment et de s’appuyer sur une ligne de conduite permettant de créer de la valeur dans une logique de long terme. José Jacques-Gustave, PDG G2J


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Investissements d’avenir : l’avenir d’aujourd’hui est le présent de demain

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Patrick Haouat, Associé gérant du cabinet Erdyn, spécialisé dans le conseil en innovation, fait le point sur le programme des investissements d’avenir, et sur sa place dans le système f rançais, déjà complexe, de recherche et d’innovation.

Issu des travaux de la commission Juppé-Rocard, lancé mi-2010, et faisant l’objet d’un large consensus droite-gauche pendant la récente période électorale (François Hollande a aff irmé qu’il ne remettrait pas le programme en cause, sauf ajustements à la marge), le programme des investissements d’avenir (PIA) a rendu public l’essentiel de ses arbitrages. Mais les projets tardent à se mettre en place, et plusieurs aspects du programme interpellent les spécialistes de l’innovation, qui s’inquiètent de certaines faiblesses du dispositif.

L’indispensable intégration des nouveaux opérateurs de recherche dans le système national de recherche et d’innovation Le système français de recherche et

d’innovation connaît depuis la fin des années 1990 une transformation en profondeur, sous l’impulsion des gouvernements successifs de droite comme de gauche. Cette transformation, qui s’est accélérée depuis 2005, a conduit à déployer de nouveaux « outils », opérateurs de recherche, structures d’inter face ou encore labels, parmi lesquels les pôles de compétitivité, les Instituts Carnot, les RTR A (Réseaux Thématiques de Recherche Avancée), les PRES (Pôles de Recherche et d’Enseignement Supérieur), les plateformes d’innovation, les agences régionales d’innovation, etc. Malheureusement, comme souvent en France, les dispositifs préexistants, n’ont, dans leur majorité, pas pour autant été supprimés. Depuis le lancement du PI A , le système français de recherche et d’innovation, déjà reconnu comme étant l’un des plus complexes au monde, a vu émerger de nouveaux dispositifs, qui viennent encore renforcer l’impression de fouillis : équipements et laboratoires d’excellence (Equipex et Labex), instituts de recherche technologique ( IRT ), instituts d’études pour les énergies décarbonées ( IEED), société d’accélération de transfer t technologique (SAT T ), initiatives d’excellence, etc. Les utilisateurs de ce système sont perdus dans ce paysage, et en par ticulier les PME. Ne nous méprenons pas, le bienfondé des nouveaux dispositifs n’est pas mis en cause : des équipes de chercheurs de haut niveau se sont mobilisées et ont monté des projets ambitieux sur

le plan scientifique et technologique ; l’essentiel des projets répond à des enjeux sociétaux majeurs (énergie, environnement, santé, transpor ts, nouveau matériaux, technologies de l’information et de la communication, développement durable…), et des jur ys internationaux ont validé l’excellence et l’ambition des projets retenus. L’investissement public, par l’ef fet de levier qu’il génère à côté des fonds privés, est indispensable pour boucler le plan de financement. En revanche, il est impératif que ces nouveaux dispositifs, une fois lancés opérationnellement, s’insèrent dans les structures, labels et réseaux existants. Les instituts de recherche technologique ( IRT ), par exemple, sont de nouveaux opérateurs de recherche qui doivent trouver leur place parmi les organismes et opérateurs de recherche existants. Compte tenu de leur positionnement, qui met en avant la recherche par tenariale avec les entreprises, les IRT seraient tout à fait fondés à rejoindre le réseau des instituts Carnot, qui compor te déjà 34 membres de haut niveau. Le système français de recherche et d’innovation est aujourd’hui comme une ville qui vient de connaître une vague de grands travaux : une fois les échafaudages démontés, les gravats évacués et les rues nettoyées, les nouveaux bâtiments issus du PI A seront simplement de nouveaux immeubles ou monuments dans la ville, cer tes plus modernes et plus luxueux que les anciens, mais qui doivent s’in-


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sérer dans un urbanisme cohérent.

Un besoin de clarification de la stratégie, des objectifs et des responsabilités Les termes de référence des appels à projets du PI A ont eu le courage de solliciter l’émergence de dispositifs radicalement nouveaux. C’est donc d’une véritable « page blanche » que sont par tis les par tenaires pour élaborer leurs projets. Des hypothèses multiples ont été envisagées, cer taines par fois ex trêmes, et les phases de négociation ont permis de converger, jusqu’à la signature des premières conventions (Jules Verne et Nanoélec pour les deux premiers IRT ). Entre les intentions initiales et la configuration finalement retenue, il y a donc par fois eu des écar ts significatifs, il n’y a rien de choquant à cela. Cependant, les feuilles de route stratégiques auraient dû être redéfinies, dès lors que les par ties prenantes (chercheurs, industriels, état) ont su plus précisément ce que seraient les nouveaux dispositifs. Cela aurait permis de tordre le cou à cer taines « légendes urbaines » qui ont encore la vie dure ; par exemple, on entend encore des conjectures comme « les IRT vont absorber les pôles de compétitivité auxquels ils sont adossés ». C’est absurde : les pôles sont des clusters qui permettent la rencontre d’entreprises et d’opérateurs de recherche, les IRT sont quant à eux des opérateurs de recherche. Il est urgent, si ce n’est déjà fait, qu’ils fassent acte de candidature pour devenir adhérent d’un pôle.

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Le choix des personnes clés fera la réussite (ou l’échec) des nouveaux dispositifs du PIA Cette clarification des positionnements respectifs des uns et des autres permettrait également d’éviter des mélanges des genres risqués dans la constitution des équipes dirigeantes des nouveaux opérateurs de recherche. En ef fet, les milliards d’euros du grand emprunt ne produiront rien pour le pays si ces opérateurs ne sont pas dotés d’équipes reconnues, disponibles et ef ficientes. Quatre postes clés doivent être pourvus de toute urgence : la direction générale, la direction scientifique, la direction du développement (business), la direction des projets. S’agissant des nouveaux Instituts ( IRT, IEED, IHU) en par ticulier, ces postes exigent un engagement dédié et impor tant et une disponibilité à temps plein, et ne paraissent pas cumulables avec d’autres responsabilités opérationnelles (dans une entreprise, un laboratoire,…). Deux ans après son lancement, le PI A engage à peine sa phase de mise en oeuvre : tout reste à faire, il faut maintenant retrousser les manches. Il est grand temps de personnifier les nouveaux opérateurs de recherche issus du PI A , et d’y af fecter des ressources humaines de bon niveau. A propos d’ERDYN La vocation d’Erdyn, cabinet de conseil spécialisé, est de soutenir la croissance et la compétitivité par l’innovation. Depuis 1984, Erdyn accom-

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pagne ses clients en amont et dans la mise en oeuvre de leur stratégie d’innovation. La société propose à ses clients des prestations sur mesure et dispose d’une exper tise scientifique et technologique, ainsi que dans d’autres dimensions comme le marketing, la stratégie et l’organisation. Grâce à sa capacité d’engagement, Erdyn a tissé de for ts liens avec tous les acteurs de l’écosystème de l’innovation. Cette connaissance du terrain et cette culture de la collaboration lui donnent une vision pragmatique pour que l’innovation contribue à la performance des entreprises, pouvoirs publics et organismes de recherches et d’enseignement supérieur dans tous les secteurs d’activité. Erdyn est implanté à Paris, Rennes et Bordeaux. Pour en savoir plus : w w w.erdyn.com


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Phase d’amorçage et financements alternatifs : vers une nouvelle ère du financement des projets ?

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Par Antoine Fléchais, Responsable du Département «Finance d’Entreprise» chez Provadys.

La phase d’amorçage, qui constitue les prémices du succès, reste, aujourd’hui, la phase la plus délicate en matière de financement. En tant que leveurs de fonds, nombreux sont les projets que nous rencontrons, qui, malgré une base technologique innovante, un marché bien présent et une équipe solide, ne parviennent pas à séduire les investisseurs. Le résultat est qu’un grand nombre de projets à fort potentiel restent «sur le carreau».

Evaluation des projets : quid de la pertinence des méthodes de sélection des projets ? La sélection d’un projet est encore aujourd’hui, et avant tout, basée sur un rationnel simple, la capacité de celui-ci à générer à cour t/moyen-terme un retour sur investissement significatif. Régis sur tout en termes de gains et dans l’idée que finalement « qu’impor te le flacon pour vu qu’on ait l’ivresse », de nombreux projets ne font pas l’objet de financement faute de gains prévisionnels suf fisants. Cette méthodologie tend néanmoins à changer et d’autres indicateurs entrent désormais en considération : l’humain et la capacité de l’équipe à pouvoir s’adapter au changement, le réseau social et professionnel du por teur de projet et sur tout, l’objectif et l’appor t intrinsèque du projet à la communauté. Ces changements se traduisent par une organisation sur objectif, l’application de la méthode agile (1) sur la gestion de projet, et une place moins

centrale laissée au «Stor y telling» (2).

Des dispositifs publics en développement mais qui répondent aux mêmes critères de sélection En France, un nombre impor tant de dispositifs publics se sont développés au cours des dernières années venant appuyer le financement des projets d’amorçage et des jeunes entreprises innovantes. Néanmoins, force est de constater que ces dispositifs répondent aux mêmes logiques d’évaluation du couple risque/rendement et favorisent des projets d’ores et déjà positionnés.

