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Robo-advisors : le grand remplacement ?

Par Pierre Demurger, Consultant mc2i Groupe.


Pierre Demurger
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En 2014, les sociétés proposant des services de robo-advisors ne représentaient que 20 Mds$ soit 0,5% des fonds épargnés dans le monde ; selon une étude de A.T. Kearney, un cabinet américain de stratégie, les services de robo-advisors devraient représenter 5,6% des fonds épargnés dans le monde à échéance 2020.

En pleine mutation technologique, le secteur de la gestion d’actifs subit aujourd’hui un profond bouleversement de son fonctionnement et un renouvellement de ses acteurs. Les gérants d’actifs, autrefois essentiels au processus d’investissement sont en train de devenir obsolètes, remplacés par des outils dits « d’intelligence artificielle » appelés « robo-advisors » qui, eux, répondent aux besoins des nouveaux investisseurs, plus jeunes et plus mobiles, et s’adaptent à leurs nouveaux comportements.

Un robo-advisor c’est quoi ?

Un robo-advisor est une technologie financière qui permet d’offrir aux investisseurs une gestion et une construction de portefeuille de qualité à des tarifs qui sont bien inférieurs à la gestion traditionnelle. Cette attractivité s’explique par le fait que la gestion est effectuée via des systèmes automatisés, donc sans intervention humaine, et basée sur des questionnaires destinés à l’investisseur et qui permettent au conseiller virtuel de connaître les objectifs ainsi que l’appétence au risque de l’investisseur. Sur la base des réponses de l'utilisateur, le robo-advisor va formuler un programme d'allocation d'actifs ainsi que des recommandations d’investissements spécifiques.

Les produits généralement proposés à la vente sont des contrats d’assurance-vie ou des compte-titres. Les investissements peuvent être réalisés dans des fonds actifs mais également dans des *ETF ou des obligations Etats.

Banques et sociétés de gestion de portefeuille : une mutation déjà amorcée

L’émergence des robo-advisors apparaît comme une évidence dans un contexte règlementaire mouvementé avec notamment la directive MIF II qui traite des marchés d’instruments financiers et la révolution numérique opérée par les banques et les sociétés de gestion d’actifs.

Pour avoir un ordre d’idée, en 2014, les sociétés proposant des services de robo-advisors ne représentaient que 20 Mds$ soit 0,5% des fonds épargnés dans le monde.

Selon une étude de A.T. Kearney, un cabinet américain de stratégie, les services de robo-advisors devraient représenter 5,6% des fonds épargnés dans le monde à échéance 2020.

En effet, l’engouement pour ce type de service est particulièrement important sur les classes des petits et moyens investisseurs, qui avant, n’avaient pas accès aux services de gestion de fortune et qui peuvent dorénavant en profiter à moindre coût et avec un capital de départ faible qui se situe généralement entre 1 000€ et 10 000€. La population visée par ces sociétés serait de l’ordre de plus de 3 M de foyers en France.

Le secteur des robo-advisors en France, représentant 120 M€, est encore en développement mais très dynamique. De nombreuses sociétés ont été créées et sont, depuis 2012, quelques-unes à proposer ce type de gestion : Yomoni, Marie Quantier, Advize, Fundshop, Wesave. Ces nouveaux acteurs se partagent le marché avec les banques en ligne comme ING Direct ou Boursorama.

Aux Etats-Unis, afin de toucher de nouveaux épargnants, des groupes internationaux reconnus et ayant une activité de gestion de portefeuille ont commencé à organiser des nouveaux services de robo-advisors en partenariat avec des startups. Pour exemple, la société de courtage Charles Schwab a lancé son service Schwab Intelligent Portfolios en 2015 suivi par la Deutsche Bank et son nouveau service AnlageFinder.

Vers une uniformisation des robo-advisors

Les encours sous gestion des services de robo-advisors vont très certainement se multiplier de façon exponentielle dans un futur proche grâce à la simplification de la relation client et à la digitalisation des services.
Par ailleurs, l’automatisation, la meilleure connaissance client ainsi qu’un meilleur ciblage au recrutement permet de réduire au minimum la couche de frais, normalement importante dans la gestion traditionnelle. En effet, les frais moyens pratiqués en France par les robo-advisors sont compris entre 0,6% et 1,6% en fonction du niveau de risque alors qu'une banque va demander entre 2% à 4% pour un service équivalent.

Aux Etats-Unis, où la concurrence est forte et les coûts administratifs et opérationnels bien plus bas, les robo-advisors ne facturent qu'entre 0,15% à 0,35% de frais, contre 1% pour les banques.

Les robo-advisors disposent également d’un atout considérable. En termes de gestion et de transformation des SI, ces services proposent des parcours utilisateurs qui sont optimisés au maximum afin de développer une interface de service qui soit la meilleure possible pour les investisseurs. En effet, la simplicité d’utilisation de ces plateformes est un réel avantage concurrentiel dans le sens où l’inscription à ces services est dématérialisée et ne nécessite pas de passer en agence physique.

Dans ce sens, les robo-advisors ont un réel apport fonctionnel comparés à une gestion humaine en termes d’expérience utilisateur et de gains d’efficacité.

De nombreuses institutions financières classiques se positionnent en France comme Amundi, BNP Paribas, La Financière de l’Echiquier. A terme l’ensemble des structures, dites classiques, qui composent le marché vont être impactées, voire remplacées, par l’arrivée de ces nouveaux modèles de gestion. Cela pourrait mettre fin au long règne des sociétés traditionnelles et enclencher le renouveau de l’investissement particulier…

*ETF : Exchange Traded Funds. Les ETF sont considérés comme des trackers. Ce sont des fonds indiciels qui sont cotés en bourse et qui répliquent la performance d’un indice, par exemple le Dow Jones ou le CAC 40.

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Vendredi 23 Juin 2017




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