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Sortie de crise : Renaissance ou Résurrection

D’aucuns, commencent à envisager, « journalistiquement », les scénarios de sortie de crise. Dans l’impossibilité de vérifier tous les développements théoriques, les idées sont bonnes à prendre.


Dominique Chesneau
Dominique Chesneau
Dans quelques posts précédents, nous avons réfléchi sur la probabilité forte d’un changement de paradigme. Mais l’obligation morale de mentionner toutes les idées émergentes du Comité Scientifique de la DFCG, nous conduit à écrire que le débat existe en notre sein.

Alors, quand l’horizon des entreprises n’excède, souvent, pas trois mois, est- on sûr, que ces réflexions sont utiles aux Directeurs Financier ? Peuvent-ils agir dans le brouillard actuel, au delà de leurs fonctions de reporting, de réducteurs de coûts..? Dans un cadre volontariste, il convient d’être en mesure de répondre oui à ces deux questions. Pour ce faire, lançons en ce début de période de vacances, la question suivante: « Sortie de crise : Renaissance ou Résurrection ? ».
On connait tous la différence entre Renaissance et Résurrection.

Renaissance
Un être ou un concept renaît lorsqu’il retrouve vie après la mort, mais sous des formes différentes de celles connues auparavant.
Pour faire simple, faisons l’analogie avec les cycles de vie des Hindous et des Bouddhistes et les Karmas

Résurrection
Un organisme vivant, des idées, des systèmes ressuscitent lorsqu’après être mort, ils reprennent vie avec des caractéristiques identiques à celles qu’ils possédaient avant leur mort.
Dans ce cas, l’image qui vient immédiatement à l’esprit est celle du Christ, dont les Evangiles rapportent qu’il a ressuscité trois jours après sa mort, redevenant identique à l’homme-Dieu qu’il était avant son supplice.

Jamais plus comme avant
Barak OBAMA, Nicolas SARKOZY, Tim GEITHNER et d’autres chefs d’Etat et de gouvernement ont abondamment signifié que « le monde ne sera jamais plus comme avant ».
De fait, les changements entérinés par les deux G20 et autres G8, G13, G14…montrent la volonté des dirigeants de notre planète, que le capitalisme « renaisse » c'est-à-dire qu’il ne soit ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre. Pour exemple de ce volontarisme, citons la création d’un Forum de la Stabilité Financière, les réformes de surveillances prudentielles, les modifications de normes comptables, le contrôle accru des produits « complexes », la fin du mythe de l’infaillibilté de l’auto-réglementation d’un marché, la fin des paradis fiscaux, etc…
La force du capitalisme sur tout autre système réside dans sa résilience et sa capacité ectoplasmique à réapparaître quand on le croyait mort.
Alors Renaissance ?

Des signaux forts ont été envoyés aux marchés et autres agents économiques pour leur monter que dorénavant l’épure ne s’étendrait plus à l’infini, que de nouvelles règles allaient sauver le monde, bref, que « la boutique serait tenue ». La Renaissance est sans doute, et à des degrés divers, le scénario privilégié par ceux qui nous gouvernent.
Et pourtant, après les prises de décisions politiques, les déclinaisons techniques semblent très difficiles à mettre en place :
- Un protectionnisme partiel entrave la fin du cycle de Doha,
- Les régulateurs ne veulent pas d’un système global mais privilégie les solutions nationales (avec tous les risques de lenteur de transmission de l’information imaginables)
- La réforme des contrôleurs aux Etats-Unis a accouché d’une souris (création d’une agence de protection de l’épargnant)
- Les assureurs sont « vent debout » contre Solvabilité 2
- Les banquiers qui demandent des modifications substantielles de Bâle 2 pour que rien ne change et surtout pas l’encours de capitaux employés obligatoires
- Les Américains ne prévoient toujours pas de respecter les principes de Bâle 2 ( alors qu’ils en sont les co-auteurs !)
- Les pratiques des bonus colossaux dans les activités de marché sont maintenues contre vents et tempêtes (sauf au sein de BNPPARIBAS, tant qu’il n’est pas dé montré que dans les 6 prochains mois, ses compétiteurs auront tenté de débaucher ses meilleurs éléments à l’aide d’un chéquier bien garni)….
Par ailleurs, la formation des bulles est consubstantielle à l’innovation financière, et une régulation qui voudrait freiner cette innovation est probablement vouée à l’échec (en dehors de quelques modifications marginales).

Il est donc loisible de penser que nous assisterons, volens, nolens à une Résurrection du système économique pratiqué depuis 60 ans et les accords de Bretton-Woods. Mais, en cette matière, rien n’est jamais certain ! Surtout, si une volonté politique extrêmement forte apparait en faveur de la Renaissance !

Dans ces conditions, qu’est ce que doit/peut faire le Directeur Financier ?
On peut suggérer quelques pistes en adoptant un comportement personnel sage et aux aguets. En effet, si la reprise se présentait plus tôt que prévu, les actionnaires, les salariés, les gouvernements n’accepteraient sûrement pas que l’entreprise gagne peu d’argent quand ce serait le cas des concurrents. Chacun d’entre nous a peur de passer à côté du profit, moteur durable de nos systèmes économiques. Et mieux vaudra bénéficier d’une reprise « classique » qu’attendre, comme Sœur Anne, une reprise « durable ». En reprenant le petit père Queuille : « Aucun problème n’est assez important pour que l’inaction ne puisse le résoudre ! »
Vous avez dit Résurrection ?

On peut néanmoins avancer avec peu de risques d’erreur que les initiatives ultra-libérales de Margaret THATCHER et de Ronald REAGAN ont atteints leurs limites extrêmes et que l’adjonction de réglementation est certaine. Il est également probable que la répartition de la valeur ajoutée privilégiera d’avantage les salariés et autres partenaires extérieurs. Face à cet accroissement du nombre de participants au développement d’une entreprise et à l’apparition de nouveaux risques règlementaires et systèmiques, on recherchera prioritairement de nouvelles marges de manœuvre via :
- un accroissement des fonds propres,
- la mise à disposition des opérateurs financiers (trésoriers, responsables des achats) au service exclusif du développement commercial de l’entreprise,
- un contrôle renforcé et transversal des risques orienté vers une croissement durable
- une meilleure communication externe et interne avec les salariés, les clients, les fournisseurs, les actionnaires, les banquiers et les assureurs

Ce sera enfin la revanche de « l’économie réelle » sur l’économie financière.
Vous avez dit Renaissance ?

Dominique CHESNEAU
Président Tresorisk

31, place Saint Ferdinand
75017 PARIS
L.D. / Fax : + 33 1 40 55 93 98
Mobile : + 33 6 81 70 73 81
dch@tresorisk.com

Jeudi 23 Juillet 2009




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