Une dynamique plus fiscale qu’entrepreneuriale Les dispositifs, dans leur construction, n’ont pas comme finalité unique de favoriser le développement de nouvelles idées ou projets mais plutôt de permettre, via l’incitation fiscale, de réduire le niveau d’imposition de l’investisseur final. Sans pour autant remettre en cause ces incitations gouvernementales qui incitent un volume non négligeable d’investisseurs à miser sur des véhicules de placements t ype FCPI, FCPR , FIP… celles-ci éloignent néanmoins l’investisseur de la réalité de l’entreprise, cloisonnent le financement sur des profils de projets similaires et sur tout, témoignent d’une réalité : l’absence d’une réelle appétence à la création d’entreprise dans l’approche des investisseurs français.

Un nouvel écosystème en devenir… L’accompagnement

des

projets

d’amorçage et des entreprises innovantes fait face à une remise en cause de l’écosystème actuel. Ces changements sont susceptibles de modifier radicalement l’approche des por teurs de projets et la façon dont sont appréhendés les dossiers.

…. ou l’asymétrie de l’information se réduit grâce au partage des connaissances, des compétences et du réseau Dans cette dynamique, émerge une nouvelle génération de fonds d’investissement en capital-risque plus tournés vers l’humain et le projet que sur la rentabilité financière en tant que telle. Issus d’anciens entrepreneurs de la nouvelle économie ou de la communication ? ils font évoluer les modes d’inter vention en se positionnant entre l’activité des fonds d’investissement classiques et celle des Business Angels. Résolument «hands-on» (3) ils comprennent, grâce à leur historique, les problématiques des por teurs de projets et disposent d’une vraie exper tise technique, qui leur permet d’aller au-delà des simples considérations de rentabilité, dans la sélection des dossiers. D’autres modes d’accompagnements fleurissent également autour d’incubateurs de plus en plus spécialisés et organisés. Leur rôle n’est plus simplement d’épauler la croissance des projets, mais plus d’enclencher la métamorphose de celui-ci à l’aide d’une valeur for te : la mise en commun de compétences, d’exper tises et d’un réseau de par tenaires. Le crowdfunding (4) apparait également comme une tendance novatrice


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où, à défaut de trouver des investisseurs institutionnels, le projet pourra être financé directement par les futurs clients. Les clients, étant eux-mêmes ambassadeurs de la solution/ projet financé pourront devenir acteurs des décisions stratégiques. Le développement de par tenariats grands groupes et star t-up, à l’image de nombreux groupes industriels qui ont lancé leurs programmes d’accompagnement de star t-up (SFR , Nokia, Veolia, Microsof t, IBM… ) est de plus en plus développé.

Conclusion La crise économique et les réformes réglementaires devraient accélérer la transformation du paysage de l’amorçage. L’émergence de nouveaux critères d’analyse de dossiers, de dispositifs de financements et d’acteurs alternatifs, témoigne d’une vraie dynamique autour de cette phase cruciale pour l’entreprise. Cette dynamique ayant comme valeurs clés, l’entraide, le par tage d’exper tises et l’humain. (1) Méthode Agile : Méthodes de développement basée sur une structure itérative, incrémentale et adaptative. (2) Stor y telling : Méthode utilisée en communication basée sur une structure narrative du discours qui s’apparente à celle des contes, des récits. (3) Hands-on : Appui actif des investisseurs au management notamment au travers de leurs exper tises et contacts. (4) Crowdfunding : Approche permettant le financement de projets en faisant appel à un grand nombre de personnes.

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Bienvenue dans le « Correspondent Banking 3.0 » Au coeur des échanges interbancaires, le Correspondent Banking est un élément clé pour plus de 3 700 groupes bancaires à travers le monde. S’il reste encore une activité à forte marge, les pratiques doivent évoluer pour permettre aux institutions financières de faire face à un environnement de plus en plus compétitif.

tré sur le client. Le monde change et les pratiques avec lui. Le développement d’un modèle bancaire « 3.0 » devient une évidence : un environnement dans lequel le client n’utilise qu’un seul ser vice bancaire quand il en a besoin et dans lequel les banques rassemblent les meilleurs composants pour créer une expérience client cohérente et sans heur ts : l’ « experience banking ».

Aujourd’hui, les banques sont soumises à davantage de règlementations et évoluent dans un environnement de plus en plus compétitif ce qui exerce une pression accrue sur les marges. Dans le même temps, le spectre d’une autre crise financière mondiale et le ralentissement de l’économie planent sur le secteur financier. Ajoutons l’émergence des paiements mobiles et le besoin pour les entreprises de solutions plus intégrées et le besoin d’innover devient de plus en plus critique. En tant que pilier du Correspondent Banking, SW IFT s’est donc engagé dans la mise en place d’actions collaboratives en vue de faire évoluer le modèle bancaire.

Un futur collaboratif

Dans son livre blanc publié en janvier dernier, SW IFT insiste sur la nécessité de faire évoluer les pratiques afin de gagner en ef ficacité et dévoile sa vision d’un modèle bancaire cen-

Si chaque banque doit s ‘adapter aux nouveaux besoins, le secteur dans son ensemble peut grandement bénéficier de projets collaboratifs. En ef fet, si la complexité et le coût d’adaptation aux nouvelles réglementations font par tie des inquiétudes des banquiers, les bénéfices d’un nouveau modèle ne peuvent être maximisés que si un grand nombre de banques agissent en même temps. Après avoir consulté 35 banques en 2010-2011, SW IFT a identifié et sélectionné quatre projets collaboratifs prometteurs. Parmi eux, deux projets sont déjà bien avancés et contribuent à rendre le modèle actuel plus ef ficace tandis que les deux autres constituent des avancées significatives : --

Des ser vices d’informatique dé-

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cisionnelle facilitant l’analyse des flux, des par ts de marché et l’identification de nouvelles oppor tunités Une plateforme interbancaire EBAM (Electronic Bank Account Management) pour une gestion rationnelle et unifiée des comptes bancaires. Un ser vice global, détenu par les banques, pour les paiements entre par ticuliers et utilisable à partir de téléphones mobiles. Une plateforme internationale permettant d’entrer en relation avec des banques aux volumes plus modestes.

« Au-delà de cette première étape d’identification des oppor tunités, l’objectif est désormais de continuer le dialogue sur ces projets et d’explorer de nouvelles pistes menant au développement d’un ou deux projets très concrets » commente Thierr y Chilosi, Head of EMEA Banking Initiatives – SW IFT. « Dans cet environnement à la fois plus incer tain et plus compétitif, il est impor tant d’unir nos forces pour définir les ser vices qui permettront de transformer les modèles traditionnels et d’adresser les attentes du marché en termes de transparence, mobilité, ef ficacité et facilité d’utilisation».


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« Experience Banking » Alors qu’au milieu des années 1970, le « Correspondent banking 1.0 » avait pour but d’automatiser le télex via des connexions au sein d’un grand réseau de banques, un concept 2.0 plus ef ficace est apparu à la fin des années 1990 basé sur un processus centralisé et une gestion de la performance renforcée.

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Suite logique des modèles précédents, le correspondent banking 3.0 se veut innovant car centré sur l’expérience client. Un modèle adapté aux pratiques et attentes actuelles, où le client est au coeur de la relation et où il est lui-même le créateur de ser vices bancaires intégrés à son quotidien. Ex trait de la newsletter SW IFT France de Juin 2012 w w w.swif t.com


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Treasurers worldwide need to change their operating model to sustain business growth

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Liquidit y has become a key area of focus with 30% of treasurers noting cash forecasting accuracy as a liquidit y risk management challenge, and a fur ther 20% expressing concern about refinancing and access to funding.

40% of treasurers highlighted f inancing as the biggest issue they had to deal with in the past year, while accuracy of cash forecasts and cash management remain a signif icant challenge. Financial risks dominate treasurers’ top concerns while operational risk is not high on their agenda. Almost half of treasurers believe better use of technology is key but admitted that their use of technology is not mature. Over 60% of treasurers reported diff iculty in recruiting. Corporate treasurers need to make

faster and more fundamental changes to their operating models to achieve business unit and firm-wide goals according to a repor t launched today by Ernst & Young, Reflecting on the future. Over 100 treasurers were inter viewed from large corporations in 14 countries for the study that found there were four fundamental operational issues that treasuries face with their current structures - monitoring of operational risk and lack of change in the risk management approach; ef ficiency of cash management; people development and recruitment challenges; and concerns about the return on investment in systems and technology.

Olivier Drion, EMEI A Head of Treasur y Advisor y, Ernst & Young, said: “As “keeper of the company’s purse,” the treasur y function has traditionally been involved with the general financial issues concerning the company. The financial crisis, its prolonged aftermath and the general shif t to greater integration of business units and processes, has greatly enhanced this role and the capabilities of treasurers. Their concerns about liquidit y are not being helped by the continued prevalence of inadequate cash forecasting mechanisms, decentralized payment arrangements and the continuing lack of transparency and access by treasur y to business units’ cash. The irony is that, at a time when refinancing is proving dif ficult (40% of respondents have experienced this in the past 12 months), pockets of funds may exist across discrete areas of business that could be put to use as working capital by treasur y”. When asked about risk management and governance in general, financial risks dominated treasurers’ top concerns, and they thought this was unlikely to change in the nex t t wo years. A quar ter of respondents had


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not made any recent changes to their overall risk management approach, despite acknowledging the lack of maturit y of that approach. Additionally, operational risk did not feature in their concerns. The last finding is perhaps surprising given the role that operational risk management can play in identif ying fraudulent activit y. Treasurers acknowledge the importance of key per formance indicators (KPIs) for financial risk, but operational KPIs are still largely unused. Similarly, while a significant number of treasurers now use Credit Default Swap (CDS) spreads to measure the credit risk of their banks, credit ratings are still the preferred method. This is likely to continue. Additional work may be required to define an explicit firm wide risk appetite framework. There are also sharp dif ferences in the respondents’ views and their actions around technology. While the majorit y admit to being far from using leading practices, less than half of treasurers believe that technology and data qualit y improvements will help them achieve their desired future operating model. Dimos Dimitriadis, Director, Treasur y Advisor y, Ernst & Young, says, “The technology options available to treasurers are highly sophisticated, but our experience has demonstrated that, despite acknowledging their

