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L’arbre qui cache la forêt…

Lettre hebdo du 15 janvier 2016.


Eric Galiègue
Eric Galiègue
La chute en séance de 23 % du cours de Bourse de Renault est caractéristique d’un marché très nerveux qui est devenu baissier. Pourtant, en ce qui concerne cette affaire, tant l’entreprise que la Ministre concernée, ont clarifié la situation : il n’y a pas de trucage chez Renault, mais des dépassements de normes, ce qui est bien naturel s’agissant de tests antipollution désormais réalisés en conditions d’utilisations réelles, et non au banc d’essai. Pourtant, le cours restait puni de plus de 10 % à la clôture. Outre la probable nécessité des prises de bénéfices après la forte hausse de 2015 (+ 53 %), la sanction boursière subie par l’action Renault reflète plus la nervosité des intervenants, que la situation du constructeur automobile français.

En stigmatisant Renault, le marché oublie un instant l’essentiel : la cartographie des risques a rarement été aussi inquiétante.
Le Président de l’AMF l’a souligné dans son allocution des vœux pour la nouvelle année : le risque géopolitique a considérablement augmenté depuis une année, et n’est probablement pas vraiment intégré dans les cours des marchés financiers. Nous le pensons et l’écrivons depuis la montée en puissance de la crise Ukrainienne, mais ce paramètre de l’actualité n’est pas assez pris en compte par les intervenants du marché. Ce risque géopolitique a frappé la France au cœur le 13 novembre, et on se rend bien compte que les effets sur la psychologie des français sont durables. Le vrai coût du « pacte de sécurité » n’est évidemment pas limité aux quelques centaines de millions d’€ qui ne sont qu’une goutte d’eau dans un déficit abyssal de 72 milliards d’€. Le coût bien plus important, c’est la dégradation durable de la psychologie des ménages et des entreprises, qui se replient sur eux-mêmes, et ne veulent ni consommer, ni investir pour le futur. L’actualité géopolitique et politique porte aussi sur l’Europe elle-même, qui n’a plus de véritable projet, sauf les intérêts contradictoires de ses pays membres, qui pourtant partagent la même monnaie.
Que ce soit dans le cadre du « Brexit », dont on va beaucoup parler dès maintenant, ou de l’arrivée aux portes du pouvoir de partis anti-européens, le « thème » d’une explosion de la zone € peut revenir à tout instant. Il confirme que le risque politique et géopolitique de la cartographie est réellement très élevé.

Du coté des entreprises, l’actualité a été forcément très marquée par les opérations de fusion-acquisitions, qui ont atteint en 2015 les sommets précédents de 2000 et 2007. Pourtant, l’autre actualité des entreprises, c’est bien sur la séquence des bénéfices. Or, et c’est selon nous un élément primordial, les résultats du 4ème trimestre 2015 sont plutôt décevants. Ils jettent une lumière crue sur l’année 2015 dans son ensemble, qui est sanctionnée par une stabilité des bénéfices des entreprises du S&P 500. La piètre performance boursière des entreprises américaines est parfaitement justifiée par des bénéfices qui ne montent plus. La hausse du dollar et la crise pétrolière et des matières premières aux USA expliquent en partie cette stagnation générale. Il y a aussi un niveau de marge au plus haut historique, qu’il est donc difficile d’augmenter.

Du coté économique pur, la lecture du « beige book », ce fameux rapport de la Fed sur la conjoncture interne des USA, montre que définitivement, la conjoncture américaine demeure fragile. Cela signifie que le contexte de restriction de monnaie qui a été décidé le 16 décembre fait courir un risque récessif significatif aux USA. La poursuite de la tension sur les spreads de taux non « investment grade » le confirme.
La baisse accélérée des cours a rattrapé la première borne de notre allocation par scénario : nous recommandons désormais le premier niveau de sous-pondération. Nous proposons d’être investi à minima en actions, mais plus à zéro.


Spéculateurs : Le Cac teste son support majeur sans conviction et sans panique. La rupture reste d’actualité.

Investisseurs : Nous recommandons de sous-pondérer les actions pour un CAC 40 au-dessus de 4400.

Tendances sur les taux et les devises : L’€ est stable autour de 1,09 pour un $. Les taux souverains restent faibles : le Portugal a levé 4 milliards très facilement hier.


Tendances récentes sur les matières premières : Le cours du pétrole tente de se stabiliser autour de 30 $, mais la tendance reste très baissière.

Eric Galiègue
VALQUANT

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