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Quand le G20 rame à contresens

Le G20 qui s’est tenu à Londres le 2 avril dernier a pris plusieurs décisions visant à encadrer l’activité financière mise au banc des accusés responsables de la crise économique mondiale.


Pierre-Antoine Dusoulier
Pierre-Antoine Dusoulier
Dirigeants d’entreprise et traders sont montrés du doigt. Les membres du G20 ont ainsi décidé d’obliger les établissements financiers d’envergure (« significant financial institutions ») à appliquer les principes de rémunération définis par le Comité de Stabilité Financière (Financial Stability Board) anciennement Forum de Stabilité Financière (FSF).

Ces principes tentent de concilier la prise de risque et les parts variables des rémunérations. La logique adoptée a pour objectif d’éviter de verser des bonus sur des opérations encore ouvertes et présentant donc des risques potentiels.

Cette décision est un pur contresens ! Alors que les traders sont accusés de s’enrichir en spéculant à court terme sur tout et n’importe quoi, les principes définis par le FSF vont encourager la prise de risque à court terme. Comme le proclame actuellement Luc Ferry sur tous les media : « il faut être bien candide pour découvrir seulement aujourd’hui que si les banquiers aiment l’argent, les traders aiment l’argent et le risque. »

Les nouvelles règles définies par le FSF encourageront les opérations dont le risque peut être rapidement soldé. Les traders auront donc tout intérêt à privilégier les opérations risquées et à court terme. Etait-ce vraiment l’objectif ?

LE G20 insiste pour que ces principes soient pris en compte par les autorités nationales d’ici à l’automne 2009. Voilà qui laisse un peu de temps à la réflexion ! Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage !

Pierre-Antoine DUSOULIER, Président de Saxo Banque
www.saxobanque.fr

Jeudi 23 Avril 2009




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