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Les syndicats soutiennent-ils la RSE?

Moins de dix entreprises françaises ont ouvert la voie d'accords-cadres internationaux qui permettent d'étendre à l'ensemble de leurs salariés dans le monde des dispositifs de gestion sociale qui portent attention aux questions RSE. C'est pas mal, mais c'est peu. Est-ce que ce sont les directions d'entreprise qui n'en veulent pas ou les organisations syndicales de branche ? La vérité est qu'il faut être deux pour contractualiser et que c'est bien le défi de la RSE qui a du mal à devenir un thème du dialogue social courant. Mais si les syndicats de salariés le demandaient, ils pourraient faire avancer le sujet, pour deux raisons : d'abord parce que le rapport RSE est soumis obligatoirement aux IRP, avant d'être transmis au Conseil et que rien ne les empêche de faire connaître leur avis ; et parce que les représentants des salariés peuvent inscrire ces sujets à l'ordre du jour des instances sociales.


Patrick d’Humières
Patrick d’Humières
Mais on bute sur trois blocages : les syndicats assimilent la RSE aux sujets environnementaux, au mécénat et n'ont pas envie d'élargir la négociation à ces sujets marginaux à leurs yeux ; ils ne voient pas ce qu'y gagnent les salariés, si même les sujets les intéressent ; et enfin, ils n'ont pas forcément de ligne commune mondiale sur des enjeux complexes qui se posent différemment dans chaque pays, s'agissant de questions lourdes comme le dialogue social, les droits sociaux et pas seulement celles des rémunérations et des avantages indirects...

Mais si la RSE ne rentre pas dans le dialogue entre les partenaires sociaux et si elle ne fait pas progresser les pays retardataires, elle ne joue pas son rôle. Reste que les directions RH qui sont innovantes. Sans citer encore le modèle Danone, son accord cadre est bien le fruit de son « double projet ». Nous avons suggéré de nourrir le pacte de responsabilité d'une réflexion sur les projets d'avenir de l'entreprise pour conduire les partenaires sociaux à se mobiliser dans l'évolution des modèles économiques et autour de « projets durables » qui sont l'avenir de nos entreprises. Mais sans succès. L'OSI, Terra Nova et d'autres think tanks ont proposé de donner un sens au Pacte en élargissant sa vision au-delà du partage des gains immédiats. Pour construire des projets. Mais voulons-nous utiliser la RSE comme un support collectif à des projets d'avenir, telle est la question qui se pose aujourd'hui. Et si chacun acceptait de sortir de sa vision de partage pour entrer dans une vision de construction ? Nous avons évoqué devant la plateforme RSE (cf. propositions ADD sur le site de l'ADD) l'idée de « contrats de progrès durables », mais personne n'y a cru !
Tant que chacun préférera imposer à l'autre ses positions et ne recherchera pas un projet commun, la RSE sera marginale....

Patrick d’Humières
www.institutrse.com

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Mercredi 5 Novembre 2014




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