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Le monde d’après...

Le monde d’après sera caractérisé par une diminution du crédit et une élévation des niveaux de fonds propres des entreprises; ou ne sera pas ! Le 19 Mai, les marchés ont salué la décision de la Bank of Ireland de racheter des titres fortement décotés pour un montant de 1,4 milliards d’euros. En achetant des titres qui valent 50% de leurs valeurs faciales, voire moins, la Banque irlandaise pourra réaliser un bénéfice de plusieurs centaines de millions d’euros, lequel viendra tout naturellement renforcer ses fonds propres.


Le monde d’après...
La Banque sera ainsi en meilleure posture pour lancer de nouvelles émissions, certes à des taux actuariels élevés mais pour des montants nominaux inférieurs au total nominal de la dette rachetée.
L’adage « qui paie ses dettes s’enrichit, n’a jamais été aussi vrai »…aux dépens des porteurs de titres de dette , qui sont souvent d’autres banques!

Au final, le « gearing » de l’établissement bancaire s’en trouve amélioré substantiellement, et la mise en place d’une telle noria, permettra d’accélérer l’extériorisation des pertes potentielles des uns et des augmentations de fonds propres des autres, voire au sein d’un même établissement de présenter en même temps la hausse du coût du risque et celle des fonds propres. Il ne s’agit pas d’une première, ni d’une dernière, mais cette opération conduit à s’interroger sur sa réplication possible par les entreprises industrielles et commerciales.

Tous les observateurs conviennent que les entreprises occidentales sont souvent fortement endettées. Or, grâce à une liquidité disponible abondante sur les marchés de capitaux, les entreprises multinationales relevant de tous les secteurs économiques peuvent actuellement se refinancer « aisément » via des augmentations de capital et des émissions obligataires ou de titres hybrides de court/moyen terme souvent sur-souscrites, même si les conditions de spread au-dessus des taux sans risque étaient et sont toujours historiquement élevées.

Chacun s’en félicite, mais, concernant les PME, elles n’ont pas accès aux marchés financiers et doivent se tourner vers leurs banques…soumises à la norme « Bâle 2 ».
Comment alors réconcilier les besoins et les contraintes des uns et des autres ?

En une première étape, si les banques prêtent à leurs clients, dans ce but exclusif de désendettement, le montant nécessaire au rachat de leur dette décotée, ces entreprises industrielles et commerciales renforceront ainsi leurs fonds propres, dans une deuxième étape (même en normes comptables françaises) et matérialiseront à leur passif un encours de dette réduit. Le ratio dette/fonds propres et la liquidité s’amélioreront substantiellement. Le risque lié au prêt par la banque diminuera et, à ce titre, sera moins « gourmand » en fonds propres.

Certes le rachat de dettes décotées impliquera comptablement le constat d’une perte correspondante chez la banque prêteuse initiale et amputera d’autant ses fonds propres. Mais ces opérations de refinancement n’impacteront que faiblement (en solde net) les fonds propres des établissements de crédit, et les bilans des entreprises industrielles et commerciales auront bénéficié d’un assainissement salutaire. Mieux, ce peut n’être qu’un transfert sans alourdissement des charges, et il n’est, alors, pas exclu que ce solde net ( cf supra) soit positif! Certes, il ne s’agirait ici que d’un pas sur le chemin du désendettement mondial, du renforcement des ressources longues des entreprises et d’un retour à une croissance saine, mais ce pas mérite sûrement d’être fait !


Jeudi 28 Mai 2009




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