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technology limitations, steps are rarely taken by treasurers to improve this area. Without a carefully ar ticulated business case, the upfront investment and related upheaval of a system change can be of f putting, but it can pay dividends in the medium to long term”. The treasur y function is not immune to the global, industr y-wide challenge of acquiring talent. Over 60% of treasurers repor ted dif ficult y in recruiting over the last t wo years. It may simply be a case of demand exceeding supply. However, with fewer than 30% of treasurers rating their talent development programs as mature, they may need to consider new approaches to attracting talent. Dimos Dimitriadis concludes, “ Without a clearly defined target operating model that incorporates all of the areas; risk management, cash management, people, and technology, significant progress for treasur y and broader business is unlikely to be realized. If these issues are not addressed in the near future, some treasurers may find it dif ficult to influence not only the direction of the treasur y, but also the future direction of the company”. About the study The study was conducted via face-toface inter views with 101 treasurers of leading international companies, covering 14 countries and 21 in-

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dustr y sectors. The respondents are the treasurers of large corporations across a range of industries. The inter views took place over a period of four months in late 2011, by members of our global treasur y advisor y net work. About Ernst & Young Ernst & Young is a global leader in assurance, tax, transaction and advisor y ser vices. Worldwide, our 152,000 people are united by our shared values and an unwavering commitment to qualit y. We make a dif ference by helping our people, our clients and our wider communities achieve their potential. Ernst & Young refers to the global organization of member firms of Ernst & Young Global Limited, each of which is a separate legal entit y. Ernst & Young Global Limited, a UK company limited by guarantee, does not provide ser vices to clients. For more information about our organization, please visit w w w.ey.com Ernst & Young LLP 1 More London Place, London SE1 2AF, United Kingdom Website: w w w.ey.com


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SunGard Identifies Ten Trends Inf luencing the Banking Industry David Hamilton, president of SunGard’s banking business, said, “For many banks, the question has not been ‘how do I succeed’ but ‘how do I survive’. Fundamentally, the global banking model has shifted and a transformation is occurring in how money is being managed as banks strive to re-build trust and create value for their shareholders. A focus of investment for banks is on ensuring regulatory compliance and in assuring shareholders that they f ully understand and can manage their risk exposures. Ultimately these investments need to drive more informed strategic decision-making and to help enable a return to profitability for the bank.” SunGard has identified ten trends shaping the banking industr y as banks look to capitalize on change through transparency, ef ficiency and net works. 1. Banks will need clarit y on their cost of cash to help ensure that while regulator y requirements for capital adequacy are met, cautionar y surplus cash and capital reser ve strategies do not impact too heavily on return on equit y (ROE), hindering organizational profit and grow th objectives. 2. Retail, commercial and private

banks are striving for robust customer management to optimize customer relationships and rebuild the trust lost as a result of the financial crisis. 3. With macro-economic factors causing volatilit y in customer behavior, banks need to safeguard deposits and continually validate their lending strategies to improve risk-adjusted profitabilit y 4. Banks are seeking an integrated, enterprise approach to strategic risk management to help meet regulator y requirements and allocate capital more ef ficiently. 5. Banks are also looking to understand the true risk profile of their individual businesses to help them make decisions about asset divestiture and potential acquisitions, in order to re-organize their business models to more risk-averse areas. In the longer term:

lators and on government policy. 8. Financial intermediation will structurally change as alternative models of banking emerge, as technological innovation and deregulation accelerate ‘non-banks’, in par ticular to financial inclusion programs for the unbanked/marginally-banked. 9. Tension bet ween regulators, markets and investors will continue as bank regulators demand greater transparency and lower risk, while bank investors continue to seek higher levels of returns on their investments 10. Technology innovation and adoption rates mean retail, commercial and private banks are re-examining how they capture, segment and ser vice their customer base, as existing strategies for demographic profiling by gender, age and ‘key life events’ cease to provide accurate insight into customer expectations.

6. Exponential grow th in the use of mobile devices worldwide means banks need an integrated approach to mobilit y – as customers increasingly expect banking services to be ‘always on and always accessible’. 7. Banks are under increasing pressure to improve business transparency, given the rising impact that ‘popular’ politics and special interest groups have had on the regu-

Michael Versace, research director at IDC Financial Insights, said, “The disciplines of risk and the role of analy tics are quickly becoming the new core in banking - redefining in some sense what is «core» in banking. While lending, deposit taking, customer relationship management (CRM), treasur y and other ser vices remain of significant impor tance, the transactions and ser vices around these traditional capabilities are quickly


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becoming table-stakes– commodit y capabilities required simply to be in the banking business. Make no mistake that transaction and customer servicing will separate the best from the adequate banking providers, but analy tics and the abilit y to ef ficiently and ef fectively exploit big data, advanced modeling, in memor y and real-time

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decisioning across channels and operations will help improve margins and distinguish those that thrive in uncertain and uneven markets, from those that fumble.” SunGard’s Ambit solution suite can help banks successfully navigate these challenging times by helping

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ensure regulator y compliance, enhance the multi-channel experience, improve customer trust, drive ef ficiency into operations and ensure a clear insight into enterprise-wide risk exposures. SunGard w w w.sungard.com


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New Economy, New Chief Risk Officer

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The global f inancial crisis has only put even greater focus on regulatory and governance issues.

role and function in rapid transition ascending the corporate ladder to the boardroom, as well as becoming a strong potential candidate for CEO roles in the age of austerit y.

Risk is a crucial f unction in the organisational context, underpinning a company’s financial surety in the face of a very complex environment and ever evolving set of regulations. In fact, keeping pace with the regulator y environment is at least half the battle in risk, which of ten makes it dif ficult for the function itself to focus on matters strategic. The global financial crisis has only put even greater focus on regulator y and governance issues across financial ser vices, but the new world also requires a new, more strategic and value-creating risk agenda. In a pressured economy, the stakes are higher, and Chief Risk Of ficers (CROs) are increasingly needed and valued at the top table. Before the global financial crisis, risk was to a large degree a hidden function, perhaps viewed as a necessar y evil; a function so technical it really didn’t of ten seem to fit neatly with the wider organisation. Put simply, that situation is changing rapidly. In Green Park ’s recently-completed study of the evolving CRO space, we have engaged with more than 30 leading CROs, as well as other business leaders and stakeholders across financial ser vices. The preliminar y results have painted a ver y clear picture of a

In the past, CROs tended to be viewed as taking charge of a ‘defensive’ discipline, not actively engaged in the organisation at a strategic level. In fact, they were of ten seen as ‘stifling’, forever holding faster-moving or more entrepreneurial functions (par ticularly within the front of fice) back. To a cer tain ex tent, regulator y change was a primar y driver of the first stage of the transition of the CRO, with relatively complicated rules like those set out in Basel II requiring a far greater level of data and calculation. The risk function became far more complicated and technical, and so the people at the head of risk became more complicated, technical animals themselves. But now, with the added pressure of the ver y public and wide-reaching financial downturn, CROs are also required to provide far more genuine commercial guidance, rather than simply distilling and passing on technical information. Perhaps the biggest indicator of this change is the revised status of the CRO. Where they would formerly repor t into the CFO, CROs now have their own spot at the boardroom table and normally repor t directly to the CEO. As trusted advisors, they are not only providing critical decisionmaking information, they are also taking a strong lead in making the strategic decisions. In the contex t of organisational structure, it’s a seismic shif t in focus. That shif t has itself created a demand for a new t ype of risk talent: a more sav v y, commercial professional

who has heav y involvement in strategic development and direction of the organisation and its risk appetite, products and pricing. And with CROs sitting at board level and enjoying far more strategic input, it is now far more likely that they will one day become a CEO themselves. That possibilit y means that the risk path is no longer seen as a dead end, something that is already being reflected in a shif t in the calibre and skill set of CRO incumbents and applicants. Preliminar y findings from a study that we are under taking in the CRO space have highlighted this new strategic focus. : While 40 percent of CROs indicated their CEOs, CFOs and business leaders still tended to develop and drive organisational strategy without their involvement, half say they have helped guide the process with exper t input, while 10 percent have been actively involved in the strategy process and risk appetite. Most risk professionals would have to acknowledge that those results indicate a major shif t in priorities and thinking. It is our conclusion that the 40 percent of organisations still not treating risk as a core strategic engine will be swept up in the tide soon enough. It is an exciting time for risk professionals, who now have more opportunit y at strategic level than ever before. It is a time when CROs can lead organisations from the front, and ensure that risk appetite, and the way that companies manage and deal with risk, have a genuine strategic impact. Written by Raj Tulsiani, CEO & Julian Bentley, Associate Par tner - Financial Ser vices Practice at Green Park Interim & Executive Search. Green Park is a specialist provider of executive recruitment ser vices spanning executive search, interim management and board ser vices.



