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Mark Mobius, Président de Templeton Asset Management Ltd., livre son opinion sur la Chine

Première partie : Revue Mensuelle des Marchés Emergents de Franklin Templeton Investments (février 2009) par l’équipe « Actions émergentes » de Templeton. Seconde partie : Mark Mobius, Président de Templeton Asset Management Ltd., livre son opinion sur la Chine.


VUE D’ENSEMBLE
L’environnement économique mondial n’a pas connu d’amélioration en février 2009. De nombreux pays, en particulier en Europe, ont fait état d’un ralentissement brutal de leur croissance, de la montée des taux de chômage et de difficultés au sein de leurs systèmes bancaires. Les baisses de taux d’intérêt n’ont pas semblé produire l’effet escompté et les gouvernements américains et britanniques ont dû renflouer plusieurs grands groupes afin d’atténuer le risque systémique. Sans surprise, les marchés actions se sont tous repliés. Les pays émergents n’ont pas échappé à la tendance, même si des marchés comme l’Inde ou la Chine enregistrent toujours une croissance de leur économie.

L’indice MSCI Emerging Markets a cédé 5,6 % en dollar américain. Ce recul est partiellement imputable à la dépréciation des devises émergentes, elle-même provoquée par des sorties de capitaux à court terme à la recherche de placements plus prudents. Les marchés d’Europe de l’Est ont enregistré les moins bonnes performances. Les banques européennes très exposées aux pays d’Europe centrale et de l’Est ont affiché des corrections sensibles, car l’état du système financier balte suscite des inquiétudes quant à la viabilité du secteur bancaire européen. La Turquie a sous-performé les autres marchés émergents, en partie du fait de l’affaiblissement de la lire. En Afrique du Sud, le rand s’est raffermi contre le dollar américain, mais les marchés locaux ont continué à sous-performer car l’économie a enregistré sa première contraction depuis plus de dix ans, suite au tassement des prix des matières premières et de la demande mondiale.

Les marchés d’Amérique latine ont pris la tête du palmarès en février, sous l’impulsion du Brésil et du Chili. En revanche, le Mexique a sous-performé en raison de sa dépendance à l’égard de l’économie américaine, qui représente son principal partenaire commercial. En Asie, le marché taïwanais a rebondi après avoir accusé des pertes à deux chiffres en janvier, et le Pakistan a été le pays le plus performant de la région avec +16,6 % en dollar américain. Les marchés chinois ont également surperformé leurs homologues, grâce à la croissance soutenue du crédit et à l’embellie continue de l’Indice des directeurs d’achat ces derniers mois, qui pourrait signaler un éventuel point bas de l’activité manufacturière. La Corée du Sud a enregistré les plus mauvaises performances de tous les pays émergents en février, essentiellement du fait de la dépréciation du won et d’inquiétudes concernant la santé financière du secteur bancaire.

LE POINT SUR CHAQUE RÉGION
Asie
En Chine, le gouvernement a continué à mettre en oeuvre des mesures pour soutenir l’économie. Un nouveau plan de relance dédié aux secteurs de l’industrie légère et de la pétrochimie a été annoncé. Il est notamment composé d’incitations fiscales, d’un allègement des taxes à l’exportation et d’un dispositif d’aide au crédit. Des subventions et abattements fiscaux ont également été prévus dans les secteurs de l’automobile, de la sidérurgie et du textile. La croissance du crédit s’est accélérée en janvier et a atteint un rythme record grâce aux initiatives publiques visant à doper l’activité de prêt. La politique accommodante de la Chine s’est traduite par un déficit budgétaire de US$ 16,2 milliards en 2008 : les dépenses ont flambé en décembre suite à l’application du plan de relance voté en novembre. La Chine devrait également continuer à recourir à ses importantes réserves de change pour promouvoir le développement de ses entreprises à l’international et pour garantir son approvisionnement en ressources naturelles. Le gouvernement a notamment investi US$ 19,5 milliards dans le groupe australien Rio Tinto et US$ 1,7 milliard dans l’acquisition d’Oz Minerals, deuxième producteur de zinc au monde. La Chine a
également signé des accords de prêt avec la Russie et le Brésil en échange d’approvisionnements futurs en énergie. Lors de la visite de la Secrétaire d’État américaine Hillary Clinton, la Chine et les États-Unis ont tous les deux convenu de la nécessité d’une coopération pour surmonter la crise financière.

