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L'inflation est-elle de retour ?

Ce n'est pas démontré, renseignent les statistiques longues ; ce n'est pas pas si sûr, disent Ben Bernanke, président de la Réserve Fédérale américaine, le FMI et Jean-Claude Trichet, président de la Banque Centrale Européenne.


Jean-Paul Betbèze
Jean-Paul Betbèze
Les chiffres indiquent que le calme est installé dans les pays développés, mais aussi dans les émergents. Sommes-nous entrés dans une grande phase historique de prix bas, comme en a connu le 19e siècle ?

Eléments de réponse avec Jean-Paul Betbèze – Chef Economiste, Directeur des Etudes Economiques de Crédit Agricole S.A.

"Attention cependant : si la volatilité de l'inflation est faible et stable en Europe, elle remonte aux Etats-Unis. Les prix des matières premières, notamment pétrolières, ne cessent d'augmenter. L'inflation globale (headline inflation, essentiellement avec le pétrole) croît par rapport à l'inflation sous-jacente (core inflation).

L'écart entre les deux indices atteint un niveau élevé : 1,6 à 1,7% pour les Etats-Unis et 1% pour l'Europe, avec une inflexion depuis quatre ans aux États-Unis et deux en Europe. L'espoir de tous est que la concurrence internationale, les innovations, la vigilance des autorités et leur crédibilité, plus le poids des anticipations de prix, peu à peu, corrigent l'écart.

Prudence toutefois, le pétrole va rester cher. Ce n'est pas un choc transitoire de demande que nous vivons, mais un nouveau régime impulsé par les pays en rattrapage, Chine et Inde. À cela s'ajoute un contexte géopolitique qui pèse de plus en plus. Regardons aussi les prix dans le logement, le zinc, le nickel, les matières agricoles... Analysons surtout les salaires, pour savoir s'ils restent modérés ou s'engagent sur une pente dangereuse. On voit ainsi des hausses aux Etats-Unis, mais pratiquement contrebalancées par les gains de productivité. Elles sont moindres en Europe, mais la productivité également. Au total, si l'on raisonne en coûts salariaux par unité produite, l'Europe est moins vertueuse que les Etats-Unis !

Rien de surprenant donc si la politique monétaire reste vigilante, au prix d'une décélération de la croissance aux Etats-Unis et d'une expansion freinée en Europe. La recherche du fameux taux neutre, celui qui stabilise les anticipations de prix, peut conduire à des niveaux de taux d'intérêt temporairement plus élevés que les actuels, peut-être aux Etats-Unis, sûrement en Europe. Il faut donc que la hausse des prix périphériques (logement, actifs financiers, matières premières) n' "infecte" pas celle du centre. Nous n'y sommes pas, faisons en sorte de ne pas y être ".

Source : www.calyon.fr

Lundi 11 Décembre 2006



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