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Le marché n’a pas toujours raison !

Puisqu'on ne peut agir sur la crise au moment opportun, il faut apprendre à orienter les règles des marchés.


Kamal EL-Oualy
Kamal EL-Oualy
Tel est le message véhiculé par B.Obama en proposant une réforme du système financier dans son pays. Ceci est également vrai pour la zone euro qui a tant de mal à stopper l’iceberg de la crise financière qui menace son intégration et qui sillonne les pays de l’Europe des 27. La crise pourrait devenir coûteuse aussi bien pour le consommateur, le banquier, l’entrepreneur et pour l’Etat souverain si les mesures à préconiser pour régler les problèmes de la dette, de déficit budgétaire, de liquidité, de compétitivité et de notoriété de la zone, tardent à venir.

L’enseignement à tirer de l’éclatement de ces problèmes, dans un contexte où le monde s’apprête à changer d’acteurs, annonce bien que le marché n’a pas toujours raison. Plusieurs pays éprouvent des difficultés pour résoudre les problèmes de leurs marchés. Si la crise de 2009 semble passer sans grand bruit pour certains pays notamment les grands pays émergents, en l’occurrence la Chine et l’Inde, il n’en va plus de même pour d’autres, la zone euro en tête qui a subit de plein fouet le marasme grec et celui de ses voisins du sud de l’Europe. La zone euro a du mal à arrêter la contagion de la crise grecque qui fait tache d’huile dans l’espace européen.

Pour certains, la porte de la Grèce n’est plus sûre, il vaut mieux la fermer que de la laisser ouverte. Pour d’autres, il faut mieux souffrir que de mourir jeune, c'est-à-dire, pas question de quitter le hall des grands, en faisant référence à l’unité de la zone euro. Or, les recommandations des uns et des autres d’abandonner l’euro ou d’expulser la Grèce de la zone pourraient porter atteinte, au-delà des considérations économiques, à la sagesse de la vision réfléchie des décideurs européens au regard des étapes qu’ils ont franchi pour atteindre ce stade qualifié de tremplin vers la grande Europe. La grande préoccupation des leaders européens est de préserver la réputation de la zone qui est en jeu. Dans se sens, et comme dit l’adage « l'or véritable ne craint pas le feu » en faisant allusion à la réputation de la zone. Déjà le fait de permettre au FMI de s’introduire dans l’affaire grecque, en l’absence d’un fond monétaire européen, via des plans d’austérité et d’ajustement structurel, demeure un verdict contraint.

Autres leçons à tirer de la crise grecque c’est que parfois les signaux du marché sont trompeux et qu’il faut rompre avec les discours dominants. Autrement dit, il faut en quelque sorte renouveler la caisse à outils et les mesures qui servaient auparavant à baliser le fonctionnement la zone euro et qui lui ont permis de s’ouvrir hâtivement, pour ne pas dire aveuglement, sur son environnement.

Pour sortir la zone euro de la panade, le mieux et de s’aligner sur l’initiative de B.Obama en procédant à une réforme du système financier européen, avec plus de contrôle, teintée de clauses réglementaires tout en incitant les pays membres à plus de transparence et de coordination en matière de gestion budgétaire et fiscale. En attendant la création d’un organisme unique se chargeant d’une telle gestion, à l’instar de la BCE en matière de politique monétaire, la zone euro devrait se mobiliser vite pour stopper la dégradation de sa note souveraine par les agences de notations. Ces dernières ont commencé par le bas du tableau et remontent dans la liste en dégradant tour à tour les mauvais élèves.

Dr. Kamal EL-Oualy
Economiste
Kamal.eloualy@yahoo.fr

Mardi 4 Mai 2010




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