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Quand le dinosaure se cache dans le progiciel

À l'ère de l'ouverture (des données et des API), les entreprises ont déjà fort à faire pour adapter leurs stratégies et profiter des nouvelles opportunités qui leur tendent les bras. Or, après une sombre histoire de licences logicielles récemment jugée au Royaume-Uni, un obstacle supplémentaire risque maintenant de se dresser sur leur route…


Elle semble sortie d'un autre temps, dans toute sa banalité, mais l'histoire date de seulement quelques jours. Tout commence quand Diageo, un distributeur de spiritueux, crée des applications à destination de ses clients, s'appuyant sur des données issues de ses systèmes SAP (dont l'entreprise utilise quasiment toute la suite de produits), par l'intermédiaire des API exposées par ceux-ci. Ce que découvrant, l'éditeur exige le paiement d'une redevance pour chaque utilisateur individuel des dites applications !

Ce genre de tactique constitue presque une tradition pour SAP (et beaucoup de ses concurrents), à la recherche de nouvelles sources de profits (sans investissement, sans rien développer et sans apporter de valeur ajoutée additionnelle), surtout quand les temps sont difficiles. Du point de vue de Diageo, la position de son fournisseur revient pourtant à lui dire : vos données sont prisonnières de mes outils, vous ne pouvez y accéder que moyennant le règlement d'une « taxe » s'ajoutant à vos licences existantes.

Loin d'être théorique, le débat prend une dimension véritablement inquiétante lorsqu'on découvre que la haute cour d'Angleterre et du Pays de Galles à retenu les arguments de SAP et a donc confirmé la facture de plus de 54 millions de livres due par Diageo. En réponse, on peut, comme le suggère l'analyste de Gartner qui aborde le sujet, s'émouvoir de l'incapacité des juges à comprendre tous les enjeux de leur décision ou inciter les entreprises à prendre des précautions avec leurs contrats. On peut aussi voir plus loin.

Le fond du problème dans cette affaire est la vision dépassée de SAP vis-à-vis de son métier. Comme les acteurs d'autres secteurs, l'éditeur s'endort dans un modèle historique dont la rentabilité se maintient, bon an mal an, même s'il faut la stimuler de temps en temps. Ce confort l'empêche de voir les changements qui se produisent autour de lui. Son aveuglement le rend arrogant alors qu'il devrait aujourd'hui se pencher sérieusement sur les besoins de ses clients afin de rester pertinent. À défaut, en prenant une analogie avec des exemples passés dans d'autres domaines, son destin sera de disparaître.

En conséquence, si la stratégie agressive de SAP ne suffit pas à faire fuir ses utilisateurs (ce dont un long passif de conflits similaires peut laisser douter), ces derniers devraient tout de même s'inquiéter de la pérennité à long terme d'un fournisseur souvent essentiel à la gestion de leur activité. Sa chute ne sera peut-être pas très rapide, mais il n'est pas inutile, au vu de l'ampleur de son impact potentiel, de se poser des questions maintenant plutôt que d'attendre une lente agonie, dont les clients pâtiront inévitablement.

En synthèse, pour exprimer mon analyse en termes plus concrets, les clients de SAP (et de nombre d'autres mastodontes du progiciel) devraient s'interroger : peuvent-ils continuer à confier une composante clé de leur activité à un éditeur visiblement incapable de comprendre que, pour une entreprise en 2017, ouvrir des API sur le monde extérieur n'est plus une option et ne peut en aucun cas justifier une facture de plusieurs dizaines de millions ? Partant, il restera à définir et mettre en place un plan d'action…

Patrice Bernard
Fondateur du blog “C’est pas mon idée”

fr.linkedin.com/in/patricebernard





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Mercredi 1 Mars 2017




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