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Marché baissier

Lettre hebdo du 29 janvier 2016.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
Alors que le marché baissier se déploie inexorablement, nombreux sont les observateurs incrédules qui se demandent pourquoi le marché baisse. Ils évoquent invariablement l’évidence des « achats à bon compte », ou une « punition injuste ». A les entendre, le cours des actions ne serait fait que pour monter, ou encore bénéficierait d’un « père protecteur », qui actuellement a le visage de M. Draghi. Il offrirait à tous un « put », une protection systématique, voire systémique contre la baisse.

Sur ces trois points nous avançons les réponses suivantes.

En ce qui concerne l’évaluation, malheureusement, l’écart actuel entre les prix et la valeur des entreprises n’est pas suffisant pour justifier que certains investisseurs interviennent massivement à l’achat et inversent la tendance

L’histoire longue nous montre que les retournements de marché ne se font que lorsque la sous-évaluation est maximale, c’est-à-dire lorsque la valeur de marché passe en dessous de la valeur comptable des fonds propres de l’entreprise. Il n’est d’ailleurs pas certain que l’état de sous-évaluation soit la cause principale des fins de marchés baissiers. Il y a souvent concomitance, mais le vrai catalyseur de la fin de marché baissier n’est pas la sous-évaluation ; il s’agit d’un évènement qui produit un retournement de l’aversion pour le risque, combiné souvent avec des phénomènes purement techniques de marché (« capitulation », atteinte de supports majeurs,…).

Malheureusement, le cours des actions n’est pas fait que pour monter

La vie boursière est avant tout cyclique. A long terme, la dynamique fondamentale de l’économie et des entreprises reste le guide de la dynamique des cours. Or, il faut bien admettre que la conjoncture économique globale n’est pas au beau fixe depuis une année. Et que, comme on peut le lire ici ou là en mauvais français (traduit de l’anglais) : « les risques sont à la baisse ». Surtout, le cycle des bénéfices est mal orienté. Nous le disons depuis déjà un an, mais aux USA, le momentum des bénéfices des entreprises est nul. Il est même en train de devenir négatif, en raison de révisions de bénéfices qui demeurent mal orientées. Cette semaine, les exemples de Boeing dans « l’ancienne économie » et de Apple dans la « nouvelle économie » démontrent que Wall Street est bien en panne de bénéfices d’entreprise. Nous vivons la fin d’un cycle fantastique de hausse des bénéfices aux USA, alors que de ce côté-ci de l’Atlantique, il s’agit bien d’une absence confirmée de dynamique des bénéfices depuis 4 ans. Les révisions baissières actuelles, à nouveau confirmées malgré « l’alignement des planètes », ont mis un terme à la progression de l’indice de bénéfice, qui avait enfin commencé fin 2014- début 2015. Mais le constat est très amer : l’indice des bénéfices prospectif du CAC 40 comme de l’Eurostoxx 50 est au même niveau aujourd’hui que début 2013.

Le « put Draghi », après les puts « Bernanke ou Greenspan », risque de décevoir

Nous considérons que l’image du Président de la BCE est en train de se dégrader. Ou, plutôt, le marché se rend compte qu’il ne faut pas tout attendre de la politique monétaire. Le prochain rendez-vous de M. Draghi avec les marchés, en mars, est à nouveau majeur. Car selon nous, il ne s’agit pas de d’annoncer un Quantitative Easing plus puissant ou plus long, mais de réellement d’innover dans les outils. Nous avons déjà évoqué ce cas de « finance fiction », mais nous pensons que pour surprendre favorablement le marché, la BCE devrait non pas faciliter le financement par dette des acteurs de l’économie, mais mettre en place des financements en fonds propres. Un tel cas de figure ne saurait se concevoir sans une dégradation majeure du contexte économique, et sans une volonté politique européenne, qui fait défaut aujourd’hui. C’est pour cela que nous ne pensons pas que M. Draghi pourra à nouveau surprendre le marché.

Le marché baissier est à peine à la moitié de sa durée et de son amplitude. Nous proposons toujours de sous-pondérer la part action dans les portefeuilles diversifiés.

Spéculateurs : le rebond est limité, mais les supports tiennent encore. Il faut être patient.
Investisseurs : Nous recommandons de sous pondérer les actions pour un CAC 40 au-dessus de 4200.

Tendances sur les taux et les devises : L’€ a remonté jusque 1,09 contre $. Les taux souverains ont baissé, de deux côtés de l’Atlantique

Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole est exceptionnellement volatil, il a bénéficié cette semaine de rumeurs d’un accord Russie-OPEP de réduction de 5% de la production…L’ensemble des prix des matières première a plutôt rebondi.

Eric Galiègue
VALQUANT

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