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“Big Data” :

un mode de travail collaboratif et agile qui accélère l’évolution des entreprises

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Les projets «Big Data» rendent l’information compréhensible, utilisable, partageable et ouverte. Ils constituent le meilleur outil, tant attendu, pour plus de transversalité et un réel travail collaboratif dans l’entreprise. Autre changement, le temps du «Big Data» est rapide : 5 à 8 semaines pour extraire les données, les analyser, bâtir des modèles f iables et déclencher les premières actions. Tout ceci mis en oeuvre pour et par des «task forces» transverses pour réellement permettre le mix d’expériences et de cultures, accroître la diversité et donc la richesse des analyses. Enf in un vrai levier technologique pour l’organisation matricielle qui souffrait depuis ses origines du non partage ou d’une incompréhension des informations entre des forces issues des «silos» fonctionnels, métiers ou géographiques du passé. Un projet «Big Data» consiste à marier de gros volumes de données détaillées et dif férentes pour construire en 5 à 8 semaines des modèles d’analyse. Par exemple nous allons étudier les compor tements des consommateurs d’un site en fonction des pages consultées, des produits présélectionnés, du temps d’attente entre deux actions et de l’heure de connexion… Voire relier ces compor tements à des remarques postées sur des blogs. Nous allons ainsi construire des modèles pour cibler les meilleurs potentiels et agir rapidement (of fres, relances, ser vices complémentaires, appels…). Les entreprises peuvent désormais comprendre des phénomènes complexes et sur tout faire par tager ces analyses pour accroître leur intelli-

gence collective.

Des capacités d’analyse inédites qui facilitent le travail collaboratif Si la granularité n’est pas un concept neuf (on «zoome» jusqu’à la donnée la plus fine afin de développer des analyses spécifiques : profitabilité par ligne de commande, suivi des mouvements physiques des produits, analyse du compor tement d’un consommateur...), le «Big Data» appor te une capacité d’analyse croisée et détaillée, permettant de découvrir des informations jusqu’alors inconnues. Un exemple immédiat est l’utilisation des données issues des compteurs intelligents dans le domaine de la distribution d’énergie. L’accès à une telle puissance d’analyse sur des ensembles variés de données of fre une véritable valeur ajoutée : on comprend des comportements, on détecte des tendances, des «patterns», des regroupements... Si le «Data Mining» por tait sur des échantillons, les technologies de «Big Data» nous of frent la capacité à découvrir des évolutions, des relations sur une population entière. Il devient possible de tester des hypothèses en temps réel et de «factualiser» les décisions. Et alors que des centaines d’attributs caractérisaient hier un client ou un profil, demain, ce sont potentiellement plusieurs milliers d’attributs dont disposeront les entreprises.

Partager un environnement complexe Les systèmes analy tiques traditionnels – symbolisés par les tableaux de bord – proposent avant tout des chiffres et des indicateurs sur des «silos», dont l’interprétation peut par fois se révéler ardue. Ces tableaux ne ren-

dent pas compte d’univers complexes comme des usines automobiles par exemple, où il faut accéder en temps quasi réel à des données «ressources humaines» (présence des équipes), logistiques, robotiques…, utiliser des référentiels internes et ceux de fournisseurs, marier des données de flux, par actif, par personne… Une image est beaucoup parlante que plusieurs tableaux, elle permet d’agir et de communiquer. Autre exemple, quoi de plus simple que d’ajouter une photo prise avec un téléphone à un constat d’assurance ? De telles analyses nécessitent une collaboration étroite entre le marketing, les commerciaux, les centres d’appel, les logisticiens, les contrôleurs de gestion… Impossible d’agir seul, ni même de retenir une information qui pourrait profiter à d’autres directions. Avec l’informatique comme arbitre, d’autant plus que les ressources sont rares, la transversalité se renforce autour de données objectives, et le «Big Data» matérialise ainsi l’intelligence collective d’une organisation.

Une agilité retrouvée Les formats des données issues de nouveaux dispositifs - appareils mobiles, capteurs/puces RFID, «Open Data», applications Web, blogs, réseaux sociaux… - sont très dif férents, mais leur exploitation ne pose quasiment plus de problèmes, même si cer taines techniques restent à af finer (comme l’ex traction de contenu des vidéos). Les perspectives de développement sont quasiment illimitées puisqu’elles dépendent désormais de la capacité de l’entreprise à imaginer de nouvelles combinaisons. Ces sources commencent à être utilisées dans les assurances, la sécurité : les réseaux


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sociaux ser vent à vérifier des déclarations. Cer taines marques sont capables de comparer leurs ventes et l’apparition des noms de leurs produits sur Internet (dans des blogs, sites de contenus) ou dans des «t weets». Avec les coordonnées de ces «t weets», ils peuvent rapidement contacter les clients potentiels. Dernier exemple, des «call centers» analysent des enregistrements de voix.

Un mode projet rapide et itératif Les 5 phases t ypes d’un projet «Big Data» sont : Etude de ROI du projet, Ex traction, Construction de modèles/ scénarios, Analyse et Action. Le tout en moins de 2 mois. Nous sommes loin des plannings des projets de mise en place d’ERP. Nous aurons au contraire une galaxie de projets rapides, s’enrichissant les uns les autres (un modèle sur la profitabilité commerciale pourra être repris par les logisticiens, puis les acheteurs, pour étendre l’analyse à la Supply Chain). Le «Big Data» n’est rien sans les technologies de visualisation qui l’accompagnent – Aujourd’hui, les entreprises revoient leur por tefeuille d’applications analy tiques avec un goût prononcé pour le «best of breed». Le marché logiciel actuel of fre en ef fet une constellation de technologies innovantes qui répondent chacune a un ou plusieurs besoins précis. Des solutions existent donc pour chaque entreprise qui permettent d’exploiter de manière agile les données variées et détaillées à leur disposition. Puisque les données sont plus manipulables, le «Big Data» devient aussi synonyme de proactivité : il devient plus facile d’établir des scénarios, des simulations. Par exemple, quel serait l’impact d’une promotion sur la ville de Marseille, pendant tel évènement

culturel (avec un taux de fréquentation récupéré des sites «Open Data» de la ville) et en fonction de la météo ? Je peux simuler l’évolution des ventes, de ma marge et donc discuter plus factuellement avec les distributeurs du coût de la promotion. En outre, les tableaux de bord traditionnels vont peu à peu muter vers des outils of frant de réelles informations plutôt que de simples données agrégées – c’est le concept de «Discover y Analy tics» pour piloter les opérations et non plus seulement la per formance finale. Ici aussi le «Big Data» va contribuer à transformer radicalement l’entreprise.

La révolution des usages est en marche La capacité à combiner plus de données va renforcer la transversalité dans l’entreprise. Et plus de transversalité accroît la réactivité et accélère les cycles – réponses plus rapides aux demandes des clients, à l’évolution des besoins, aux questions des par tenaires et des fournisseurs. Ceci transforme nos modes de collaboration et remet en cause la hiérarchie traditionnelle. Les fonctions transverses (Achats, RH, Marketing, Finance…) auront mis leurs données, intelligibles, au ser vice des opérationnels ; leurs inter ventions dans les processus de décisions quotidiens seront dif férentes. Cette transversalité renforce l’autonomie de décision et d’action des opérationnels. Par exemple, un commercial verra instantanément qu’un client n’est pas rentable et sur tout pourquoi : un trop grand nombre de livraisons, un mix produit déséquilibré par rappor t à d’autres clients comparables… Il sera plus autonome pour comprendre les enjeux et pourra donc agir rapidement

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“Big Data” : un mode de travail collaboratif et agile qui accélère l’évolution des entreprises

en conséquence.

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Cette transformation des processus s’accompagnera inévitablement d’une évolution des modes de construction des entrepôts de données, voire des méthodes de gestion de projets et des architectures techniques. La tendance est à la décentralisation des éléments composant la donnée, pour aboutir au final à une vision purement logique (on ne pensera plus «Data Center», mais «données», un peu à la manière du «Cloud Computing» aujourd’hui). De plus, les opérationnels vont se réapproprier les compétences informatiques si nécessaires à leurs actions. En conséquence, c’est aussi le paysage de la Direction Informatique qui devrait se transformer dans les années à venir. Plus étonnant, la frontière de l’entreprise devient mouvante. A qui sont les données qui construisent les décisions : aux clients ? A l’espace public ? Où s’arrête la responsabilité de l’entreprise : toujours au salarié ? Les sociétés sont de plus en plus interconnectées intimement avec leurs clients, leurs fournisseurs, les réseaux personnels de leurs salariés et l’espace public. Elles se présentent de plus en plus comme une confédération mobile (fournisseurs, fabricants, clients, salariés, investisseurs, espace public…) autour d’une marque, d’un ser vice ou d’un produit.

