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Le marché obligataire européen libère les actions

La hausse estivale attendue restera très sélective. Il n’y a guère de consensus entre les stratèges sur les secteurs à privilégier.


Le marché obligataire européen libère les actions
Les tensions liées à la situation préoccupante des finances publiques de bon nombre d’Etats européens s’apaisent enfin quelque peu. Le refinancement réussi par l’Espagne par le biais d’obligations à 10 ans à hauteur de 3,5 milliards d’euros à un rendement inférieur à celui d’avant la mise sur le marché a confirmé le signal positif donné la semaine précédente par la hausse de l’euro face au dollar. Les financières, les valeurs les plus exposées aux risques liés à la dette souveraine des pays PIIGS, comptent évidemment parmi celles ayant le plus fortement réagi à ce soulagement. Toutefois, cela ne suffit pas à faire oublier toutes les réserves à leur égard. Malgré la forte hausse récente, le secteur reste d’ailleurs à la traîne en ce qui concerne sa performance 2010. Leur comportement déteint toutefois fortement sur les recommandations au sujet du marché actions en général, en fonction de l’importance que leur attribuent les économistes pour la croissance dans son ensemble.

Certains stratèges conseillent ainsi sans cesse depuis des mois de surpondérer les actions. D’autres estiment que les obligations d’entreprises représentent le meilleur moyen de bénéficier de la croissance sans prendre trop de risques. Finalement, un autre groupe considère que la baisse des marchés depuis la mi-avril a ramené bon nombre d’actions à des valorisations attrayantes. La divergence de vues correspond bien à des marchés dont l’une des principales caractéristiques du moment est la sélectivité. Par conséquent, la prise en considération des indices de marché globaux ne donne qu’un aperçu très incomplet de la situation réelle sur les marchés. Celle-ci donne ainsi quelques arguments aux investisseurs misant sur la gestion active. Les différences sont déjà considérables, tant entre les secteurs (biens de consommation courante en tête à +16%, l’énergie fermant la marche à -13%) qu’entre les capitalisations, les valeurs vedette sous-performant largement les titres de moindre importance selon les indices MSCI World (-9,05% contre +7,15%). Les marchés émergents, sur fond d’une croissance chinoise ayant perdu un peu de sa vigueur, ont sous-performé les marchés développés, les ramenant à des niveaux jugés attrayants notamment par Sarasin. Au sein des marchés développés, Morgan Stanley constate que la période de sous-performance des actions européennes par rapport aux américaines, d’une durée de 28 mois, semble avoir commencé à se renverser, l’indice Euro Stoxx 50 ayant surperformé le S & P 500 de 5,7% depuis le plancher du 7 mai dernier. Et depuis l’émergence de la crise de dette européenne, la volatilité est plus élevée, sans jamais atteindre les niveaux record de fin 2008. Ce n’est certainement pas le point d’entrée idéal pour les investisseurs cherchant un environnement plutôt calme.

Les autres sont néanmoins invités à évaluer la capacité de l’économie réelle à maintenir son cap sur la croissance malgré plusieurs éléments macroéconomiques défavorables, notamment un contexte qui paraît plutôt déflationniste. L’existence d’un débat sur la pondération entre les facteurs macro plutôt négatifs et les fondamentaux positifs des entreprises montre tout simplement que bon nombre d’actions ne sont pas valorisées conformément à leur potentiel. Même si les prévisions risquent de souffrir quelque peu des mesures de redressement budgétaire que prennent ou devront prendre les gouvernements, arrêtant les stimuli et augmentant peut-être même les charges fiscales. Les cours ont probablement déjà anticipé ce scénario.

Au vu des différences sectorielles marquées, plusieurs stratèges recommandent néanmoins de sortir maintenant de ceux ayant généré les rendements les plus élevés. Henry McVey de Morgan Stanley met par exemple en garde par rapport aux valeurs de croissance européennes pour privilégier l’énergie et les financières. Le consensus semble néanmoins toujours pointer vers une attitude réservée à l’égard de ces dernières. Une approche se situant aux antipodes de celle de Morgan Stanley, revendiquée par Luke Stellini d’Invesco, serait de s’affranchir des réflexions en termes de catégories pour se concentrer sur les fondamentaux. «Les investisseurs s’orientant aux faits solides et les fondamentaux, en dépit des turbulences actuelles, peuvent très vite constater que les fluctuations de cours récentes recèlent plus d’opportunités que de dangers», conclut-il, citant les effets de restockage, l’amélioration des budgets étatiques et des bilans d’entreprises ainsi que les cycles d’investissement dans certains domaines parmi les facteurs positifs. Les chances pour un rally estival ne sont ainsi pas trop mauvaises. Cependant, les stratèges estiment que sa force suffira juste pour frôler les pics atteints à la mi-avril.

L’Agefi, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève
www.agefi.com

Jeudi 1 Juillet 2010




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