L’économie suisse semble sortie du creux de la vague et l’activité devrait à nouveau progresser au quatrième trimestre, selon le dernier baromètre de l’UBS qui révise aussi à la hausse ses prévisions de PIB. Les entreprises se montrent désormais plus confiantes. L’indice conjoncturel UBS atteint -0,3% pour le troisième trimestre et passe à +0,2% pour le quatrième. «Il signale ainsi une modeste croissance en glissement annuel et l’économie suisse devrait donc avoir surmonté la récession », note l’UBS.

Calculé sur la base des résultats d’un sondage mené auprès de 350 sociétés en septembre sur l’évolution de leur activité, ce baromètre mesure la tendance de l’évolution du produit intérieur brut (PIB). Pour 2009, les experts de la grande banque escomptent désormais un repli de 1,5% du produit intérieur brut (PIB), contre 2,8% précédemment. Pour 2010, ils montrent plus optimistes et anticipent une croissance de 1,7% du PIB, alors qu’ils prévoyaient encore un recul de 0,4% en juillet. Ils tablent toutefois sur une nette hausse du chômage par rapport à cette année, un climat de consommation déprimé et un ralentissement de la construction. En révisant ses estimations à la hausse l’UBS rejoint les autres prévisionnistes. Ainsi le Créa, toujours pessimiste il est vrai, s’attend dorénavant à une contraction du PIB de 2,5% sur l’ensemble de 2009 et de 0,4% l’an prochain. Le Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) escompte lui un recul du PIB limité à 1,7% cette année et une progression de 0,4% en 2010. Au cours des trois derniers mois, la pression sur les entrées de commandes domestiques et étrangères, la production, les chiffres d’affaires et les bénéfices est retombée, selon l’enquête effectuée par l’UBS. Cette tendance devrait se poursuivre, prévoient les entrepreneurs interrogés. Reste que la situation sur le marché de l’emploi, toujours en décalage sensible avec l’évolution conjoncturelle, demeure tendue. Les réductions d’effectifs continuent et «le dernier sondage ne laisse pas prévoir une fin», note l’UBS. Le secteur de l’exportation a connu un léger redressement de juillet à septembre. Globalement les entrées de commandes à l’industrie sont restées néanmoins inférieures à leur niveau de l’an passé. Il en va de même concernant la production, les chiffres d’affaires et les bénéfices.

La chimie se redresse quant à elle plus prestement que les industries MEM (machines, industrie électrique et métaux) et des matériaux qui ont biffé davantage de postes. La production, de même que les entrées de commandes internationales, devraient atteindre leur niveau de 2008, estiment les sondés. Dans le secteur des services, l’évaluation du climat d’affaires est plus positive au cours des trois derniers mois et l’avenir s’annonce satisfaisant. Les compressions de postes demeurent faibles. Les évolutions varient cependant selon les branches.

Aucune embellie en revanche du côté de la branche horlogère. Nul autre secteur n’a vu ses carnets d’ordres se dégarnir pareillement. De plus, les coupes d’effectifs se sont révélées particulièrement douloureuses - plus que dans tout autre domaine - et se poursuivront. La situation s’est aussi fortement dégradée dans les médias. Les bénéfices ont encore plus fortement plongé, la pression sur les prix s’est accentuée et les effectifs ont été davantage réduits, et cela de manière plus forte que prévu auparavant.

L’Agefi, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève
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