Des compétences rares Si le «Big Data» provient d’une évolution technologique, il prépare donc une profonde révolution. Les premières applications montrent tout le potentiel des données disponibles enfin exploitables (les compteurs intelligents n’inventent pas les données de consommation - rien de neuf ici - mais l’usage qu’on peut en faire est fantastique : réduction de la facture,

optimisation du réseau, sécurité des lieux….). Nous allons assister à l’émergence d’un vrai marché de données, où les données des entreprises et les données personnelles se valoriseront entre elles ; ce qui pose des questions de protection et de sécurité que de rares pays comme la France ont commencé à réglementer. Nos entreprises vont encore progresser dans la transversalité, le déclenchement de «task forces» et renforcer l’autonomie des opérationnels. Il reste encore un peu de chemin à parcourir et le marché des technologies va arriver à maturité. Quelques problèmes doivent être réglés en urgence, comme celui de la disponibilité des compétences (un problème aigu pour 46% des professionnels interrogés lors de la dernière enquête TDW I )(1). Les premiers à évoluer prendront rapidement plusieurs longueurs d’avance. (1) http://tdwi.org/research/2011/09/ b e s t- p r a c t i c e s- r e p o r t- q 4 - b i g - d a t a analy tics/asset.aspx?tc=assetpg Christophe Severs est en charge du pôle Conseil BI au sein de Keyrus Belgique, et des Relations Analystes pour le Groupe Keyrus. For t d’une douzaine d’années d’expérience en décisionnel, il cultive une proximité quotidienne tant avec les clients du Groupe que les principaux acteurs et innovateurs du marché, permettant ainsi, par une innovation réfléchie et pragmatique, la mise en place d’organisations et de solutions décisionnelles rapidement créatrices de valeur. Ber trand Frot est associé de Keyrus Management. Diplômé d’HEC (1988), il a une double expérience dans l’industrie et dans le conseil. Il a accompagné avec succès de nombreux programmes de transformation

et mises en place de systèmes. Il est spécialiste dans le choix et positionnement des technologies et des modèles organisationnels au ser vice de la per formance et de l’ef ficacité des opérations. A propos de Keyrus Management Keyrus Management, cabinet de Conseil en Management du Groupe Keyrus, se dif férencie par une approche novatrice pour répondre ef ficacement aux dif ficultés croissantes de mobilisation et d’ef ficacité collective et durable des ressources humaines autour d’objectifs compris et par tagés, qui empêchent les organisations d’exploiter tout leur potentiel. Créé par des professionnels expérimentés du monde du Conseil, Keyrus Management propose une démarche innovante sur l’ensemble de ses dif férentes exper tises – conseil en Ressources Humaines, en stratégie Marketing / Ventes, en per formance des fonctions Finance, Gestion des Risques, Achats et Systèmes d’information – et compétences sectorielles ( Institutions Financières, Industries de transformation, Energie, Ser vices et Secteur Public). Keyrus Management trouve dans le savoir-faire historique de Keyrus – maîtrise des technologies de traitement et d’analyse de l’information issue des activités de « Business Intelligence », méthode agile, cycle cour t et collaboratif du monde du Web - un enrichissement naturel de ses compétences qui le rendent unique dans le paysage du conseil. w w w.keyrusmanagement.fr Groupe Keyrus


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La convergence de l’ECM et du BPM au service de l’efficacité des professions financières Par Florent Bavou x, Directeur Général Europe du Sud, Perceptive Soft ware

Tout d’abord, un petit rappel de ce que sont l’ECM (Enterprise Content Management) ou Gestion de contenu, et le BPM (Business Process Management) ou Gestion des processus Métiers. L’ECM est un ensemble de technologies et de stratégies permettant de capturer des documents et du contenu, de les gérer, de les stocker et de les transmettre de façon optimale dans le cadre et le respect des processus d’entreprise. Le BPM est une discipline qui regroupe l’ensemble des méthodes, technologies et outils destinés à traiter la totalité du cycle de vie des processus métiers au sein desquels collaborent des systèmes, des logiciels et des personnes (collaborateurs de l’entreprise, clients, fournisseurs et par tenaires). Les processus métier sont ainsi composés à la fois d’étapes automatiques du SI et de tâches humaines. Dans un contex te économique ouver t, incer tain et toujours plus concurrentiel, les entreprises, quelles que soient leur activité et leur taille, perçoivent de façon plus for te la nécessité de maitriser leurs processus clé et de les améliorer. Pour se conformer aux nouvelles règlementations, pour assurer la traçabilité des activités au travers d’organisations complexes ou mieux maitriser leurs risques opérationnels, les motivations de l’approche processus sont nombreuses. Les projets de BPM doivent prendre en compte des dimensions très variées : règlementaires, humaines, financières, documentaires, décisionnelles… D’autant plus que la gestion de processus implique automatiquement la gestion des documents correspondants et si cette dimension n’est pas prise en compte dans l’entreprise, les bénéfices et les économies sont d’autant moins réels ! C’est dans cet objectif d’optimisation que depuis plusieurs années, les éditeurs d’ECM se tournent vers une gestion corrélée des contenus et

des processus métier en par tant du constat que la valeur ajoutée ne se situe pas seulement au niveau de la gestion de contenus, mais qu’elle résulte de l’automatisation des processus métiers, laquelle est grandement facilitée par une bonne maitrise des documents associés à ces processus. Ainsi, la convergence des solutions ECM et BPM permet aux entreprises, d’une par t de capturer et traiter des contenus non structurés de toute nature (papier, fichiers, images, emails…), et également d’appliquer et de contrôler les processus métiers automatiquement et en temps réel. Une démarche qui les accompagne dans leur besoin d’analyse des processus (process mining) et de flux de document (output management), en leur donnant une vision globale et transparente de leur organisation.

Quels sont les enjeux ? Dans un secteur, où être en phase avec la règlementation est un enjeu essentiel, où la sécurité et la confiance sont gages de réussite, pouvoir adapter en temps réel les normes et les nouvelles

réglementations liées à la législation appor te un avantage stratégique par rappor t aux concurrents. Dans un métier, où la disponibilité et la réactivité sont les clés de la rentabilité, la rapidité d’intégration de solutions, sans développement par ticulier, directement au système d’information, ainsi qu’aux logiciels métiers, est primordiale pour que les collaborateurs s’approprient rapidement l’outil sans per turber leurs habitudes de travail.

Quel en sera le résultat ? En permanence et à tout instant, une vision plus « intelligente » de l’activité pour prendre en temps réel les bonnes décisions. Un gain de temps, une diminution de risques d’erreurs, une automatisation des procédures, une meilleure réactivité aux changements, une plus grande sécurisation… autant de qualités qui permettent d’éviter les dysfonctionnements prolongés qui pénalisent la per formance économique des process métiers et des per formances des entreprises.


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Difficile modernisation de l’Etat : passer aux échanges électroniques des appels d’offres pour les marchés publics français Jérôme Lefèvre, Directeur Business Unit Omnikles, Groupe Oodrive.

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Une modernisation significative de l’Etat

Entre 2005 et 2012, 95% des entreprises téléchargent les appels d’offres. En France, nous assistons à une systématisation des appels d’offres électroniques. Cette évolution pousse les pouvoirs publics à légiférer sur ces échanges dématérialisés. Or les appels d’offres publics exigent des documents conséquents, soumis à de nombreuses contraintes, notamment la vérif ication de la signature électronique. Comment la transition s’affirme-t-elle ? Quels bénéf ices pour les entreprises et les collectivités ? Vers quel modèle tend le marché des appels d’offres dématérialisés ?

En grande majorité, les collectivités se sont équipées de plateforme de dématérialisation de marchés publics. Depuis un an, elles ont dépassé le stade de la simple publication de l’of fre et utilisent maintenant pleinement ces plateformes, même si elles n’ont pas enco re d’obligation légale par ticulière. Elles commencent à se familiariser et à tirer par tie de l’utilisation de ce t ype d’outil. Les collectivités n’ayant pas encore utilisé les plateformes de dématérialisation sont amenées à le faire au r y thme de leurs besoins, si elles n’ont pas forcément de gros achats à ef fectuer chaque année. Contrairement à un a priori sur la réactivité des administrations, le marché des appels d’of fres dématérialisés connaît une for te croissance auprès des collectivités en raison de la praticité des plateformes. La dématérialisation of fre de plus grandes possibilités pour répondre à des appels d’of fres lourds et permet à toutes les entreprises de télécharger et poster directement les documents sur les plateformes en quelques clics. Faire appel à de tels outils assure une relation équitable et non commerciale avec les dif férentes entreprises. L’Etat amorce donc une nécessaire modernisation du processus d’appels d’of fres. Nous pouvons également

y voir une action éco-responsable compte tenu du volume papier que représente une réponse. Il faut noter une structuration du marché durant les six dernières années. Pour preuve, en 2011, les réponses dématérialisées sur le marché public de la santé ont augmenté de 15%. Sur la même année, plus de 35% des réponses ont été électroniques, et depuis 3 ans, plus de 70% des réponses dématérialisées sont ef fectuées sur deux plateformes principales (achathapital.com et achats-hopitaux.com). Cette structuration du marché de la santé s’explique par la levée des freins techniques liée à l’utilisation de seulement deux plateformes. En revanche, la multiplication des plateformes dans d’autres secteurs engendre une diversité de formats, de certifications et de trames qui freine les réponses aux appels d’of fres. Dans le secteur de la Santé, les entreprises peuvent ainsi plus facilement mettre en forme des documents numériques structurés et gérer leur temps, à la dif férence des contraintes et délais liés à l’acheminement papier. L’archivage électronique va peu à peu devenir la norme de par sa facilité de recherche et de stockage. Il libère l’entreprise des contraintes du papier, et favorise les démarches écologiques. Un projet d’arrêté qui va affirmer la tendance


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Ce projet d’arrêté relatif à la signature électronique des documents mentionnés par le code des marchés publics, met fin à l’ingérence de l’Etat et des collectivités dans le domaine des appels d’of fres dématérialisés. La signature électronique va permettre aux entreprises d’utiliser un parapheur interne pour signer leurs documents de réponse électroniques, sans être limitées par des outils diversifiés exigés par les collectivités et directement intégrés aux dif férentes plateformes. Les entreprises auront ainsi la capacité de répondre, selon le procédé mis en place au sein de leur société, ce qui lève un frein considérable. Le projet d’arrêté encourage et favorise donc les échanges électroniques des appels d’of fres en libérant les entreprises des contraintes techniques et de forme. Aujourd’hui, une collectivité peut imposer une réponse dématérialisée. En janvier 2012, le CHU de Rouen a publié un appel d’of fre imposant une réponse dématérialisée. Le CHU de Rouen a ainsi envoyé un signal for t qui marque le début des réponses exclusivement dématérialisées. Aussi, depuis le 1er janvier 2010, les entreprises informatiques ont obligation de répondre de façon dématérialisée aux appels d’of fres supérieures à 230 000 €. Le projet d’arrêté et les mesures prises ces dernières années accélèrent donc la pénétration de la dématérialisation sur les marchés publics.

