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La Fair Value et les investisseurs européens

Dans un contexte de perte de confiance, réfléchir et préparer la communication financière de demain est un immense challenge. Alors que l’IASB s’apprête à publier un agenda sur le sujet, PwC dévoile une étude relayant les attentes des investisseurs européens en la matière.


Laurent Leloup
Laurent Leloup
Cette enquête menée en partenariat avec le collège Investisseurs de Paris EUROPLACE, auprès de trente investisseurs au Royaume-Uni, en France, en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas et en Italie revient notamment sur l’utilisation de la fair value et souligne la défiance des investisseurs européens à son égard. Elle évoque également l’agenda de l’IASB, la convergence des référentiels comptables, le contenu des états-financiers et la comptabilisation des partenariats.

Le modèle mixte reste plébiscité pour la comptabilisation des instruments financiers

Presque la moitié des investisseurs interrogés, et davantage au Royaume-Uni, a changé d’avis sur l’utilité de la fair value (juste valeur) depuis le début de la crise financière.
60 % des investisseurs interrogés considèrent que la fair value est inadaptée aux actifs non financiers, notamment les acquisitions, l’immobilier ou encore les marques.
Pour ce qui concerne les produits financiers court terme (trading, produits dérivés), l’application de la fair value est en revanche largement reconnue.
Ces résultats sont en ligne avec ceux de l’étude conduite par PwC en 2010 (What investment professionals say about financial intrument reporting ?). La plupart des investisseurs interrogés sont en faveur du maintien du modèle mixte pour la comptabilisation des instruments financiers avec d’un côté l’utilisation du coût amorti pour les instruments détenus en vue de récolter des flux de trésorerie futurs et de l’autre l’évaluation à la juste valeur pour les instruments court terme. «Contrairement à une idée reçue, les investisseurs ne sont donc pas favorables de façon inconditionnelle à la fair value. Ils ont compris ses avantages mais aussi ses dangers dans la crise. Ils prônent clairement aujourd’hui un modèle mixte » explique Etienne Boris, directeur général de PwC France.

Une période de calme fortement souhaitée dans l’agenda des projets

Après des années de changements significatifs dans le référentiel comptable, les investisseurs aspirent à un retour au calme. Toutefois, ils considèrent qu’il est nécessaire de poursuivre l’amélioration du référentiel normatif IFRS. Dans les futurs changements à réaliser en priorité, sont notamment fréquemment citées l’amélioration de la présentation des états financiers et la création d’un cadre de présentation de l’information financière.

La convergence avec les US GAAP ne doit pas être réalisée à n’importe quel prix

La convergence avec les US GAAP n’est pas une priorité absolue pour les investisseurs interrogés même si elle demeure un sujet important pour une majorité d’entre eux (66%). La majorité des interviewés estiment que la qualité des normes est plus importante que la convergence. « La convergence IFRS / US GAAP ne doit pas être réalisée à n’importe quel prix. D’ailleurs, certains investisseurs redoutent que la continuation du processus de convergence conduise à consentir trop de compromis » ajoute Etienne Boris.

La présentation des états financiers reste à améliorer

Globalement, les participants à l’étude estiment qu’une amélioration des états financiers IFRS est possible, voire nécessaire sur de nombreux aspects, que ce soit au compte de résultat, au niveau de l’information sectorielle ou encore dans les notes annexes.

Ainsi, une grande majorité d’investisseurs (70%) considère que le rapport pertinence/matérialité/volume des notes annexes n’est pas suffisant. « La qualité des annexes est très variable et les investisseurs n’y trouvent pas forcément l’information qu’ils souhaitent malgré le volume important d’informations fournies » note Etienne Boris.

Concernant l’utilisation grandissante d’indicateurs non comptables (dits non GAAP) dans la communication financière des entités, la quasi-totalité des investisseurs interrogés juge leur utilisation nécessaire à la compréhension de la performance des entreprises.

La prochaine disparition de la méthode de l’intégration proportionnelle est largement regrettée en France

Avec l’application au 1er janvier 2013 de la nouvelle norme IFRS 11 sur les partenariats, la possibilité de comptabiliser ces entités selon la méthode de l’intégration proportionnelle disparaitra. Cette méthode étant utilisée en Franch Gaap, il n’est pas étonnant qu’elle soit la méthode favorite des investisseurs français (à 72%). Les préférences sont beaucoup plus partagées dans les autres pays européens. La moitié des investisseurs interrogés en France craignent ainsi un impact sur leurs analyses, si une information adéquate n’est pas donnée dans les notes annexes.

Les résultats complets de l’étude sont disponibles ci-dessous (PDF 31 pages en Anglais)



Laurent Leloup

Vendredi 5 Octobre 2012




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