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Steve Schwarzman : le fils naturel de Gordon Gekko

Wall Street 2 est déjà dépassé: Steve Schwarzman l’a prouvé recemment lors d’un passage mémorable à Zurich.


Cyril Demaria
Cyril Demaria
Le modèle de Gordon Gekko dans Wall Street (1987) était probablement Michael Milken, le roi des junk bonds. Ces obligations à haut rendement (high yield) servaient notamment à financer des entreprises en difficulté et des opérations de LBO. Michael Milken fut condamné à dix ans de prison en 1989 et sortit en 1993 pour raison de santé. Il semblerait que son fils spirituel soit désormais identifié: il s’agit de Steve Schwarzman.

Celui-ci déclarait l’autre jour à Zurich dans une conférence privée que seuls les « imbéciles » (morons) avaient investi en haut de cycle au premier semestre 2007, c’est-à-dire implicitement quand Blackstone a été introduit sur le marché des actions. Schwarzman vient à nouveau de s’illustrer, en comparant les changements fiscaux américains en matière de taxation à « l’invasion de la Pologne par Hitler ». Nul doute que Schwarzman, un condisciple de George Bush junior à Yale, ait emprunté à ce dernier son inénarrable sens de la formule mal choisie et sa légendaire inculture.

Comparer un des événements les plus meurtriers de l’histoire moderne et une mesure fiscale affectant marginalement les huit milliards de dollars de fortune de Steve Schwarzman démontre plusieurs choses. Tout d’abord, que l’égocentrisme et la cupidité de Schwarzman dépassent toute mesure. Ensuite, que son sens civique est inexistant et que sa responsabilité sociale, malgré sa fortune personnelle, est un néant absolu. Enfin, que le dirigeant de Blackstone méprise avec une morgue inouïe ses investisseurs, sans qui il ne serait rien.

Michael Milken s’est acheté une conduite en purgeant partiellement sa peine et en léguant une partie de sa fortune pour la lutte contre le cancer (mal dont il a été affecté, ce qui en dit long sur son altruisme). Il est probable que Steve Schwarzman tente ce genre d’action. Pour le contrer, des mesures d’hygiène morale et mentale sont nécessaires.

Schwarzman ne mérite pas notre considération. Notre responsabilité sociale collective est désormais de l’isoler et de ne plus lui confier de capitaux. Son attitude, pire que celle de Goldman Sachs, mérite une sanction exemplaire. Un isolement total lui fera sentir un tant soit peu ce qu’a ressenti la Pologne lorsqu’elle fut sacrifiée par ses alliés pour une paix illusoire. Cela implique de stigmatiser ceux qui investissent avec lui de manière systématique.

Il convient ensuite de refuser ses fonds, pour quelque but philanthropique que ce soit. Ce serait du blanchiment de capitaux haineux qui financent une guerre anti-civique lancée par Schwarzman et certains de ses confrères aujourd’hui.

Enfin, il convient d’exercer notre devoir de mémoire – ce qui en finance semble être une tâche ardue – afin de faire non seulement de Schwarzman un exemple, mais aussi s’assurer que ses condisciples, descendants spirituels et imitateurs sentent qu’il n’est pas envisageable que de tels actes et propos puissent se reproduire.


Cyril Demaria
Passionné par la finance et l’innovation technologique, Cyril a développé une philosophie « hands on », comme analyste dans un fonds de capital-risque transatlantique à San Francisco et à Paris, puis grâce à ses expériences opérationnelles et en tant que fondateur de
Corporate Development Consulting , un cabinet de conseil en private equity. Il a contribué au développement de plusieurs jeunes pousses (Internet, télécommunications et logiciel). Cyril fut portfolio manager au sein du fonds de fonds d'un groupe d'assurance français, et est actuellement associate dans un fonds de fonds basé à Zürich.

Diplômé de l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon, d’Etudes Approfondies (DEA) en Géopolitique, d’Etudes Supérieures Spécialisées (DESS) en Droit Européen des Affaires, et d’HEC (spécialisation Entrepreneurs). Cyril est l'auteur de
Développement durable et finance (Maxima, 2004), le premier livre en français analysant le processus d'investissement selon des critères de développement durable. Il est aussi l'auteur de Introduction au private equity (Banque Editeur, 2006), et de "Profession business angel" (Banque Editeur, 2008).
 
Cyril Demaria
+41.79.813.86.49

Lundi 27 Septembre 2010




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