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Vers plusieurs années de croissance japonisante

La banque privée de BNP Paribas ne voit que deux à trois trimestres de croissance à venir.


Vers plusieurs années de croissance japonisante
«En 2009, la situation a été relativement simple: il fallait commencer l’année prudemment puis augmenter progressivement le risque. En revanche, 2010 sera plus difficile.» Roger Keller a immédiatement donné le ton lors de sa présentation des perspectives 2010 de BNP Paribas Suisse, effectuée hier à Genève.

A court terme, le contexte macroéconomique reste favorable, a reconnu le chef économiste de la banque privée du groupe français: «après la stabilisation au deuxième trimestre et la sortie de récession du troisième, la reprise se généralise au quatrième et les prochains trimestres bénéficieront du restockage, d’une consommation soutenue et d’une reprise des dépenses des entreprises». De quoi alimenter une croissance «forte mais inférieure à d’autres sorties de récession». Et après ces quelques mois positifs, «de grosses interrogations demeurent sur la durabilité de cette reprise», poursuit Roger Keller, reprenant la prudence du chef économiste global du groupe, Philippe d’Arvisenet, qui s’exprimait hier dans l’Agefi. Des interrogations découlant des difficultés continues de l’immobilier américain résidentiel et commercial, du niveau élevé du chômage (et qui demeurera élevé après le pic probable de début 2010) et du relatif pessimisme des PME toujours en mal de financements. La bonne nouvelle est qu’un double dip semble exclu car, malgré le nouvel affaiblissement du rythme d’expansion, la croissance se poursuivra grâce à l’attitude extrêmement attentive des autorités, prêtes à intervenir pour éviter la déflation en particulier, reconnaît Roger Keller.

Selon lui, les années à venir prendront des airs résolument japonisants, marquées par une croissance amorphe soutenue par une succession de plans de relance et des cycles plus heurtés. L’inflation ne sera pas un souci, au contraire de la déflation. Ce qui ne justifie pas de hausse des taux dans les pays du G7 avant le second semestre 2010. Reste que «l’avenir sera marqué par une plus grande volatilité des économies et des marchés», poursuit Roger Keller qui craint que la prochaine récession arrive avant que les taux aient pu remonter suffisamment, éliminant toute marge de manoeuvre des banques centrales. Conclusion: à l’avenir, la gestion de portefeuille sera plus mobile, centrée sur les cycles et l’évolution des bénéfices.

A court terme, le rally sur les actions va se poursuivre, mais sur un rythme plus lent et plus volatil. Le «total return» pouvant atteindre deux chiffres confère un avantage certain aux actions par rapport aux obligations. BNP Paribas apprécie particulièrement les actions européennes (dont le discount reste supérieur à la norme et qui bénéficient d’un beta supérieur à 1 par rapport au marché US), les britanniques (grâce à la faiblesse de la livre et à la présence de titres pétroliers)
et les suisses (positions de leader dans des industries défensives, qui doivent être privilégiées). Surpondérée marchés émergents jusqu’en mars, la banque accorde depuis deux mois une place équivalente aux pays développés et aux émergents, dont les fondamentaux sains sont maintenant bien intégrés L’Asie est particulièrement appréciée (Chine, Corée, Taiwan), notamment grâce à la montée en puissance de la consommation domestique, qui soutient une croissance plus avancée que dans d’autres parties du monde (voir le graphique ci-contre). Trop cher, le Brésil, favori de l’année, est dorénavant évité.

Vers plusieurs années de croissance japonisante

Les titres de dettes sont nettement moins attractifs, sauf peut-être pour un fond de portefeuille en investment grade avec une échéance courte (3-4 ans). Vision similaire, sur les matières premières, avec l’accent sur l’or et les matières agricoles pour des vues à long terme, tandis que le brut doit être joué via les titres pétroliers, généreux en dividendes.

Sur les marchés des changes, enfin, l’appétit pour le risque devrait soutenir le dollar sur les prochains mois, avant qu’il reprenne sa dépréciation, en particulier contre les devises émergentes.

L’Agefi, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève
www.agefi.com

Mardi 8 Décembre 2009




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