Le point de vue des parties prenantes Le marché connaît un rééquilibrage des contraintes entre les ser vices publics et les entreprises. Les entreprises ont aujourd’hui une facilité à répondre aux appels d’of fres électroniques de façon immédiate. Les prestataires ne sont plus contraints à modifier leur processus de signature en fonction de chaque client. Pour les collectivités, elles ont maintenant à résoudre le problème potentiel d’avoir des formats de signatures non reconnus par leur plateforme. Une solution simple : les ser vices publics doivent maintenant aussi fournir l’outil de vérification des signatures des prestataires. Rares sont les tex tes de loi qui imposent de telles données techniques. L’hypothèse est donc de voir émerger un standard entre les dif férentes

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plateformes et outils de signature. Le ministère des finances semble en tout cas espérer que le projet d’arrêté fera naître une homogénéisation des plateformes.

taché de presse au sein d’agences de communication tel que Actual Communication et Stratégique Alliance où il était directeur de compte dans le domaine de l’informatique.

Vers une uniformisation du marché de la dématérialisation des appels d’offres publics

A propos du Groupe Oodrive :

Le marché s’oriente vers une diminution du nombre de plateforme de dématérialisation des appels d’of fres. Il se concentre de plus en plus. Les oppor tunistes vont disparaitre ou être rachetés. Le marché va se structurer autour de quelques éditeurs, 3 ou 4, et permettra ainsi une nécessaire uniformité des plateformes. La structuration du marché sera la preuve de sa croissance. L’étape suivante est le déploiement massif du projet Helios qui couvre la dématérialisation du système utilisé par les comptables publics français. Il permettra de poursuivre la chaine de la dématérialisation des marchés vers les trésoriers payeurs. Le comptable public est pour l’instant le dernier maillon à ne pas être équipé d’un système de dématérialisation. Lorsque la dématérialisation sera effective auprès du comptable public, le marché pourra se consacrer à la facture dématérialisée et bénéficier de l’interopérabilité des documents. Chaque collectivité utilise aujourd’hui le format de son choix (doc, excel, pdf…) et ne permet pas d’interagir entre les dif férentes par ties prenantes. L’objectif est donc, à terme, de collaborer et interagir sur des documents structurés ( XML) qui permettront à tous les acteurs de pouvoir traiter les informations qui transitent dans les appels d’of fres. Jérôme est Directeur de la Business Unit Omnikles (Produits, Projets et Commerce) chez Oodrive. Lorsqu’il a intégré Omnikles en 2004, il occupait la fonction de Directeur Marketing et Communication puis a acquit une seconde casquette de Directeur grand compte. Dans le cadre de ses fonctions, il a défini et mis en place la stratégie marketing des produits ainsi que la communication produit et institutionnelle. Il a créé l’of fre de solutions destinées au marché des entreprises et développé sa commercialisation dans le secteur de la santé. Il a piloté des chefs de produits et géré les relations avec les par tenaires. Il a précédemment travaillé en tant qu’at-

Créé en 2000, le Groupe Oodrive, éditeur pionnier des solutions SaaS en France, développe pour les professionnels des solutions sécurisées de gestion de fichiers en ligne : la gamme AdBackup, ser vices de sauvegarde en ligne ; iEx tranet et PostFiles, solutions de par tage de fichiers en ligne ; la gamme de solutions Omnikles pour la dématérialisation des appels d’offres. Oodrive s’appuie sur un réseau de plus de 1 000 revendeurs pour distribuer ses solutions aux TPE-PME, et sur une force commerciale organisée par secteurs d’activité pour la commercialisation de ses of fres auprès des moyens et grands comptes. La société a également noué des par tenariats stratégiques avec les opérateurs télécom et la GMS (Completel, Orange, Fnac, Dar t y, Datar t, Auchan…) pour développer des of fres packagées à destination du grand public. Aujourd’hui, le groupe Oodrive emploie 160 personnes en France, en Belgique, en Allemagne, en Espagne et en Asie (Singapour), dont 40% en R&D. Ses solutions sont utilisées par près de 11 000 entreprises et plus d’un million de personnes dans 90 pays à travers le monde. Pour en savoir plus : w w w.oodrive.com


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La mobilité des forces salariales : une nouvelle donne pour les entreprises Par Klaus Schulz, Manager Product Marketing EMEA, PFU Fujitsu.

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Aujourd’hui, les travailleurs sont de plus en plus mobiles et donc, de moins en moins présents à leur bureau. Ils visitent les clients et les succursales ; ils prennent le train ou l’avion ; ils sont sur la route ; ils passent plus de temps à travailler à leur domicile ; ils sont aussi bien en déplacement à l’extérieur que dans les locaux même de l’entreprise. Bref, une grande partie des travailleurs, dans de nombreuses entreprises, est déjà mobile. La mobilité est d’ailleurs considérée comme un déf i (entre « un peu » et « extrêmement ») par près de la moitié (43 %) des personnes interrogées en France par Symantec, dans le cadre de son étude « State of Mobility Survey ». 1

La mobilité : une nouvelle donne pour l’entreprise Or, le travailleur mobile a besoin, veut avoir et doit, de plus en plus avoir, un accès direct à ses documents importants à tout moment, en tout lieu et, désormais, de préférence, par l’intermédiaire d’un Smar tphone ou d’une Tablette PC. Une étude réalisée par Markess International auprès de 175 décideurs montre que 11 % de la population active française utilise déjà un Smar tphone dans le cadre de son travail. Et cette propor tion devrait plus que doubler d’ici à 2013. Les Tablettes ne sont pas en reste puisqu’elles représentent 23 % des projets mobilité en cours. 2 Quant au Cloud

Computing, il entre, en 2012, pour les décideurs informatique, parmi les six priorités SI de l’année (8ème position en 2011). De même, ils sont 38% à considérer l’ex ternalisation sur le Cloud parmi les projets à mener derrière les nouveaux équipements, la vir tualisation et le déploiement d’applications Open source. 3 L’augmentation rapide de l’utilisation de ces outils technologiques dans beaucoup d’entreprises montre que la mobilité en entreprise est un sujet brûlant. Ils gagnent, qui plus est, rapidement en popularité pour atteindre des groupes d’utilisateurs toujours plus vastes et leur croissance va, à mesure que se développent les pratiques, se poursuivre dans les années à venir. Mais, si les entreprises apprécient ces compagnons mobiles qui permettent d’augmenter l’ef ficacité et la productivité de leur personnel et qu’elles s’attendent à ce qu’ils jouent un rôle central dans leur système d’information, cette mobilité nouvellement acquise crée, parallèlement, de nouvelles attentes en matière de traitement des données et des documents.

Les outils d’aide à la mobilité : les solutions de numérisation et leurs nouvelles applications Tout aussi critique que l’accès à l’information est donc la capacité que l’on a de la transmettre rapidement. De fait, les solutions de numérisation sont appelées à se développer au fur et à mesure que se développent à la fois les outils de la mobilité et la mobilité des travailleurs. Au point

même, qu’elles deviennent elles aussi, au même titre que les nouveaux appareils intelligents, un atout stratégique des entreprises. Les scanners permettent en ef fet aux utilisateurs d’intégrer l’information papier dans les processus numériques de l’entreprise y compris lorsqu’ils sont en déplacement, grâce au développement de scanners mobiles, et d’avoir accès à cette information de n’impor te où et sur le suppor t de leur choix (PC ; Smar tphones ; Tablettes), grâce au développement de nouvelles applications qui permettent le Scan to Cloud, c’est-à-dire le transfer t des documents papier dans des applications Cloud (Evernote, Google Docs, Salesforce CRM, Salesforce Chatter ou SugarSync) et le Scan to Mobile qui permet de numériser des documents papier et de les envoyer directement vers un terminal mobile. Avec ces outils d’aide à la mobilité, les transfer ts de l’information vers des terminaux mobiles deviennent un véritable jeu d’enfant. Non seulement, ils facilitent la vie des travailleurs nomades qui gagnent considérablement en efficacité, en souplesse et en productivité, mais aussi celle des entreprises qui bénéficient d’un meilleur accès aux informations et d’une dif fusion plus rapide de celles-ci. Toutefois, cette mobilité ne doit pas se faire au détriment de la sécurité des données rendues accessibles aux travailleurs nomades.

La sécurité est primordiale La sécurité est amenée à devenir, tôt


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ou tard, un thème majeur dans le marché des communications mobiles. Elle est l’un des principaux objectifs de près de trois entreprises sur quatre et 42 % classent les appareils mobiles parmi les trois premiers risques informatiques (cf. étude Symantec). La sécurité informatique deviendra de plus en plus critique, étant donné l’avènement des réseaux basés sur des IP mobiles et les vitesses beaucoup plus rapides des réseaux sans fil modernes. En outre, la complexité des réseaux, la variété des terminaux, ainsi que les nombreux protocoles dif férents et les technologies d’accès créent de nombreuses failles pour des attaques. La mobilité des salariés et de l’information doit, dès lors, prendre en considération les aspects suivants : --

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Stockage sécurisé et direct des documents. Les documents numérisés doivent être protégés automatiquement contre tout accès non autorisé, soit par un mot de passe stocké ou créé sur le champ. Protection contre les intrusions ou l’espionnage. Ici, les systèmes cibles basés sur le Cloud devraient suppor ter le transfer t par l’inter-

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médiaire de protocoles SSL. Infrastructure sécurisée. Le service Cloud devrait idéalement utiliser des ser veurs redondants, de dif férents fournisseurs, installés dans des endroits dif férents.

