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Les DRH entre blues et passion

Ceux qui sont tentés de croire que les DRH sont des professionnels d’entreprise discrets, timides, sinon introvertis, n’aimant pas s’exposer sur la scène publique, seront surpris de constater qu’il n’en est rien. Ce sont des femmes et des hommes qui ont à cœur de se confier lors d’enquêtes ou d’interviews, voire pour certains de prendre vigoureusement la parole ou la plume, et de porter témoignage de leurs valeurs, missions, et expériences.


Constant Calvo
Constant Calvo
Les DRH ne sont pas enfermés dans leur tour d’ivoire, ils ne sont pas seulement attachés aux obligations administratives et règlementaires inhérentes à leur fonction, ni bardés de certitudes, ni encore inféodés au chef d’entreprise ou au codir ou comex. Ils sont les témoins de leur temps. Qu’on se le dise.

Ils sont conscients de vivre dans une société troublée sinon en mutation, à propos de laquelle ils ont plus de questions que de réponses à formuler, et ce d’autant que la culture d’entreprise n’échappe pas à ce phénomène, que la frontière entre la sphère privée et publique est de plus en plus poreuse, et que la culture d’entreprise semble agir comme une caisse de résonance ; tous les conflits sociaux, sociétaux, et environnementaux, y sont d’une manière ou d’une autre, débattus ou font l’objet de polémiques.

Il n’est nullement nécessaire d’être fin psychologue pour percevoir, en creux, dans les confidences, réflexions, et déclarations des DRH que ces derniers traversent, en leur for intérieur, une phase de doute, de transition, de remise en cause, de questionnement. Comme s’ils étaient plus en quête d’un nouvel ancrage et d’une nouvelle définition de leur identité professionnelle, que d’un réel besoin de reconnaissance comme on l’entend trop souvent dire ici et là.

Les DRH aiment leur métier, ils n’ont de cesse de le dire, ils l’ont embrassé avec passion, mais ils semblent aujourd’hui en proie à une sorte de blues. Tiraillés qu’ils sont entre la passion et le blues, les valeurs qui les animent, la vocation qui les porte, et la réalité des situations qu’ils rencontrent, il leur faut trouver un juste équilibre et un nouveau socle identitaire.

Les DRH sont en réalité traversés par les mêmes contradictions que connaissent leurs entreprises, directions et salariés compris. Ni plus ni moins.

Dans un article intitulé « Les DRH des grands groupes se racontent, de la «passion» au burn-out » (Libération 18.09.2013) on peut lire « Alors que deux de leurs confrères publient des ouvrages aux antipodes: «Itinéraire d’un DRH gâté» et «DRH comme… Dépressif», les directeurs des ressources humaines de grands groupes français expliquent à l’AFP les joies et peines de ce métier difficile. »

« Coincé ou en équilibre » peut-on encore lire, tant il est vrai que la Direction des Ressources Humaines, fonction stratégique de l’entreprise dont la mission est de réconcilier le présent et le futur, est plus que jamais confrontée aux problèmes du quotidien et du terrain alors qu’elle doit dans le même temps anticiper les mutations socio-culturelles, économiques et technologiques.

Sans oublier que la Direction des Ressources Humaines s’enrichit et prend aujourd’hui une nouvelle dimension, dans la mesure où elle doit intégrer les concepts, démarches, et principes du Développement Durable et de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) notamment dans sa nécessaire et étroite relation avec les parties prenantes.

Alors, où se situe l’avenir des DRH ? Selon une étude radioscopie des RDH réalisée en avril/mai 2012 par la Cegos, la fonction RH serait en mutation et l’on se dirigerait vers un « Business & Human partner ». On constaterait « un retour de la dimension humaine… Le DRH n’est plus seulement le business partner que la direction attendait mais un « Business AND Human partner » que les managers et collaborateurs appellent de leurs vœux. »

Mais pour Eric Verhaeghe ancien président de l’Apec qui dirige le cabinet Parménide, il ne fait pas de doute : « Dans quelques années, le concept de DRH sera un vieux souvenir. La mort des DRH dans leur forme actuelle est d’ores et déjà programmée. On ira vers des directions des risques humains, qui seront beaucoup moins statiques. » (L’Usine Nouvelle 17.03.2013)

Difficile entre ces deux positions divergentes voire extrêmes de se faire une opinion.

On serait tenté pour notre part de paraphraser cette excellente formule exprimée à propos de la génération Y « Notre génération a mieux à faire que s’inquiéter de son avenir… Elle doit le préparer ! » (libre.be 04.09.2013) et de dire le plus simplement du monde : Les DRH ont mieux à faire que s’inquiéter de leur avenir … Elles, ils doivent le préparer !

Constant Calvo, Directeur associé ADHERE RH
http://blog.adhere-rh.com

Jeudi 3 Octobre 2013




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