Corporate Finance, DeFi, Blockchain, Web3 News
Corporate Finance, DeFi, Blockchain News

Nouveau monde, nouvel avenir ?

Dans le cadre du colloque du Groupe Agrica qui s’est déroulé le 19 juin dernier sur la thématique « Nouveau monde, nouvel avenir ? », Pierre Sabatier a participé à la table ronde « Bien plus qu’une crise, une évolution profonde de nos modèles contemporains ».


Pierre Sabatier
Pierre Sabatier
Nous vous proposons de retrouver dans cet Edito la synthèse de son intervention au cours du débat avec le professeur d’histoire économique Philippe Chalmin et le philosophe et écrivain Ollivier Pourriol, sous la direction de Philippe Bloch, chroniqueur aux Echos et à BFM Business :

Philippe BLOCH

Messieurs, vit-on une crise, ou plus profondément, une mutation du monde ?

Pierre SABATIER
Nous ne sommes pas en crise, à mon avis, mais dans une période de transition. Une crise suppose un retour à l’état initial une fois le processus accompli. Par conséquent, il n’est point besoin de changer pour faire face à la crise. Or nous sommes en transition, parce que notre patrimoine démographique vieillit. En économie, l’âge clé est celui marquant le passage de l’état de producteur à celui de non producteur, soit l’âge de la retraite. Aujourd'hui, les cohortes de baby-boomers parviennent à ce stade. L’évolution du comportement du consommateur en fonction de l’âge est le trait le mieux partagé entre les sociétés, qu’il s’agisse de la France, des Etats-Unis, du Japon, de l’Allemagne… Après 55 ans, les ménages tendent à réduire leur consommation, ceci de plus en plus vite. Cette tendance s’observe partout et de tout temps. Ainsi, la France a un problème, qu’elle partage avec d’autres pays riches. Le problème est majeur dans la mesure où, dans ces pays, la richesse repose aux deux tiers sur la consommation des ménages. Ce phénomène conduit à anticiper des taux de croissance plus réduits que par le passé.

Nouveau monde, nouvel avenir ?
Comment peut-on faire, sans se réformer, pour faire face à une croissance de l’ordre de 0,5 % ?

On ne peut que faire différemment – et le propos s’applique avant tout aux chefs d’entreprise. La croissance nous a habitués à ne jamais régler les problèmes. Désormais, faute de pouvoir continuer ainsi, nous avons besoin d’une révolution intellectuelle. Dans notre société, l’arbitrage deviendra incontournable.

Pourquoi est-ce plus difficile à vivre en France ?

Ce n’est pas le cas, même si nous aimons à penser que nous sommes différents. Les Japonais ont été frappés par cette transition depuis les années 1990. Le cas de ce pays est même exemplaire. Pourtant, les Japonais attendent ; ils n’ont mené à bien aucune réforme, et leur endettement atteint 240 % du PIB. Lorsqu’un pays vieillit, la dette augmente naturellement. En Allemagne, la réaction a été bien différente, marquée par le courage. Avant tout, il s’est agi du courage de faire un diagnostic fort. Ensuite, la réaction, des plus judicieuses, a consisté à réformer le marché du travail, à une période, les années 2000, où la demande des pays émergents a explosé. Ce « timing » a permis à l’Allemagne de compenser la faiblesse de sa demande interne par l’exportation. Au début des années 2000, les exportations représentaient 28 % du PIB allemand contre 53 % aujourd'hui.

L’innovation peut être une réponse, or généralement, les Français sont innovants.

La mondialisation complexifie le monde. Ainsi, quand bien même les choses resteraient simples en elles-mêmes, elles seraient tout de même de plus en plus imbriquées entre elles. Pourtant, dans ce nouveau monde, notre manière d’éduquer est la même : nous formons des experts très performants dans leur secteur, qui « fonctionneront » plus tard « en silo ». Les grandes transformations ne peuvent se produire à partir d’un tel modèle. En fin de compte, le levier de la France est celui de l’éducation. Il ressort du micro-trottoir, alors que nous avons accès à une information qui n’a jamais été aussi pléthorique, que nos concitoyens sont perdus. Pour reconstruire un monde positif, il nous faut de l’éducation – et de l’investissement dans les médias, dans la mesure où l’éducation ne s’arrête pas à la sortie de l’école.

Retrouvez la synthèse complète des débats des tables rondes « Bien plus qu’une crise, une évolution profonde de nos modèles contemporains » et « Les nouveaux défis et les nouvelles voies des précurseurs » :
www.primeview.fr/documents/Essentiel-synthese-debats-colloque-groupe-agrica-167-fr.pdf

PrimeView est un cabinet indépendant de recherche économique et financière, agréé par le Ministère de l’Enseignement et de la Recherche. La recherche PrimeView repose sur une promiscuité avec les sciences du Vivant, qui a permis de construire une méthodologie et une expertise basées sur une meilleure compréhension de la complexité des univers de la finance et de l’économie.
Cette démarche s’appuie sur une étude approfondie des interdépendances et des boucles de rétroaction existant entre les paramètres influençant ces systèmes, faisant appel aux disciplines que sont la macroéconomie, la démographie, l’environnement, la sociologie la politique ou encore la géopolitique.
L’ambition de PrimeView est d’apporter à ses clients une acuité supérieure quant aux évolutions potentielles des modèles économiques et sociétaux, et d’en déduire ainsi les opportunités et les risques sur les marchés financiers. Les services proposés par PrimeView s’appuient à la fois sur l’expertise de Jean-Luc Buchalet et de Pierre Sabatier et sur des méthodes d’analyse transversale des problématiques développées depuis les années 2000.
www.primeview.fr


Les médias du groupe Finyear


Mercredi 16 Juillet 2014




OFFRES D'EMPLOI


OFFRES DE STAGES


NOMINATIONS


DERNIERES ACTUALITES


POPULAIRES