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Tous entrepreneurs ?

Décidément, le « French paradox » ne se limite pas à la bonne chère associée à la longévité. Voilà que, selon un récent sondage, un tiers des Français se sent une âme d’entrepreneur ! Et, après avoir taxé les revenus tirés de l’entreprise comme jamais, le gouvernement, par la voie de Fleur Pellerin, déclare tout de go au sommet de Davos : « J’espère que personne n’a oublié qu’entrepreneur était un mot français ».


Alain Goetzmann
Alain Goetzmann
Dans le même temps, on lit que le marché de la fusion-acquisition s’est effondré et que les ressources des fonds d’investissement se tarissent, notamment du fait de la réduction des avantages fiscaux pour les français et du recul des souscripteurs internationaux face aux incertitudes de l’euro et aux interrogations sur la politique fiscale en France.

Néanmoins, ce retour en grâce des entrepreneurs auprès de la population et des pouvoirs publics doit être salué car, comme il n’y a pas de meilleurs prosélytes que les récents convertis, on peut en espérer une action de fond. La France de la fonction publique a découvert les vertus de l’entreprise privée; c’est désormais irréversible. Le climat redevenant favorable à l’initiative individuelle, il faut maintenant créer les conditions de la création, de la reprise et du développement des entreprises. Il ne s’agit pas d’arroser les entreprises d’aides diverses ; elles n’en ont nul besoin et les caisses de l’Etat sont vides. Il faut simplement leur donner les moyens d‘agir dans le contexte d’une concurrence internationale rude. Ces moyens sont au nombre de quatre à mettre en œuvre immédiatement :

- Transférer sur l’impôt direct et indirect des charges sociales qui pénalisent le coût du travail. Le pacte de compétitivité est un début. Il faut aller beaucoup plus loin.

- Refondre le droit du travail sur deux points : aller rapidement vers ce que les Scandinaves, protestants et socialistes, appellent la flexisécurité et mettre fin à l’insécurité juridique des conflits du travail.

- Renouer avec la compétitivité fiscale. Les entreprises doivent être compétitives ; l’Etat aussi ! Pour y parvenir, il doit réduire la dépense, et particulièrement la dépense courante.

- Créer des marchés financiers adaptés à notre tissu entrepreneurial afin de permettre aux entreprises de financer leur croissance.

Quoi, un pays capable d’engager des débats de société aussi complexes que le mariage homosexuel, la PMA ou le droit de vote des étrangers non-européens ne saurait pas débattre sereinement de l’Etat-providence, du droit du travail ou de la fiscalité ? Peut-être est-il là le « French paradox » ; notre ouverture aux problèmes sociétaux n’aurait d’égale que notre rigidité dans le domaine économique ?

Mais si un français sur trois déclare vouloir entreprendre, espérons que toute notre classe politique saura saisir cette chance et créer les conditions de la transformation de cette volonté en projets concrets. Ce serait le début de la fin de notre déclin.


Jeudi 28 Février 2013




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