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Les gérants indépendants ont tout intérêt à être mieux contrôlés

PATRICK DORNER. Le nouveau directeur de l’association suisse est favorable à un véritable contrôle de l’application des règles cadres.


Les gérants indépendants ont tout intérêt à être mieux contrôlés
Quel(s) objectif(s) vous êtes-vous fixé en tant que nouveau directeur de l’ASG ?
Le premier concerne la reconnaissance de la profession et la promotion de la qualité du service fourni, qui passent notamment par le respect de règles de conduite, dont l’ASG s’est dotée dès 1989. Nous avons ainsi applaudi des deux mains la décision de la Finma de pousser les gérants indépendants à adhérer à des règles-cadres pour obtenir le statut d’investisseur qualifié. Nous aurions même aimé que les exigences de la Finma soient plus élevées, mais elle n’a fixé qu’un cadre minimum inspiré de Mifid. C’est la raison pour laquelle nos règles de conduite vont plus loin que celles de la Finma, notamment en
matière d’indépendance et de compétence.

L’ASG souhaite donc renforcer la surveillance dont font l’objet les gérants indépendants?
C’est également un objectif prioritaire. En plus de la surveillance LBA, la surveillance des règles professionnelles constitue une partie importante de notre activité qui se fait déjà à travers notre organisme d’autorégulation (OAR). La manière dont les différentes associations vont mettre en oeuvre et contrôler les normes reconnues comme standards minimaux par la Finma est déterminante.
Nous souhaitons effectivement que la surveillance sur les règles-cadres soit un véritable contrôle qui amène une réelle plus-value et non une simple formalité comme l’envisagent certains autres OAR.

Comment faire en sorte que les gérants respectent ces règles de conduite ?
Les gérants indépendants sont obligés par la jurisprudence de suivre une formation sur le blanchiment d’argent (LBA) d’une demi-journée par année, mais nous pensons qu’ils doivent également être formés sur les règles-cadres. C’est pour cela que nous avons organisé deux séminaires gratuits en septembre sur ce sujet, en mettant l’accent sur les obligations d’information à respecter vis-à-vis de leurs clients.

Vos membres sont également vos clients et des exigences plus élevées vous feront perdre un certain nombre d’adhésions.
En réalité, nous refusons davantage de candidatures que nous n’en acceptons! Par exemple, nous ne souhaitons pas accueillir dans nos rangs une coquille vide immatriculée en Suisse alors que la gestion effective se fait depuis l’étranger. Nous examinons les qualifications professionnelles des
candidats, leur expérience, leur degré d’indépendance ou la solidité de leur organisation. L’appartenance à l’ASG est ainsi un label de qualité.

Mais ce n’est pas l’ASG ou les OAR qui vérifient, sur le terrain, que le gérant effectue une gestion
conforme à ses engagements, notamment en termes de diversification des placements, c’est le travail du réviseur.
Effectivement, le réviseur est devenu un élément clé du système d’autorégulation, la véritable courroie de transmission. La formation du réviseur est certes capitale, mais c’est à nous de lui fournir des instruments plus précis et plus fiables. Dans cette optique, l’ASG présentera d’ici la fin de l’année un nouveau modèle de révision, qui sera plus orienté sur la notion de risque.

La nomination d’un Romand – et genevois – à la tête de l’ASG peut surprendre, car cette association
a souvent été présentée comme très zurichoise.
C’est une fausse idée. L’ASG est une association qui représente de manière très équitable les trois
régions linguistiques et la configuration d’un siège à Zurich et d’un directeur basé à Genève doit être vue comme une symbole.

Revenons à Mifid. Fin septembre, vous êtes justement allé demander un assouplissement de la
réglementation de l’UE sur la fourniture de services d’investissements. Que souhaitez-vous obtenir ?
Nous avons demandé l’accès au marché européen pour les gérants indépendants suisses. Nous avons montré à Bruxelles que la réglementation suisse est au moins au même niveau que les textes européens. La Mifid comporte de bonnes choses, qui vont dans le sens de la protection de l’investisseur, mais elle entraîne également une lourdeur administrative que nous ne voulons pas pour nos membres. Selon la directive Mifid, il est quasiment impossible pour un gérant indépendant suisse, qui emploie typiquement moins de dix personnes, d’ouvrir un bureau à Paris ou à Berlin, car le volume de contrôle demandé par Mifid nécessite l’emploi d’un nombre disproportionné de collaborateurs.

Les banques suisses, emmenées par l’ASB, réclament également l’accès au marché européen.
Travaillez-vous avec elles ?
En parallèle. Nous sommes allés à Bruxelles justement pour ne pas être oubliés dans ce processus.

INTERVIEW : SÉBASTIEN RUCHE

PATRICK DORNER
Directeur de l’ASG
1959. Naissance à Genève.
1984. Brevet d’avocat, exerce en tant qu’avocat d’affaires
1987. Découvre la finance chez Samuel Montagu
1990. Responsable de l’assurance juridique chez Elvia
1997. Responsable de la protection juridique au TCS
2007. Responsable du bureau genevois de l’ASG
1ER OCT. 2009. Directeur de l’ASG

L’ASG comme autorégulateur
- Association Suisse des Gérants de Fortune, créée en 1986
- À la fois association professionnelle et organisme d’autorégulation (OAR) pour des gérants indépendants, la plus grande organisation du genre en Suisse
- Une douzaine d’employés, à Zurich, Genève et Lugano
- Environ 1000 membres, dont 850 actifs: près de 400 membres en Suisse romande et 400 également en Suisse alémanique, le reste au Tessin
- Fin 2008, les 3000 gérants indépendants actifs en Suisse gèraient environ un sixième de l’ensemlbe des fonds déposés en Suisse, soit 650 milliards de francs. (SR)

L’Agefi, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève
www.agefi.com

Jeudi 8 Octobre 2009




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