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La dégradation de la note de la France est décevante, mais pourrait n'avoir qu'un effet limité sur les marchés, selon Fidelity

Dégradation attendue de la note de la France et de l'Autriche. Cinq pays déclassés d'un cran, quatre autres de 2 crans. Perspective générale négative pour 14 des 16 pays. Maintien du triple A pour l'Allemagne, la Finlande, le Luxembourg et les Pays Bas.


Le cadre désormais familier de la crise de la dette de la zone euro s'est à nouveau noirci ce vendredi, avec la dégradation par S&P de la note de la France et de l'Autriche (passées de AAA à AA+). L'Italie, l'Espagne et le Portugal ont été déclassés de deux crans et 14 des 16 pays de la zone euro ont été assortis d'une perspective négative.

Avec la dégradation de la note de la France et de l'Autriche, seuls quatre pays de la zone euro bénéficient désormais de la notation AAA : l'Allemagne, les Pays-Bas, la Finlande et le Luxembourg. De leur côté, l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la Slovaquie, la Slovénie, Chypre et Malte ont également vu leur note de crédit souverain abaissée.

Le déclassement de la France et de l'Autriche n'est pas une surprise : en témoigne la réaction modérée des rendements obligataires français à 10 ans (+3,05 %) malgré les rumeurs avant l'annonce, ce qui laisse entendre que celle-ci était déjà en partie intégrée dans les prix.

Ces nouvelles ont entrainé lundi dans leur sillage la dégradation du FESF, dont le triple A vient d'être abaissé. La France garantit le FESF à hauteur d'un cinquième de 780 milliards d'euros, mais il est possible que les pays européens soient appelés à augmenter leur contribution.

Fait encourageant, l'obligation de référence du Fonds européen de stabilité financière (dont l'échéance est en 2022) ne s'est pas trop repliée. En outre, les alternatives liquides étant rares sur le marché obligataire, on peut raisonnablement s'attendre à ce que la demande se maintienne, de la même manière que les bons du Trésor américain après le déclassement des États-Unis.

Au même moment, on a appris l'échec des négociations sur la restructuration de la dette grecque et sur le volume potentiel des pertes à supporter par les porteurs d'obligations, ce qui renforce la possibilité d'un défaut de la Grèce en mars.

Jusqu'ici, S&P a critiqué les réponses des pouvoirs publics face à la crise, affirmant que des politiques de rigueur et de discipline budgétaires ne suffiraient pas pour régler la situation et qu'elles risquaient au contraire d'aller à l'encontre du but recherché. Quoi qu'il en soit, ces dégradations ont provoqué une onde de choc prévisible dans la classe politique de la zone euro.

Dominic Rossi, Directeur des investissements - Actions
« Si la dégradation de la note de la France n'est pas vraiment une surprise pour les marchés, elle est suffisamment décevante pour peser sur l'euro et les actions régionales. Aujourd'hui, la crise de la zone euro domine à nouveau l'activité des marchés après une période d'accalmie, portée par l'embellie de l'économie américaine et l'assouplissement de la politique monétaire chinoise.

Ces changements de note nous confortent dans l'idée que nous assistons à une réévaluation globale de la dette souveraine ; ce phénomène a débuté avec les États les plus fragiles comme la Grèce, mais il attaque maintenant un tournant décisif en touchant les plus grands émetteurs souverains et il devrait continuer à s'étendre. Les politiques vont prendre d'autres mesures pour rassurer les marchés, mais leur crédibilité vient de prendre un coup. La baisse de la note du FESF hier va désormais affecter sa capacité à lever des fonds et à remplacer le programme d'achats d'actifs de la BCE qui, comme le FMI, sera contrainte de jouer encore un rôle central.

En parallèle, les perspectives de bénéfices des entreprises européennes se détériorent et la saison des résultats a débuté de manière décevante. Les bénéfices avaient été le seul facteur positif l'année dernière, mais ce soutien commence visiblement à s'estomper ; par conséquent, pour échapper à une autre spirale baissière, les actions européennes devront compter sur un autre catalyseur. La situation est plus encourageante aux États-Unis, tandis qu'en Chine, les actions se redressent à la faveur de l'assouplissement monétaire que s'accordent les autorités maintenant que l'inflation a atteint un pic. Une chose est sûre : les pressions sur l'euro ne vont pas faiblir. »

Andrew Wells, Directeur des investissements - Taux
« L'Allemagne est la grande gagnante, puisque c'est désormais le seul pays de la zone euro à conserver un triple A assorti d'une perspective stable. Le maintien de son statut devrait se traduire par de nouveaux afflux de capitaux dans la dette souveraine allemande. Vendredi, le rendement à 10 ans des Bunds est tombé à 1,75 % quand les rumeurs ont commencé à circuler. Étant donné que S&P a évoqué parmi les facteurs négatifs des contraintes d'accès au marché et de coût du financement, son action est de nature pro-cyclique puisqu'elle encourage une tendance existante, qui bénéficie à l'Allemagne seule.

