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Matthieu Boraud sur le Baromètre Eurofactor - Les Echos 2008


CFO-news : Monsieur Matthieu Boraud, bonjour, vous êtes Directeur Marketing du Groupe Eurofactor qui réalise chaque année un baromètre des prévisions économiques des PME-PMI européennes. Pouvez-vous nous indiquer les grandes tendances de ce baromè

Matthieu Boraud
Matthieu Boraud
Matthieu Boraud : La 6ème édition du baromètre Eurofactor/Les Echos suggère que les chefs d’entreprises anticipent une croissance bien orientée en Europe en 2008, mais sans doute en léger ralentissement par rapport à l’année précédente. Pour 2008, les patrons de PME-PMI se montrent plutôt optimistes, tout en restant relativement prudents. Globalement, cette prudence s’explique par la multiplication des risques et incertitudes pesant sur l’environnement global depuis le second semestre 2007 (crise financière, hausse du prix du pétrole, Euro fort, etc). Nous remarquons que les entreprises européennes demeurent très sensibles à la concurrence exercée par les pays émergents, au premier rang desquels se trouvent la Chine, les pays d’Europe de l’Est, et l'Inde qui apparaît de manière plus significative qu'auparavant. Ensuite, malgré la crise financière américaine et les secousses qu'elle provoque déjà en Europe, les chefs d’entreprises ne semble pas craindre de difficultés d’accès au crédit au cours des 12 prochains mois. Enfin, l’investissement, principal moteur de la reprise en zone Euro depuis la mi-2005, devrait vraisemblablement rester à un bon niveau. La plupart des patrons de PME-PMI interrogés prévoient en effet d’investir (plus de 60% en moyenne), de façon plus soutenue ou au pire de stabiliser leurs investissements autour de niveaux déjà élevés.

Qu’en est-il exactement de la situation des PME-PMI françaises ?

La plupart des PME-PMI françaises ont profité de la nette amélioration de la conjoncture européenne depuis deux ans. Elles sont un peu plus optimistes que l’année précédente et se situent même parmi les plus optimistes en Europe, malgré les performances assez décevantes de l’économie française.

En ce qui concerne l’évolution des intentions d'embauche en France, on constate que la part des entreprises prévoyant d’augmenter leurs effectifs reste la même que l’année dernière (23%). Cette prudence peut s’expliquer notamment par la rigidité du marché du travail, mais aussi par les incertitudes qui pèsent sur l'évolution du cadre légal en France (18% le citent comme principale préoccupation, soit le taux le plus élevé des pays interrogés). La recherche des gains de productivité les conduit à stabiliser leurs effectifs afin de compenser l’augmentation rapide des coûts salariaux. Ainsi, les entreprises françaises n’envisagent pas d’amélioration notable de leur rentabilité.

Enfin, les craintes quant à l'évolution de la fiscalité ont baissé significativement, alors que celles concernant le prix des matières premières sont en hausse. Curieusement, le prix de l'énergie ne semble pas une préoccupation particulièrement forte en France alors que certains de nos voisins s'y montrent très sensibles : Allemagne, Grande-Bretagne et Belgique en particulier.

Justement, comment se portent les PME-PMI chez nos voisins européens ?

Les situations sont bien entendu plus disparates et dépendent de facteurs à la fois mondiaux et locaux. De manière générale, par rapport à l'an dernier, on note un retour à la confiance marqué en Allemagne et au Portugal, ce qui se traduit par un optimisme plus important sur les embauches et la profitabilité, alors que les PME-PMI espagnoles sont les seules à anticiper une détérioration de leur situation économique en 2008. Sans grande surprise, les PME-PMI de Grande-Bretagne restent les plus confiantes malgré des craintes très marquées sur les risques de change et l'évolution du prix de l'énergie, suivies de près par la Belgique. Enfin, les PME-PMI italiennes se trouvent dans la même prudence que la France quant aux indicateurs généraux de croissance (emploi, évolution du CA, évolution de la rentabilité).

Enfin, on remarque que les entreprises européennes, notamment italiennes et portugaises, demeurent très sensibles à la concurrence exercée par les pays émergents, au premier rang desquels se trouvent la Chine et les pays d’Europe de l’Est.

Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur la multiplication des risques pesant sur l’environnement global depuis le second semestre 2007 qui explique la prudence relative des chefs d’entreprises pour 2008 ?

Parmi ces risques, nous pouvons citer la crise financière aux Etats-Unis, avec ses répercussions en Europe et ses conséquences sur les conditions de crédit. La flambée des prix du pétrole et des matières premières agricoles, l’Euro très fort par rapport aux autres monnaies restent également très présents dans les esprits comme dans les débats économiques... Les évolutions des prix des matières premières et de l’énergie sont d’ailleurs pour la première fois citées par les chefs d’entreprises européens comme étant leurs principaux facteurs d’inquiétude. En revanche, les évolutions des taux de change ne constituent pas un risque majeur pour la compétitivité des exportations des PME-PMI. Pour les entreprises de la zone euro, ceci s’explique par le fait que l’essentiel de leurs échanges sont réalisés à l’intérieur de l’Union Économique et Monétaire ou avec d’autres pays européens dont les monnaies sont plus ou moins liées à l’euro.

Monsieur Matthieu Boraud, je vous remercie et vous donne rendez-vous dans un prochain numéro de CFO-news.

* Enquête réalisée par l'institut CSA en octobre-novembre 2007 auprès de 3 000 entreprises de 6 à 500 salariés dans sept pays européens : Allemagne, Belgique, France, Espagne, Italie, Portugal et Grande-Bretagne.

Mardi 22 Janvier 2008



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