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Les marchés émergents entrent dans une phase prolongée de milieu de cycle

Note en français de George Iwanicki, stratégiste de l'équipe Actions émergentes de J.P.Morgan AM, qui constate que les marchés émergents sont entrés dans une phase d'expansion de milieu de cycle, dans laquelle l'allocation géographique est à privilégier par rapport à l'allocation sectorielle.


Nous pourrions encore observer des rendements annualisés à deux chiffres (en USD) sur les actions émergentes au cours des 5 prochaines années
Le thème de 2010 sera l’influence de l’inflation sur le resserrement des politiques monétaires

En 2009, les afflux de capitaux vers les actions émergentes ont fortement rebondi, atteignant 83 milliards de dollars. S’ils ont connu un léger coup d’arrêt durant la « mini-correction » qu’a subie la classe d’actifs entre mi-janvier et mi-février 2010, ils commencent à repartir à la hausse. L’Asie a concentré l’essentiel des flux l’an dernier, mais la zone EMOA (Europe/Moyen-Orient/Afrique) a commencé à retrouver l’intérêt des investisseurs depuis la dernière partie de 2009.

Les valorisations des marchés émergents, avec un ratio cours/actif net de 2x, nous semblent à des niveaux de neutralité. En termes de PER, la classe d’actifs se traite actuellement à environ 12x les bénéfices, en ligne avec les normes récentes et encore très en deçà de la moyenne de long terme, ou de ce que nous pensons être la « juste valeur », qui s’établit autour de 14,5x. Dans un contexte de valorisations neutres, nous pensons que la croissance des bénéfices est le principal moteur des performances des actions émergentes.

Les résultats des sociétés des pays émergents sont déjà en train de se redresser, ayant touché le point d’inflexion au second trimestre 2009. Les estimations de bénéfices montrent que nous nous installons à présent dans une phase d’expansion de milieu de cycle. Une comparaison avec la période 2004-2007 laisse entrevoir une tendance durable de croissance.

Vision stratégique
Nous estimons que, compte tenu des niveaux actuels des cours et des devises, nous pouvons espérer des performances annualisées à deux chiffres en USD sur les cinq prochaines années. Sans être comparables aux gains de plus de 70 % observés sur les marchés émergents en 2009, elles représentent une progression tendancielle très honorable.

Vision tactique
Etant passés du début au milieu de cycle, nous pensons que nous entrons dans une phase où il convient d’accorder moins de priorité aux secteurs. En effet, lorsque les marchés entrent en milieu de cycle (comme sur la période 2004-2007), le secteur devient un facteur de différenciation des performances moins important sur les marchés émergents. Il nous semble donc plus pertinent de se concentrer sur les pays ou les titres sur les 2 à 3 ans à venir. Nos modèles tactiques, qui recherchent la combinaison d’une valorisation attractive et d’un momentum positif, indiquent que de nombreux marchés de la zone EMOA sont intéressants (en intégrant une diversification hors de la Russie qui est actuellement surinvestie). La Corée figure également parmi les marchés importants les moins chers, tandis que le Brésil, l’un de nos favoris de longue date, reste neutre en termes de valorisation et de momentum. A l’inverse, la Thaïlande présente aujourd’hui des valorisations moins intéressantes qu’il y a quelques mois, à risque politique identique, voire plus élevé.

Les thèmes de l’année 2010
Après des baisses de taux opérées en parallèle de celles des pays développés, le retour de la croissance à un niveau supérieur à la tendance dans une bonne partie des pays émergents implique un probable relèvement des taux d’intérêt. Il peut s’agir d’une normalisation bénigne (quand la croissance reprend et dépasse son rythme tendanciel, les politiques reviennent à la normale), ou d’un resserrement « défavorable » (cas où l’économie est en surchauffe et où l’inflation dépasse les taux cibles des banques centrales. Dans ce contexte, elles peuvent être contraintes d’adopter une stratégie anti-croissance pour juguler l’inflation). La plupart des resserrements que nous attendons dans le monde émergent semblent davantage s’apparenter à une normalisation des politiques monétaires qu’à des régimes anti-croissance (les pays plus à risque dans ce domaine étant l’Inde et la Turquie).

Enfin, l’endettement des Etats est l’objet de toutes les attentions, de nombreux pays développés présentant déjà un ratio dette publique/PIB nettement supérieur à 90 % (ou en prenant le chemin au vu de l’ampleur des déficits actuels dans le monde développé). Or il n’en va pas de même des pays émergents. Il est en effet difficile d’identifier un pays émergent qui atteigne le seuil où sa dette constitue une sérieuse menace pour sa croissance.

Dans ce contexte, nous tablons sur une poursuite de la surperformance des pays émergents et des performances annualisées à deux chiffres (en USD) sur les prochaines années.

La note ci-dessous, téléchargeable en PDF, rédigée par George Iwanicki, stratégiste de l’équipe Actions émergentes de J.P. Morgan AM, détaille et illustre l’ensemble des points évoqués ci-dessus.

Lundi 31 Mai 2010




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