Le déclassement de la France était largement attendu, et son impact est certainement moins négatif que ne l'aurait été la celui de l'ensemble des pays notés AAA, Allemagne comprise. L'Italie et le Portugal ont tous deux vu leur note abaissée de deux crans. Avec BBB (note que S&P est la première agence à lui attribuer), l'Italie est maintenant à égalité avec l'Irlande. La dégradation de la note du Portugal relègue le pays au rang spéculatif, ce qui correspond aux notes de Fitch et Moodys. L'abaissement de la perspective de la Finlande à négative est plus surprenant, car nous pensons qu'à de nombreux égards, les fondamentaux du pays sont plus solides que ceux de l'Allemagne. La Belgique et l'Irlande ont vu leurs notes inchangées, l'Irlande étant manifestement récompensée pour son implication dans la réforme budgétaire. La Slovaquie peut également se réjouir malgré son déclassement d'un cran, car elle est l'un des deux seuls pays à garder une perspective stable.

L'attention du marché devrait rapidement se tourner vers les organes supranationaux de l'UE et ses mécanismes de soutien, en particulier le FESF qui vient d'être dégradé, car les changements de note affectent la garantie de la France et de l'Autriche et diminuent la force de frappe potentielle du fonds européen. D'autre part, le déclassement de la France pourrait avoir un impact négatif sur ses relations politiques avec l'Allemagne et le Royaume-Uni, maintenant situés à un étage supérieur. »

David Simner, gérant de portefeuilles de taux européens
« Pour moi, ce n'est pas une surprise sur les marchés obligataires. Les premières indications montrent que l'impact des décisions de S&P pourrait être relativement limité. Le S&P 500 américain a rebondi pendant le late trading, et les prix des bons du Trésor à échéance éloignée sont redescendus des plus hauts qu'ils avaient atteints en cours de séance. Même si l'annonce officielle a été faite après la clôture en Europe, des rumeurs avaient circulé pendant les horaires de séance et je pense qu'une grande partie de la nouvelle a peut-être déjà été prise en compte dans les cours. En cas d'accès de faiblesse de la dette italienne ou espagnole, je pense que la BCE procèdera à des achats massifs pour garantir le fonctionnement des marchés. En effet, l'institut d'émission a été actif en fin de journée vendredi, si bien que les rendements à 10 ans italiens ont clôturé presque inchangés après avoir nettement monté pendant la semaine. Pourtant, la chambre de compensation LCH avait relevé ses exigences d'appels de marge sur la dette italienne en raison du niveau élevé des spreads par rapport à Noël et des rumeurs insistantes entourant une baisse de deux crans. Naturellement, il pourrait y avoir encore des moments de faiblesse, mais contrairement à ce que certains suggèrent, je ne pense pas que les décisions de S&P annoncent la fin de la zone euro. »

Pays | Note précédente | Nouvelle note | Action | Perspectives

Allemagne | AAA | AAA | Aucun changement | Stable
Autriche | AAA | AA+ | Moins un cran, perd le triple A - | Négative
Belgique | AA | AA | Aucun changement | Négative
Chypre | BBB | BB+ | Moins deux crans, en catégorie spéculative | Négative
Espagne | AA- | A | Moins deux crans | Négative |
Estonie | AA- | AA- | Aucun changement | Négative
Finlande | AAA | AAA | Aucun changement | Négative
France | AAA | AA+ | Moins un cran, perd le triple A | Négative
Irlande | BBB+ | BBB+ | Aucun changement | Négative
Italie | A | BBB+ | Moins deux crans| Négative
Luxembourg | AAA | AAA | Aucun changement | Négative
Malte | A | A- | Moins un cran | Négative
Pays bas | AAA | AAA | Aucun changement | Négative
Portugal | BBB- | BB | Moins deux crans, en catégorie spéculative | Négative
Slovaquie | A+ | A | Moins un cran | Stable
Slovénie | AA- | A+ | Moins un cran | Négative

Fidelity Worldwide Investment est une des principales sociétés de gestion d'actifs dans le monde et fournit des produits et solutions d'investissement à destination des particuliers et des professionnels en Grande Bretagne, en Europe Continentale, au Moyen-Orient et en Asie Pacifique. Créé en 1969, le groupe compte plus de 5000 salariés établis dans 25 pays et gère et administre les actifs de ses clients à hauteur de 190,4 milliards d'euros. Fidelity compte plus de 7 millions de comptes clients et gère plus de 740 fonds d'actions, de produits de taux, d'immobiliers et d'allocation d'actifs. Les équipes de gestion de Fidelity ont accès à la recherche des plus grandes équipes internes d'analystes réparties dans 12 pays dans le monde.

En France, Fidelity exerce une activité de gestion locale et une activité de commercialisation de solutions d'investissement, SICAV et fonds dédiés. La structure française de gestion, FIL Gestion, couvre les fonds d'allocation d'actifs et les fonds actions ainsi que des mandats dédiés pour les institutionnels. Les activités de gestion sont assurées par 4 gérants. Les équipes de commercialisation distribuent des SICAV dans le cadre d'une activité multi-canal qui s'adresse aux distributeurs tels que les conseillers en gestion de patrimoine, les compagnies d'assurance et les banques, ainsi que les acteurs institutionnels, sélectionneurs de fonds, caisses de retraite. Fidelity commercialise également directement aux particuliers Fidelity Vie, un contrat d'assurance vie. Fidelity Worldwide Investment et ses filiales fournissent aux principaux marchés du monde des produits et des services d'investissement destinés aux particuliers et aux investisseurs institutionnels hors Etats-Unis. L'organisation gère un total de 153,8 milliards d'euros d'actifs. (Source: Fidelity au 30.09.11). Les données sont au 30 septembre 2011. CCP 201203. Publié par FIL Investissements, 29 rue de Berri, 75008 Paris.

Lundi 23 Janvier 2012




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