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Olivier Midière, président de l’ADEN : Oser entreprendre !

La journée organisée par l’ADEN (Association pour le développement de l’économie numérique), le 30 janvier dernier, en partenariat avec la DG de la Compétitivité, de l’Industrie et des Services du Ministère des Finances a marqué par son succès et l’affluence qu’elle suscitée. Tous les ingrédients ont été réunis pour que cette manifestation fasse date et joue un rôle de révélateur des transformations engagées et des mutations qui s’annoncent.


Olivier Midière
Olivier Midière
Les interviews des organisateurs et la relation du colloque complètent pour nos lecteurs les leçons à tirer d’une manifestation qui a puissamment contribuer à une prise de conscience française de l’impact de cette véritable révolution européenne.

La vocation de l'ADEN est de faciliter les échanges pour l'appropriation des nouvelles technologies par les entreprises françaises. Pourquoi aborder, en ce début 2012, le sujet des paiements ?

Le monde du paiement est à la veille d’être bouleversé comme auparavant l’a été celui de la musique, par exemple. Ce sujet du paiement émerge comme le nouveau domaine illustrant la puissance des nouvelles technologies et leur capacité à bousculer non seulement les acteurs mais toute la chaîne de production et toute la chaîne de valeur. Cette évolution sera d’autant plus vivement ressentie que le paiement est une industrie en soi et c’est aussi un service qui touche transversalement tous les acteurs économiques.

Tous les acteurs seront touchés, quelle que soient leur taille. Pour l’ADEN, la révolution engagée appelle un travail collectif afin que chacun trouve sa meilleure place dans la chaîne de valeur. Tous les opérateurs de ce marché vont être impactés par ces évolutions. Cela sera vrai en front-office comme en back-office. Il y aura transformation de l’industrie « traditionnelle » du paiement aussi bien qu’émergence de nouveaux acteurs et de nouveaux businessmodels.

Le parcours de PayPal montre que celui qui se positionne sur les flux peut même rapidement devenir une banque. Ce type de transformations est notre spécialité : il était dans nos gènes de nous y intéresser.

Quel bilan tirez-vous de cette journée et de l'intérêt qu'elle a suscité auprès des participants ?

Je suis impressionné par la participation que cette journée a suscitée.
L’auditoire était nombreux et de grande qualité. Tous les acteurs et secteurs étaient présents du conseil, aux investisseurs en passant par la recherche jusqu’aux banques et industriels. Manifestement ce colloque répondait donc à un besoin fort. Au bilan, cette journée a joué un rôle de catalyseur, de révélateur de la réalité et de l’importance du sujet. C’est une vraie satisfaction.

L’un des facteurs de cette réussite a résidé dans la qualité du travail préparatoire et dans le fonctionnement du comité de programme. Les six mois de préparation ont permis l’implication de tous les acteurs.

L’ombre des acteurs mondiaux comme Google, Apple ou Facebook a cependant paru planer sur les débats aussi bien le matin que l’après-midi. Ceux-ci n’étaient pas présents. Qu’en pensez-vous ?

Ce n’est pas un hasard. C’est une politique délibérée. Force est de constater que sur ce type de sujets, Apple et Google jouent systématiquement « perso ». Cette attitude pose problème, d’autant plus qu’elle reste au service de business models très agressifs dont le principal, sinon l’unique objectif reste la valorisation de la publicité et la surveillance des internautes.

La maîtrise absolue des données personnelles de l’internaute, vu comme client, reste leur seul but. Nous sommes très sceptiques sur la possibilité d’une intégration de ces modèles dans un écosystème équilibré des paiements. Cette attitude pose la question du respect du client, des entreprises mais aussi de la souveraineté nationale.

L'ADEN milite pour un positionnement de l'Etat au soutien des acteurs locaux dans le domaine des nouvelles technologies. S'agissant des paiements, qu'est-ce que l'Etat doit faire de plus ou de mieux ?

Il n’est pas facile de tracer aujourd’hui une « feuille de route » à l’État car la transformation s’engage et sera d’une telle ampleur qu’elle va durer et aboutir à des transformations en profondeur. Dans un tel contexte, l’État doit être attentif au sujet et rester vigilant. La Banque de France et l’ACP doivent veiller à la sécurité des systèmes, comme c’est leur rôle. L’État doit aider à une bonne présence des acteurs français dans la normalisation européenne et internationale. Mais l’État doit aussi rester stratège, en sachant équilibrer à la fois, d’une part, l’appui utile pour conforter les filières industrielles existantes et la protection du consommateur et, d’autre part, en aidant activement à l’émergence de solutions innovantes et de nouveaux acteurs. Sur ce registre, l’exemple du précédent des Télécoms ou du Haut-débit montre que l’Etat ne doit pas être frileux en matière de libéralisation, ni craindre l’émergence de nouveaux acteurs. Une phase « schumpétérienne » de création de valeur est positive.

Quelles suites envisagez-vous pour cette première journée consacrée au sujet des paiements ?

L’événement sera renouvelé l’an prochain, sans doute en mettant plus l’accent sur l’ouverture internationale. Une convention sur deux jours me paraît indiquée pour aborder les sujets que cette deuxième édition appellera.

D'ici-là, quels conseils donneriez-vous aux entreprises pour se préparer à la "révolution" des moyens de paiement ?

D’abord, n’être sûr de rien : il faut de l’humilité car tout peut arriver. Ensuite : oser entreprendre !

Propos recueillis par Jean-Yves ROSSI - Canton Consulting

Experts Services de Paiement : experts du cabinet Canton Consulting, le think tank des nouvelles dynamiques du paiement

Canton Consulting

9-11, Av FD Roosevelt,
75008 Paris
www.cantonconsulting.eu

Vendredi 2 Mars 2012




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