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Perspectives économiques en Afrique (PEA) 2008/09

L’édition 2009 couvre 47 pays d’Afrique, contre 35 l’an dernier. Les analyses montrent que la région est sévèrement touchée par la récession économique mondiale. Après cinq années de croissance économique supérieure à 5 pour cent, le continent ne peut tabler que sur un taux de croissance de 2.8 pour cent en 2009, soit plus de deux fois moins que les 5.7 pour cent espérés avant la survenue de la crise.


Cependant, les auteurs anticipent un rebondissement de la croissance à 4.5 pour cent en 2010. Dans les pays exportateurs de pétrole, elle devrait s’établir à 2.4 pour cent en 2009, contre 3.3 pour cent pour les pays importateurs nets de pétrole.

L’effondrement du cours des matières premières et la forte baisse de la demande provenant des pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) auront un effet négatif sur l’équilibre budgétaire des pays d’Afrique, les prévisions de déficit budgétaire de la région pour 2009 s’établissant à près de 5.5 pour cent du PIB, alors que l’édition des PEA de l’an dernier prévoyait un excédent de 3.4 pour cent. Les investissements directs étrangers (IDE) ont baissé de près de 10 pour cent en 2008. Les auteurs de l’édition 2009 estiment que si l’aide officielle au développement a progressé en 2008, on peut craindre une baisse des budgets d’aide des donneurs du fait de la crise économique actuelle.

Pour l’essentiel, au cours des années 70 et 80, la croissance de l’Afrique a été limitée par des facteurs internes que les réformes de ces dernières décennies ont tenté d’améliorer. Grâce à ces mesures et à un environnement externe favorable, l’Afrique a pu jouir de cinq années de croissance supérieure à 5 pour cent. La crise financière s’est transformée en crise économique et est venue éroder les acquis des réformes. Compte tenu des projections de croissance de 2.8 pour cent et de la tendance baissière constatée, de nombreuses personnes vont retomber dans la pauvreté. C’est un revirement sur lequel les Africains n’ont aucune prise et qui risque de perdurer. Grâce à une nouvelle méthode, les PEA soulignent que seule une poignée de pays du continent est en position de réduire de moitié la part de la population vivant avec moins d’un dollar par jour d’ici à 2015.

Cependant, comme le déclare Louis Kasekende, économiste en chef de la BAfD, « il ne faut pas désespérer. La décennie de réforme a permis de rendre la gestion macro-économique plus efficace et d’accroître la compétitivité des économies africaines. Les pays doivent donc renoncer à mettre en oeuvre des politiques qui restreindraient l’intégration du continent à l’environnement commercial et financier mondial ».

Plus positif, l’édition 2009 montre que l’Afrique est en meilleur position pour affronter la crise aujourd’hui qu’il y a dix ans. De nombreux pays ont entrepris des réformes économiques prudentes au cours des dernières années, ce qui a permis de renforcer l’équilibre fiscal et de ramener l’inflation en deçà de 10 %. Nombre d’économies ont aussi bénéficié d’un allègement considérable de leur dette, ce qui explique que la faiblesse du ratio service de la dette/exportations dans la plupart des pays.

Javier Santiso, Directeur et économiste en chef spécialiste du développement humain du Centre de développement de l’OCDE, souligne que « les marchés émergents d’Asie et d’Amérique latine constituent des partenaires de plus en plus importants en termes d’échanges et de développement, ce qui limite aussi la vulnérabilité du continent à la performance économique des pays de l’OCDE ».

Les PEA 2009 se tournent spécialement vers les innovations en matière de technologies de l’information et de la communication (TIC). Ses auteurs concluent que, malgré un faible taux de pénétration de ces technologies, les applications innovantes se sont étendues à divers domaines, tels que la banque en ligne, les paiements électroniques, l’agriculture électronique, le commerce en ligne, l’administration en ligne et l’éducation à distance. Nombre de ces nouveaux outils favorisent l’amélioration de l’environnement des affaires en contribuant au développement des marchés, en réduisant les coûts et en permettant de surmonter les contraintes traditionnelles en matière d’infrastructures.

Javier Santiso a ajouté que « cette exploitation des TIC par les entreprises montre que les pays africains peuvent stimuler la croissance en se basant sur une hausse des investissements intérieurs et de la consommation, réduisant ainsi, par voie de conséquence, l’impact des chocs et crises exogènes ».

