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Regard sur les projets de la BCE

Tribune de Didier KLING, Président de la Chambre Nationale des Conseils Experts Financiers à propos des dernières annonces de la Banque Centrale Européenne quant au rachat de la dette des pays de l'Union.


Didier Kling
Didier Kling
Mario DRAGHI, Président de la Banque Centrale Européenne (BCE) a exposé tout récemment son programme pour lutter contre le risque de déflation. Une volonté qui se traduit dans les faits par une programme d’apport de liquidités visant à racheter la dette souveraine des états membres de l’Union Européenne. Cette annonce a, certes, contribué à la relance ces marchés financiers, mais nous laisse sceptique, dans la mesure où le constat actuel n’est pas celui d’un manque de liquidités, mais d’un manque d’appétit.

Il est vrai que la zone euro n’arrive pas à retrouver une allure de croissance satisfaisante en cela que la consommation tout comme l’investissement ne manifestent pas de reprise très marquée. Sera-ce réellement suffisant pour encourager une relance durable ? Les professionnels du Chiffre et de la Gestion de Patrimoine que nous sommes, s’interrogent.

La genèse de ce plan débuta par le dispositif TLTRO, qui par le biais de taux défiants toute concurrence, devait permettre aux banques des états membres, de financer l’économie réelle, donc les TPE/PME.

A cet effet, la Chambre Nationale des Conseils Experts Financiers a lancé un sondage auprès des établissements financiers français pour prendre la mesure du développement de ce dispositif. Il semblerait qu’une appétence bien modérée se manifeste. L’échec relatif du TLTRO illustre bien le fait que le système financier n’est pas en manque de liquidités.

Il est vrai que des sources extra-bancaires se développent pour nos entreprises, à l’image du financement participatif. A ce titre, la BCE tout comme l’Union Européenne auraient tout avantage à lever une possible interdiction des « inducements ». La réponse à la problématique du financement des entreprises doit être résolue par des politiques à portée interprofessionnelles, donc avec tous les acteurs dont nous sommes et qui œuvrent avec compétence, entreprenariat et indépendance.

S’agissant du rachat de la dette souveraine des Etats membres par la BCE, la question de la responsabilité de chacun à propos du devenir de nos pays et des générations futures est posée. Certes, la dette achetée sera proportionnelle au poids de chaque membre de l’Union. Mais les banques centrales nationales auront aussi un rôle à jouer en achetant les titres de leur pays tout en supportant les risques associés, y compris pour les particuliers. On ignore donc encore les conséquences de moyen long terme de la reprise de ces actifs et des effets encourus sur la politique monétaire.

60 milliards d’euros de dettes reprises chaque mois (dont celles des entreprises) est sans doute un fait tout à fait inédit. Mais repoussera t-il vraiment la menace déflationniste ? les prix en euros ayant baissé. N’oublions pas que le phénomène est purement conjoncturel et provoqué par la baisse des prix du pétrole. Des experts affirment que la situation va permettre la relance de l’export et de la production. D’autres évoquent la situation des pays japonais confrontés à la même situation depuis deux décennies, sans solution. En réalité les vraies raison de l’optimisme sont ailleurs : la baisse des prix du pétrole et la baisse de l’Euro.

Enfin, la résolution en cours de la crise grecque laisse entrevoir le chemin qui pourrait être emprunté par les pays, dont la France, qui sont confrontés à un mur de dettes : suppression des échéances fixes par transformation en dette perpétuelle, remboursable à des conditions prédéfinies. Dès lors, les liquidités ne seront plus absorbées par les besoins prioritaires des Etats et pourront retrouver le chemin des entreprises.

Les médias du groupe Finyear


Vendredi 20 Février 2015




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