En Corée du Sud, le gouvernement a annoncé la création d’un fonds de recapitalisation de US$ 13,2 milliards dédié au secteur bancaire. Les banques commerciales vont recevoir US$ 8 milliards en mars afin de consolider leurs bilans, affaiblis par des provisions pour créances douteuses et par des dépréciations d’actifs. La dette extérieure nette de la Corée du Sud a progressé pendant le dernier trimestre 2008, mais son endettement global a diminué. Le pays a conclu de nouveau accords de swaps de devises avec les États-Unis, la Chine et le Japon pour un montant de US$ 78 milliards, afin d’améliorer la circulation des flux de devises, et s’est vu proposer par le Fonds monétaire international (FMI) une ligne de crédit à court terme pouvant atteindre US$ 22 milliards. Avec des réserves de change supérieures à US$ 200 milliards, la Corée pourra répondre sans difficulté à ses engagements financiers. La Banque centrale coréenne a continué à assouplir sa politique monétaire, abaissant son taux de référence de 50 points de base (0,5 %) à 2 %.

Amérique Latine
Au Mexique, l’économie a ralenti de 1,6 % en glissement annuel (GA) au quatrième trimestre 2008, en raison de difficultés dans le secteur manufacturier, le commerce et les services. Par conséquent, la croissance annuelle en GA s’est établie à 1,3 %. La Banque centrale du Mexique a réduit son taux d’intérêt principal de 25 pb (0,25 %) à 7,5 % en réponse aux tensions inflationnistes et au ralentissement de la croissance américaine (les États-Unis sont le principal partenaire commercial du pays). Les autorités monétaires tablent sur une baisse du PIB comprise entre 0,8 % et 1,8 % en 2009. L’affaiblissement de la demande américaine en produits mexicains a provoqué un recul des exportations de 31,5 % en GA en janvier. Le déficit commercial s’est pourtant resserré, passant de US$ 1,8 milliard à US$ 1,6 milliard en raison de la contraction des importations (-30 % en GA). La hausse des prix à la consommation a ralenti à 6,3 % en GA (contre 6,5 % en décembre), principalement sous l’effet de la baisse des prix de l’énergie et de l’alimentation.

Le gouvernement du Brésil a annoncé des mesures de relance budgétaire, notamment une augmentation de 12 % des salaires minimums et des politiques de lutte contre la pauvreté. Ces mesures pourraient permettre de soutenir la demande intérieure à terme. La croissance des ventes de détail a ralenti à 3,9 % en GA en décembre, contre 5,1 % en GA en novembre : de fait, le resserrement des conditions de crédit incite les consommateurs à reporter les achats d’articles comme des véhicules motorisés. La décrue des prix des matières premières et le recul de la demande extérieure se sont traduits par la formation d’un déficit commercial mensuel de US$ 500 millions au Brésil, le premier depuis mars 2001. Les exportations ont chuté de 22 % en GA à US$ 9,7 milliards et les importations se sont contractées de 12,6 % en GA à US$ 10,3 milliards. Le Brésil a convenu avec la Chine d’un financement pour le développement de gisements pétroliers et gaziers offshore découverts récemment. Le Brésil recevra des prêts d’une valeur totale de US$ 10 milliards et en échange, assurera l’approvisionnement à long terme de la Chine en pétrole.

Afrique
La croissance du PIB de l’Afrique du Sud s’est contractée de 1,8 % en glissement trimestriel annualisé au quatrième trimestre 2008, ce qui représente son premier recul depuis plus de 10 ans. Cette contraction est essentiellement imputable au repli de 21,8 % en glissement trimestriel du secteur manufacturier. En comparaison, la croissance du PIB avait atteint 0,2 % en glissement trimestriel au troisième trimestre. D’autre part, l’économie pourrait encore être mise à mal par la décrue des prix des matières premières et le ralentissement de la demande. Sur l’année 2008, la croissance du PIB s’est montée à 3,2 % en glissement annuel, son rythme le plus faible depuis cinq ans. Le Ministre des finances Trevor Manuel a révisé à la baisse ses prévisions de croissance 2009, passées de 3 % à 1,2 %. Le gouvernement a également fait part d’un plan de relance budgétaire de 787 milliards de rands (environ US$ 80 milliards) prévoyant des dépenses publiques dans les infrastructures, l’éducation et la santé au cours des trois prochaines années. Ces mesures devraient entraîner un déficit budgétaire de 1 % du PIB sur l’exercice 2008-2009 et de 3,9 % en 2009-2010. La Banque centrale sud-africaine a abaissé son taux d’intérêt de référence de 100 points de base (1 %) à 10,5 %, dans le but de stimuler l’économie nationale.

