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Le mobile au bénéfice de l’accès aux services financiers

Le mobile payment est un « terme à la mode » depuis près de dix ans. Les réalités de développement des services afférents sont cependant plus contrastées qu’il n’y paraît. Cependant, si le nombre de clients a réellement explosé, particulièrement en Afrique Subsaharienne, le taux d’adoption réelle du service reste faible et les usages relativement basiques.


Jean-Michel Huet
Jean-Michel Huet
Assurer une croissance soutenue de l’usage effectif de ces services et proposer une gamme de fonctionnalités de plus en plus étendue représentent des enjeux majeurs pour les pays émergents.

De récentes initiatives dans les domaines de la micro-épargne, du micro-crédit et de la micro-assurance constituent de nouvelles avancées clés. La volonté d’inclure les services financiers sur mobile pourrait avoir un impact fort sur le positionnement des acteurs bancaires et télécoms dans la chaîne de valeur et contribuer à accélérer significativement la croissance globale des services financiers, en Afrique tout particulièrement.

L’inclusion financière, cause prioritaire mondiale

Déclarée par l’ONU cause prioritaire d’ici à 2020, l’inclusion financière constitue un enjeu majeur du développement économique mondial. Il s’agit de rendre accessible auprès des ménages et des entreprises une gamme étendue de services financiers, principalement de banque et d’assurance : tenue de compte (transfert, etc.), moyens de paiements, produits d’épargne, crédits, assurances, prévoyance, etc.

Si l’ambition est si forte, c’est que les enjeux sont colossaux. La moitié de la population adulte mondiale, soit 2,5 milliards de personnes, n’a pas accès aux services financiers de base. Ces utilisateurs se reportent donc sur l’argent liquide et des services financiers informels, qui sont pour la plupart peu pratiques, chers et risqués (les « tontines » par exemple au Sénégal ou en Côte d’Ivoire, sont des associations informelles qui mettent en commun l’épargne de tous au profit de chacun).

Les freins sont nombreux, tant culturels que structurels : économies d’échelle difficiles à réaliser dans les pays à faibles revenus, à faible densité de population et à fortes zones rurales, prépondérance de l’économie informelle, faiblesses des institutions étatiques, faible confiance de la population envers ces établissements, manque d’information, etc... (1)

Le téléphone mobile et son ubiquité comme solution

Pourtant, parmi cette population, plus d’1,7 milliard d’individus ont accès à un téléphone mobile. Ce chiffre est en forte croissance dans les pays en développement. Les services financiers sur mobile (SFM) apparaissent donc comme une solution idéale. Les opérateurs télécoms ont vite su détecter cette opportunité et ont investi massivement en seulement quelques années. En effet, 60% des 255 offres de paiement / transfert d’argent sur mobile disponibles dans le monde étaient gérées opérationnellement par des opérateurs télécoms en 2014, alors que 5 ans plus tôt, seules 38 offres étaient commercialisées.

Ces derniers peuvent mettre en avant cinq facteurs clés de succès : tout d’abord, des marques fortes, connues et reconnues du grand public. La notoriété de ces marques va de pair avec la confiance accordée par les clients à celles-ci. Par ailleurs, ces opérateurs télécoms ont développé au fil des ans un large réseau de distribution (voir figure 1) ainsi qu’une expertise dans la mise en place de campagnes de communication massives. Enfin, les opérateurs maîtrisent parfaitement les canaux d’accès sécurisés à ces services (2) (le canal le plus simple étant la technologie USSD sur un téléphone portable).

Une solution qui bénéficie aux opérateurs et aux consommateurs

Ce succès rapide s’explique tout d’abord par une réelle implication des opérateurs. Ils y ont trouvé une source de revenus supplémentaires et une diversification de leurs activités. De plus, il faut noter un fort engouement de la part des consommateurs pour ces solutions mais aussi une large pénétration des agences télécoms dans les pays en développement. Autrefois, il fallait marcher plusieurs dizaines de kilomètres avant de trouver une agence bancaire, aujourd’hui le client peut désormais ouvrir son compte directement depuis son mobile, en autonomie ou auprès d’un gérant d’une boutique de téléphonie locale.

Un nouveau paysage concurrentiel

C’est donc toute la chaîne de valeur des acteurs de la banque-assurance qui se voit petit à petit investie par les opérateurs télécoms.

Pour appréhender l’ensemble de ces enjeux plusieurs focus peuvent être faits : une vision historique et géographique du secteur, les offres de micro-assurance, celles de micro-crédit ainsi qu’une analyse des facteurs clés de succès du marché.

Jean-Michel Huet, associé BearingPoint avec Olivier Darondel et Sébastien Cazuguel

(1) Les enjeux du secteur bancaire africain dans la seconde décennie du vingt-et-unième siècle, Jean-Michel Severino, Forum Forbes Afrique, 25/07/2014
(2) GSMA Research, 2014 State of the Industry : Mobile Financial Services for the Unbanked, page 10


Vendredi 29 Janvier 2016




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