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Régulation du système bancaire et prochains accords Bâle III

C’est une semaine fort intéressante qui s’annonce dans le secteur bancaire. Aujourd’hui mardi, les régulateurs devraient s’accorder sur la définition des termes « capital » et « liquidité », selon les accords Basel III qui seront ratifiés par le G20 en novembre. C’est une décision importante, car la crise financière a notamment été causée par les différentes interprétations du terme « capital ».


Avant la crise financière, les banques établissaient elles-mêmes leurs propres règles, se conformant – en théorie – à quelques principes généraux. Mais dans les faits, certaines banques faisaient passer pour du « capital » ou du « liquide » des choses qui ne l’étaient pas pour accroître leur risque et ainsi faire plus d’argent, avec les conséquences désastreuses que nous connaissons aujourd’hui. Elles espéraient que personne ne se soucierait de cette « interprétation flexible ». Mais l’histoire a montré que les dirigeants de banques ne semblent pas capables de respecter les grands principes régulateurs, et ont démontré que l’argent vaut plus que la moralité. Les récentes amendes du Financial Service Authority (FSA) à Londres confirment que les patrons des plus grandes banques n’ont toujours pas pris l’habitude de former ni de briefer leurs équipes pour que ces dernières se conforment à des règles clairement définies.

La Commission Européenne prévoit de mettre en place trois nouveaux organes de régulation, qui auront le pouvoir d’annuler les régulateurs nationaux, afin de mettre fin aux « interprétations flexibles ». Mais cela risque de poser problème à la City. Que des représentants d’autres nations, qui ont peut-être leur motivation propre, puissent avoir leur mot à dire sur la façon dont la City est régulée va être accueilli avec anxiété. La possible fin du FSA trouble d’autant plus le paysage.

Par ailleurs, le recul du G20 ces dernières années sur le renforcement nécessaire de la régulation bancaire, l’inaptitude de ses membres à s’accorder sur une approche commune et le désir de chaque nation de faire ses propres propositions ont amené confusion et inaction. Selon certains, la situation est pire qu’il y a un an.

Plusieurs indicateurs suggèrent en outre que les banques peuvent remporter la bataille pour minimiser le contrôle externe de leurs activités : dépenses significatives des banques pour faire du lobby contre un contrôle plus strict, menaces de quitter les pays qui leur demanderaient de payer plus de taxes, message persistant de la part de certains banquiers qui ne comprennent toujours ce qu’ils ont fait de mal.

Dans quelques mois, les banques s’apprêteront à verser encore une fois de large bonus ; des banques comme le Crédit Suisse ont d’ailleurs déjà versé des bonus intérims. Des doutes se posent quant à la capacité des membres du G20 à vraiment travailler ensemble pour tenir les patrons de banques mondiales responsables et leur demander de rembourser intégralement l’argent public utilisé pour les sauver, mais aussi à empêcher une telle crise de se reproduire.

Nous avons affaire à une crise de leadership: les leaders du G20 ont déçu l’attente des gens qui espéraient une limitation des bonus excessifs et un rétablissement de la stabilité financière. En attendant, les patrons de banques n’ont pas montré le moindre signe de changement significatif dans leur comportement. Nous attendons de voir si, dans les mois qui viennent, les banques continueront de mener la danse.

Analyse de Chris Roebuck, Professeur honoraire à Cass Business School (City University – London)

Jeudi 16 Septembre 2010




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