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Tragédie grecque, crise de l’euro (Tocqueville Finance)

La lettre mensuelle de Jean-François Dulcire, Directeur adjoint Gestion Privée chez Tocqueville Finance.


Marchés
Le mois d’avril a donc essentiellement été marqué, dans ses derniers jours, par les rebondissements de la crise grecque (dont les taux sur l’échéance 10 ans ont dépassé 11% le 28 avril), que certains identifient à celle de l’euro. Les marchés européens ont perdu de 2 à 4 points (France, Royaume-Uni), les plus exposés se retrouvant à présent plus de 12 % en dessous de leur niveau du 1er janvier (Italie, Espagne, Portugal), tandis que les marchés américains, le 5 mai, avaient complètement échappé au mouvement de baisse, et même progressé de 2 points. Les marchés émergents continuent à se tenir correctement, aidés par le prix de l’énergie et des matières premières. Seul parmi eux, le marché chinois a baissé de 7 points, à - 12,41 % depuis le début de l’année, notamment en raison des hausses de taux d’intérêt résultant de la volonté des autorités monétaires de freiner la croissance et une spéculation immobilière effrénée dans ce pays. Effet de la crise de l’euro (au plus bas depuis un an), ou signe de la confirmation du retour à la croissance outre-atlantique (ou bien les deux), le dollar a encore progressé en avril, de même que le prix du baril de pétrole (en hausse de 8 % depuis le 1er janvier). Au 30 avril, 340 des 500 sociétés appartenant à l’indice S. and P. 500 ont publié des résultats en progression moyenne de 48 % (pour un attendu de 41 %).

Tragédie grecque, crise de l’euro (Tocqueville Finance)

Du point de vue sectoriel, le fait marquant demeure la poursuite de la hausse du secteur des technologiques, aidées par la progression du dollar (1 point de plus en avril). Les secteurs pétrolier, des matériaux de base, de la santé, des télécoms et des financières (que n’aident ni la mise en cause de la banque Goldman Sachs par la SEC, ni la crise grecque/euro) ont tous beaucoup souffert, en perdant de 3 à 9 points sur le mois (9 points pour le secteur bancaire, dont les investisseurs cherchent à comprendre l’exposition réelle). Seuls les secteurs des services aux consommateurs et aux collectivités ont progressé. Dans ce mouvement très fort de marché, il semble bien que la sélection sectorielle ait repris l’avantage sur le stock-picking, alors que le décalage entre grandes et petites capitalisations se creuse encore.

Tragédie grecque, crise de l’euro (Tocqueville Finance)

Conjoncture
Le mouvement de reprise économique n’a pas été démenti en avril. La perception générale est bien qu’en dehors de la zone euro, les choses se passent mieux que prévu, pour une croissance mondiale de 4 % en 2010, année qui resterait alors comme un très bon cru. Cette croissance serait assurée d’abord par la Chine (sur un rythme de 8 à 10 % au premier trimestre), l’Inde (8%), et le Brésil (8 %), ce qui a entraîné un relèvement des taux dans ces trois pays, alors que la récession les avait peu touchés en 2009. D’excellents chiffres sont également venus des Etats-Unis (même si l’immobilier pose encore problème) : un solde positif de créations d’emplois, un indice ISM manufacturier revenu à un niveau très ancien (60), une hausse de la demande, le redémarrage de la consommation, pour une croissance prévue à 3 % en 2010 (dont la moitié due à la reconstitution des stocks). Même le Japon fait bonne figure (seul pays développé dont la croissance est significativement revue à la hausse). La question à présent est donc celle d’une part, de la « contamination » de la crise grecque à l’Espagne ou au Portugal, et d’autre part, celle des conséquences sur la croissance européenne, des politiques budgétaires restrictives que la zone va connaître (puisqu’aucune dévaluation n’est plus possible). Sur le premier point, la Banque Centrale européenne a annoncé, concession historique, qu’elle accepterait en garantie de prêts, tous titres grecs, de toutes notations, ce qui constitue l’« arme absolue ». Sur le deuxième, l’écueil à éviter absolument est celui d’une situation à la japonaise ; à ce stade, il est impossible d’énoncer une prévision fondée. Ce matin du 10 mai, le plan BCE-FMI-gouvernements européens semble redonner espoir aux marchés et stabilité à l’euro.

Tragédie grecque, crise de l’euro (Tocqueville Finance)

Stratégie
Nous avons constaté que les données en provenance des entreprises restent très bonnes. Une remontée des taux d’intérêts aux Etats-Unis et dans les pays développés « centraux » semble exclue. Nous considérons que la phase actuelle de purge des marchés ne constitue pas le début d’une dégradation beaucoup plus profonde, et ne modifions donc pas notre niveau d’exposition global aux actions. Elle nous incite toutefois à nous réexposer aux marchés américains et émergents, à l’or et aux matières premières, au détriment des valeurs françaises et européennes. La réaction des marchés aux élections allemandes et britanniques pourra constituer le signal d’un rebond, auquel cas nous pourrions être incités à alléger les portefeuilles, aux environs de 4 000 points d’indice. Dans une seconde partie de l’année, nous réfléchirons éventuellement à élargir notre réflexion aux obligations indexées sur l’inflation, voire émises par des états « émergents ».

Tragédie grecque, crise de l’euro (Tocqueville Finance)

Jean-François Dulcire
Directeur adjoint Gestion Privée
Responsable de la stratégie
Rédigé le 10 mai 2010

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Lundi 24 Mai 2010




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