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L’Europe, de l’Atlantique à l’Oural…

Le Général de Gaulle avait délimité clairement l’Europe… Ses frontières naturelles, comme celles de la France, se heurtent parfois à l’histoire, et aussi à l’actualité politique. L’Europe c’est aujourd’hui, et avant toute chose, un magnifique projet politique, entre pays qui se sont haïs pendant des décennies. Il s’est construit au lendemain du suicide collectif des nations européennes, qui a duré 30 ans, de 1914 à 1945. Il perdure encore aujourd’hui avec la marche vers le fédéralisme et la construction d’une zone économique, fiscale et sociale plus intégrée et homogène. L’actualité de cette semaine est encore très associée à l’Europe, qui est une des clés de la poursuite de la hausse sur les marchés financiers…


Eric Galiègue
Eric Galiègue
Les négociateurs européens ont réussi à accoucher, conformément à la limite calendaire, d’un projet de mécanisme de résolution bancaire qui doit être adopté par le Parlement avant les élections européennes. L’accord est « a minima », mais il existe. Rappelons que le fonds de résolution bancaire (FRB) est abondé par les banques : il s’agit donc bien d’un fonds interbancaire européen, qui doit être doté de 55 milliards, mais au terme de 8 ans ; les pays européens voulaient une période de constitution plus longue, le Parlement voulait 3 ans seulement… Le fonds est constitué de compartiments nationaux, qui ne sont pas immédiatement mutualisés : c’est ce qui fait dire à certains que l’accord cette semaine est vidé de sa substance. En effet, ce qui fait la force d’un mécanisme de cette nature, c’est la mutualisation, c’est-à-dire la confusion totale des intérêts des pays membres. La mutualisation a été décidée, mais elle sera progressive, et complète mais seulement au terme de la période de constitution. Enfin, il existe une séparation totale entre le MES et le fonds de résolution bancaire, alors qu’il avait été envisagé que le MES puisse financer le FRB. Entre les règles de « renflouement » préalables (« bail-in » et « bail-out »), et la mise en place réelle du FRB, l’Europe s’est dotée d’un dispositif cohérent de sauvetage des banques qui limite désormais fortement l’appel au contribuable. C’est une bonne nouvelle.

Aux frontières de l’Europe, le rattachement de la Crimée à la Russie au mépris des lois internationales, constitue un sujet d’inquiétude majeur. L’absence de réaction des marchés financiers ne doit pas faire illusion : la crise en Ukraine n’est pas finie. Il s’agit toujours d’une bombe à retardement. Au lendemain du référendum en Crimée, la Transnistrie a demandé son rattachement officiel à la Russie (cette République à l’Est de la Moldavie est très proche de la Roumanie, membre de l’Union Européenne). Les européens sont concernés au premier chef ; la problématique est complexe, car l’Europe doit sacrifier probablement une partie de ses intérêts économiques pour ne pas être humiliée par la Russie. Les mesures de rétorsion économiques sont symboliques. Mais faut-il aller plus loin ? Faut-il, comme le propose M. OBAMA, prendre des mesures plus dures ? L’Europe a probablement plus à perdre économiquement, que la Russie. En tous cas, l’Europe est plus sensible à l’impact économique d’un conflit diplomatique. En France, l’annulation des contrats avec la marine militaire russe pourrait coûter en emplois et en dommages et intérêts. Les intérêts de la France en Russie sont importants, de RENAULT en passant par DANONE et la SOCIETE GENERALE… Evidemment, les intérêts de l’Allemagne sont bien plus importants, vers l’Europe de l’Est et la Russie elle-même. La baisse de l’indice ZEW cette semaine est en partie liée aux répercussions de la crise ukrainienne. La conjoncture européenne, très convalescente, n’a évidemment pas besoin de cela…

Au cœur de l’Europe, l’Italie reste un sujet toujours important. Elle porte la dette de loin la plus importante en % de son PIB, mais elle expérimente depuis plusieurs années différents épisodes politiques internes passionnants. Il y a bien sur BEPPE GRILLO, l’humoriste qui a rallié sur son nom un nombre impressionnant de voix, lors des dernières élections. Il y a maintenant Mateo RENZI, qui veut en quelques mois faire ce que personne n’a pu, ou eu le courage politique de faire en des années. Aura-t-il plus de temps que son malheureux prédécesseur Enrico LETTA, qui n’a été au pouvoir qu’une seule année ? En qualifiant de « pacte de stupidité » le pacte européen de stabilité, on se demande ce qu’il faut faire du grand projet européen. C’est une déclaration qui n’a pas reçu d’écho particulier sur les marchés, puisque le spread de taux des obligations italiennes a continué de baisser. Pourtant, nous y voyons une posture pour le moins inquiétante…
La complaisance des marchés est patente sur les aspects politiques et géopolitiques. Elle est patente, aussi au sujet monétaire (divergence entre la Fed et la BCE). L’actualité est défavorable depuis près de 2 mois.

Lettre hebdo du 21 mars 2014

Eric Galiègue
VALQUANT

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Mardi 25 Mars 2014




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