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Microsoft l'a emporté : le format OOXML est reconnu comme une norme internationale par l'ISO

L'organisation internationale ISO avait recalé en septembre 2007 le format de document Office Open XML (OOXML) développé par Microsoft, qui souhaitait en faire une norme ISO. En mars, elle a revoté sur le sujet et Microsoft l'a emporté. L'OOXML est désormais une norme internationale. L'enjeu économique est colossal.


Etienne Wery
Etienne Wery
Le patron de Microsoft est un homme heureux. Par 75% des voix "pour" et seulement 14% "contre", l'ISO et la Commission internationale de normalisation (IEC) ont reconnu le format OO XML comme norme internationale.

Pourtant, en septembre, un premier vote avait recalé l'éditeur américain, notamment en raison de l'opposition de la France. L'AFNOR (Association française de normalisation - qui est la voix de la France au sein de l'ISO), s'était prononcée contre l'obtention de la norme ISO par l'Office Open XML. Elle préfèrait voir Microsoft se rapprocher du format de son concurrent Open Document, soutenu par IBM. Plus précisément, l'Afnor souhaitait séparer le format en deux : il y aurait tout d'abord « un cœur de fonctionnalités essentielles et simples à mettre en oeuvre (OOXML-Core) » et ensuite « toutes les fonctionnalités annexes nécessaires à la compatibilité avec les stocks de fichiers bureautiques existants chez de nombreux utilisateurs, qui seront regroupées dans un ensemble appelé (OOXML-Extensions) ».

La France rejoignait ainsi le camp du « non », dans lequel on comptait l'Inde, le Brésil, la Nouvelle Zélande ou la Chine.

Les enjeux ...

Qu'est ce qui a motivé ce retournement de situation ?
Pour cela, il faut se rappeler des enjeux.

En apparence, le débat est embêtant et limité aux équipes techniques puisque ce sont deux normes qui s'affrontent : l'Office Open XML (OOXML) de Microsoft d'une part, et l'OpenDocument Format (ODF) soutenu par IBM et SUN d'autre part. Pas très attirant comme enjeu !

Mais derrière cette façade, l'enjeu est tout autre : c'est rien moins que les fondamentaux économiques des 10 prochaines années qui sont en jeu pour l'industrie du logiciel.

Car une fois que le standard Microsoft est normalisé, il y a fort à parier que les éditeurs de logiciels suivront, tout comme il y a fort à parier que malgré les promesses, la compatibilité avec ODF soit enterrée pour quelques années, ce qui entrainera un renforcement de la suprématie de Microsoft.

Or, c'est précisément cette compatibilité qui est le point faible des solutions logicielles concurrentes : avouez qu'il n'est pas drôle de travailler sur un document OpenOffice et de perdre toute la mise en page complexe lorsqu'on le lit sur la suite bureautique de Microsoft, et vice-versa.

Si un fichier écrit sous OOXML était parfaitement lisible sur ODF et vice-versa, et si les éditeurs d'autres logiciels (comptables, ERP, etc.) pouvaient se fier aveuglément à cette compatibilité parfaite, il n'est pas dit que les utilisateurs paieraient encore pour une suite Office de Microsoft, tout comme il n'est pas dit que les autres éditeurs continueraient à snober la norme ODF. Faites le test : essayer de trouver un éditeur (re)connu de logiciel ERP d'entreprise qui garantit le fonctionnement avec OpenOffice ... Ils sont rares.

Vu du côté de Microsoft, obtenir la normalisation était donc un très joli coup : s'il est vrai qu'en devenant une norme ISO, le format OOXML n'est plus totalemen contrôlé par Microsoft qui perd ainsi en partie la maitrise des évolutions de la technologie, la normalisation est par contre une reconnaissance de la sécurité des solutions de Microsoft et un gage de pérennité pour les clients.

Or, c'est sur ces deux points que l'éditeur américain est le plus souvent attaqué.

Les utilisateurs lui reprochent d'abord un manque de sécurité.

Ces utillisateurs (pouvoirs publics en tête) lui reprochent surtout un manque de pérennité (il est vrai que les fichiers écrits sous une ancienne version de Office ne sont pas toujours lisibles dans une nouvelle version, même au sein de la même suite).

Il se dit que ce sont les gros utilisateurs de logiciels Microsoft, Etats en tête, qui ont poussé à la normalisation qui leur offre ce gage de pérennité dont ils ont tant besoin.

Source : www.droit-technologie.org
Par Etienne Wery
Avocat aux barreaux de Bruxelles et Paris (cabinet (ulys)

Mardi 8 Avril 2008




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