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L’échec de l’euro n’est pas nécessaire

Editorial de François Schaller - Agefi Suisse du 17 mai 2010


L’échec de l’euro n’est pas nécessaire
Ce n’est probablement pas l’existence de l’euro qui est en cause. Simplement sa valeur extérieure. Heureusement, car il n’est pas nécessaire, ni souhaitable que l’euro se désintègre. Pas nécessaire : une monnaie n’est rien d’autre qu’une sorte d’institution.

Or ce sont bien moins les institutions qui comptent aujourd’hui que ce qu’on en fait. Il n’était pas nécessaire de créer l’euro il y a dix ans, il n’est pas non plus nécessaire de s’en passer maintenant. Mieux vaut faire avec. La zone euro, et l’Europe en général ont déjà montré qu’elles avaient les moyens politiques et économiques d’opérer les ajustements attendus.

L’échec de l’euro n’est pas souhaitable parce qu’il déboucherait sur une période d’incertitudes et de troubles plus grande encore, plus longue, au moment ou le manque chronique de visibilité apparaît comme un problème de plus en plus paralysant.

Les fonds spéculatifs peuvent (se) donner l’impression de tester l’euro, c’est-à-dire de vouloir le détruire. Ils contribuent en réalité à lui trouver les bonnes parités. Tout se passe actuellement comme si l’euro s’installait dans un rôle de grande monnaie faible. Plus ou moins malgré lui, et pour une période indéterminée. Les Européens qui ont tant rêvé que leur devise rivalise un jour avec le dollar peuvent se dire que c’est arrivé.

Les Américains, depuis longtemps, n’ont plus guère d’influence sur les tendances longues de leur mythique billet vert. L’Europe va devoir s’y faire. Même les Allemands, qui ne sont pas condamnés à être hantés par de vieux démons jusqu’à la fin des temps, vont y trouver des avantages. Rien de tel que de refaire du volume lorsque l’on vient de perdre sa place de premier exportateur mondial.

De leur côté, les Suisses expérimentent une nouvelle fois la difficulté de manoeuvrer seuls face à l’axe franco-allemand. Contrairement à ce qu’affirme la Banque nationale (pour des raisons stratégiques évidentes), créer de la monnaie pour l’empêcher de s’élever n’est pas une solution sans fin. Il est probable que le franc se retrouve un jour sur des sommets réputés inconfortables. Le plus tard sera le moins douloureux.

En situation de reprise économique suffisamment avancée, l’hypothèse selon laquelle les réorganisations de l’industrie ces quinze dernière années l’ont rendue bien moins dépendante de l’Europe et des marchés de masse pourrait alors se vérifier. L’économie suisse n’a jamais cessé d’apprendre à vivre avec une monnaie surévaluée.

Cette contrainte lui a plutôt bien réussi jusqu’ici.

L’Agefi, quotidien de l’Agence économique et financière à Genève
www.agefi.com

Mercredi 19 Mai 2010




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