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Le WSJ et l'UBS

Lors d’un récent voyage à travers la Suisse j’ai découvert le monde absurde du GPS. Un monde où l’ordinateur de bord parle sans cesse de sa voix monocorde et hachée, lance des ordres abscons pour se reprendre cinq minutes plus tard d’un « veuillez faire demi-tour dès que possible ».


J’ai presque eu peur de soudain entendre « how are you Dave ? », comme le dit Hal9000, l’ordinateur fou de 2001, l’odyssée de l’espace. Ce n’était plus moi qui conduisais, c’était cette satanée machine qui m’envoyait me balader à travers champs, qui se trompait et se reprenait sans s’excuser.

Manifestement je ne suis pas le seul à me faire conduire par des ordres absurdes et des stratégies obscures. Oswald Grübel, le nouveau CEO de l’UBS nous a annoncé des choses extraordinaires lors de l’Assemblée Générale du mercredi 15 avril dernier. La plus attendue étant l’annonce des 8'700 emplois détruits, ce qui fait mesquin à côté des 50'000 employés que Citigroup a virés en novembre dernier. La nomination de Kaspar Villiger était elle aussi un non-événement de taille, même si on pouvait espérer mieux pour briser le cliché du gros banquier cupide qu’un fabricant de cigares. Mais je laisse là les chips aux crevettes pour passer sans plus attendre au gigot.

Oswald Grübel a en effet annoncé en substance que l’UBS ne changerait absolument rien à sa stratégie générale. Voici une métaphore simple à comprendre : prenons une petite banque qui se lance sur le plus gros marché du monde ; imaginons qu’elle s’y taille une place au soleil notamment par la mise en place d'un système massif d’évasion fiscale ; toujours pour les besoins de la métaphore, imaginons qu’arrive une crise gigantesque et que la banque se fait tailler des croupières par un marché devenu fou et qu’elle subit des procès en série assortis d’amendes monstres ; il y a le feu et le titre passe, mettons, de 75 francs à 9 francs sur une année ; mettons enfin que la banque perde 23 milliards de dollars sous gestion en trois mois seulement ; et devant ce naufrage, imaginons que la direction décide de ne rien faire du tout.

Cette décision sent la peur blanche, celle qui vous saisit par le ventre et vous cloue sur place tandis que s’avance le monstre bavant prêt à vous écrabouiller comme un vulgaire moucheron. C’est mauvais signe : maintenant qu’on semble minimiser le secret bancaire, c’est comme s’il n’existait selon l’UBS aucune autre façon de confronter les difficultés qu’en les niant avec la dernière énergie. Le Wall Street Journal en fait le commentaire avec sa froideur technique habituelle, qui est bien plus terrifiante que les cris qu’on entend ailleurs. Ce qui est dépeint dans l’article, c’est la faiblesse inimaginable dont souffre aujourd’hui l’UBS sur tous les fronts. Et la seule médecine qui vient soulager le mourant, c’est comme au Moyen Age : une petite saignée. A moins que ce ne soit Hal9000 ou le GPS de ma voiture qui ait soufflé cette solution à Oswald Grübel.


Mardi 21 Avril 2009




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