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Nicolas Bouzou - ASTERES - STATU QUO DE LA BCE

Les critiques récurrentes à l’égard de la BCE s’avèrent une fois de plus excessives


La BCE n’avait pas le choix. Même si les indices boursiers ont tendance à se reprendre, le calme est précaire. Les banques continuent de se regarder en chiens de faïence, ce qui fait monter les taux à court terme, sans même que la BCE ne touche à ses taux directeurs. La confiance sur le marché interbancaire et, plus globalement, sur les marchés monétaires et financiers, ne reviendra que lorsque l’on en saura plus que les pertes liées à la crise du subprime. Autrement dit, il faudra que les comptes trimestriels des grands établissements financiers soient publiés pour que l’aversion au risque ne retombe. D’ici là, il est complètement inenvisageable que la BCE reprenne son cycle de hausse des taux.

D’autant plus que la conjoncture dans la zone euro montre d’évidents signes de faiblesse. Les dernières enquêtes de confiance (directeurs d’achat dans les services et PMI manufacturier) ont fait apparaître un ralentissement de l’activité, aussi bien dans l’industrie que dans le tertiaire. Surtout, l’appréciation de l’euro par rapport au dollar diminue considérablement les marges de manœuvre de la BCE. On imagine mal en effet l’institution de Frankfort renforcer un mouvement déjà très problématique pour l’industrie de la zone euro (même les Allemands commencent à s’en rendre compte !).

On peut ajouter que les augmentations de taux orchestrées par la BCE depuis décembre 2005 ont fait montre d’une certaine efficacité. L’inflation reste relativement modérée (+2,1% en septembre), même si elle devrait accélérer un peu dans les mois qui viennent. Surtout, dans certains secteurs, on voit le crédit au secteur privé ralentir assez nettement. C’est très net quand on regarde les crédits aux ménages. A la mi-2007, la croissance annuelle de l’encours de crédits à la consommation s’élevait à 8,5%. Ce chiffre est tombé à 5,7% en août dernier. Même constat du côté des crédits immobiliers. De 12% à la mi-2006, la croissance est descendue à 8,1%, avec des décélérations très fortes dans certains pays (en particulier la Belgique et l’Irlande).

Ainsi, les critiques récurrentes à l’égard de la BCE s’avèrent une fois de plus excessives. Dans les situations conjoncturelles et financières difficiles, Jean-Claude Trichet et ses collègues ont finalement toujours agit avec un mélange de pragmatisme et de prudence.

Nicolas Bouzou


Jeudi 11 Octobre 2007



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