L’édition annuelle des PEA est publiée conjointement par la BAfD, le Centre de développement de l’OCDE et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, avec le soutien de la Commission européenne.

Aperçus par région
En Afrique australe, la croissance économique s’établit à 5.2 pour cent en 2008, en baisse par rapport aux 7 pour cent constatés en 2007. Elle devrait ralentir considérablement en 2009 pour atteindre 0.2 pour cent, avant de se rétablir à 4.6 pour cent en 2010. En Afrique du Sud, la croissance devrait chuter à 1.1 pour cent du fait de l’impact de la crise économique mondiale sur la demande des minéraux exportés, aggravée par une contraction de la consommation et de l’investissement privés.

En Angola, l’économie devrait se contracter de 7.2 pour cent en 2009, sur la base de l’hypothèse d’une réduction des quotas de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui se traduira par une diminution de la production. En 2008, le Malawi et Madagascar ont bénéficié d’une forte croissance de leur agriculture, et d’investissements importants dans le secteur minier pour ce qui concerne Madagascar.

La croissance moyenne du PIB en Afrique du Nord devrait s’apprécier légèrement, passant de 5.3 à 5.8 pour cent en 2008. Elle devrait ensuite accuser un fort ralentissement, à 3.3 pour cent, avant d’atteindre 4.1 pour cent en 2010. Tous les pays d’Afrique du Nord enregistreront une faible croissance en 2009, du fait de la baisse de la production de pétrole et des rentrées touristiques. Le Maroc et la Tunisie ont une production et des exportations plus diversifiées, ce qui les rend moins vulnérables à la réduction de la demande provoquée par la crise. Leur croissance restera cependant modérée.

La croissance du PIB en volume des économies d’Afrique de l’Ouest devrait ralentir pour atteindre 4.2 pour cent en 2009, contre 5.4 pour cent en 2008 et 2007. Elle devrait ensuite se renforcer pour atteindre 4.6 pour cent en 2010. Les prévisions pour 2009 indiquent une baisse du taux de croissance du Nigeria à 4 pour cent, du fait de la baisse des quotas de production de l’OPEP et d’un déclin des investissements. La plupart des autres pays de la région devraient également voir la croissance des investissements publics et privés ralentir et les prix de matières premières baisser. Les envois de sommes d’argent par les émigrés devraient également diminuer. Toutefois, le Liberia et la Sierra Leone devraient continuer d’afficher des taux de croissance élevés dans la mesure où la production se rétablit après des années de conflit.

En 2008, la croissance moyenne du PIB des sept pays d’Afrique centrale s’est établie à 5 pour cent, contre 4 pour cent en 2007. En 2009, la croissance du PIB devrait baisser fortement, à 2.8 pour cent, avant d’atteindre 3.6 pour cent en 2010. La réduction de la demande de pétrole et de minéraux va affecter la croissance des pays riches en ressources naturelles.

D’après les estimations, le taux de croissance moyen des pays d’Afrique s’établit à 7.3 pour cent pour 2008, contre 8.8 pour cent en 2007. La région devrait voir ses performances décroître pour atteindre 5.5 pour cent en 2009 et stagner à ce niveau en 2010. L’Éthiopie, le Rwanda, le Soudan, la Tanzanie et l’Ouganda, qui ont enregistré la plus forte croissance en Afrique de l’Est, devraient préserver un taux de croissance relativement élevé en 2009 et 2010, car leurs exportations agricoles et horticoles – d’ampleur considérable – sont moins sensibles aux effets de la crise. Le Burundi, les Comores et les Seychelles devraient continuer de stagner. Les deux derniers vont voir leurs recettes touristiques baisser du fait de la récession mondiale et de l’agitation, dans le cas des Comores. A Djibouti, la croissance s’est élevée à 5.9 pour cent en 2008 et devrait progresser en 2009 et 2010 pour atteindre près de 6.6 pour cent. Le Kenya devrait afficher un forte croissance en 2009 (5 pour cent), du fait de la reprise de la demande intérieure après la forte baisse de 2008.

www.africaneconomicoutlook.org
www.oecd.org

Dimanche 24 Mai 2009




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