Beaucoup d’applications Cloud existent déjà avec un système de protection des données. Un exemple est SugarSync. Pendant que les utilisateurs travaillent, leur site Web personnel sécurisé SugarSync réalise sans cesse l’enregistrement de fichiers en utilisant le cr yptage SSL. Une fois les données transférées vers le ser veur SugarSync, elles sont cr yptées 128 bits (AES, Advanced Encr yption Standard). Ainsi, si la mobilité des travailleurs, et ce n’est qu’une question de temps, est appelée à devenir une par tie intégrante de la stratégie informatique d’une majorité d’entreprises dans les prochaines années, elle appelle en même temps à la prise en compte non seulement des outils d’aide à cette mobilité mais encore d’une donnée sécuritaire indispensable.

Etude « State of Mobilit y » : les résultats pour la France : ht tp://w w w.indexel.net/ images/ indexel/ banque _ photo _ ar ticle/2012 _ 02 _ 22 _ s y mante c _ etude/2012-s t ate of-mobile-sur vey-france-key-findings.pdf Orianne Vatin « Symantec décor tique l’utilisation des technologies mobiles en entreprise en 2012 », le 22 février 2012, dans L’informaticien sur la base de l’étude« State of Mobilit y Sur vey » de Symantec.. ht tp://archives.lesechos.fr/archives/2011/lesechos.fr/10/02/0201671876925.ht m Priorités DSI 2012 : la rigueur l’empor te aussi dans les projets I T - Christophe Auffray dans ZDN, publié le mercredi 28 mars 2012. ht tp: // w w w. zdn e t .f r/a c t ua li te s/m o b ili te - e t- d e cisi o n n e l-m o b ilis e nt-l e s- d si- d e sgrandes-entreprises-39760908.htm

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Editeurs de logiciels : Alerte sur les technologies propriĂŠtaires !

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Chronique de Romain Chaumais - Mai 2012


L’essor du Big Data, qui permet aux entreprises de traiter à la volée une masse exponentielle d’informations diverses, s’est construit sur une infrastructure en open source déjà hégémonique : Hadoop. Cette nouvelle donne menace le modèle économique des éditeurs traditionnels, acculés à troquer leurs technologies propriétaires contre des assemblages de briques ouvertes et à partager la valeur avec leurs clients. Une révolution. C’est une révolution silencieuse, qu’est en train de vivre le monde bien gardé des éditeurs de logiciels de Business Intelligence. Jusqu’à présent, le secteur était largement dominé par des acteurs dont le modèle économique découle de la commercialisation (licence ou abonnement) de technologies propriétaires. C’est le cas de Microsof t, d’Oracle ou de SAP, pour citer cer tains des plus emblématiques d’entre eux. A leurs côtés ont émergé des initiatives collaboratives dites en open source, dont le code est ouver t à tous et dont l’enrichissement découle d’une multitude de développements individuels à travers le monde. C’est le cas du système d’exploitation Linux, pionnier du logiciel libre, autour duquel se sont agrégées au fil des années de nouvelles couches logicielles et pour lequel des éditeurs se sont spécialisés dans le rôle d’assembleur tel que RedHat. Mais jusqu’à récemment, dans le domaine de la BI, les of fres open source se sont contentées de cohabiter avec les outils propriétaires, sans jamais par venir à les remplacer.

Hadoop : une technologie ouverte enrichie par les éditeurs traditionnels et les purs acteurs du web Récemment, un nouveau t ype de pratique a per turbé l’ordre établi du monde du décisionnel. Entre les commentaires sur les réseaux sociaux, les points de contacts machine-tomachine ou encore le suivi du trafic sur le web, les entreprises ont désormais accès à une masse exponentielle d’informations. Or si elles répondent à des besoins stratégiques de t ype aide à la décision pour l’entreprise et recèlent donc une grande valeur économique, ces dernières dépassent très largement la capacité des outils traditionnels, inadaptés à la gestion intensive de pétaoctets de données. Pour répondre à ces nouveaux besoins, rassemblés autour du concept de Big Data, un nouveau t ype d’architecture logicielle a vu le jour, appelé Map Reduce, dont l’approche consiste à explorer, puis à révéler à la volée

des données chaudes, brutes et non structurées (à l’inverse des technologies relationnelles qui traitent plus par ticulièrement des données froides, structurées… et en bien moins grand nombre). Or ce nouvel environnement est bien dif férent des précédents. Alors que plusieurs éditeurs se par tagent historiquement le marché des bases de données relationnelles, il ne reste d’ores et déjà plus qu’un seul moteur de t ype Map Reduce : Hadoop. Et justement, celui-ci est ouver t. Rappel des faits. En 2008, Google publie son algorithme phare, appelé Google Big Table, dont Yahoo s’empresse de proposer un clone en open source. Hadoop est né. Très rapidement, ce moteur fédère un conglomérat d’acteurs divers animés depuis 2009 par la Fondation Apache, une organisation à but non lucratif qui développe des logiciels en open source de longue date. Ces derniers créent en un temps record un écosystème complet et ajoutent sans cesse de nouvelles briques accessibles à tous, qui permettent notamment de faciliter l’administration d’Hadoop, de le sécuriser ou encore de l’inter facer plus facilement avec les technologies existantes. Bref, de le démocratiser. S’y côtoient des éditeurs traditionnels, comme Oracle, Teradata ou des acteurs purs du web, tels que Facebook, Twitter, eBay ou bien sûr, Yahoo. Cette liste déjà longue de contributeurs ne cesse de s’allonger.

Une démultiplication des ROI accessible jusqu’aux TPE Même si Hadoop n’était peut-être pas initialement la technologie la plus per formante, son environnement s’est enrichi tellement rapidement qu’aucun acteur privé n’est déjà plus en mesure d’aligner seul les ressources en R&D nécessaires pour contrer cette dynamique. Cette déferlante a du coup étouf fé toute velléité de concurrence propriétaire, devenant hégémonique en à peine quatre années d’existence. Même Microsof t a fini par troquer sa technologie maison ( Windows HPC Ser ver, abandonnée en novembre dernier), au profit d’une solution construite sur Hadoop ( Windows A zure). Finalement, il ne reste plus aux éditeurs traditionnels qu’à assembler des distributions de briques complémentaires sommées d’interagir autour d’un même noyau ouver t, à l’instar du modèle économique d’un acteur comme Red Hat dans l’univers Linux. Il aura donc fallu attendre l’avènement du Big Data pour voir des éditeurs traditionnellement de la BI

aussi propriétaires que Microsof t ou Oracle apprendre le par tage et bâtir des distributions de briques logicielles autour d’une architecture en open source. Autrement dit, Hadoop a réussi sur le même modèle que Linux dans les systèmes d’exploitation : dans l’hégémonie d’une technologie ouver te. Ce modèle économique est lourd de conséquences, pour les éditeurs du décisionnel, désormais obligés de par tager la valeur avec leurs clients. Il l’est aussi pour les utilisateurs, qui peuvent accéder au moindre coût à des outils décisionnels ultra-per formants et avant-gardistes, avec des ROI démultipliés par rappor t aux projets habituels. Elle est là, la révolution : Hadoop a permis de déverrouiller le marché du Big Data dès sa genèse et le rendre accessible à tous, des grands groupes jusqu’aux… TPE. Ce n’est pas la moindre de ses conséquences.


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La littérature aux sentiers qui bifurquent

Et tout le reste est litterature…

« Si on me demandait ce qui a compté le plus dans ma vie, je répondrais : la bibliothèque de mon père. Il m’arrive de penser que je ne suis jamais sorti de cette bibliothèque, qui devait contenir plusieurs milliers de volumes » Jorge Luis Borges

« Classiques [Les] : on est censé les connaître », écrit Flauber t. « Ne jamais dire qu’on les lit. Toujours dire qu’on les relit », ajoute Pierre Assouline. Mais comment sor tir des idées reçues, des sentiers battus ?

Pour entrer dans son univers, on peut commencer par « Le livre de sable », « Les Conjurés » et « Le rappor t de Brodie », mais sur tout « Fictions » et « L’Aleph ». Son ambiguïté est une richesse, comme il se plaisait à le dire.

Sur tout évitez le choix des magazines littéraires et leurs cohor tes d’auteurs inédits ( !) et originaux ( !), rassemblés au fil des pages sous forme d’armée guatémaltèque où tout le monde est récompensé.

Avec lui on peut perdre son temps à des choses insignifiantes, en laissant traîner ce qui est vraiment impor tant, dans la mesure où désormais « nous remettons au lendemain tout ce qui peut être remis ; nous savons peutêtre profondément que nous sommes immor tels et que, tôt ou tard, tout homme fera tout et saura tout. »

Car la critique est devenue muette à force d’être trop bavarde ! Merci de nous laisser vagabonder au gré de nos intuitions ou du hasard. Ne diton pas souvent que le livre va luimême au lecteur, comme le gibier au chasseur ? En littérature, il nous faut chaque jour lutter contre la « mor te saison de l’imprévu ». Car les capacités de l’homme sont trop souvent figées dans la perpétuation de modèle. Alors, dans les trains à grande vitesse, il m’arrive par fois de poser mon regard sur la jolie figure romanesque, les épaules étroites et le « teint blafard des filles qui furent intelligentes trop tôt » pour deviner leur lecture. Ma curiosité suscite je le sens bien un bel espoir trompeur, j’avoue être souvent déçu. Mais ne boudons pas notre plaisir. Avec l’âge [blanchi sous le harnais de la Coupole], j’ai appris à me résigner à relire le « vieux sphinx » argentin Jorge Luis Borges (« Ce qui impor te ce n’est pas de lire mais de relire. »). Considéré comme l’un des plus grands écrivains du X Xème siècle, Borges (1899-1986) était un homme d’une érudition prodigieuse, créateur de quelques-uns des grands my thes littéraires contemporains. Aveugle, il n’a jamais écrit de roman, simplement des contes et des nouvelles… fantastiques !