Europe
En Russie, l’économie a crû de 5,6 % en GA en 2008, d’après les premières estimations du gouvernement. En comparaison, elle avait atteint en 2007 le rythme de 8,1 % en GA. Poursuivant ses efforts pour consolider le secteur bancaire, le gouvernement annoncé son intention d’injecter 1 000 milliards de roubles (US$ 28 milliards) afin de recapitaliser les banques d’État. L’agence de notation internationale Fitch Ratings a rétrogradé la note de crédit souverain du pays à BBB, principalement à cause de la diminution des réserves de change russes et de la baisse des prix des matières premières. La fonte des réserves de change est essentiellement due aux initiatives mises en oeuvre pour limiter les fluctuations du rouble. Avec US$ 387 milliards fin janvier, leur niveau reste cependant élevé. La Banque centrale russe a adopté en février une politique de durcissement monétaire pour tenter d’atténuer les pressions sur le rouble. Elle a relevé son principal taux de prêt de 100 points de base (1 %) à 10 %. La Russie et la Chine ont signé un accord de prêt de US$ 25 milliards : la Chine financera la construction d’un pipeline entre la Sibérie orientale et l’Asie pacifique, en échange de quoi la Russie approvisionnera la Chine en pétrole pendant 20 ans.

Compte tenu du contexte économique et des conditions de crédit difficiles, la Banque centrale de Turquie a maintenu le biais accommodant de sa politique monétaire. Le taux d’emprunt de la Banque a été réduit de 150 points de base à 11,5 %, ce qui constitue un plus bas historique. Au total, le taux d’intérêt a subi une coupe de 525 points de base (5,25 %) au cours des quatre derniers mois. Les autorités ont également annoncé des mesures visant à fluidifier les échanges de devises dans le secteur bancaire. La hausse des prix à la consommation a atteint son rythme le plus faible depuis 10 mois à 9,5 % en GA en janvier, car le repli des prix des matières premières et de la demande intérieure a entraîné un relâchement des tensions inflationnistes. Le chômage a progressé au rythme de 12,3 % en GA en novembre, contre 10,9 % en GA en octobre. La production industrielle a ralenti de 17,6 % en GA en décembre, suite à l’affaiblissement des exportations et de la demande intérieure en produits turcs. En comparaison, la production industrielle avait chuté de 13,2 % en GA en novembre.

A LA UNE DU MOIS DE FEVRIER :

Mark Mobius, Président de Templeton Asset Management Ltd., livre son opinion sur la Chine

Le 4 février, la Chine et tous les Chinois du monde ont célébré l’entrée dans l’année du boeuf. Nous préférerions l’appeler l’année du taureau (Bull), car nous pensons que 2009 verra les marchés émergents enregistrer un rebond manifeste, la Chine prenant la tête de la reprise. La Chine possède d’excellentes perspectives d’investissement et devrait bénéficier d’un avenir radieux pour plusieurs raisons : (1) elle dispose d’un leadership intelligent, ingénieux et éclairé, qui s’inscrit dans l’objectif d’améliorer le standard de vie de tous les Chinois ; (2) ce leadership s’appuie sur des compétences organisationnelles et des politiques aptes à faire de la Chine la première puissance économique mondiale ; (3) la Chine possède les ressources financières nécessaires pour entreprendre cette tâche herculéenne, grâce aux plus importantes réserves de change au monde ; et (4) la Chine possède l’un des systèmes bancaires les plus sains au monde, dans lequel la plupart des individus contractent des petits emprunts.

La Chine ne parviendra certainement pas à dégager une croissance à deux chiffres comme en 2008, mais son expansion économique peut se rapprocher de 10 %. Pour maintenir l’essor du pays, le gouvernement élabore de vastes programmes de relance pour le marché national, afin de remplacer le moteur des exportations par celui de la consommation intérieure. Les mesures visent donc à stimuler les dépenses des ménages au travers de réductions d’impôts et de coupons de consommation. Tout secteur lié à la consommation nationale devrait en bénéficier. La croissance économique chinoise de 2009 devrait ainsi être essentiellement tirée par les politiques de relance budgétaire et d’assouplissement monétaire.