Il simplifie même la tâche du lecteur, ainsi une grande par tie des « Fictions » [dix-sept contes autour des thèmes du double et du labyrinthe.] prend l’allure d’essais : « Délire laborieux et appauvrissant que de composer de vastes livres, de développer en cinq cents pages une idée que l’on peut très bien exposer oralement en quelques minutes. Mieux vaut feindre que ces livres existent déjà, et en offrir un résumé, un commentaire ». A quelques années d’inter valle, il faut bien admettre que l’impact des livres de Borges sur moi n’a guère changé. D’ailleurs, un classique n’en a jamais fini de dire ce qu’il à dire, non ? Et les mots impor tent peu. D’ailleurs, « il existe une heure de la soirée où la prairie va dire quelque chose. Elle ne le dit jamais. Peut-être le dit-elle infiniment et nous ne l’entendons plus, ou nous l’entendons, mais ce quelque chose est intraduisible comme une musique ». On ne peut mieux en parler. A présent, je vous laisse et « bien que je n’en parle pas un traître mot, je vais prendre un bain turc (Spike Mulligan) ». Signé : nulla dies sine linea


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L’élégance estivale en 2012 : beaucoup de couleurs et quelques coups de coeur Gentlemen, voici une première sélection de nos premiers coups de coeur pour un été qui semble enfin nous tendre les bras. Comme vous pourrez le constater, la majorité des grandes maisons que

nous suivons de près joue résolument la car te des couleurs décomplexées, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Au programme : Cesare Attolini (sans doute la plus belle collection de l’été 2012), Kiton, Brioni, un zest de Tom Ford, un brin de Ralph Lauren, un soupçon de Pal Zileri et un ovni d’Oz wald Boateng… A suivre… Cheers, HUGO, w w w.parisiangentleman.fr

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La nouvelle Audi A3 : innovation et élégance En 1996, Audi se lance sur le segment des compactes haut de gamme avec l’A3

A présent, la troisième génération de ce modèle à succès est prête à investir les routes. Résolument high-tech, la nouvelle A3, qui a fait ses débuts au Salon de Genève 2012, regorge d’innovations à tous les niveaux. Des versions embarquant des systèmes d’entraînement hybrides et alternatifs tels que le gaz naturel ou l’e-gas d’Audi sont actuellement en développement. Une version munie d’un moteur 1,6 TDI d’une ef ficacité exceptionnelle sera mise sur le marché au courant de 2012; elle af fiche une consommation de 3,8 litres de diesel aux 100 km (61,90 mpg US), ce qui équivaut à des émissions de CO2 de 99 g/km seulement (159,33 g/mile).

Grâce à sa technologie ultra-légère, Audi est par venue à réduire le poids de son charmant modèle trois por tes : sur la balance, la nouvelle A3 af fiche 80 kg (176,37 lb) de moins que sa devancière. Le châssis a été remodelé pour une conduite spor tive et fluide. Les moteurs allient puissance et grande ef ficacité, tandis que l’intérieur frappe par son élégance et son dynamisme. Côté systèmes d’assistance au conducteur et infodivertissement, la nouvelle A3 propose un éventail de technologies qui redéfinissent les normes pour le segment des compactes.

Les lignes du véhicule mettent en évidence son caractère spor tif ; elles confèrent à ce trois por tes de 4,24 mètres (13,91 pieds) de long une allure imposante sur la route. Des angles vifs s’harmonisent avec les courbes dynamiques de sa carrosserie en feuille de métal. La longueur totale du véhicule est restée identique à celle de son prédécesseur, tandis que l’empattement a gagné en largeur, passant à 2,60 mètres (8,53 pieds), et l’angle des montants arrières a été abaissé comme sur un coupé. La calandre à cadre unique caractéristique d’Audi domine le faciès de l’A3. Photos (crédits AUDI AG Media Services) AUDI AG


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Vers les voitures connectées : Renault, Ford, … Par Cédric DENIAUD

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Il ne vous aura pas échappé qu’aujourd’hui les objets connectés envahissent nos vies. On essaie régulièrement sur Terminaux Alternatifs de vous faire part de ces changements et cette intégration du « digital » au sein de nos objets quotidiens (Google à l’assaut de votre télévision, Vers des montres connectées, …). S’il y a bien un « produit » qui n’échappera pas à cette tendance, c’est la voiture. Je vous rassure cette tendance, compte tenu des cycles de R&D chez les constructeurs automobiles est enclenchée depuis plusieurs années déjà. Il n’était alors pas étonnant de voir Renault depuis 2 ans être l’un des principaux sponsors de l’un des événements web majeurs dans le monde : LeWeb de Loïc et Géraldine Le Meur (Le Web’10 : c’est par ti !). Si cette année le thème de cette conférence était le SOLOMO, l’année dernière les discours des inter venants, dont Carlos Ghosn de Renault étaient sur la notion de plateforme. A ce titre, dans le cadre notamment de son vaste programme autour de la voiture électrique de demain (que dis-je d’aujourd’hui !), Renault a déjà lancé son nouveau tableau de bord R-Link.

veloppeurs ex ternes pour que ceux-ci inventent des nouveaux ser vices qui peuvent se « plugger » à un univers déjà existant, en l’occurrence ici la voiture. Le monde connecté d’aujourd’hui est bien un monde de connectivité où on ne peut plus imaginer son ser vice en dehors d’un écosystème existant. Vous voyez probablement le parallèle que je veux faire ici avec les marques qui dans leurs démarches actuelles sur les médias sociaux et de marketing communautaire devraient plutôt se poser de comment s’intégrer dans des communautés existantes plutôt que de vouloir, bien souvent en vain ou à coup d’achats médias coûteux, de fédérer une communauté de marque qui, hors mis quelques marques très af finitaires, bien souvent n’existe pas. Renault n’est pas le seul à s’être lancé dans l’intégration for te du digital au sein de ses voitures puisque d’autres constructeurs comme Ford ou Toyota proposent eux aussi des choses innovantes. En ef fet : --

chez Toyota, le dispositif connecté dans les voitures s’appelle Entune. Même principe que pour R-Link, le principe étant d’accéder à tout un ensemble d’applications par tenaires directement depuis un écran tactile intégré dans la voiture. Que ce soit Pandora (musique), Bing (recherche), ou bien encore Open Table, la version US vous donne accès à des applications pratiques que l’on peut déjà retrouver, dans le principe, pour cer taines depuis les systèmes GPS indépendants (points d’intérêts…).

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Ford et MyFord : pas de grande nouveauté chez MyFord qui dès l’année dernière, comme beaucoup d’autres constrcuteurs proposaient également son écran tactile embarquée. Chez Ford, on mise plus sur les passerelles possibles entre les pré-reglages liés au confor t dans l’habitacle que vous pouvez enregistrer sur votre espace client que sur un système ouver t laissant la place à des applications tierces.

Si je reprends les quelques lignes de présentation de la tablette enbarquée à abord R-Link, sur le site de Renault, voici la description qui en ai faite : « R-LINK, c’est un grand écran de 18 cm, une commande au volant et une reconnaissance vocale pour tout piloter sans quitter la route des yeux. RLINK, c’est aussi une connectivité intégrée pour des ser vices automobiles et des applications via un AppStore (R-LINK Store) . » Je vais m’intéresser sur tout à la dernière ligne et à cette notion d’App’Store. Oui la voiture, comme le téléphone aujourd’hui, ou des ser vices comme Twitter, LinkedIn ou Spotif y propose d’ouvrir en par tie ses outils aux dé-

Tout cela me fait dire qu’il va falloir rapidement que je pense à changer de voiture… w w w.terminauxalternatifs.fr


N°14 - JUIN 2012

Finyear

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loisirs & tendances

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Un sablier suisse au poignet Venise, Palazzetto Bru Zane, du 14 avril au 27 mai 2012

Version sablier

géométrique

du

A l’instar d’un sablier, la montre Partime af fiche à la fois le temps écoulé et le temps restant. Cela dit, elle ne ressemble cependant à aucune autre montre. Elle ne fait pas tic-tac. Elle ne coule pas. Les chif fres ne clignotent pas. Un angle droit dans le cercle affiche les heures horizontalement et les minutes ver ticalement. Le «par t» blanc indique le temps écoulé et le «time» le temps restant de la journée. Minute après minute, la par tie bleue diminue jusqu’à ce que le cercle soit vide à la fin de la journée. En appuyant sur un bouton, le temps s’af fiche à la seconde près sous forme numérique.

Le temps s’écoule comme jamais. En effet, sa mesure a été réinventée. Où donc, si ce n’est dans le monde innovant des montres ?

De grandes horloges à Zurich-Ouest Par time est originaire du quar tier tendance de Zurich-Ouest, où la première grande horloge a été inaugu-

rée au Technopark en 2007, suivie par l’horloge de l’église de Sihlcit y et celle de la Place d’Armes. Dans les bars, les clubs et les restaurants de Zurich, d’autres modèles séduisent les habitants et les visiteurs étrangers. Le design et la marque Par time ne sont connus jusqu’à présent que localement. Désormais, le design unique est également promu par Zurich Tourisme.

Vue d’ensemble Caractéristiques de Par time: boîtier en acier inox ydable, 45 mm. Ecran LCD en verre minéral résistant aux rayures. Résistante aux chocs et étanche jusqu’à 30 m. 2 ans de garantie. Swiss Made. CHF 740. Par time Flagship Store w w w.par time.ch


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