Depuis le 15 septembre 2008, la Banque populaire de Chine a réduit ses taux de prêt de 216 points de base (2,16 %) et l’on anticipe encore d’autres interventions. Afin de stimuler le prêt bancaire, le ratio des réserves obligatoires des banques a été abaissé à quatre reprises, et les quotas de prêt, introduits en 2008 pour freiner la croissance du crédit, vont probablement être officieusement abandonnés.

L’inflation a ralenti à son plus faible rythme depuis plus de deux ans : les prix n’ont progressé que de 1 % en GA en janvier. Cette décélération brutale rend les autorités plus confiantes et leur permet de réduire leurs taux d’intérêt de manière plus volontariste. L’inflation a notamment été freinée par le resserrement des conditions de financement dans le commerce, un problème d’envergure mondiale qui semble s’être dissipé sur le sol chinois grâce aux mesures du gouvernement.

En parité de pouvoir d’achat, la renminbi est sous-évalué. La Chine est donc soumise à des pressions pour laisser sa devise se raffermir face au dollar américain. Toutefois, les Chinois craignent que la détérioration des exportations se poursuive et considèrent avec la plus grande prudence l’hypothèse d’une appréciation du renminbi. Structurellement, une telle démarche permettrait à la Chine de progresser dans l’ouverture de sa balance de capitaux et dans la convertibilité de sa devise. Compte tenu de son rôle croissant sur la scène internationale, le renminbi pourrait devenir une autre devise de réserve, aux côtés du dollar américain et de l’euro.

En novembre 2008, le gouvernement a annoncé un plan de relance et devrait dépenser jusqu’à RMB 4 000 milliards (US$ 586 milliards) dans de nouveaux programmes d’investissement. Ces derniers s’échelonneront jusqu’à fin 2010 et concerneront dix secteurs clés, parmi lesquels les infrastructures de transport, l’électricité et le gaz en zone rurale, les habitations à loyer modéré, des subventions à l’agriculture et le développement d’un revenu minimum. D’autres programmes ont été élaborés pour soutenir les revenus et promouvoir la consommation. Le gouvernement chinois ne connaît pas de problèmes de financement, puisque le pays est en situation d’excédent budgétaire et possède les plus importantes réserves de change au monde (actuellement à US$ 1 950 milliards). D’autre part, compte tenu du taux d’épargne élevé et du faible ratio prêts/dépôts dans le système bancaire, le gouvernement a largement les moyens de lever des capitaux.

L’économie chinoise donne quelques signes d’amélioration, sous les premiers effets des projets de développement des infrastructures. Ainsi, on observe un rebond de l’indice des nouvelles commandes des directeurs d’achat, qui s’est établi à 41,2 en décembre, soit 2,4 points de pourcentage de plus qu’en novembre (son avancée la plus manifeste depuis mars 2008).

Les prévisions actuelles tablent sur une croissance chinoise de 7,4 % en 2009. La relance budgétaire et les baisses de taux d’intérêt devraient produire un effet positif continu. La hausse des commandes de machines et de matériaux d’infrastructures est particulièrement intéressante, puisqu’elle reflète l’impact des mesures de relance. Plusieurs indicateurs montrent que la croissance de la production industrielle se redresse : les nouvelles commandes, les prix des intrants et même les nouvelles commandes à l’exportation ont quitté leurs niveaux plancher. En outre, les stocks des principaux facteurs de production et des biens finis se stabilisent.

L’investissement en Chine comporte évidemment des risques. Le chômage est actuellement en hausse et les mouvements de mécontentement des salariés se renforcent. Ces derniers risquent d’occasionner des perturbations qui pourraient pénaliser le cours des titres. L’emploi a atteint un plus bas record indiquant des tensions sur le marché du travail. Le taux de chômage officiel n’est que de 4 % mais les chiffres réels pourraient atteindre jusqu’à 10 % ; les plus touchés sont des travailleurs migrants venus des régions côtières et des jeunes diplômés. Comparé au dernier cycle baissier, le gouvernement jouit maintenant d’une meilleure position budgétaire pour gérer la situation. La réforme sur la propriété agricole et l’extension des couvertures sociales devrait permettre d’atténuer l’impact de la crise sur la société.

Toutefois, les avantages dépassent de loin les risques dans le cas de la Chine. Le pays connaît l’essor le plus rapide au monde et abrite la plus importante population : il constitue une opportunité de choix pour tout investisseur sensé.

www.franklintempleton.fr

Jeudi 12 Mars 2009




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